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Les Chroniques de Cybérie
6 juin 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

6 juin 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Microsoft : Jackson en redemande, Reno commente, la BBC se plante
Jurisprudence et vie privée, beau débat en vue
Noms de domaines : statistiques, le .CA et Julia Roberts...
...  et l'ISOC de N-Z se déclare incompétente à interdire certains noms
Cybermétrie : Information.CA, comportement.FR
Bourse : attention au délestage
En bref...
Beau détour

 Microsoft : Jackson en redemande, Reno commente, la BBC se plante
La semaine dernière, bon nombre de chroniqueurs et journalistes spécialisés ont cru le temps venu de planifier leurs vacances d'été.  On attendait la décision du juge Thomas Penfield Jackson dans le procès anti-trust contre Microsoft, ce qui aurait immédiatement mis en branle le processus d'appel.  Il y aurait donc un «temps mort» pendant que les parties mettaient au point leurs stratégies.

Mais après avoir entendu des plaidoiries que l'on disait «finales», et reçu des interventions écrites aussi «finales», le juge Jackson en a redemandé.  Microsoft et les co-plaignants ont été invités à présenter de nouveau des propositions «finales», bien que la suggestion soit venue de David Boies, procureur spécial du DoJ.  Peu de changement pour chacune des parties qui campent leurs positions; le DoJ maintient sa demande de fractionnement de Microsoft en deux unités, Microsoft propose des mesures volontaires de conduite.

Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire, l'attorney general Janet Reno a déclaré que c'était le rôle du ministère de la Justice de mettre un terme aux activités des requins de l'industrie en favorisant la concurrence.  «Les États-Unis ne sont pas devenus un géant industriel mondial par l'action des requins, mais bien en raison de la concurrence, en encourageant l'innovation, en encourageant les jeunes entrepreneurs à se lancer dans le marché.  C'est le meilleur système que j'aie vu à ce jour.»

Interrogée à savoir pourquoi son ministère achète des dizaines de milliers d'ordinateurs qui roulent sous Windows, plutôt que de se procurer des systèmes d'exploitation autres, Madame Reno a répondu que les monopoles limitent les choix, ajoutant : «Je ne crois pas qu'on endosse un produit simplement en l'achetant, si c'est celui qui domine sur le marché...  sur le plan de l'efficacité, de son faible coût, du coût le plus bas.»

On estime que le ministère américain de la Justice dispose de dizaines de milliers d'ordinateurs exploités sous le système Windows, dont 24 000 sont en utilisation à la police fédérale (FBI), 23 000 au service de l'immigration et de la citoyenneté, et 11 000 à la division anti-trust du ministère, division chargée des poursuites contre Microsoft.

D'autre part, Microsoft envisagerait-elle de quitter les États-Unis pour échapper à un éventuel fractionnement ordonné par les tribunaux américains?

C'est la British Broadcasting Corporation qui fait flotter l'idée en annonçant que les autorités de la province canadienne de Colombie-Britannique, à 150 kilomètres de Redmond (Washington) où Microsoft a son siège social, auraient proposé au géant du logiciel un plan de réimplantation au Canada.  La BBC affirmait que l'invitation était venue du ministre de l'Emploi et des Investissements, Gordon Wilson qui aurait aussi donné mandat à certains de ses collaborateurs d'entreprendre des négociations secrètes avec Microsoft.  Toujours selon la BBC, Microsoft aurait nié avoir reçu une telle proposition ou que des négociations soient en cours.

Un peu comme progresse un virus informatique, la rumeur a fait son chemin au gré des fuseaux horaires.  Six heures du matin, à Montréal, on prend connaissance du bulletin de la BBC.  Neuf heures du matin, la presse traditionnelle électronique et spécialisée glousse déjà.  Problème : il est encore six heures du matin en Colombie-Britannique, impossible de rejoindre les responsables gouvernementaux.  L'efficacité du courrier électronique fait de nouveau ses preuves.  Ayant demandé confirmation, démenti ou commentaire aux deux attachés de presse du ministre Wilson par courrier électronique, la réponse nous parvient peu après l'heure d'ouverture des bureaux en C.-B.  Bref, il n'y a aucun pourparler en cours, bien que la C.-B.  accueillerait avec plaisir Microsoft si elle envisageait une réimplantation.

