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Les Chroniques de Cybérie
18 janvier 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

18 janvier 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Mouvance chez Microsoft
AOL Time Warner : suites, et qui fait quoi
Youhou!, y'a quelqu'un?
Toute vérité...
Citation de la semaine
En bref...
Beau détour

 Mouvance chez Microsoft
Bien que l'année soit encore jeune, elle s'avère déjà fertile en développements.  Mercredi dernier, le USA Today nous apprenait que les procureurs du ministère américain de la Justice (DoJ), et ceux des 19 États qui mènent la poursuite anti-trust contre Microsoft, envisageaient de recommander le fractionnement de l'empire Microsoft en deux entités distinctes, selon les secteurs d'activité de l'entreprise, soit les systèmes d'exploitation et les logiciels.  Une porte-parole du DoJ a contredit les faits rapportés par le USA Today, bien que ce dernier ait maintenu ses affirmations.

Cette mesure d'ajustement structurel de Microsoft serait présentée au juge Richard Posner, médiateur chargé par le juge Thomas Penfield Jackson de trouver une issue négociée à la poursuite avant que n'arrive un jugement dans le procès.  Posner, à son tour, la proposerait aux procureurs de Microsoft, mais personne ne se fait d'illusion sur l'intention de Microsoft de refuser une telle option.

Puis, jeudi, coup de théâtre.  Bill Gates, président fondateur et p.-d.g.  de Microsoft, annonçait qu'il cédait son poste de premier dirigeant à Steve Ballmer, président de Microsoft depuis 1998.  Ballmer, d'origine suisse et ancien «coloc» de Gates à l'époque où les deux étudiaient à Harvard, s'est joint à Microsoft en 1980 à l'invitation de Gates; il est un des premiers cadres principaux de Microsoft à ne pas être issu du milieu technique.  Ayant occupé divers postes de direction liés aux ventes et au marketing, Ballmer détient 240 millions d'actions dans Microsoft, valeur approximative de 25 milliards de dollars.  Il est aussi reconnu pour son franc-parler, comme en septembre dernier où il affirmait que «la surévaluation des titres technologiques a atteint le point de l'absurde [...] et j'inclurais dans ce lot les actions de notre propre société».

Gates demeurera président du conseil de direction mais dit souhaiter un retour à son activité préférée, la conception de logiciels.  Il s'est même décerné le titre de «chef architecte des logiciels» et entend se consacrer à la Nouvelle Génération de Services Windows (Next Generation Windows Services - NGWS), celle des applications logicielles en ligne, intention dévoilée pour la première fois en septembre dernier, puis détaillée par Bill Gates dans son discours au Comdex de Las Vegas en novembre 1999. 

Gates et Ballmer ont nié que ces changements aux postes de la haute direction de Microsoft aient été motivés par la menace de fractionnement de l'entreprise, mais la presse spécialisée y est allée de plusieurs explications possibles.  Par exemple, David Bank du Wall Street Journal met en cause l'«épuisement juridique» de Bill Gates à la suite du procès anti-trust.  Bank affirme que les procureurs du ministère américain de la Justice ont réussi à rendre Gates personnellement responsable de bien des torts reprochés à Microsoft.  Pour Bank, Microsoft tente de dépersonnaliser le procès qui est rendu à une étape critique et d'attirer les feux des projecteurs ailleurs que sur Gates.

Quoiqu'il en soit, on s'attend à peu de changement dans les directions fondamentales de Microsoft, Ballmer affirmant en conférence de presse : «Les logiciels sont la clé du futur.  Ils seront le moteur, voire le facteur accélérateur, des innovations dans les domaines du matériel, de la connexion sans fil, des connexions à haut débit, du commerce électronique...  Notre objectif consiste à créer une nouvelle plate-forme de services qui ouvrira de nouvelles perspectives à des milliers de nos partenaires et clients de par le monde.»

Et dans la foulée de la fusion AOL Time Warner, Microsoft entretiendrait-elle des intentions semblables? Sur un ton mi-badin mi-sérieux, en conférence de presse, Ballmer a déclaré «Vous êtes drôles, vous, les journalistes.  La moitié d'entre vous tient à ce que Microsoft soit démantelée, et l'autre moitié voudrait nous voir prendre l'initiative d'une fusion...»

