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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 16 janvier 2001

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Licenciements : la ronde continue
On apprend du Financial Times que la chaîne de télévision CNN, qui fait partie de la nouvelle entité AOL/TimeWarner, se prépare à effectuer près de 1 000 mises à pied (25 % de l'effectif) et que les opérations Internet seraient durement touchées par ces licenciements.  La semaine dernière, le portail LookSmart annonçait 172 mises à pied, soit 31 % de son effectif.  Autre victime de la récession techno, le détaillant en ligne Emusic a coupé 66 postes, soit 36 % de son effectif.  Le Industry Standard maintient une veille des divers licenciements dans les enterprises technologiques, le Layoff Tracker.  Le Standard a lui-même réduit son effectif de 7 % comme nous l'avons rapporté la semaine dernière.

Si les sites à contenu sont durement touchés, on assiste cependant à un étrange phénomène, celui de sites Web qui se lancent dans l'édition papier.  Le magazine Time (qui lui même s'apprête à lancer un nouveau produit, «On»), publiait récemment un article de Jeffrey Ressner sur ces nouvelles avenues. 

On y apprenait que le site Web Inside.Com (axé sur l'actualité du divertissement électronique et numérique) investira très prochainement les étagères des kiosques à revues, après avoir échoué dans sa tentative d'imposer un modèle payant sur le Web.  L'éditrice Deanna Brown avait estimé qu'avec les recettes de 30 000 abonnements à 200 $ chacun, auxquelles s'ajouteraient les recettes publicitaires, de commandite et de promotions mixtes du site Web, elle saurait amener le projet à un seuil de rentabilité.  Bien compté, mal calculé : Brown retient maintenant la solution papier pour Inside.Com.

L'analyse cite d'autres exemples de publications en ligne qui ont fait le saut vers l'imprimé, tout en conservant leurs opérations Web, comme le netmag Nerve que de mauvaises langues appellent «le site érotique pour intellos».  En plus de ses versions Web en cinq langues (anglais, français, portugais, espagnol, allemand), Nerve a lancé une version papier en anglais dont on dit qu'elle se taille une part intéressante de marché dans ce créneau.

Reste à savoir si le kiosque à revues pourra réussir là où la souris a échoué pour d'autres publications en ligne.  Prenons le cas du netmag Salon, un des rares à faire l'unanimité sur la qualité et la pertinence de ses contenus.  En mai 1999, Salon s'inscrivait au NASDAQ, le titre était lancé à un prix initial de 10 $.  Peu de temps après, en juillet, il atteignait 15 $.  Mais depuis, la chute du titre a été presque constante, au point où il oscille maintenant autour de 1 $ et risque la radiation du parquet.  Pour Alex Beam du Boston Globe, ce n'est qu'une question de temps avant que Salon ne disparaisse.

La situation est complexe, mouvante.  D'une part, les éditeurs traditionnels peinent à rentabiliser leurs activités Web.  D'autre part, les publications «pur Web» lorgnent du côté de l'imprimé.  Parions que les gagnants seront ceux (et celles) qui parviendront à arrimer efficacement ces deux pendants de la diffusion.  Et si le Web est l'élément qui s'avère le plus difficile à maîtriser, parions aussi que ceux qui en possèdent la meilleure compréhension auront les meilleures chances de réussir, et qu'à ce chapitre les netmags, malgré les difficultés qu'ils connaissent, détiennent une bonne longueur d'avance.

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  Microsoft et la loi
La société Microsoft défraye encore une fois la chronique judiciaire.  D'abord, dans le cadre du procès anti-trust, la présentation du mémoire final du ministère américain de la Justice (DoJ), puis à cause d'une décision qui la disculpe dans 38 recours collectifs, enfin, avec une poursuite intentée pour discrimination dans l'emploi.

Commençons par le plus récent chapitre du roman fleuve de la poursuite anti-trust.  Le 27 novembre dernier, Microsoft avait présenté ses arguments écrits en appelant de la décision de démantèlement imposée par le juge Thomas Penfield Jackson.  Vendredi dernier, les procureurs du DoJ et des 18 États co-plaignants ont répondu et présenté devant la Cour d'appel ce qui devrait être leur dernier mémoire.  Ceux et celles qui cherchent un résumé des tenants et aboutissants du procès auront intérêt à lire ce document de 188 pages (419 Ko).  Mais pour le reste, dispensez-vous de cette lecture car il ne s'agit que d'une récapitulation des arguments déjà invoqués, et d'une demande de maintien de l'ordonnance de fractionnement émis par le juge Jackson.

