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Les Chroniques de Cybérie
30 mai 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

30 mai 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Fichier longitudinal : Ottawa recule
L'affaire Yahoo!/LICRA/UEJF
Nazie nostalgie
Procès Microsoft
Garder l'équipage quand le vaisseau tangue
Amex laisse tomber les sites pour adultes
En bref...
Beau détour

 Fichier longitudinal : Ottawa recule
L'affaire du fichier longitudinal sur la main-d'oeuvre qu'a établi le gouvernement canadien, et dont nous vous parlions la semaine dernière, connaît peut-être un dénouement.  La ministre du Développement des ressources humaines, Jane Stewart, a en effet annoncé le démantèlement du fichier à la suite de discussions avec le Commissaire à la protection de la vie privée.  Dans son communiqué, le ministère affirme avoir «éliminé le programme informatique qui sert à relier ses renseignements avec ceux provenant de l'Agence des douanes et du revenu du Canada, ainsi qu'avec les données des gouvernements provinciaux et territoriaux sur l'aide sociale». 

Le fichier pouvait contenir jusqu'à 2 000 éléments composites sur une personne, notamment la scolarité, l'état civil, la langue, la citoyenneté et le statut d'immigrant reçu, l'origine ethnique, la mobilité, les incapacités, le revenu, les antécédents professionnels, les activités sur le marché du travail, le recours à l'aide sociale et à l'assurance emploi.  On apprend dans le quotidien Le Devoir qu'en réaction au tollé médiatique provoqué par l'annonce de l'existence du fichier, plus de 18 000 citoyens et citoyennes avaient écrit au ministère pour se prévaloir des dispositions de la Loi de l'accès à l'information et obtenir copie des renseignements que le gouvernement détenait sur eux.  Le ministère entend communiquer avec ces personnes pour savoir si elles souhaitent toujours avoir accès à ces informations.  Puisque, en théorie, le fichier est démantelé, le Ministère consultera les données conservées dans les différentes bases de données qui constituaient le fichier pour leur communiquer l'information.

Le Commissaire à la protection de la vie privée a fait son travail, les médias aussi, et 18 000 citoyens ont agi de manière responsable.  Il ne faudrait cependant pas avoir la victoire trop facile.  Le ministère du DRH promet une nouvelle structure de gestion pour tous ses futurs projets de recherche exigeant l'appariement de bases de données distinctes, il faudra donc veiller au grain.  Le fichier longitudinal avait été établi en 1985, et ce n'est que cette année que le Commissaire à la protection de la vie privée a réussi à en percer le mystère.  Il y a eu un sérieux bris de confiance entre le gouvernement et sa population dans cette affaire.  Donc, pour ce qui est des promesses et engagements du ministère du DRH pour une plus grande transparence, une meilleure protection de la vie privée des citoyens, et des conditions que l'on imposera au jumelage des bases de données, on repassera.

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 L'affaire Yahoo!/LICRA/UEJF
En avril dernier, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Ligue internationale contre le racisme et l'Antisémitisme (LICRA) intentait contre la société américaine Yahoo! Inc.  une action judiciaire devant un tribunal français.  Selon ZDNet France, la LICRA demandait au tribunal de forcer Yahoo! à «prendre les mesures nécessaires pour empêcher l'exhibition et la vente sur son site d'objets nazis dans tout le territoire national (France métropolitaine et Dom-Tom), et ce sous astreinte définitive de 100 000 euros par jour de retard à compter de l'ordonnance à intervenir.»

C'est que sur son site d'enchères en ligne, comme tous les autres sites semblables, des collectionneurs vendent, achètent et échangent des objets.  Parmi ces objets aux enchères sur le site de Yahoo!, de nombreux souvenirs de guerre nazis (médailles, insignes, drapeaux, etc.) dont la LICRA et l'UEJF dénonçaient la présence.

Lundi dernier, le juge des référés Jean-Jacques Gomez se prononçait en faveur des plaignants en exigeant que d'ici le 24 juillet, Yahoo! prenne des mesures pour rendre impossible l'accès des utilisateurs français à son site d'enchères, car l'étalage de ces objets de collection «offense la mémoire collective du pays». 