Le germe de cette rumeur serait venu d'un analyste financier, Michael Murphy, qui publie la lettre Technology Investing Online (abonnement requis) qui évoquait la réimplantation à titre hautement hypothétique.

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 Jurisprudence et vie privée, beau débat en vue
Après le scandale des subventions parfois accordées à des entreprises inexistantes, et la découverte d'un méga fichier sur les citoyens, le ministère canadien du Développement des ressources humaines est de nouveau interpellé.  C'est la chef de l'Opposition officielle, Madame Deborah Grey, qui a tenté d'obtenir de la ministre, Jane Stewart, des explications sur un site Web relevant de son ministère et sur lequel on trouve des renseignements personnels sur un grand nombre de personnes qui contestent le rejet de leur demande d'assurance-emploi.

Le site Web, celui de la Bibliothèque de la jurisprudence sur l'assurance-emploi, permet d'effectuer des recherches par mots clés dans des bases de données contenant les décisions de cours et tribunaux relatives à des appels en matière d'assurance-emploi.  Précisons qu'il s'agit de copies électroniques des décisions auxquelles le public a accès depuis presque 60 ans, à conditions de se rendre dans des bibliothèques spécialisées.

Pour Madame Grey, qui s'adressait à la ministre mercredi dernier en Chambre, « ces fichiers renferment des renseignements personnels qui ne sont peut-être pas nécessaires.  Il est notamment question des problèmes de drogue, des croyances religieuses des gens et de la façon dont cela se répercute sur leur travail, ainsi que du fait que certains ont des enfants handicapés.  Et j'en passe.  La ministre ne croit-elle pas que ces renseignements sont superflus?» De répondre la ministre Stewart, «nous rendons publics des renseignements qui sont déjà publics.  Je voudrais faire remarquer que la Cour d'appel fédérale a jugé, aux termes de la décision A-401-99, que notre site Web est une source de jurisprudence sur Internet.»

Madame Grey a insisté, «À quelle confidentialité les Canadiens ont-ils droit lorsqu'ils décident de participer au processus d'appel de l'assurance-emploi?».  C'est alors la ministre de la Justice, Anne McLellan, qui a répondu, «j'espère que la députée sait que les cours et pratiquement tous les tribunaux administratifs du pays ont pour coutume de publier leurs décisions.» Diane Ablonczy, députée de l'Opposition a alors pris le flambeau.  S'adressant à la ministre de la Justice, elle a précisé que «l'article 127 de la Loi sur l'assurance-emploi porte que : “Les renseignements suivants [Ndlr.  fournis sur les formulaires] ne peuvent être divulgués qu'à la Commission et aux employés du ministère du Développement des ressources humaines”, et ces renseignements sont “les renseignements de toute nature obtenus de quiconque par la Commission ou le ministère en vertu de la présente loi”.  Cet article figure sous la rubrique “Caractère confidentiel des renseignements”.  Or, on constate, au grand dam des Canadiens, que tous ces renseignements sont à la portée de tout le monde sur Internet.  Comment la ministre peut-elle justifier une telle violation de confidentialité?» Défense de la ministre de la Justice : «ces décisions sont disponibles depuis déjà très longtemps sur support papier.  Ces décisions, comme c'est le cas de nombreuses autres décisions, qu'elles aient été rendues par les tribunaux administratifs ou par des cours de justice, sont disponibles sur le Web.  Il n'y a là rien de répréhensible.  En fait, la Cour suprême et d'autres tribunaux canadiens ont statué que l'ouverture et la transparence constituent des éléments fondamentaux de l'intégrité de notre système judiciaire.»

Transparence, support papier, diffusion sur le Web : le ferraillement de la semaine dernière à la Chambre des communes, s'il met en lumière la participation active des femmes à la politique canadienne, soulève néanmoins d'intéressantes questions.

