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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 16 octobre 2001

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Le Canada y va de sa loi antiterroriste
C'est par un train de mesures, décrites dans un document de 171 pages, que le gouvernement canadien a annoncé hier le programme législatif devant permettre au pays de faire face à la menace terroriste (voir résumé du projet de loi).  Seule véritable bonne nouvelle, si elle est adoptée, la loi antiterroriste sera sujette à un examen parlementaire dans trois ans.

Nouveauté en droit pénal canadien : «Les policiers peuvent recourir à des dispositions d'arrestation à titre préventif pour qu'une personne soupçonnée de terrorisme soit conduite devant un juge, lorsqu'ils ont des motifs raisonnables de croire qu'une activité terroriste sera menée et de soupçonner que l'imposition de conditions d'arrestation est nécessaire pour prévenir une activité terroriste.»

De plus, le projet de loi vise à : faciliter le recours à l'écoute électronique; modifier la Loi sur la défense nationale pour prolonger et clarifier le mandat du Centre de la sécurité des télécommunications (CST) d'intercepter des communications étrangères; étendre aux terroristes les dispositions relatives aux prélèvements pour analyse génétique et à la banque de données génétiques; exiger que des personnes possédant des renseignements sur un groupe terroriste soient tenues de témoigner; mais modifier la Loi sur la preuve au Canada pour empêcher la divulgation de renseignements d'intérêt national en salle d'audience ou à l'occasion d'autres procédures judiciaires.

Le projet de loi ratisse large et ses mesures comprennent la modification du Code criminel afin d'éliminer la propagande haineuse sur Internet, et la modification de la Loi canadienne sur les droits de la personne pour interdire les messages haineux transmis non seulement par téléphone, mais au moyen de toute technologie de télécommunication. 

Concernant l'écoute électronique, les mesures proposées dispensent les corps policiers de l'obligation de prouver que la surveillance électronique est un «dernier recours » dans le cadre d'une enquête sur des terroristes.  Les mesures législatives proposées prolongeront la période de validité de l'autorisation d'interception des communications de soixante jours à l'heure actuelle, à un an lorsque les policiers enquêtent sur un groupe terroriste.  De plus, l'exigence selon laquelle il faut informer une personne qu'elle a été la cible d'une surveillance pourrait être différée jusqu'à trois ans suivant l'activité de surveillance. 

Et comme si le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) du Canada ne participait pas déjà au système d'écoute mondial Echelon, on entend modifier la Loi sur la défense nationale pour clarifier le mandat du CST afin de lui «permettre», sous des contrôles stricts, d'intercepter les communications visant des entités étrangères et de mener des vérifications de sécurité des réseaux informatiques du gouvernement afin de les protéger contre toute activité terroriste.

Les ministres responsables du projet de loi entendent procéder avec célérité pour le faire adopter.  Se conjugue à ce débat celui de l'affectation de crédits d'urgence à la Défense pour répondre aux demandes de participation à l'effort antiterroriste mené par les États-Unis. 

Il y a donc un vaste débat en perspective.  Malgré la déclaration gouvernementale selon laquelle ces mesures «créent un juste équilibre entre les libertés civiles et la sécurité nationale», on pourra se demander si elles sont vraiment nécessaires ou si elles n'ont pour but que de s'harmoniser, comme le souligne le document d'information gouvernemental, à celles des États-Unis et du Royaume-Uni.

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  Charbon 101, psychose réseau, et «Made in the USA»
Chaque événement lourd de conséquences déclenche une ruée vers les sources d'information, question de comprendre et de mettre en perspective ce qui arrive.  C'est le «syndrome du 101» : cours d'initiation, en accéléré, pour essayer de tout savoir le plus rapidement possible.  La nouvelle psychose provoquée par la détection de cas d'infection au bacillus anthracis n'échappe pas à la règle.

Le moteur de recherche Google rapporte d'ailleurs que le mot «anthrax» est maintenant en tête de liste des mots clés les plus utilisés.

Libération, sous la plume de Corinne Bensimon et Denis Delbecq, nous a offert samedi dernier un texte fort éclairant sur le bacillus anthracis, le «charbon humain» (voir les importantes précisions étymologiques), et pourquoi la série d'infections récentes attire l'attention : aux États-Unis, seulement 224 cas de charbon cutanés ont été constatés en 50 ans (1944 à 1994).  On comprend alors qu'une dizaine de cas en une semaine suffise à mettre les autorités en état d'alerte maximal.

