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Les Chroniques de Cybérie
11 avril 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

11 avril 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Conférence à Toronto sur la vie privée
Citation de la semaine
La fâcheuse histoire que voilà...
Microsoft : agenda, publicité et Gates à Washington
Web santé : attention aux charlatans
MP3, Napster, des notes discordantes
Une banque devient grossiste de services Internet
Beau détour

 Conférence à Toronto sur la vie privée
C'est à Toronto que se tenait la semaine dernière la dixième conférence annuelle «Computers, Freedom and Privacy» (CFP), un des plus importants événements du genre rassemblant universitaires, représentants des gouvernements, de l'industrie, des groupes de défense des droits civils, et la presse spécialisée (revue de presse disponible en ligne).  Le thème retenu cette année : «Challenging the Assumptions», littéralement, «Remettons en cause les hypothèses».

Il y a été question, bien sûr, de droit constitutionnel dans le cyberespace, des limites que l'on voudrait imposer à la surveillance, de chiffrement des données, de nouvelles normes techniques devant assurer un plus grand respect de la vie privée et d'une foule d'autres sujets.  Les actes de la conférence seront d'ailleurs disponibles sous peu sur le site Web de la conférence.

Un des points que nous retiendrons cependant est l'apparent rejet par bon nombre d'observateurs du protocole P3P (Platform for Privacy Preferences Project) élaboré par le Consortium de normalisation du Web W3C et devant être mis en application au cours de l'été qui viendra peut-être un jour.  Ce protocole permettrait aux sites Web d'afficher automatiquement la nature des renseignements recueillis sur les utilisateurs qui les consultent, ces derniers n'ayant plus à consulter les sections des sites relatives au respect de la vie privée et à l'utilisation qui est faite des données recueillies.

Microsoft a déjà adopté le principe d'utilisation du protocole P3P, ce qui était confirmé à Toronto par Richard Purcell, premier responsable de Microsoft pour les questions de vie privée.  Lorrie Cranor, directrice du groupe de travail sur le P3P (et incidemment chercheur chez AT&T, partenaire de Microsoft), estime qu'il s'agit d'un appui de taille au nouveau protocole en raison de la grande part de marché des logiciels Microsoft.  «C'est une question qu'on me pose toujours, à savoir si Microsoft adoptera le protocole» a-t-elle déclaré.

Les opposants au P3P prévoient cependant que le protocole constituera un irritant pour les utilisateurs qui, à chaque site P3P qu'ils consulteront, verront apparaître une petite fenêtre décrivant la politique de cueillette d'information du site consulté.  Ils seront donc poussés à désactiver l'affichage du P3P (comme on le fait pour l'avertissement des cookies en raison de leur trop grand nombre), ce qui n'avancera en rien la protection des utilisateurs.  Pour certains critiques du P3P, l'adoption du protocole éviterait aux gouvernements de légiférer contre la collecte et l'utilisation abusive de renseignements recueillis en ligne, ce qui serait pourtant la seule voie sûre à adopter pour éviter les abus.

Mais comme il fallait bien s'amuser un peu à cette très sérieuse conférence, les participants ont eu droit à la remise des prix «Big Brother», récompense symbolisée par la statuette «Orwell».  C'est sans surprise que la société de placement publicitaire DoubleClick s'est vue remettre le prix à distinction douteuse de pire intrus corporatif pour sa surveillance et son fichage de 50 millions d'utilisateurs du Web.

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 Citation de la semaine
Vous êtes un accro de la série télévisée de politique-fiction «The West Wing»? Vous devriez...

«Dans les années vingt et trente, c'était le rôle du gouvernement qui était en cause.  Dans les années cinquante et soixante, c'était les droits civils.  Pour les deux prochaines décennies, ce sera le respect de la vie privée.  Je parle d'Internet, des téléphones cellulaires, des dossiers médicaux, de qui est gay et qui ne l'est pas.  De toute manière, quoi de plus fondamental dans un pays né du désir d'affranchissement et de liberté.»

- Sam Seaborn (Rob Lowe)
The West Wing (chaîne NBC)

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 La fâcheuse histoire que voilà...
«Suite à une rupture de contrat avec la société eGroups nous avons dû interrompre notre service de Listes de Diffusions...» C'est ce qu'on pouvait lire sur le service Voilà Club (exploité par Voilà, filiale de France Télécom) qui mettait gratuitement à la disposition de groupes ou organismes des services de forums Web et de listes d'échange.  Les services, dont la gestion technique était impartie à la société américaine eGroups, étaient financés par des partenaires publicitaires.  Mais, comme le rapporte le netmag Solest, en février dernier, eGroups fusionnait avec OneList.com, autre société américaine qui offre des services identiques. 

