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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 17 avril 2001

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Québec : la semaine du Sommet
On y arrive enfin à ce fameux Sommet des Amériques.  Le Sommet sans Cuba.  Le Sommet des documents «préliminaires» qui seront rendus publics «après» les discussions, bel effet rétroviseur, peu de chances pour la société civile de discuter des contenus.  Le Sommet du périmètre de sécurité ceinturé d'une clôture de 3,8 kilomètres de long, hérissée de barbelés.  Le Sommet des 9 000 délégués, des 2 000 journalistes et des 6 000 policiers qui attendent les 10 000 manifestants.  Le Sommet du pénitencier vidé préventivement pour accueillir les fauteurs de troubles arrêtés.  Le Sommet du Québec, hôte géographique réduit au silence.  Le Sommet de l'anti-sommet, celui des Peuples des Amériques.  Le Sommet de bien d'autres choses aussi.

On aimerait bien vous entretenir des incidences d'une Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) sur l'univers des communications et de la technologie, sur le commerce électronique, sur le commerce électronique entre entreprises (C3E), sur les mesures fiscales envisagées, sur les infrastructures de télécommunications, sur la sous-traitance dans le secteur de la fabrication du matériel, sur l'impartition «off shore» du traitement des données, sur la mobilité de la main-d'oeuvre et l'immigration de travailleurs qualifiés, sur la réglementation de l'utilisation des ondes hertziennes et des canaux satellites, bref, sur une foule de sujets.  Mais comme nos confrères et consoeurs qui se spécialisent en finances, en environnement, en agriculture, en services publics, et autres secteurs, en l'absence de documents officiels, il est difficile de le faire.

On ne sait pas, non plus, si les documents préliminaires prévoient des mesures en matière d'emploi et de travail.  Mais à quelques jours de la tenue du Sommet, l'organisme Human Rights Watch publie un rapport accablant sur les conséquences de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA - Canada, États-Unis, Mexique) sur les droits des travailleurs dans les trois pays signataires.  Intitulé «Trading Away Rights: The Unfulfilled Promise of NAFTA's Labor Side Agreement», le rapport affirme que malgré l'adoption d'un accord parallèle de collaboration en matière de travail, les pays signataires ont systématiquement amenuisé les onze principes initialement mis de l'avant, dont les clauses relatives à la liberté d'association, à l'élimination de la discrimination en emploi, au salaire minimum, aux normes de travail et à l'accès à des tribunaux du travail.  Les auteurs citent des cas de congédiement pour activités syndicales, de refus de négociations collectives, de tests de grossesse obligatoires, de mauvais traitements de travailleurs immigrés.  Aucune des 23 plaintes déposées en vertu de l'accord parallèle de collaboration en matière de travail ne s'est soldée par des mesures contre les employeurs impliqués.  On comprendra la réticence des organismes syndicaux à l'élargissement de la zone de libre-échange.

Pour sa part, le premier ministre Jean Chrétien déclare que l'ampleur de la contestation qui s'exprime face à la tenue de ce Sommet ne constitue en rien un message à ses yeux.  On lisait dans Le Devoir : «Selon lui, cela est attribuable à la médiatisation du phénomène et à la facilité qu'ont les manifestants de communiquer entre eux.  “C'est le Website [sic].  Les gens disent qu'ils ont une chance de protester.  Ils s'entraînent pour ça, même au Parlement.  Comment résister, comment faire du trouble [...] Ils se disent: On va aller passer une fin de semaine à Québec.  On va avoir du fun.  On va protester et bla bla bla.  On va leur payer la traite.»

M.  Chrétien n'avait pas encore lu les résultats d'un sondage du National Post selon lequel, si 54 % des Canadiens et Canadiennes voient d'un oeil favorable les progrès vers une zone de libre-échange des Amériques, 46 % estiment qu'elle ne profiterait en fait qu'aux États-Unis et aux sociétés transnationales.  Et les manifestants? C'est 47 % des répondants qui croient qu'ils devraient être applaudis car ils soulèvent des questions importantes qui, autrement, seraient reléguées aux oubliettes.»