«Le contrôle des internautes est illusoire» déclarait mercredi dernier au journal Libération Philippe Guillanton, directeur général de Yahoo! France.  Sur le fond : «devons-nous aller au-delà du libre arbitre des utilisateurs en disant ce qui peut être accessible et ce qui ne doit pas l'être?» Sur la forme : «Sur quelque serveur que ce soit, il n'existe aucun moyen technique permettant de filtrer à 100 % les accès d'internautes d'une nationalité donnée.» Et l'avenir : «La société attend de disposer du jugement par écrit pour arrêter sa position.  Le fait que l'affaire soit sans précédent les préoccupe.  Jamais Yahoo!, ni d'ailleurs les autres sites, n'a été confronté à un pareil cas de figure.»

Les réactions n'ont pas tardé.  Chez IRIS (Imaginons un réseau solidaire), on affirme : «un jugement absurde suite à une assignation tout aussi absurde [...] Marc Knobel [Ndlr.  de la LICRA], conscient de l'absurdité de la demande, déclarait le 12 avril 2000, toujours à ZDNet : “j'aimerais bien, un jour, pouvoir obtenir une réponse morale à une question morale...”.» On estime qu'une «réponse morale, intelligente, et sûrement plus efficace aurait été (est toujours !) d'organiser le boycott de ces officines.» IRIS est d'avis qu'un boycott bien médiatisé aurait pour effet de sensibiliser le public et d'exercer des pressions économiques car «Yahoo Inc.  (comme d'autres) ne propose pas ces ventes aux enchères d'objets nazis par idéologie, mais parce que ça rapporte, tout simplement.»

À l'Association des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet (AFA), on souligne qu'en accordant un délai de deux mois à Yahoo! pour trouver une solution, le tribunal français reconnaît d'ores et déjà l'extraordinaire difficulté technique qui est posée.  Mais plus important encore, et nous sommes en phase avec l'AFA sur ce point, «une telle injonction créerait un précédent extrêmement dangereux à l'encontre des sites éditoriaux français [Ndlr.  ajoutons en principe tous les sites éditoriaux], dont un nombre considérable enfreint les règles politiques, religieuses ou morales de pays étrangers, notamment non démocratiques.»

Par exemple, si on se fie à l'organisme Reporters sans frontières (RSF) qui publiait il y a quelque temps la liste de vingt pays ennemis d'Internet, ou à Human Rights Watch qui faisait, dans son plus récent rapport annuel, son propre bilan de la liberté d'expression sur Internet, l'article que vous lisez en ce moment, et la plupart des sites Web que vous consultez régulièrement, sont passibles de censure de la part des autorités dans 45 pays.  En toute logique, on ne peut jeter la pierre aux gouvernements de ces pays, puis vouloir imposer chez soi un blocage de certains sites avec lesquels on n'est pas d'accord, non?

Sur le plan technique, il est possible d'identifier le lieu d'origine de l'accès à un site Web.  Tout d'abord, la langue de la version du fureteur utilisé.  C'est une fonction élémentaire qui sert, par exemple, au moteur de recherche Google de vous présenter une page d'accueil en français si vous utilisez une version en langue française de Netscape ou Explorer.  Reconnaissons que c'est l'option la plus faible, on peut être n'importe où dans le monde et utiliser une de ces versions.  On peut procéder au blocage par le nom de domaine du prestataire de services qui serait, en l'occurrence, .FR.  Cependant, les .NET, .COM et .ORG en territoire français passent dans les mailles de ce filet artisanal.  On peut aussi établir un contrôle par l'adresse réseau du prestataire (exemple : 194.117.203.149 pour club-internet.fr), mais il faudrait alors recenser toutes les différentes adresses réseau hébergées par des fournisseurs français, et réactualiser chaque jour cette base de données.  Ce serait une tâche monumentale, vu la croissance exponentielle du réseau.  En outre, aucune de ces méthodes ne pourrait déjouer le recours aux serveurs mandataires (proxy) ou à des services comme Anonymizer qui, au 26 mai, permettait l'accès anonyme à plus de 485 millions de pages Web.