Le 1er avril, les trois sites (Voilà, eGroups, OneList) affichaient un message expliquant qu'en raison de procédures de maintenance, ceux-ci étaient inaccessibles.  Toujours selon Solest, «Le lundi 3 avril, les deux sites américains rouvraient enfin en adoptant la même présentation et un service identique.  Par contre club.voilà.fr demandait à ses anciens abonnés de redonner leurs coordonnées et email en expliquant qu'une rupture unilatérale de l'accord avec eGroups était intervenue.  Le même jour, le site www.eGroups.fr ouvrait...».

Le 6 avril, ZDNet France titre «Voilà pleure sur son fichier de 250 000 noms confisqué» et explique que «Suite à un différend juridique avec la société eGroups, spécialisée dans les listes de diffusion, le portail Voilà de France Télécom ne parvient pas à récupérer un fichier dont la valeur peut être estimée à plusieurs milliards de francs [...] eGroups détient les données sur les 250 000 utilisateurs référencés et, surtout, les 10 000 contacts des administrateurs de listes.»

eGroups France affirme que l'hébergement de ces listes (et informations) était prévu au contrat la liant avec Voilà.  Chantage et subtilisation rétorquent les responsables de Voilà.  Et au beau milieu de cette querelle juridique, les utilisateurs qui ont perdu leurs espaces d'échange.

L'affaire soulève bon nombre de questions, dont celle de la protection des renseignements personnels.  Voilà affirmait ne vendre ni échanger, en aucun cas, «les adresses e-mail des utilisateurs à aucune tierce personne ou organisation sans la permission expresse de l'utilisateur.» Bien compté, mal calculé, le fichier des utilisateurs était entre les mains du prestataire américain de services.  Or, comme le souligne Solest, «Au regard du peu de cas qu'ont les sociétés américaines sur la vie privée des internautes puisqu'ils n'hésitent pas à croiser leurs bases de données pour mieux cibler leurs publicités, on peu légitimement s'inquiéter de ce vol de milliers d'adresses additionnées d'informations personnelles.  Enfin, on peut s'interroger sur la légèreté de France Télécom dans ses accords de partenariat...».

Une des milliers de victimes de cet imbroglio est le forum Avant-Garde Québec, dont nous vous parlions en janvier dernier.  Impossible à joindre sur le Web, les personnes inscrites au service «Web seulement» ont commencé à recevoir tous les échanges par courrier électronique, difficultés à se désabonner du service.  Les responsables entendent poursuivre leurs activités avec Voilà lorsque celle-ci retombera sur ses pieds.  Mais qu'arrivera-t-il des archives des messages échangés? On ne sait trop.

Il est triste de constater que malgré la valse des millions que l'on danse tant aux bourses de Paris que de Toronto (où sont échangés les titres des sociétés techno québécoises), ou encore à la NASDAQ, les utilisateurs francophones doivent toujours s'en remettre à des prestataires techniques américains peu soucieux du respect de la vie privée et des renseignements personnels.  Avant de vouloir «conquérir le monde», on pourrait peut-être songer à cultiver son jardin.

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 Microsoft : agenda, publicité et Gates à Washington
Semaine assez calme que celle qui a suivi le verdict de culpabilité de Microsoft aux accusations de pratiques monopolistiques.  D'abord, l'agenda juridique établi par le juge Thomas Penfield Jackson pour la suite des choses.  Le ministère américain de la Justice (DoJ) et les procureurs des 19 États co-plaignants ont jusqu'au 28 avril pour proposer par écrit des mesures visant à corriger la situation de monopole dont jouit Microsoft, voire à la punir sévèrement pour avoir profité de cette position dominante.  Microsoft pourra répondre par écrit à ces propositions des co-plaignants avant le 10 mai.  Par la suite, des audiences sur ces propositions, desquelles on n'exclut pas la comparution de témoins, pourraient débuter à compter du 24 mai. 