La presse aura fort à faire au cours du Sommet et durant les jours qui précéderont.  Outre le contenu des discussions (toujours inconnu), les manifestations parallèles, «off sommet», constitueront le pain et le beurre des journalistes de terrain.  Après la recrudescence des entraves à la liberté de presse qui ont été déplorées lors de quelques manifestations l'an dernier à Montréal, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) annonce la mise sur pied d'un comité de surveillance de la liberté de presse.  Composé de neuf personnes, la FPJQ a invité Canadian Journalists for Free Expression (CJFE) de Toronto et Reporters sans frontières (RSF) à se joindre au comité.  La FPJQ demande aux journalistes qui couvriront le sommet de contacter le comité aussitôt qu'ils constateront des entraves à la liberté de presse, d'où qu'elles proviennent.  La Sûreté du Québec, la Gendarmerie royale du Canada et le ministère des Affaires étrangères du Canada ont donné leur accord à cette initiative.

Concernant la mise sur pied de ce comité, le chroniqueur médias du journal Le Devoir, Paul Cauchon, écrivait samedi dernier qu'on peut voir la chose de deux façons : «comme un signe de grande démocratie et de grande ouverture...  ou comme le symbole de la méfiance grandissante entre, d'un côté, les médias et, de l'autre, la police et les gouvernements! [...] Mais en y pensant bien, on s'étonne d'être maintenant obligé de créer un tel comité.  Dans une société occidentale moderne, la liberté de couvrir les événements ne devrait-elle pas être un fait acquis? Il semble que non.»

Cauchon cite Robert Ménard, directeur de Reporters sans frontières, pour qui la création d'un tel comité constitue un précédent important : «Nous remarquons en France et en Allemagne une propension grandissante à confondre manifestants et journalistes.  Et les échos que je reçois du Canada, un pays censé être un modèle de démocratie, sont inquiétants.  L'expérience [Ndlr.  de la création d'un comité] de surveillance au Sommet de Québec, c'est bien, mais je crois que malheureusement c'est quelque chose qu'il faudra maintenant renouveler lors des prochains grands sommets internationaux.»

Enfin, pour suivre tous les événements relatifs au Sommet des Amériques, nous vous suggérons le Centre des médias alternatifs du Québec (CMAQ) dont le quartier général a été transformé en centre d'accueil pour les journalistes «parallèles».  En effet, les membres du CMAQ se sont vus refuser l'accréditation officielle au Sommet.  Puis, les grands médias proposent des sections spéciales de leurs sites Web.  Mentionnons donc le quotidien de la ville hôte Le Soleil, les quotidiens montréalais Le Devoir et La Presse, et le quotidien torontois The National Post.

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  Contenus pour adultes : Yahoo! se ravise
Comme si les dirigeants de Yahoo! n'en avaient pas déjà assez sur les bras avec les problèmes financiers et la suppression de 12 % de leur effectif, ils ont passé la semaine écoulée à gérer un autre dossier chaud, soit celui des contenus pour adultes disponibles en vente ou en échange dans certaines sections du portail.

Mercredi dernier, le Los Angeles Times publie un article dans lequel on peut lire que Yahoo!, face à certaines difficultés financières, a résolu de permettre la vente sur ses boutiques en ligne de milliers de titres XXX sur bande vidéo et disques DVD.  En fait, Yahoo! vendait ces articles depuis un certain temps, mais ce n'est que récemment que la section «adult and erotica» avait fait l'objet d'une plus grande promotion, tentative de suppléer aux revenus publicitaires en chute constante depuis quelques mois.  Jeff Mallett, chef des opérations chez Yahoo!, affirme que le portail vise à devenir un des moteurs du commerce électronique et que les contenus pour adultes font partie de cette stratégie commerciale.

Jeudi, la American Family Association (AFA) monte aux barricades.  L'AFA est un des organismes phares de la droite évangéliste américaine; elle défend l'enseignement religieux et la prière obligatoire dans les écoles, prône l'utilisation de logiciels de filtrage d'Internet, milite pour interdire des postes de responsabilité aux homosexuels, organise des manifestations anti-avortement et autres événements semblables.  Dans une lettre adressée à l'Attorney General John Ashcroft, l'AFA exige que des poursuites soient intentées contre Yahoo! pour son implication directe dans la vente de matériel obscène et de pornographie juvénile (cette dernière allégation n'a jamais été mise en preuve). 