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 AOL Time Warner : suites, et qui fait quoi
La mégafusion AOL Time Warner (ATW) a continué de faire l'objet de nombreux commentaires depuis une semaine.

La crainte d'un conglomérat, et d'une concentration des médias au sein d'une entité aussi gigantesque que ATW, effraie des observateurs comme Jon Katz qui se demande si le public tient à une presse diversifiée et indépendante, et à une culture de l'information reposant entre les mains d'un géant corporatiste dont la seule morale se fonde sur la synergie des moyens, la bande passante, le marketing et les profits.

Sentiments semblables à la International Federation of Journalists (Fédération internationale des journalistes).  Par voie de communiqué, le secrétaire général de l'IFJ, Aidan White, s'est dit préoccupé par la fusion qui s'avère une menace à la démocratie, ainsi qu'à la pluralité et la qualité des médias.  Selon White, on constate une domination par un petit groupe d'entreprises de l'information et de la manière dont elle rejoint le public.  «À moins que des mesures soient prises, il y a menace à la diversité des sources d'information.»

Puis, concernant la perception véhiculée par plusieurs selon laquelle la fusion est une victoire de l'Internet sur les anciens médias, le commentateur Phil Agre émet de sérieuses réserves.  S'en prenant aux interfaces propriétales de AOL et à son accès restreint au «véritable» Internet, Agre écrit «AOL n'est pas Internet.  AOL est un concurrent d'Internet.  AOL est homogénéisé, aseptisé, empreint de l'esprit Big Brother, exploite une plate-forme propriétale, et Internet n'est rien de tout cela [...] AOL, c'est une machine à assembler des auditoires pour faire du marketing de masse.»

Aussi, des analyses sur les personnes occupant les postes clés au sein de la nouvelle ATW, le cercle restreint qui dirigera le plus important conglomérat «nouveaux médias» de la planète.

Pour le Industry Standard, sept noms à retenir.  Évidemment Steve Case, wunderkind d'Internet, penseur et visionnaire, et président d'ATW.  Gerald Levin, ancien grand patron de Time Warner, sera premier dirigeant de ATW.  Reconnu pour ses talents de gestionnaire, on le dit peu enclin à déléguer et certains lui attribuent la responsabilité de l'échec relatif des projets Internet de Time Warner.  Le flamboyant Ted Turner, fondateur de CNN, occupera la vice-présidence de ATW, mais le Standard ne lui attribue pas un rôle décisionnel majeur.  Différent pour Bob Pittman, ancien dirigeant de AOL et fondateur de la chaîne MTV, qui serait responsable du redressement d'AOL, et qui à titre de co-directeur des opérations dirigera un «comité d'intégration» de AOL et de Time Warner.  Richard Parsons, autre co-directeur des opérations, est le seul des hauts dirigeants de ATW à ne pas être de race blanche.  Expert dans le redressement d'entreprises, Levin l'avait choisi pour ses talents de gestionnaires en l'invitant chez Time Warner.  Richard Bressler, membre du comité d'intégration, serait un fin diplomate des hautes sphères de la bureaucratie.  Enfin, Kenneth Novack, gestionnaire secret et discret, surnommé par Steve Case le «Henry Kissinger de AOL», sera aussi membre du comité d'intégration.

On perçoit un front uni de tous ces gestionnaires de haut vol? Pas tout à fait selon le Washington Post qui voit Steve Case se réserver de vastes pouvoirs et s'entourer d'une cohorte prétorienne de gestionnaires et administrateurs tous issus du sérail AOL.

Figurent dans ce groupe sélect Kenneth «Kissinger» Novack, le spécialiste des relations publiques Kenneth Lerer, George Vradenburg III, responsable des politiques publiques et du lobbying auprès du FCC, et enfin William Raduchel, chef de la technologie et artisan du redressement technique de AOL.  Ces quatre cadres relèveront directement de Case et n'auront nullement à répondre à Gerald Levin, pourtant premier dirigeant de ATW.

Des noms à surveiller au cours des semaines à venir.