Soulignons l'absence de l'avocat David Boies parmi les signataires du mémoire.  On se souviendra que Boies avait coordonné avec brio les travaux de l'équipe de juristes du DoJ dans le procès contre Microsoft.  Il s'est toutefois retiré de la cause pour des motifs politiques.  Lors de l'interminable saga du recomptage des votes de l'élection présidentielle en Floride, l'équipe Gore/Lieberman avait retenu ses services pour la représenter devant les tribunaux.  Avec la confirmation de la victoire à l'arraché de l'équipe Bush/Cheney, Boies se voyait mal travailler sous les ordres du nouvel Attorney General désigné John Ashcroft et a donc tiré sa révérence.

Si David Boies se retire, bon nombre d'observateurs ont été étonnés d'apprendre qu'un groupe de concurrents de Microsoft, ProComp (dont font partie AOL, Sun Microsystems et Oracle), avait retenu les services de Kenneth Starr, le procureur spécial dans l'affaire Whitewater/Lewinsky.  Starr aurait été avec Walter Dellinger et Robert Bork, deux juristes près de l'administration Clinton, à l'origine d'un mémoire indépendant présenté devant la Cour d'appel vendredi dernier en faveur des arguments du DoJ. 

Mais Microsoft n'a pas que des ennemis.  Un groupe d'une soixantaine d'entreprises du secteur de la technologie regroupées sous l'ombrelle de la Association for Competitive Technology (ACT) écrivait vendredi dernier une lettre ouverte aux responsables de l'administration Bush et aux membres du 107e Congrès.  L'ACT enjoignait les destinataires à laisser tomber les poursuites contre Microsoft, affirmant que «l'application erronée des lois anti-trust, comme le procès intenté à Microsoft, ignore les réalités de notre industrie et pourrait donner lieu à de nouvelles règles qui seraient désastreuses pour l'esprit de concurrence de la nouvelle économie.»

La prochaine étape du procès anti-trust se déroulera les 26 et 27 février alors que les avocats des deux parties procéderont à l'exercice des plaidoiries orales.

Le juge Thomas Penfield Jackson, qui ordonnait l'an dernier le fractionnement de Microsoft, a-t-il fait preuve de parti pris? Dans un livre à paraître ce mois-ci, «World War 3.0: Microsoft and its ennemies», le journaliste Ken Auletta cite de longs extraits d'entretiens avec le juge Jackson, dont certains ont été repris dans le magazine «The New Yorker» (numéro du 15 janvier, non disponible en ligne).  En publiant une conclusion de faits (novembre 1999) distincte de sa conclusion de droit (avril 2000), le juge Jackson aurait tenté de rendre impossible le renversement de son jugement par une cour d'appel.  De dire Jackson, «En général, la règle de droit fait en sorte que la Cour d'appel ne conteste pas les faits constatés par un juge, à moins qu'il ne soit clairement dans l'erreur.» Resterait donc à la Cour d'appel de statuer sur la peine imposée.

Toujours vendredi dernier, le juge Frederick Motz d'une cour de district du Maryland disculpait Microsoft dans une cause parapluie regroupant 38 recours collectifs où les plaignants alléguaient que le fabricant avait illégalement gonflé les prix de son système d'exploitation Windows.  Le juge Motz les a déboutés car ils n'avaient pas acheté directement leur système d'exploitation de Microsoft, mais déjà préinstallé à l'achat d'un ordinateur.  Il reste toujours 24 recours collectifs semblables devant être jugés dans d'autres États, mais en vertu de la «Illinois Brick Rule» faisant jurisprudence, on accorde peu de chances aux plaignants d'avoir gain de cause.  En 1997, la Cour suprême avait statué que les consommateurs ne peuvent réclamer des dommages d'entreprises gonflant leurs prix s'ils ne se procuraient pas ces produits directement d'un fabricant.  Selon le juge Motz, bien qu'une licence d'utilisation du système Windows établisse un lien entre le consommateur et Microsoft, ce lien n'était pas suffisant pour faire du consommateur un acheteur direct.

Discrimination à l'emploi contre les personnes d'origine afro-américaine chez Microsoft? C'est ce que prétend un groupe de sept employés et ex-employés qui tentera d'obtenir la permission d'intenter un recours collectif contre le fabricant de logiciels.  Selon eWeek, le groupe veut poursuivre Microsoft au nom de tous ses employés actuels ou passés de race noire, et réclamer cinq milliards de dollars en dédommagement.

Et tenez-vous bien, le juge qui héritera de cette demande en recours collectif est nul autre que Thomas Penfield Jackson, celui-là même qui a ordonné le fractionnement de Microsoft.