Côté politique de la chose : l'AFA avait publiquement appuyé la nomination de John Ashcroft en janvier dernier.  La lettre envoyée à l'Attorney General était signée par Patrick Trueman, directeur des affaires gouvernementales à l'AFA.  M.  Trueman est un ancien membre des administrations Bush (père) et Reagan et était responsable des poursuites judiciaires en matière de pornographie illégale.  L'AFA demandait aussi à ses membres de protester individuellement auprès de Yahoo! et d'exiger que la société mette fin au commerce de la pornographie.

Vendredi, Yahoo! fait volte-face et décide de retirer les produits controversés.  Par voie de communiqué, on cite Jeff Mallett : «Chez Yahoo!, nous chérissons les rapports étroits que nous entretenons avec nos membres et nous avons toujours été à leur écoute.  Bien que Yahoo! ait offert depuis plus de deux ans un accès contrôlé à des produits destinés aux adultes, cette semaine, de nombreux utilisateurs ont exprimé leur inquiétude à l'égard de certains de ces produits.  Nous les avons entendus.»

Dans le Industry Standard, une porte-parole de Yahoo! a déclaré que le communiqué n'était pas un aveu d'avoir agi incorrectement, mais seulement une mise au point.  Elle précisait que les revenus anticipés étaient minimes, Yahoo! ne touchant qu'une commission de 2 % sur les ventes de marchandises.

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  Journalistes et Internet : pas le Pérou
La septième édition annuelle de l'étude Middleberg/Ross sur l'utilisation que font les journalistes américains d'Internet nous révèle un taux d'utilisation sans précédent du réseau dans les salles de rédaction.  On utilise le courriel, on fait des recherches pour étayer des articles ou trouver des idées de sujets, on consulte les agences de presse en ligne.  Menée auprès de 500 journalistes de journaux, périodiques et radiotélédiffuseurs, précisons que l'étude a exclu les journalistes «pur Web», mais qu'on prévoit nous inclure à l'étude de l'an prochain.

Presque tous les répondants (98 %) disent se brancher chaque jour, même si ce n'est que pour consulter leur courrier électronique.  En moyenne, la fonction courriel accaparerait 15 heures/semaine, 70 % des journalistes engageraient des dialogues avec des lecteurs ou auditeurs.  En 1995, l'utilisation du courriel ne rejoignait que 59 % des répondants.  Pour ce qui est de la recherche, 92 % des répondants utilisent le Web (66 % en 1995).  En majorité, les journalistes estiment que l'utilisation d'Internet a simplifié leur travail et en a amélioré la qualité.

En revanche, l'étude relève de sérieuses lacunes.  Par exemple, 71 % des journalistes ont déclaré ne pas avoir reçu de formation sur l'utilisation d'Internet pour l'exercice de leur travail; la moitié de ceux qui avaient suivi un cours de formation l'avaient fait de leur propre initiative.

Chez les journalistes des médias imprimés, 81 % effectuent quotidiennement des recherches sur le Web, bien qu'ils n'utilisent pas des moteurs de recherche spécialisée ni ne consultent des portails thématiques.

Un des co-auteurs de l'étude, Steve Ross, professeur au Columbia University Graduate School of Journalism, fait un triste constat de la situation.  «Les journalistes qui utilisent Internet ne se sont pas tenus à jour sur les possibilités offertes par le réseau en raison des très faibles sommes affectées à la formation.  Cette carence en formation, conjuguée à une forte concurrence dans le milieu, fait en sorte que les journalistes semblent ignorer les questions d'éthique et les risques professionnels inhérents à l'utilisation d'Internet.  Les journalistes répètent des rumeurs ayant leur origine sur Internet, ont un recours grandissant au courrier électronique pour les entrevues, et semblent rébarbatifs à l'idée de citer des adresses de sites Web, même lorsqu'il s'agit de sites non concurrents.»

Heureusement, il y a des exceptions à ces constats tant sur le plan corporatif que personnel. 

Par exemple, le New York Times offre à ses journalistes sur l'intranet de l'entreprise (et au grand public sur son site Web, inscription requise sans frais) Navigator, un guide sélectif d'Internet.  C'est un excellent point de départ pour la recherche thématique ou de sources d'actualité.  Julian Sher, journaliste d'enquête, réalisateur et guide de séances de formation journalistiques sur Internet, anime depuis plusieurs année JournalismNet (dont certaines pages sont en français), un guide Web pour journalistes.  Mario Grenier, journaliste à la radio montréalaise CKAC propose aux journalistes et au grand public La ballade de l'actualité, excellent éventail de ressources journalistiques sur le Web.  Marc-André Gagnon, journaliste à Radio-Canada (Ottawa) tient à jour son site Journalisme québécois.  Enfin, il y a également notre page Repères qui comporte une section de ressources pour journalistes.