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 Youhou!, y'a quelqu'un?
Embrouillamini et tempête dans un aquarium.  C'est un peu ce qu'on retiendra d'une controverse éclair entourant le netmag iconoclaste Pssst..., une parodie du répertoire/moteur Yahoo!, et la société Yahoo! Canada.

Le journaliste Jean-Hugues Roy, un des collaborateurs du site Pssst..., dont nous vous parlions en octobre dernier, avait mis en ligne depuis un espace Web personnel une parodie de Yahoo! intitulée Yahoo! Québec.  Mercredi dernier, les éditeurs de Pssst...  recevaient une mise en demeure d'un cabinet d'avocats représentant Yahoo! Canada les enjoignant, pour motif d'atteinte aux droits d'auteurs et aux marques de commerce, de retirer du Web la parodie en question.  Le site Yahoo! parodié n'étant pas hébergé sur Pssst..., les responsables ont communiqué la mise en demeure à l'auteur de la parodie, ce dernier a modifié le site, les procureurs se sont dits satisfaits, bref, tout s'est réglé en 24 heures.

Pour Jean-Hugues Roy, le but était humoristique.  «C'était une blague, bien sûr, et j'étais persuadé que Yahoo! avait bien d'autres chats à fouetter.  Avec le recul, je constate que j'ai mal évalué Yahoo! C'est pourquoi j'ai corrigé la page dès que j'ai appris l'existence d'une mise en demeure.  Yahoo! Québec est devenu Youhou! Québec.  Bilan? Mon but était de rigoler, pas de provoquer.»

En plus de l'atteinte aux droits d'auteurs, les procureurs de Yahoo! s'attardaient au fait que le site parodie proposait un moteur de recherche de sites pornographiques.  Toujours de l'humour? De dire Roy, «cette histoire m'a plutôt éclaboussée.  L'entrefilet dans Le Devoir a impressionné pas mal de monde dans mon entourage.  Il laissait l'impression que je “dealais” de la porno sur Internet (tel que rapporté par un collègue) [...] Oui, dans la parodie d'origine il y avait un lien vers un outil de recherche pour adultes.  J'y faisais “référence”.  Quand Ted Turner dit que la fusion AOL/TW l'excite comme la première fois où il a fait l'amour, c'est une référence sexuelle et personne ne s'en offusque.  Si, dans une présentation, un discours, un reportage, tu fais référence à un magazine ou un site pour adultes, est-ce que ça fait de toi un pornocrate? Come on! Je comprends, par contre, que Yahoo! n'ait pas aimé la référence, et c'est pourquoi j'ai changé le lien, toujours dans un esprit humoristique, vers le moteur de recherche du Vatican.»

Somme toute assez banale, l'histoire (bien moussée par certains de ses acteurs) s'est retrouvée dans les manchettes de plusieurs médias.  L'incident, faut-il ajouter, a aussi provoqué une tempête dans l'aquarium du petit monde de l'Internet québécois dont, on le sait, la paroi arrière est constituée d'un miroir.  Les aquariophiles savent bien que cet effet miroir, donne à la faune piscicole l'impression d'un plus grand espace, stimule l'esprit grégaire entre les individus, mais provoque aussi des illusions.  Parlez-en aux piranhas.

Clément Laberge, un des responsables et animateurs de Pssst...  fait le point : «À mon avis, c'est avant tout une histoire d'avocats maladroits aux prises avec des journalistes gourmands...  une bourde de Yahoo! qui s'est transformée en phénomène médiatique.  Le beau côté de la chose? Nous avons reçu, en quelques heures seulement, des dizaines de messages d'appuis et de propositions de collaboration.  Des avocats nous ont offert leur services et nous ont même conseillé gratuitement.»