Depuis longtemps, les décisions des tribunaux canadiens constituent des documents publics, ouverts à tous, à condition de se déplacer pour pouvoir les consulter.  Il en est de même pour bon nombre de documents administratifs, comme les registres de propriété immobilière.  D'après les propos des intervenantes de l'Opposition, on ne s'objecte pas à la transparence du système judiciaire, mais bien à la portée du médium Internet qui rend ces décisions, et tous les détails qu'elles comportent, si facilement accessibles, d'où qu'on soit dans le monde. 

Les échanges en Chambre se sont terminés par la promesse de Madame Stewart de demander à ses collaborateurs de vérifier si cette façon d'utiliser Internet est «acceptable».  On sera intéressé de voir les résultats de cette consultation bureaucratique, ainsi que les motifs qui serviront à établir si la pratique est acceptable ou non.

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 Noms de domaines : statistiques, le .CA et Julia Roberts...
La société Network Solutions Inc.  (NSI), grossiste des noms de domaines .COM, .NET et .ORG publiait la semaine dernière les plus récentes statistiques sur les attributions de noms de domaines.  Des données révélatrices qui brossent un portrait intéressant de l'évolution d'Internet.  Le domaine .COM demeure le plus populaire avec 75 % des réservations, suivi du .NET avec 15 % et du .ORG avec 10 %.  En outre, on apprend que si 84 % des noms de domaines sont réservés par des entreprises, pas moins de 16 % le sont par des particuliers qui entendent exploiter eux-mêmes le nom de domaine ou misent sur une éventuelle revente en raison du caractère accrocheur du nom réservé.  De plus, les petites entreprises, définies comme ayant entre un et quatre employés, comptent pour 70 % des inscriptions par des entités commerciales.

Dans le secteur professionnel et commercial, les avocats et les cabinets de juristes arrivent au premier rang pour le nombre d'inscriptions, suivi des entreprises de logiciels, des services Internet, du secteur immobilier et des conseillers en publicité et marketing.

À l'échelle internationale, exception faite des États-Unis, la Corée arrive en tête de liste devant le Canada, le Royaume-Uni, l'Italie et la France.  Pour ce qui est de la ville d'origine des détenteurs des noms de domaines attribués par NSI, Séoul est le lieu de résidence du plus grand nombre, suivi de Hong Kong, Londres, Paris et Toronto.

Évidemment, le courtage et la revente des noms de domaines constitue encore un marché lucratif pour certains, comme nous le signalions en août dernier, et mène à des exemples de surenchère.  Dernier en liste, le britannique Peter Littke, détenteur du nom de domaine e-buy.com, qui s'était vu offrir l'an dernier par une société californienne (détentrice de e-buy.com.km.net) la somme de trois millions de dollars pour le nom e-buy.com, plus simple et qui bénéficie d'un classement privilégié dans les résultats de moteurs de recherche.  La semaine dernière, cette société portait son offre à sept millions de dollars.  Selon l'AFP, Littke a refusé, préférant lancer son propre site de commerce électronique.

Au fait, combien vaut un nom de domaine? Tout dépendra du nom, de l'intérêt de l'acheteur et des attentes du vendeur.  La dotcomboutique de Netsurf ne fait pas de courtage, mais met directement vendeurs et acheteurs en contact.  Quelques beaux exemples, comme LaDiscussion.Com, Enfants.Org, VeilleInternet.Com, ou MadeInBio.Com.  Puis, sur le site ShoutLoud, site européen d'enchères de noms de domaines, on propose d'évaluer la valeur potentielle d'un nom de domaine.  La méthode est subjective, davantage ludique que scientifique, car vous entrez vous-même les critères d'évaluation.  Mais on peut s'y amuser.