Les plaignants accusent Microsoft d'entretenir un climat de travail hostile aux employés de race noire, et de faire preuve de discrimination en matière d'évaluation, de promotions et de rémunération.  Le groupe accuse également Microsoft de congédiements illégaux.  Microsoft se défend de faire preuve de discrimination; par voie de communiqué, elle a affirmé avoir une politique de tolérance zéro à l'égard de la discrimination basée sur l'origine ethnique et le sexe de ses employés.

Récemment, une commission du Congrès américain a enquêté sur les conditions professionnelles des minorités ethniques dans le secteur de la technologie et découvert un autre volet du «fossé numérique».  Les salariés d'origine latino-américaine composent 9,2 % de la main-d'oeuvre aux États-Unis, mais n'occupent que 3 % des postes en science, en génie et en technologie (2,7 % chez Microsoft).  Les Afro-Américains représentent 10,3 % de la main-d'oeuvre, mais ne détiennent que 3,2 % des postes en technologie (2,7 % chez Microsoft).  En revanche, les personnes d'origine asiatique composent 4 % de la main-d'oeuvre, mais détiennent environ 10 % des postes dans le secteur technologique (15 % chez Microsoft).

Microsoft tente par bien des moyens de combler le fossé numérique en matière d'équité en emploi, entre autres en intervenant dans le secteur de l'éducation par des programmes de bourses.  De plus, la société finance, au sein de son personnel, une vingtaine de «groupes d'affinités» pour les employés appartenant à des minorités.  Les groupes disposent d'un local, d'un budget d'activités, et d'un cadre supérieur à qui ils peuvent adresser toute doléance.  On compte de ces groupes pour, entre autres, les Afro-Américains, Latino-Américains, Asiatiques, parents célibataires, gais, lesbiennes, transsexuels.

Mais les changements en profondeur, comme toujours, prendront du temps, un luxe que les plaignants dans cette poursuite en discrimination ne semblent pas prêts à accorder à Microsoft.

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  Changement de la garde à Washington (2)
Dans notre chronique précédente, nous vous parlions de la transition en cours à Washington.  Bill Clinton vit ses derniers jours à la Maison blanche, et George «Dubya» Bush se prépare à y entrer. 

Quand la controverse sur le recomptage des votes en Floride a éclatée, l'équipe Bush/Cheney a utilisé son site Web pour lever des fonds devant servir à payer les équipes d'avocats et juristes dépêchés pour voir au bon déroulement des opérations.  On en est maintenant à l'étape de la passation des pouvoirs et, de nouveau, on invite les électeurs à faire de généreuses contributions.  Lu sur le site Bush/Cheney : «Bien que le Congrès ait affecté des crédits publics pour faciliter la transition, l'histoire nous montre que ces fonds ne sont pas suffisants pour assurer une passation des pouvoirs efficace, dans l'ordre.  Nous vous demandons donc des contributions personnelles pour contribuer à ces efforts ponctuels.»

Décidément, pour une caisse électorale de 191,6 millions de dollars, et dont il restait dans les coffres encore 8,5 millions au 12 janvier, Dubya pourrait peut-être s'abstenir de passer le chapeau encore une fois.

Samedi prochain, Bush prêtera serment comme 43e président des États-Unis.  Évidemment, il y a le site Web officiel de l'événement, Inauguration-2001.com, celui des photos et images panoramiques inauguralphotographers.com, sans oublier le site boutique des souvenirs, InauguralGiftShop.com.  On n'a pas, non plus, oublié de solliciter les contributions des «amis» de Dubya pour défrayer le coût des célébrations.  Le comité organisateur entend lever entre 20 et 30 millions de dollars, et avait encaissé au 11 janvier près de 19 millions de dollars.

On attend à Washington 150 000 visiteurs pour la cérémonie d'investiture et les différentes réceptions qui se tiendront aux quatre coins de la capitale américaine.  Mais on attend aussi 20 000 manifestants qui entendent protester contre la nouvelle administration, ses politiques annoncées, et le déroulement du recomptage en Floride.  En fait, de nombreux groupes utilisent le Web pour coordonner une chaîne de manifestations non seulement à Washington, mais dans d'autre villes du pays.

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  En bref...
«Il n'y a pas de vraie raison pour appeler cela une taxe ou une redevance.  Je préfère parler de complément de rémunération pour les auteurs...» C'est ainsi que s'exprimait, lundi, Madame Catherine Tasca, ministre française de la Culture, en entrevue au Figaro sur la question d'une taxe qui serait imposée sur tous les supports numériques, incluant les disques durs.  Dans le même journal, aujourd'hui (mardi), on apprenait que le ministère des Finances s'opposerait à cette mesure «stupide, au moment où l'on cherche à favoriser l'usage des ordinateurs et des téléphones portables».  Le but serait de compenser les créateurs pour les copies qui sont faites de leurs oeuvres sans acquittement de droits; on parle de deux milliards de FF par année.  Un autre grand débat en vue auquel Libération consacre un dossier étoffé.