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  Des oeillères dans l'espace cyber
La technologie des réseaux permet une sélection de plus en plus rigoureuse des contenus selon les affinités, les goûts et les intérêts de l'utilisateur.  On connaît tous le principe du «Mon Yahoo!», «Mon CNN», et autres possessifs du Web dont le but est de personnaliser l'expérience d'utilisation du réseau.  La grande popularité des cercles Web témoigne aussi de cet engouement pour le regroupement de sites sur une même thématique, ce qui est supposé avantager l'utilisateur à la recherche de contenus spécifiques.  Des sites comme About.Com (littéralement, à-propos-de.com) permettent aux utilisateurs d'élaguer l'arborescence typiquement complexe du Web et de ne conserver que les branches d'intérêt.  Les enthousiastes de la personnalisation affirment qu'elle économise du temps et rehausse la notion de liberté personnelle. 

Mais cette réduction de la perspective est-elle saine? C'est là une des questions que pose Cass R. Sunstein, professeur à la faculté de droit de Chicago et auteur prolifique, dans un livre qu'il vient de publier aux Presses de l'Université Princeton, «Republic.com».

Sunstein reprend le concept du «Daily Me» (mon quotidien) mis de l'avant par Nicholas Negroponte et, sans le nommer, celui de la désintermédiation, pour lancer une mise en garde contre les oeillères qu'impose la trop grande personnalisation des contenus consultés sur le Web.  Il soumet que la démocratie repose sur deux exigences : des lieux communs où les individus puissent de temps à autre partager des expériences, puis l'exposition à des idées et à des points de vue qui soit inattendue, spontanée.  Ces deux phénomènes, l'auteur les retrouve dans certaines incarnations de la presse (imprimée, électronique) généraliste. 

Or, un filtrage qui ne laisse passer que les idées avec lesquelles on se sent en phase, comme c'est possible avec Internet, pourrait mener à une fragmentation sociale, à des poussées d'extrémisme, et à une société hétérogène ayant du mal à composer avec ou à résoudre les problèmes sociaux.

Les espaces publics urbains comme les avenues, les parcs, les lieux de rencontre ont traditionnellement servi les intérêts des républiques démocratiques en permettant à des individus de convictions différentes d'échanger, de partager des points de vue, si ce n'est que par des modes de communication non verbale.  Ces expériences et ces contacts aident les gens à mieux se comprendre, à travailler ensemble, à s'atteler à des tâches sociales communes.  Mais la désintermédiation et la personnalisation des contenus pourrait donner lieu à la création de groupes de consommateurs passifs, qui communiquent moins avec l'extérieur, et qui vivent dans des bulles informationnelles aseptisées en fonction de leurs intérêts propres.

Sunstein y voit un danger de progression vers des points de vue extrêmes.  Par exemple, il écrit avoir constaté le phénomène avec les sites de propagande haineuse où des individus, vivant plus ou moins en enclaves informationnelles et refusant les idées de l'extérieur, s'encouragent les uns les autres à adopter des positions toujours plus extrêmes.

Les solutions, du moins celles que Sunstein préconise, sont minces.  Il propose un code de conduite volontaire en vertu duquel les sites Web partisans proposent une section de liens vers des sites Web d'adversaires.  En outre, il verrait d'un bon oeil un vaste site d'échanges d'idées qui serait géré et financé par le gouvernement.

Les critiques du livre de Sunstein sont partagées.  Le New York Times (inscription sans frais requise) a bien aimé, mais souligne que sur sa page Web, contrairement à une des solutions qu'il propose aux oeillères du Web, l'auteur ne propose pas de contrepoids à ses théories.  Il a répondu qu'il installerait bientôt des liens vers les sites de Richard Epstein (juriste libertaire) et Catharine A. MacKinnon (théoricienne féministe).

The Economist a moins apprécié, écrivant : «Les mauvais livres peuvent être intéressants, non seulement pour ce qu'ils disent, mais pour ce qu'ils représentent [...] Jusqu'à présent, Internet s'est avéré être davantage un outil de rêve plutôt qu'un cauchemar pour les démocrates.  Entre autres, il remet en cause l'accès exclusif à des informations qui étaient auparavant la chasse gardée des monopoles et des groupes professionnels, dont les professeurs de droit.  Serait-ce là la menace que craint M. Sunstein?»