Bref, la requête du juge Gomez de rendre impossible l'accès depuis le territoire français aux serveurs américains de Yahoo! est irréaliste.  Yahoo! Inc.  n'a pas encore réagi officiellement par voie de communiqué, on ignore donc la teneur des solutions qu'elle pourra proposer au juge Gomez le 24 juillet prochain, mais l'affaire est suivie de près par la presse spécialisée d'un peu partout.

Parallèlement, la semaine dernière, le tribunal de grande instance de Nanterre a rejeté une demande de l'Union des étudiants juifs de France de condamner le prestataire de services Multimania pour avoir hébergé un site pro-nazi, estimant la demande mal fondée.  Voir le récapitulatif de l'affaire dans le netmag Transfert.

Pour le juriste Sébastien Canevet, éditeur de la lettre Droit et Internet, le tribunal de Nanterre est beaucoup plus prudent ici qu'il ne l'avait été le 8 décembre dernier dans l'affaire Multimania contre Lynda Lacoste.  De dire Canevet, «Cette seconde décision du même tribunal est même contradictoire avec la première, à savoir que l'UEJF n'a pas apporté la preuve que Multimania a effectivement les moyens techniques de contrôler les contenus hébergés.  La décision Lacoste avait au contraire fait obligation à Multimania de mettre en place une procédure que je nomme ironiquement un “détecteur automatique d'infractions”.  C'est donc à un revirement de sa propre jurisprudence que procède ici ce tribunal.»

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 Nazie nostalgie
L'affaire Yahoo! rappelle de nombreux cas.  Par exemple, en 1996, le fabricant de logiciels canadien Corel devait retirer du marché allemand son logiciel de graphisme Corel Draw car il contenait dans sa banque d'images de 24 000 illustrations quatre symboles associés au nazisme (trois illustrations d'Adolf Hitler et une croix gammée), contrevenant ainsi aux lois germaniques.  La plainte reçue par le procureur d'État de Munich avait entraîné en octobre de la même année la tenue d'une enquête sur l'utilisation du logiciel pour concevoir et imprimer les cartes d'affaires d'un groupe néo-nazi.

En août dernier, le ministère allemand de la Justice a enquêté sur des plaintes selon lesquelles des citoyens allemands contournaient l'interdiction de diffusion de certains livres sur le nazisme en les commandant en ligne de distributeurs américains comme Amazon.Com et Barnes & Noble.  En vertu de la loi allemande, il est interdit (peine maximale de cinq ans) d'exposer en public ou de vendre des ouvrages faisant la promotion de l'idéologie nazie.

Puis, en novembre, c'était au tour du site d'enchères E-bay de recevoir des plaintes relatives à des objets de collection de l'ère nazie.  E-Bay a alors prétendu qu'elle interdisait la vente de tels objets en Allemagne où c'est interdit, mais n'agissait pas d'office dans de tels cas car ces transactions sont tout à fait légales aux États-Unis.  De plus, E-Bay a fait valoir qu'elle n'était pas partie à la transaction financière ni à la livraison des objets.

Ce qui nous amène à parler du dilemme épineux dans lequel s'est trouvé le Musée canadien de la guerre, situé à Ottawa, et dont une des pièces de collection est une limousine Mercedes-Benz ayant servi à Adolf Hitler.  On explique que le véhicule fut pris par les Américains vers la fin de la guerre, puis passa entre les mains de plusieurs collectionneurs avant que le Musée n'en fasse l'acquisition.

Le printemps dernier, on apprenait du quotidien Ottawa Citizen que le directeur du musée, l'historien Jack Granatstein, avait envisagé la vente de la voiture pour recueillir des fonds en vue de la construction d'un nouveau musée.  D'après Granatstein, la vente du véhicule aurait pu rapporter environ 20 millions de dollars.  On mentionnait même comme acheteur éventuel un propriétaire de casino de Las Vegas, déjà condamné en 1988 par la commission de contrôle des jeux de l'État du Nevada à une amende de 1,5 million de dollars pour avoir organisé des soirées à thématiques nazies dans son casino.