Pssst...  est de moins en moins «anonyme».  Après que Jean-Hugues Roy ait été le premier à laisser tomber le masque, certains des collaborateurs s'affichent maintenant très ouvertement.  Serait-ce contraire à l'esprit initial des créateurs du site? «Quant aux sentiments des collaborateurs qui ont choisi de révéler leur identité au cours des dernières semaines, c'est à eux qu'il faudrait s'adresser pour en savoir davantage» nous dit Laberge, ajoutant qu'«il est indéniable qu'à partir du moment où des collaborateurs sont clairement associés à un projet, à une entreprise ou à un média en particulier, les lecteurs ont tout lieu d'être encore plus vigilants par rapport au rôle qu'ils jouent dans la dynamique d'ensemble de Pssst! Les lecteurs perspicaces auront remarqué que certains collaborateurs se sont permis des liens vers leurs propres productions, que d'autres ont formulé des commentaires sur celles de leurs concurrents et que certains ont même défendu leur employeur en répondant à un autre collaborateur.  Ce n'est certainement pas de cela que sont composées les heures de gloire de Pssst!»

En effet, dirons-nous.

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 Toute vérité...
Au cours de la période des Fêtes, alors que le netmag )transfert veillait, lui, on a vu sur le Web français la naissance puis le sabordage d'un site semblable à Pssst..., Rumeur du Net.  Semblable en ce que les collaborateurs étaient anonymes (ce qui est de moins en moins le cas avec Pssst...) et entendaient «donner un coup de pied dans la fourmilière».  )transfert rapportait que, d'entrée de jeu, Rumeur du Net se présentait comme «"un libre espace de discussion vers lequel chacun peut poster les rumeurs qu'il connaît ou qu'il a entendues".  Le site entend développer une ligne éditoriale mêlant scoops et ragots.  Le thème principal : la nouvelle économie, le petit monde des start-ups et des entreprises branchées sur les nouvelles technologies… Le rubricage, encore sommaire, reflète bien la tendance : "ils ont levé des fonds", "à propos des start-ups !" ou encore "à propos des capital risqueurs !", ces bienfaiteurs qui accompagnent le développement de sociétés toutes jeunettes dans l'espoir de toucher, un jour, le jackpot.»

Post mortem, samedi 8 janvier, sur le cadavre encore chaud de son site, l'équipe de RDN écrivait «Samedi noir : Ca va trop loin...  [...] on a reçu ce samedi 8 janvier 2000 plusieurs plaintes (ou menaces de plainte) contre X [...] Le business du monde de l'Internet devient de moins en moins éthique dès que l'on remet en cause les petites arnaques de certains.» En entrevue avec Christophe Agnus de )transfert, l'anonyme Johnny Rumeur disait vouloir «simplement que chacun puisse poster des rumeurs qu'il aurait entendues à droite ou à gauche...  Histoire de rire ensemble! Notre idée, bon enfant, a vite tourné en un véritable règlement de comptes digne des meilleurs westerns...»

Conclusion de Johnny Rumeur dans son entrevue avec )transfert : «il faut s'organiser comme de vrais professionnels et sortir de l'anonymat.  Nous ne le ferons pas nous-mêmes...  En revanche, nous sommes prêts à soutenir une équipe de vrais journalistes qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure», ajoutant qu'«il y a d'excellentes synergies avec un journal papier ou un site de contenu plus conventionnel...»

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 Citation de la semaine
Mercredi dernier, le chef d'antenne des actualités à la chaîne de télévision publique PBS, Jim Lehrer, recevait Steve Case et Gerald Levin, respectivement président et chef de la direction de AOL Time Warner.  On a abordé la question de l'indépendance journalistique des médias de l'empire ATW.  Lehrer a demandé à Case s'il était prêt, par exemple, à voir des articles peu flatteurs sur lui en couverture du magazine Time.

Réponse : «Bien sûr, j'en ai l'habitude [...] Je crois qu'on déploiera beaucoup d'efforts dans les publications Time Warner pour être plus cynique, plus critique à mon endroit.  Et c'est normal ainsi.»

PBS : Megamerger Masters

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 En bref...
À surveiller, mercredi 19 janvier, le dévoilement d'un nouveau type de processeur destiné aux applications mobiles comme les ordinateurs portables, les appareils branchés à Internet et les téléphones cellulaires.  Crusoe (c'est son nom) est le fruit de recherches menées dans la plus grande discrétion depuis 1995 par la société Transmeta, petite entreprise de la Silicon Valley qui recrutait, il y a quelques mois, Linus Torvalds lui-même, créateur du système d'exploitation Linux.  On sait peu de choses sur Crusoe, sauf que le processeur consomme beaucoup moins d'énergie que ses homologues conventionnels et que la partie importante du traitement des applications repose sur le logiciel (d'où l'importance de la présence de Torvalds dans l'équipe).  Transmeta a reçu plus de 100 millions de dollars en capital de risque pour mettre au point Crusoe, en partie de Paul Allen (co-fondateur de Microsoft) et du milliardaire investisseur et philanthrope George Soros.  De plus, Transmeta s'est vu accorder un brevet l'an dernier pour sa technologie de morphage de code, ce qui permettrait à Crusoe de traduire des instructions destinées à d'autres processeurs et à les adapter à son propre mode de traitement.  À surveiller.