Ce n'est qu'après la décision du juge Jackson, présumément en juin ou juillet, que Microsoft pourra se prévaloir de son droit d'appel.  Mardi dernier, le juge Jackson a toutefois exprimé son souhait de voir, s'il y a appel, la cause immédiatement référée à la Cour suprême et sauter l'étape des tribunaux intermédiaires.  Cité par le Washington Post, le juge Jackson aurait déclaré aux deux parties

Depuis jeudi, aux heures de grande écoute sur les chaînes de télévision américaines, c'est l'offensive médiatique pour Microsoft.  Dans un message publicitaire de 30 secondes, un Bill Gates très décontracté (qui semble d'ailleurs prendre un peu de poids) s'adresse directement à la caméra et affirme que le but de Microsoft est de créer la nouvelle génération de logiciels et de continuer à innover.  Mike Delman, responsable de la publicité chez Microsoft, est très satisfait de cette campagne qu'il estime complémentaire aux autres publicités de Microsoft.  «Mieux que quiconque, Bill Gates peut parler d'innovation.  Le message de Bill raconte que nos produits améliorent la vie des gens, nos autres commerciaux illustrent comment ils y arrivent.»

Puis, la présence de Gates au sommet de Washington sur la nouvelle économie où il a prononcé une allocution sur l'importance de combler le fossé numérique (digital divide), l'écart entre inforiches et infopauvres dans les secteurs de la technologie, de la santé et de l'éducation.

Seul élément vraiment nouveau dans le dossier, le souhait exprimé par la Maison Blanche d'être informée, par le ministère américain de la Justice (DoJ), des sanctions que ce dernier entend proposer au juge Jackson à l'endroit de Microsoft.  C'est un geste inhabituel, très rare, de la part de la Maison Blanche qui traditionnellement garde ses distances en matière d'administration de la justice. 

Enfin, un nouveau sondage d'opinion mené, cette fois, par l'hebdomadaire Newsweek révèle que les avis sont partagés.  En gros, un tiers des américains sont d'accord avec le verdict de culpabilité prononcé à l'endroit de Microsoft, un tiers en désaccord, alors qu'un autre tiers n'a aucune opinion.  Par contre 53 % des répondants s'opposent à un fractionnement de Microsoft.

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 Web santé : attention aux charlatans
La semaine dernière, nous vous parlions de l'utilisation que font les médecins d'Internet, et du fait qu'il n'est plus rare qu'un patient se présente au cabinet du médecin avec une documentation solide et à jour sur sa maladie, documentation obtenue sur Internet.  Si on peut se féliciter de cette prise en charge des patients sur le plan de l'information relative à leurs maux, et constater qu'il y ait une foule de sites sérieux qui diffusent cette information, il est cependant important de mettre en garde contre les charlatans qui utilisent Internet pour vendre des panacées miracles.

Mercredi dernier, la commission américaine au Commerce (Federal Trade Commission - FTC) annonçait qu'un règlement en réparation avait été convenu avec trois entreprises et leurs responsables à qui elle reprochait d'avoir prêté, de manière trompeuse, aux produits annoncés des vertus sans fondement médical ou scientifique.  Il s'agit du cetylmyristoleate (CMO), vendu pour soulager les douleurs arthritiques, et une infusion d'essiac, préparation végétale à laquelle on attribue de nombreuses propriétés médicinales dans le traitement du cancer.

Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du programme «Operation Cure.All» de la FTC lancé l'an dernier et qui vise à mettre un terme à la vente de remèdes miracles sur le Web.  Les autorités auraient, en tout, recensé pas moins de 400 sites aux États-Unis qui exploitent la crédulité des consommateurs de produits santé.  Pour Jodie Bernstein, directrice du bureau de la protection des consommateurs du FTC, ces pratiques sont condamnables car elles visent des personnes vulnérables, aux prises avec de très sérieux problèmes de santé, voire des maladies reconnues incurables par la profession médicale.

Le FTC cite dans son document une étude du cabinet de recherche Cyber Dialogue (décembre 1999) selon laquelle 34,7 millions d'adultes américains utiliseraient Internet pour se documenter sur les questions de santé, une hausse de 56 % en douze mois.  Autres constatations de l'étude : 67 % des répondants disent trouver difficile d'établir la différence entre l'information valable et les affirmations trompeuses; 70 % cherchent de l'information sur des pathologies précises.  En tête de liste, les allergies (37 %), suivies du cancer (35 %), des maladies cardiaques (29 %), de l'arthrite (24 %), des troubles digestifs (24 %), des migraines (20 %) et de l'asthme (19 %).