Dès que la nouvelle de la vente possible de la Mercedes-Benz a circulé, le standard téléphonique du Musée a été inondé d'appels venant de personnes s'opposant à la vente, au point où le directeur du Musée dut se raviser.  Granatstein reconnaissait que le véhicule glorifiait le nazisme, mais disait s'inquiéter qu'il ne tombe en de mauvaises mains, et serve d'outil de propagande à des groupes néo-nazis.

De dire John English, directeur du conseil du Musée de la civilisation dont relève le Musée de la guerre et qui aurait dû approuver la vente, «Nous savons maintenant l'importance que revêt cette voiture pour les Canadiens.  Ce débat n'a pas été sans intérêt car il témoigne de l'intérêt que le public a pour le Musée et ce qui s'y trouve.»

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 Procès Microsoft
Mercredi dernier, 24 mai, le juge Thomas Penfield Jackson a étonné les procureurs des deux parties dans le procès antitrust intenté contre Microsoft. 

D'une part, il a presque rejeté la proposition des co-plaignants en vertu de laquelle Microsoft serait divisée en deux entités.  Il a dit être davantage en faveur d'un fractionnement en trois entités (Windows, applications, fureteur Explorer), tel que le suggérait un bref d'amicus curiae présenté par deux organismes du secteur technologique, la Computer & Communications Industry Association (CCIA) et la Software and Information Industry Association (SIIA).  D'autre part, il a refusé d'accorder des délais additionnels aux procureurs de Microsoft qui proposaient, entre autres, de faire comparaître une quinzaine de témoins, dont Bill Gates (chef de direction et architecte en chef des logiciels) et Steve Ballmer (président et premier dirigeant). 

Vendredi, les procureurs du DoJ et des co-plaignants ont ignoré la suggestion d'une «microsoftroïka» et ont remis leur proposition finale, soit un fractionnement de Microsoft en deux entités.  Illustrant le fossé qui sépare les deux parties, les procureurs du DoJ ont été particulièrement durs envers Microsoft dans un mémoire qui accompagnait leur proposition finale, qualifiant la proposition de Microsoft du 24 mai de plan cynique, calculé, et de manoeuvre de diversion.  Jim Cullinan, porte-parole de Microsoft a défendu la position de l'intimée en déclarant «Il est clair que la mesure proposée [Ndlr.  le fractionnement] est extrême.  Nous pensions avoir besoin de plus de temps pour pouvoir présenter à la cour l'information nécessaire pour prendre une décision éclairée.»

Une décision du juge Jackson est imminente.  Microsoft, qui entendait tenir l'événement Forum 2000 le 1er juin a décidé de reporter l'événement au 22 juin, en attente de la décision.

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 Garder l'équipage quand le vaisseau tangue
Les récentes tempêtes boursières ont de sérieux effets sur la capacité des entreprises du secteur technologique à maintenir leur effectif, et plusieurs facteurs jouent.  D'une part, les avantages incitatifs comme les options d'achat d'actions sont moins porteuses qu'avant en raison de la baisse de la valeur des actions.  D'autre part, la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée fait jouer une farouche concurrence sur le plan du recrutement et donne même lieu à des pratiques de maraudage.

Toutes les sociétés ne sont pas touchées au même degré par le marché baissier.  Prenons pour exemple le fabricant de microprocesseurs Advanced Micro Devices (AMD) qui est devenu en peu de temps un sérieux concurrent d'Intel.  Une légère baisse en mai, mais compte tenu du contexte global, pas de quoi s'inquiéter indûment.  En revanche, le fabricant de logiciels Calico, permettant de faciliter le commerce électronique, est en difficulté.  Après avoir connu un sommet à un peu plus de 75 $ en novembre dernier, le titre se transige maintenant à moins de 15 $.