Nous vous parlions il y a quelque temps de la fin de la gratuité des noms de domaines .CA.  Voilà que l'Autorité canadienne des enregistrements Internet (ACEI), l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) et le gouvernement du Canada annoncent le transfert de la responsabilité de l'enregistrement des noms de domaines canadiens à l'AECI.  On lit dans le communiqué : «En reconnaissance du rôle fondamental de l'UBC dans le développement de l'espace de domaine .ca au cours des douze dernières années et de la clientèle qu'elle a établie au cours de cette période pour l'espace de domaine .ca, l'ACEI a convenu d'indemniser l'UBC d'un montant de 4 348 800 dollars pour le transfert.» Ceci expliquant cela, on comprend maintenant où iront les droits exigibles pour les noms de domaines.  Le transfert se fera par étapes au cours des trois prochains mois; les détenteurs actuels devront enregistrer leurs noms de domaine existants auprès de l'AECI par l'intermédiaire d'un registraire agréé par l'ACEI.

Et Julia Roberts dans tout ça? Mona Chollet décrivait récemment dans les Carnets du netmag Périphéries la vedette de cinéma : «Ce que Julia Roberts sait le mieux jouer, c'est la fille au châssis irréprochable, à la beauté époustouflante, à la nature spontanée et généreuse, injustement engluée dans une existence minable alors qu'elle mérite autre chose et que ses talents cachés ne demandent qu'à s'exprimer.  Et qui se retrouve, par un hasard du destin, propulsée dans un milieu dont elle ne maîtrise pas les codes...». 

Eh bien, Julia Roberts a bien joué et démontré qu'elle maîtrisait les codes du cyberespace en récupérant le nom de domaine JuliaRoberts.Com que s'était approprié un certain Russell Boyd.  Boyd, un admirateur de Madame Roberts, entretenait à l'adresse JuliaRoberts.Com un forum d'échange sur la carrière de la vedette.  Suivant une plainte déposée par Madame Roberts devant le comité d'arbitrage et de médiation de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), le comité a statué que Boyd n'avait aucun droit légitime sur le nom de la vedette, que ce nom constituait pour elle sa marque de commerce, et qu'il avait agi de mauvaise foi.  Le comité a donc ordonné dans les dix jours le transfert du nom de domaine à la plaignante, Julia Roberts.

Le comité d'arbitrage et de médiation a rendu bon nombre de décisions récemment en faveur d'organismes contestant la réservation opportuniste de noms de domaines par des personnes n'y ayant aucun droit.  Parmi les plaignants, soulignons la Fédération internationale de football (FIFA), la British Broadcasting Corporation, les sociétés Microsoft, Motorola, Nike et Christian Dior, et l'Association canadienne de normalisation (ACNOR).

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 ...  et l'ISOC de N-Z se déclare incompétente à interdire certains noms
L'Internet Society de Nouvelle-Zélande (ISOCNZ), qui n'est pas affiliée à l'organisme mondial ISOC, est responsable de l'attribution des noms de domaines nationaux, soit les .NZ, et s'acquitte de cette tâche par l'entremise d'une société commerciale, Domainz.  Jusqu'à récemment, Domainz interdisait les noms de domaines contenant les fameux «sept mots interdits» à la télévision anglo-saxonne depuis l'affaire George Carlin en 1973, termes jugés offensants.

Mais l'ISOCNZ renonce à jouer au censeur et n'interdira plus l'inscription de ces noms de domaines, estimant que ce n'est pas son rôle et qu'il est presque impossible de filtrer les requêtes qui sont automatisées.  Le président de ISOCNZ, Peter Dengate Thrush, a déclaré au service de nouvelles Newsbytes, que «d'un point de vue philosophique, ISOCNZ estime ne pas être l'organisme qui doive imposer des normes de décence publique, et du point de vue pratique, des milliers de noms de domaines sont enregistrés chaque mois, et il est impossible de tous les vérifier manuellement.»

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 Cybermétrie : Information.CA, comportement.FR
Deux récents sondages viennent cette semaine alimenter le corpus cybermétrique.  Le premier, mené au Canada par la société Pollara, en collaboration avec Sondages Baromètre pour le compte du cabinet de relations publiques National s'intéresse aux attitudes et opinions des Canadiens et Canadiennes à l'égard des enjeux liés à la réputation des entreprises, à la technologie et à l'information. 