Un des pionniers, des vrais pionniers, de la Silicon Valley est décédé la semaine dernière.  William Hewlett, qui avec son associé David Packard, avait fondé la société portant leur nom s'est éteint à l'âge de 87 ans.  C'est en 1938 que les deux hommes mettent au point un générateur d'audiofréquences.  Ils en vendront huit exemplaires (à 71,50 dollars pièce) à Disney, qui les utilise dans la bande son du film Fantasia.  En 1939, ils s'installent dans un garage de Palo Alto, petite ville au centre de ce qui allait devenir la Silicon Valley, pour produire leurs générateurs d'audiofréquences et mettre au point de nouveaux produits.  Un an après, le bilan est positif : 5 368,54 $ de chiffre d'affaires, 1 652,89 $ de profits.  L'an dernier, Hewlett-Packard rapportait des ventes de 48 milliards de dollars et comptait un effectif de 85 000 salariés à travers le monde.  On attribue à cette société de nombreuses innovations technologiques mais aussi l'introduction de politiques de gestion novatrices.  Dans les années quarante, David Packard (décédé en 1996) pratiquait un nouveau type de gestion, se promenant dans l'entreprise pour jaser avec chacun des employés.  Hewlett-Packard avait aussi une politique de portes ouvertes et de transparence pour ses cadres.  En 1959, elle a été la première entreprise à offrir à son personnel des options d'achat d'actions.  En 1967, elle propose à ses salariés allemands les horaires de travail flexibles, et les étend à l'ensemble de ses opérations en 1973.  Depuis la fondation de leur entreprise, on estime que Hewlett et Packard ont versé plus de 300 millions de dollars à la seule Université de Stanford.  À lire, le dossier hommage dans le Mercury News.

Quelques semaines avant l'élection générale canadienne du 27 novembre dernier, le Bureau du Conseil privé (BCP) s'est vu refuser l'octroi d'une somme de 210 000 $ destinée à refaire une beauté au site Web du premier ministre Jean Chrétien.  Selon des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information par le recherchiste Ken Rubin pour le compte du Ottawa Citizen, le premier ministre canadien voulait un site Web qui soit «digne d'un chef d'État».  Le BCP avait présenté sa demande à l'organisme Gouvernement en direct (qui relève du Conseil du Trésor) chargé de coordonner l'engagement du gouvernement canadien d'entretenir les liens électroniques les plus étroits avec ses citoyens d'ici 2004.  En tout, GED aurait reçu 153 demandes de ministères et organismes gouvernementaux pour bonifier leur présence en ligne, ce qui représentait une somme de 254 millions de dollars.  Mais les fonds disponibles n'ont permis que de verser 60 millions de dollars, et le projet de refonte du site du PM ne passait pas la rampe.  Comme dirait un de nos grands intellectuels de gauche, «Que voulez-vous?»

C'est le 28 janvier prochain que se tiendra la 35e édition du Super Bowl, couronnement de l'équipe championne du football américain et événement médiatique par excellence.  Mais l'édition 2001 de l'événement différera de l'édition précédente, nommément par l'absence des sociétés pointcom au nombre des annonceurs à la télédiffusion de l'événement.  L'an dernier, à la même époque, on était toujours dans la période faste des entreprises de la nouvelle économie et 16 sociétés technologiques avaient misé sur des spots publicitaires de 30 secondes, au coût de deux millions de dollars chacun, pour se bâtir une image.  Selon TechWeb News, on verra moins d'annonceurs pointcom cette année en raison de la déconvenue boursière qui en frappe plusieurs, mais ça n'a pas empêché les réseaux de télévision de hausser leurs tarifs de 10 %, portant le coût de diffusion d'un spot de 30 secondes à 2,2 millions de dollars.

Parlant publicité, le collaborateur au site iconoclaste «pssst» qui signe sous le nom d'Allergic a procédé à une petite enquête sur les techniques de référencement du site Web principal des quinze plus importantes agences de publicité au Québec.  En accordant une note maximale de 10 (5 pour les balises meta, 2 pour le titrage et 3 pour les astuces), on constate qu'une seule (Publicité Martin) obtient un score de 6, et qu'à l'autre bout du spectre, 4 obtiennent la note 0.  Achèteriez-vous un site Web d'occasion de ces gens?

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  Beau détour
Photojournalisme : une sélection de photographies ayant remporté le Prix Pulitzer, n'hésitez pas à visionner la version Flash.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine,

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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