On lisait ce dimanche dans le New York Times (inscription sans frais requise), sous la plume d'Alex Berenson, une analyse intéressante du cas de Calico.  En novembre, sur un effectif de 330 employés, on trouvait chez les salariés de Calico une centaine de «millionnaires sur papier», millionnaires théoriques en vertu des options d'achat d'actions.  Aujourd'hui, ils ne sont plus que 20.  Depuis le début de l'année, une quinzaine des 330 employés ont quitté Calico, ce qui donne un taux de départ annuel d'environ 12 %.  Mais, fait remarquer Berenson, c'est quand même la moitié du taux de roulement des entreprises typiques en Silicon Valley.

Ce qui fonctionne chez Calico? Une culture d'entreprise différente, le transparence de la direction, la compréhension que le bien-être des salariés va au-delà du chèque de paye.  Berenson explique que la notion du contrat social employeur/employé est disparue du paysage corporatif américain pour être remplacée par le concept d'agent libre.  Le résultat est une culture mercenaire d'employés qui passent d'un employeur à l'autre en fonction des avantages immédiats perçus.

Berenson cite un professeur de Harvard, Charles O'Reilly, qui est en écriture d'un livre sur les cultures d'entreprises qui réussissent.  «L'attitude MBA typique est que l'on ne peut faire confiance aux gens, et qu'ils ne sont pas très futés, alors pourquoi partager l'information?».  Mais les entreprises qui ont une culture d'ouverture et de transparence fidélisent le personnel qui se sent plus valorisé, plus responsable. 

Une autre approche à la rétention du personnel nous est décrite par Margaret Steen, chroniqueure aux questions d'emploi et de travail au Silicon Valley News.  Le problème que certains voient dans les options d'achat d'actions est que le salarié, dans bien des cas, est lié par une clause qui lui interdit à court terme de se prévaloir de l'option, ou d'encaisser les produits d'une vente.  Dans un marché baissier, une telle clause n'est pas attrayante.  De plus, pour une foule de raisons, il est parfois impossible à une société d'offrir des options d'achat d'actions.

Une solution qui a de plus en plus cours en Silicon Valley est la constitution, par une entreprise, d'un fonds en fiducie composé d'actions d'autres entreprises, souvent de ses clientes.  Plutôt que d'offrir des options d'achat d'actions de son capital, on offre aux salariés des actions de ce fonds en fiducie.  La valeur du fonds est certes fonction des marchés, et cette méthode n'offre pas les avantages fiscaux des options d'achat.  Par contre, elle présente l'avantage de la diversification tout en conservant l'attrait de l'innovation et de la technologie.

À tout malheur quelque chose est bon? Les aléas boursiers des derniers mois auront au moins forcé les entreprises à repenser leurs modèles de fonctionnement.

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 Amex laisse tomber les sites pour adultes
Le service de nouvelles Wired rapporte que la société de cartes de crédit American Express (Amex) n'acceptera plus les transactions effectuées sur des sites dits «pour adultes».  En fait, Amex a informé par courrier les responsables des sites Web qui offraient ce mode de paiement, ainsi que la société de traitement des paiements CCBILL qui gère les transactions pour plus de 4 000 sites pour adultes, qu'elle refuserait d'ici quelques semaines ces transactions.

Amex invoque le trop grand nombre de contestations ou de refus de paiement lors de la facturation au client pour ce genre de services.  À l'origine de ces contestations, les pratiques quasi frauduleuses de certains sites qui vendent des abonnements à leurs services, engagements desquels il est difficile de se retirer.  Mais aussi, bon nombre d'acheteurs sont confrontés par des conjoints qui scrutent les relevés de cartes de crédit et découvrent des achats insoupçonnés.

La contestation d'un paiement entraîne une perte pour le vendeur, ce que la plupart assument comme un «risque du métier».  Cependant, Amex fait valoir que toute contestation de paiement signifie pour elle des frais administratifs qu'elle juge trop importants en fonction des revenus.  On estime à près d'un milliard de dollars par année le marché des sites pour adultes, mais Amex ne détiendrait qu'une très petite partie de ce marché.

À lire ou à relire, notre dossier d'avril 1999, «Cybersexe : majeurs et vaccinés...».