Avant de procéder à un achat ou de faire un investissement, près de neuf Canadiens sur dix disent que la couverture de presse constitue une source d'information crédible (très crédible 35 %; plus ou moins crédible 53 %).  On accorde un taux de crédibilité de 85 % aux brochures publiées par les entreprises elles-mêmes, mais de seulement 58 % aux sites Web d'entreprises qui, pourtant, originent de la même source, et de 51 % aux sites Web indépendants.  Les sondeurs constatent un «facteur d'âge», les personnes de moins de 24 ans sont deux fois plus nombreuses que les aînés à croire que la couverture de presse est une source d'information très crédible (52 % des 18-24 ans comparativement à 26 % des 55 ans et plus).

À savoir si les progrès technologiques des dernières années ont eu un impact positif sur leur propre niveau de vie, ce sont les résidants du Québec qui ont l'impression la plus positive (très positif : 37 %).  Les résidants des Prairies ne sont pas aussi optimistes (21 % disent que l'impact a été très positif sur leur niveau de vie, 24 % disent qu'il a été très positif sur l'économie canadienne).

En France, l'Observatoire de l'Internet (Ipsos/Figaro Magazine) s'intéresse à la pratique de certaines activités, et à la manière dont Internet a pu influencer ces comportements chez les utilisateurs d'Internet, et chez les «intentionnistes» (personnes actuellement non internautes, qui pensent être amenées à utiliser Internet d'ici la fin de l'année).

Examinons la colonne des résultats «internautes».  Parmi les activités en hausse depuis l'utilisation d'Internet, on note l'écriture de courrier (+30 %), les nouvelles rencontres (+ 22 %), travailler (+16 %), faire l'amour (+ 2 %).  L'écoute de la radio obtient un facteur zéro, soit aucune augmentation ou diminution.  Par contre, on pratique un peu moins de sports, on sort un peu moins, on lit un peu moins de livres.  On lit moins de journaux ou magazines papier (-19 %), et surtout, on regarde moins la télévision (-47 %).  À 91 %, les utilisateurs d'Internet disent que le branchement au réseau a modifié leur façon de s'informer, aussi de communiquer (87 %), de travailler (72 %), de se distraire (56 %).

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 Bourse : attention au délestage
Il y a six mois, tout allait relativement bien en bourse pour les sociétés du secteur technologique.  Chaque semaine voyait arriver son lot de placements initiaux de titres, les fameuses IPO (initial public offering) qui fracassaient des records de survaleur en vingt-quatre heures.  Depuis, l'enthousiasme s'est refroidi, les valeurs ont chuté, et bon nombre d'observateurs disent que la période de correction n'est pas encore terminée, ou encore que la reprise perçue est très fragile.

Le chroniqueur financier de SiliconValley.Com, Matt Marshall, attire notre attention sur un facteur qui pourrait compromettre une éventuelle reprise, soit le délestage massif d'actions détenues par des personnes près des sociétés récemment entrées en bourse.

Typiquement, lorsqu'une société entre en bourse, des actions sont remises aux fondateurs, investisseurs initiaux, cadres.  De plus, des options d'achat d'actions sont accordées à l'équipe de direction et au personnel.  Mais ces actions ne peuvent, en vertu de clauses de conventions, être vendues avant un certain temps.  De même, on ne peut se prévaloir des options avant les délais prescrits.  C'est le «lock-up clause», la clause d'immobilisation, qui a pour but de stabiliser le titre pour un certain temps.

Or, selon Marshall, bon nombre de ces clauses d'immobilisation dont la durée était de six mois commencent à arriver à maturité, phénomène qui se poursuivra tout l'été.  Comme bon nombre de détenteurs de ces actions souhaitent encaisser une partie de leur portefeuille, le délestage d'action pourrait avoir un effet de saturation des marchés, entraîner une offre de titres supérieure à la demande, et maintenir les cours très bas.