Pour une septième année consécutive, la société IBM est celle à qui le bureau américain d'enregistrement des brevets a accordé le plus grand nombre de certificats, soit 2 756, un record et plus de 900 de plus que son plus proche concurrent, la société Canon (1 798 brevets accordés).  Suivent les sociétés Samsung (1 541), Sony (1 427), Fujitsu (1 230), Toshiba (1 225), Motorola (1 205), Lucent (1 155) et Mitsubishi (1 087).  En tout, le bureau américain des brevets a accordé 154 594 certificats de brevet d'utilité ou d'exclusivité au cours de l'année 1999.  Selon Nick Donofrio, v.-p.  principal chez IBM, la plupart des brevets accordés à IBM cette année ont trait à des technologies et des fonctionnalités relatives au commerce électronique.

Les virus informatiques, qu'on commence maintenant à définir sous l'expression générique de «code malicieux» en raison de leur grande variété, coûtent très cher à l'industrie.  Selon le cabinet de recherche Computer Economics, pour l'année 1999 c'est plus de 12 milliards de dollars qui, à l'échelle mondiale, son allés à la prévention contre les virus, à la remise en état des systèmes et à la compensation des pertes de données occasionnées par ces attaques.  La question est complexe, surtout avec l'arrivée de virus mutants dont l'action est plus difficile à contrer.  Pour Michael Erbschloe, v.-p.  à la recherche chez Computer Economics, un des problèmes de l'industrie est sa réticence à adopter une stratégie d'ouverture lors d'un incident d'infection virale, une «stratégie Perrier».  «Bon nombre d'entreprises hésitent à avouer qu'elles ont été victimes d'une attaque par crainte d'être identifiées comme une cible facile.»

Pendant ce temps la société Network Associates (NAI, un des gros joueurs du secteur de la sécurité informatique), après avoir procédé à une dizaine d'acquisitions au coût de 2,5 milliards de dollars il y a deux ans et à l'intégration des activités de ces filiales, entend fractionner ses activités en quatre unités distinctes et autonomes.  Chacune d'entre elles disposera à terme de sa propre capitalisation boursière, jusqu'à maintenant seul le titre de McAfee était inscrit en bourse.  Les logiciels antivirus continueront de relever de McAfee Inc., et PGP Security Inc.  conservera ses activités dans le domaine du cryptage, des logiciels pour réseaux privés virtuels (intraréseaux incorporant les services d'un réseau externe pour une partie de leur interconnectabilité) et des barrières de sécurité.  Magic Solutions Inc.  concentrera ses activités sur les logiciels de service de dépannage, et Sniffer Technologies Inc.  travaillera à des outils de gestion réseau.  Cette décision découle d'une constatation de la direction de NAI : la clientèle préfère des services très pointus aux solutions généralistes.

Entre temps, un cas étrange de «prise d'otage de données» se déroule au Royaume-Uni selon le Times de Londres et InternetNews.  Des pirates informatiques se sont introduits dans les systèmes d'une douzaine de grandes sociétés et ont pillé les données qui s'y trouvaient.  Ils exigent d'une d'elles 16 millions de dollars en guise de rançon.  Le service de carte de crédit Visa et le détaillant de disques compacts CD Universe font partie des victimes.  Scotland Yard enquête.

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 Beau détour
Cette semaine, l'exposition virtuelle présentée par le Washington Post des photographies de Dudley Brooks «Scenes of Cuba».  Question de nous faire oublier ces avertissements de neige abondante, de froid intense et le piège diplomatico politico bureaucratique qui retient le petit Elian à Miami.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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