Dans son document, la FTC donne aussi dans la technique en décrivant les astuces de programmation Web utilisées pour tromper les consommateurs.  Par exemple, les balises meta qui constituent une partie invisible des pages Web servent à orienter l'indexation par mots clés qui est faite par les moteurs de recherche.  En inscrivant comme mots clés dans les balises meta de leurs pages Web les mots «remède» et «cancer», certaines entreprises peu scrupuleuses peuvent attirer des personnes qui croiraient à cette prétention. 

La technique de réactivité au curseur (mouse over) permet d'afficher des informations complémentaires lorsque le curseur se pose sur une image ou sur un mot de la page Web.  La FTC reproche à certains sites Web d'utiliser cette astuce pour renforcer l'information trompeuse, et cite le cas où une image de fleur, au simple survol du curseur (sans même cliquer), déclenchait l'ouverture d'une fenêtre texte où on pouvait lire «Guérit le cancer, la leucémie, le lymphome, le lupus, le cancer du sein et le cancer de la prostate».

Enfin, l'utilisation d'hyperliens «leviers» est aussi critiquée par la FTC.  On cite l'exemple d'un exploitant de sites qui vantaient les mérites d'un produit miracle, et donnait en référence d'autres sites Web (différents noms de domaines) qui appuyaient ses prétentions.  Or, vérification faite, tous les sites Web appartenaient au même individu.

La FTC incite donc à la prudence.  Tout comme on peut facilement reconnaître un message de courrier non sollicité (spam) à l'objet du message (exemple : Gagnez un million en un mois sans rien faire), certaines formules fréquemment utilisées par les charlatans peuvent vous mettre la puce à l'oreille.  Ainsi, la FTC recommande de se méfier des «nouvelles découvertes scientifiques», des «produits en exclusivité» pour lesquels il n'y a qu'une source d'approvisionnement, des «ingrédients secrets», des «médicaments anciens» ou encore d'un jargon pseudo médical ronflant.  Autre technique utilisée : prétendre que les autorités gouvernementales et la profession médicale ont conspiré pour éviter que le produit vendu ne soit connu.

Comme on le voit, en santé comme ailleurs, on a intérêt à vérifier ses sources.

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 MP3, Napster, des notes discordantes
La norme de compression des fichiers de musique MP3 a soulevé un concert parfois cacophonique de réactions depuis son introduction il y a environ deux ans.  Ce format de fichier permet un taux de compression d'environ 1:12, ce qui donne en mode 16 bits, 44,1 KHz, stéréo un fichier d'environ 1 Mo par minute d'enregistrement.  Le stockage sur les ordinateurs et les lecteurs, ainsi que l'échange des fichiers sur Internet, se trouve donc facilité, ce qui n'a pas l'heur de plaire à la Recording Industry Association of America (RIAA).  Elle voit s'échapper ce qu'elle prétend être des milliards de dollars en droits d'auteurs pour les artistes et les compagnies de disques dont les oeuvres sont copiées frauduleusement grâce à la technologie MP3.

D'arrivée en scène récente, le logiciel Napster fait fureur.  En téléchargement gratuit sur Internet, il permet de constituer sa banque de fichiers MP3 et de la rendre disponible aux autres amateurs de musique sur le réseau, en plus de faciliter la recherche et le téléchargement de titres dans les collections des autres utilisateurs de Napster.  Une fois le logiciel installé, dès que vous vous branchez au réseau, votre ordinateur devient un serveur actif à partir duquel les «échangistes» peuvent télécharger certains titres de votre collection.  Petit refrain sur un problème de sécurité : pour permettre les échanges, Napster doit dévoiler votre adresse IP, ce qui rend votre ordinateur vulnérable aux intrusions non désirées. 

La RIAA, ténor des droits de reproduction musicale aux États-Unis, intente un procès à Napster et réclame, entre autres, des dommages de 100 000 $ par oeuvre copiée et échangée sans le consentement des ayant droits.  L'utilisation du format MP3 n'est pas illégale, pas plus que l'utilisation de Napster.  Ce qui est illégal, c'est la copie à des fins autres que l'utilisation strictement personnelle d'oeuvres protégées. 