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  Internet de plus en plus «col bleu»
Autrefois peuplé principalement d'étudiants, de professionnels et de travailleurs du secteur technologique, la démographie du Web change à vitesse grand V.  À ce point que selon les chiffres du cabinet de cybermétrie Nielsen/Netratings (document format PDF), la croissance la plus importante du taux de pénétration depuis un an s'est faite dans la catégorie des cols bleus, soit ouvriers et travailleurs d'usine.  À l'échelle mondiale, il y aurait maintenant 9,5 millions d'utilisateurs qui correspondent à cette catégorie, une hausse de 52 % depuis 12 mois.  Sur le plan de l'augmentation annuelle, les ménagères arrivent en deuxième place (+49 %), suivies des travailleurs de services (+37 %), du personnel de vente (+34 %) et des employés de services administratifs (+31 %).

À l'autre bout de l'échelle, l'augmentation du taux de branchement des travailleurs autonomes a été de 24 %, suivis des professionnels et des étudiants à plein temps (+23 %), des employés du secteur technique (+22 %), et des gestionnaires ou directeurs d'entreprise (+21 %).  On constate donc, dans ces catégories d'adoptants précoces, des taux de progression bien inférieurs, ce qui laisse croire qu'on y aurait fait le plein de nouveaux utilisateurs.

En termes absolus, selon Nielsen/Netrating, les professionnels constitueraient toutefois la plus importante clientèle du réseau avec 18,5 millions d'utilisateurs.  Suivraient les directeurs et gestionnaires d'entreprises (14,4 millions), les cols bleus (9,5 millions), les travailleurs autonomes (9,2 millions) et les personnes retraitées (8,5 millions). Pour Sean Caldor, v.-p.  au commerce électronique chez Netratings : «Au début, Internet était un club sélect réservé à ceux et celles qui avaient les moyens financiers et les compétences techniques.  Maintenant, tous les groupes socio-économiques investissent le Web, ce qui aura des incidences fondamentales sur le commerce électronique, la publicité en ligne, et plus encore.»

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  En bref : Internet Traffic Report n'est plus, cas de rage au clavier
La communauté des utilisateurs d'Internet vient de perdre un service qui s'avérait fort utile, le Internet Traffic Report qui mesurait en temps réel depuis trois ans l'encombrement du réseau et affichait sur le Web, par continents, les résultats.  Les données, actualisées aux 15 minutes, permettaient de déceler les points d'engorgement et d'expliquer la lenteur de certaines communications.  Le Open Source Development Center (OSDN), responsable du service, nous dit que la décision de mettre un terme aux bulletins de circulation découle d'une réorientation des activités de l'entreprise qui la force à fermer certains de ses sites qui ne cadrent plus avec ses objectifs.  Dommage, et merci pour ces trois années de service.

Le site Newsfactor Network nous rapporte les résultats de diverses enquêtes sur les utilisateurs britanniques d'Internet qui, à première vue, pourraient bien s'appliquer à l'ensemble des branchés.  Par exemple, 71 % des utilisateurs auraient, au moins une fois, été pris par un épisode de «rage au clavier».  On attribue ces épisodes à la frustration ressentie lorsque, débordé de sources d'information, on ne trouve plus moyen de trouver les renseignements que l'on cherche grâce aux moteurs de recherche.  Le seuil de tolérance des utilisateurs serait atteint après 12 minutes de recherche infructueuse.  Selon une autre enquête, 68 % des répondants ont affirmé que les bogues et les pannes d'ordinateurs étaient une source de stress plus importante que d'avoir à passer une fin de semaine avec leur belle-famille, et 38 % comparaient l'expérience à celle d'être immobilisé dans les transports publics.  Enfin, le tiers des salariés britanniques passeraient au moins 30 minutes par semaine à aider des collègues de travail à résoudre des problèmes d'ordinateur.

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  Beau détour
Du Paris-Dakar aux conséquences de la fièvre aphteuse aux Pays-Bas, en passant par la Chéchénie, l'Irak et le Kosovo, le photojournaliste Eddy van Wessel nous propose un portfolio en ligne qui vaut le détour.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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