Marshall base en partie son analyse sur la consultation du site IPOlockup.com, un service de veille financière consacré aux clauses d'immobilisation de différentes sociétés récemment inscrites en bourse.  En mai, le délestage a affecté à la baisse une quinzaine de sociétés de la Silicon Valley car 2,8 milliards d'actions ont été libérées, représentant une éponge de capital de risque de 121 milliards de dollars.  En juin les clauses d'immobilisation seront levées pour neuf autres sociétés de la région récemment inscrites en bourse, et le même scénario est prévu pour juillet.

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 En bref...
InventionMedia, qui exploite déjà le réseau de sites Branchez-Vous!, se lance dans l'accès gratuit au Québec (service itinérant disponible dans de nombreuses autres villes canadiennes et américaines).  Le service est rendu possible en vertu d'une entente avec la société américaine 1stUp.com, détenue majoritairement par CMGI, Inc.  (aussi propriétaire d'AltaVista).  Service 100 % gratuit, à condition (méthode semblable aux autres fournisseurs d'accès gratuit) de conserver sur l'écran la barre de navigation de 1stUp.com qui présente aux utilisateurs des annonces publicitaires et des liens vers les sites du réseau Branchez-Vous! et d'autres sites.  En septembre dernier, nous vous parlions d'une étude sur la faisabilité de l'accès gratuit au Québec, étude de Louis Bellemare, économiste à la Direction Générale des Communications et du Multimédia du ministère de la Culture et des Communications du Québec.  L'auteur se disait sceptique, à court terme (pas avant deux ans), sur la rentabilité d'un tel service s'il était fourni par un prestataire autonome.  Le partenariat InventionMedia/1stUp aurait donc permis des économies d'échelle et la mise en place du service d'accès gratuit, bien que pour l'instant le téléchargement du logiciel d'accès et les fonctions d'aide soient offerts en anglais seulement. 

Publication par le Consortium CESAM d'un rapport de veille sur l'impact des nouveaux médias sur la télévision intitulé «Quand Internet prend l'antenne».  Face à l'émergence de nouveaux modèles de production, et à la convergence des canaux de diffusion, on prévoit une présence accrue des joueurs de la nouvelle économie dans des marchés jusqu'alors détenus par la télévision.  N'échappe pas non plus aux auteurs du rapport la dimension juridique qui commence à poindre, notamment autour des enjeux liés aux droits d'auteur, et ce dans un contexte où les organismes de réglementation s'avouent parfois dépassés.  Le rapport est disponible en format PDF sur le site du CESAM.

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 Beau détour
Cette année marque le 100e anniversaire d'un grand classique de la photographie : l'appareil «Brownie» de Kodak.  Un peu d'histoire, disons que le Brownie est à la photographie ce que la «Deuche» Citroën ou la coccinelle Volks ont été pour l'automobile, un produit à la portée des bourses modestes.  À son lancement, en 1900, l'appareil coûtait 1 $, et un rouleau de pellicule format 127 environ 0,15 $.  Il fit sensation, et rendit la photographie accessible au plus grand nombre.  Aujourd'hui, certains collectionneurs paient jusqu'à 700 $ pour un Brownie original en bon état.

On est maintenant bien loin du Brownie, et les techniques de photo argentique cohabitent maintenant de manière heureuse avec le numérique qui connaît présentement une poussée de croissance.  Les résultats qu'on pouvait obtenir? Le photographe Chuck Baker nous propose quelques exemples de photos réalisés avec diverses itérations du Brownie, dont des panoramiques saisissants. 

Pourquoi cet intérêt pour le Brownie? Baker nous dit : «Je devais avoir huit ou dix ans quand j'ai découvert un vieux Brownie dans une boîte que mes parents avaient remisée au grenier.  Ce fut le coup de foudre pour la photographie.  Il y a environ sept ans, j'ai commencé à essayer toutes sortes d'appareils pour faire des photos d'objets d'art.  Puis j'ai cherché un site Web consacré au Brownie, et comme il n'y en avait pas...» Si la chose vous intéresse, ne manquez donc pas sa Brownie Camera Page, nombreux liens pour explorer l'univers du Brownie.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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