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 En bref...
D'après le Center for Responsive Politics, organisme indépendant de veille des caisses électorales américaines, le candidat à l'investiture républicaine, George W. Bush, aurait reçu un peu plus de 815 000 $ en contributions électorales d'entreprises du secteur de la technologie.  Pour sa part, le candidat à l'investiture démocrate et actuel vice-président, Al Gore, n'aurait recueilli que 363 000 $ auprès de ces mêmes sources de financement.  Ces sommes représentent les contributions de 200 $ et plus de fabricants de matériel et de logiciel, et des entreprises pointcom.  Elles ne comprennent pas les contributions faites par les comités d'action politique de divers secteurs technologiques et qui vont aussi majoritairement (56 %) à des candidats du Parti républicain.  Le plus important de ces CAP est celui de Microsoft qui fait preuve d'équilibre.  Au 1er mai, il avait versé 318 499 $, dont 49 % à des candidats démocrates et 51 % à des candidats républicains.  Au cours du cycle électoral précédent, 66 % des contributions du CAP de Microsoft étaient allées à des candidats du Parti républicain.

Un Web 2.0 ou en Phase III? C'est la question que nous nous sommes posée cette semaine.  Laure Noualhat, envoyée spéciale de ZDNet France à la neuvième conférence internationale du World Wide Web Consortium (W3C), nous rapporte les propos de Tim Berners-Lee, un des pères du Web.  «Ce n'est pas la technologie, les réseaux ou les systèmes du Web qu'il faut ralentir, mais ce que l'on a mis dedans.  C'est-à-dire les travers de notre société [...] Nous pouvons désormais rêver à une version 2.0, mais il faut réfléchir à ce que nous voulons vraiment faire.  Le Web du futur dépend de notre responsabilité, de ce qu'il y a dans nos crânes.» Pendant ce temps, sur la côte ouest américaine, Bill Gates s'adressait à un groupe de 142 chefs d'entreprises du secteur technologique.  Il a décrit un Internet/Web de première génération, axé sur le contenu.  Ensuite, Internet a évolué vers un médium de communication, c'est-à-dire les échanges entre entreprises et clients.  On se prépare donc à une troisième phase, le passage d'une économie hors ligne à une économie numérique, en temps réel.  Évidemment, Microsoft sera là pour nous aider à ménager la transition.  Deux hommes, deux perspectives.

Mortes, les pages personnelles? Le phénomène précurseur qu'étaient les pages et sites personnels sur le Web se fait plus discret qu'avant, écopant peut-être des efforts de marketing des sites commerciaux.  Mais il serait faux de croire que l'engouement pour l'expression de soi sur le Web soit passé.  À preuve, l'AFP rapporte que la société d'édition SEPCOM lance cette semaine un nouveau mensuel, «Mon Web», consacré à la création de sites Web personnels.  On y trouvera des conseils techniques sur la réalisation des sites, leur hébergement, le référencement.  Le marché visé : les 700 000 Français et Françaises qui ont un site Web personnel.  Ce n'est pas rien.

Une des premières publications d'envergure à investir le Web, et à être bien certaine de ce qu'elle allait y mettre, est Le Monde diplomatique.  Et ça n'arrête pas.  Le Monde diplo nous annonce la mise en ligne de sa collection cartographique : «Des questions transversales (pauvreté, conflits, organisations internationales, criminalité financière...) aux analyses régionales, un ensemble de documents visuels qui combinent les données économiques, démographiques et politiques essentielles».  En guise de présentation, Philippe Rekacewicz écrit : «La carte publiée est avant tout un message complexe et subjectif qu'un auteur offre à ses lecteurs.  À nous d'en proposer une lecture lucide et critique.» Et nous ajouterons, d'en profiter.  Les cartes sont proposées en format moyen ou en grand format.

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 Beau détour
«Sur les pas de Jeanne Moreau», quatre mois de photos avec elle par Jérôme Brézillon, un reportage paru dans Studio Magazine l'an dernier, et maintenant sur le site Web de Revue.Com.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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