Sur son site Web, Napster précise bien qu'à titre de condition d'utilisation de Napster, on doit consentir à suivre la partition, c'est-à-dire à ne pas violer la propriété intellectuelle des oeuvres, sinon la société Napster se réserve le droit de vous interdire l'accès à son réseau d'échanges.  Napster offre même sur son site Web un formulaire d'avis de viol présumé de droits d'auteurs pour les personnes qui se sentiraient lésées.  La RIAA refuse de jouer en contre-point et poursuit Napster pour avoir lancé un service «qui permet et facilite le piratage musical à des niveaux jamais atteints».  Bref, une autre cause qui risque d'avoir un effet de point d'orgue devant les tribunaux.

L'équipe de l'émission «Branché» nous offrait il y a quelque temps un petit cours Napster 101.  Même si le taux de compression du format MP3 est excellent, il n'en demeure pas moins qu'une pièce musicale pèsera 1 Mo la minute, ce qui demeure costaud comme fichier.  On attribue même à la popularité du MP3 une surcharge sur les serveurs des universités américaines : «après avoir constaté un ralentissement important du rendement de son serveur, l'Université de l'Indiana a fait enquête et a découvert que 60 % de ce grand trafic était monopolisé par l'utilisation de Napster.  Plusieurs universités américaines ont donc décidé d'interdire carrément l'utilisation de Napster par leurs étudiants, une décision qui a engendré de nombreuses protestations de la part des étudiants américains» rapportait Branché.

Nouveau rebondissement, cette fois c'est le fournisseur d'accès câble Cox@Home de San Diego (Californie) qui, le 4 avril, envoyait selon le service de nouvelles Wired à 350 de ses abonnés un message sans équivoque : «Vous utilisez Napster et peut-être d'autres logiciels serveurs [...] Ce message a pour objet d'exiger que d'ici 72 heures vous réduisiez votre consommation de bande passante au niveau permis en vertu de notre entente de service et retiriez tout logiciel serveur de votre système.» Cox@Home impose à ses abonnés une allocation quand même généreuse de 500 Mo de téléchargement en amont (upload) par période de 24 heures, et interdit l'exploitation de serveurs Web, courrier électronique ou autres.  Manifestement, les 500 Mo par période de 24 heures ne suffisaient pas à certains «échangistes».

Certains clients ont été surpris de recevoir cet avis, ignorant parfois que leurs ados étaient branchés au réseau d'échange de Napster.  D'autres ont été offusqués de voir que leur fournisseur d'accès sache quels logiciels ils utilisaient.  Cox@Home se défend bien d'épier l'utilisation que font les abonnés, mais évoque la présence sur son réseau de serveurs actifs (Napster) qui constituent une porte d'entrée aux ordinateurs des abonnés.  «Nous nous préoccupons au plus haut point du respect de la vie privée de nos clients» a déclaré un porte-parole.

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 Une banque devient grossiste de services Internet
La Banque Laurentienne annonce la création d'une filiale, B2B Trust, grossiste de services Internet qui offrira ses plate-formes technologiques aux entreprises pour distribuer leurs produits et dispenser leurs services, présenter des portails transactionnels et produire des relevés de comptes intégrés, sous leur marque de commerce.  La dénomination B2B Trust s'inspire de la pratique du commerce électronique entre entreprises, le «business to business», B2B.  Pour mener à bien cette nouvelle entreprise, la Banque Laurentienne s'associe à des fournisseurs de technologie comme Fiserv (stockage des données), IBM (opérations informatiques), DMR (développement d'applications) et First Data Resources (traitement des cartes de crédit).  On lisait dans le journal Le Devoir que selon Henri-Paul Rousseau, président et chef de la direction de la Banque Laurentienne, «beaucoup d'efforts ont été faits pour trouver un nom plus bilingue à la nouvelle entreprise, mais en vain.  “J'étais moi-même un peu hésitant quand j'ai entendu des dirigeants du gouvernement québécois utiliser le terme business-to-business”, a-t-il plaidé.  M.  Rousseau estime que B2B est un acronyme qui passera un jour à la langue française, comme parking.» Dommage que personne, au gouvernement ou à la Banque laurentienne, ne semble consulter les fiches de l'Office de la langue française (OLF) qui propose commerce électronique interentreprises, cybercommerce interentreprises, commerce interentreprises sur Internet, ou encore l'expression consacrée pour plusieurs, commerce électronique entre entreprises, le C3E.

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 Beau détour
Cette semaine, le site de la photographe Mary Ellen Mark qui depuis 35 ans arpente les couloirs parallèles de la réalité.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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