Évidemment, des profiteurs ont investi le réseau et se sont mis à inonder les boîtes de courrier électronique de pourriel.  «Protégez votre famille contre le terrorisme! Nous offrons des masques à gaz certifiés par l'armée israélienne.  Nous offrons également Cipro [Ndlr.  Ciprofloxin], le seul traitement approuvé par la FDA [Ndlr. Food and Drug Administration] pour lutter contre l'anthrax [...] livraison en deux jours garantie [...] Dieu bénisse l'Amérique .»

Le Ciprofloxin, marque de commerce du fabricant allemand Bayer, est un médicament délivré sur ordonnance.  Il s'agit d'un antibiotique, de la classe des fluoroquinolones, utilisé pour prévenir ou traiter une infection.  Il peut entraîner de sérieux effets secondaires et comporte de nombreuses contre-indications.  Et comme tout médicament délivré sur ordonnance, l'autoprescription est fortement déconseillée.

Sur certains sites Web, comme le cyberpharmacien canadien HealthMeds, on a voulu restreindre la vente de Ciprofloxin aux seules personnes détentrices d'une ordonnance de leur médecin.  Les responsables ont été inondés de courriels de citoyens des États-Unis en colère invoquant rien de moins que leur droit constitutionnel à s'armer contre toute menace.  Ils ont donc assoupli les conditions de vente de Ciprofloxin et publié un avis à cet effet dans lequel on peut lire : «Nous pouvons parfois commettre des erreurs [...] Oui, vous avez le droit de porter des armes, d'acheter des masques à gaz et de stocker autant d'eau et de nourriture que vous le souhaitez.  Vous avez aussi le droit d'avoir accès aux médicaments, et le droit absolu de vous protéger ainsi que votre famille.  Et c'est ça l'Amérique, la Liberté!» Paul Fisher, porte parole de HealthMeds a déclaré au service de nouvelles Wired : «Nous ne voulions pas jouer le jeu de l'hystérie, mais l'opinion populaire étant ce qu'elle est...» Fisher a dit que le site Web enregistre des centaines de commandes à l'heure.

Vendredi dernier, 12 octobre, un citoyen de San Francisco a misé sur un nom de domaine et retenu cipro-for-less.com (Cipro à rabais), vraisemblablement pour s'adresser aux chasseurs d'aubaines...

Le USA Today rapporte quelques fait additionnels sur le Ciprofloxin : le fabricant Bayer a annoncé la réouverture d'une de ses usines pour répondre à la demande accrue de son médicament; le Département d'État a demandé à toutes ses ambassades de se procurer des quantités suffisantes de Ciprofloxin pour traiter le cas échéant tous les membres du personnel.

Puis, des archives, ce texte du 4 septembre 2001 de l'Associated Press selon lequel la Defense Intelligence Agency (DIA - agence de renseignement militaire) s'apprêtait à produire une certaine quantité d'une variante plus robuste du bacillus anthracis, mais à des fins purement défensives, pour déterminer si un vaccin dont disposaient les forces armées serait efficace contre de nouvelles souches.  Pourtant, en point de presse le lendemain, Victoria Clarke (porte parole du ministère de la Défense) reconnaissait que la CIA travaillait à un système de «livraison» d'agents bactériologiques, le projet «Clear Vision», mais renvoyait les journalistes à l'agence de renseignement pour de plus amples détails.  Et l'agence, qui n'est pas causeuse...

En juin dernier, le Anthrax Vaccine Immunization Program (AVIP - programme d'immunisation contre l'anthrax) du ministère de la Défense a subi des compressions budgétaires qui ont eu pour conséquence un ralentissement de ses activités.  On peut présumer qu'elles ont maintenant repris leur cours normal.

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  L'administration Bush veut son propre réseau
Mercredi dernier, la conseillère de la Maison Blanche en matière de sécurité, Madame Condoleezza Rice, annonçait la nomination de Richard Clarke au poste de conseiller spécial du président en cyber sécurité.  En mai 1998, sous l'administration Clinton, Richard Clarke était nommé au poste de coordonnateur de la sécurité et de la protection de l'infrastructure.  Il avait également servi sous l'administration Reagan à titre de sous-secrétaire d'État adjoint en matière de renseignement, et plus récemment sous l'administration Bush II au poste de secrétaire d'État adjoint aux affaires politiques et militaires.

M.  Clarke n'a pas perdu de temps et a demandé à la Government Services Administration (GSA - organisme responsable des approvisionnements en services) d'émettre à l'intention de l'industrie des télécommunications une demande de propositions préliminaires (fichier en format MS Word) pour la mise sur pied d'un réseau gouvernemental exploitant le protocole Internet (IP) mais n'ayant aucune passerelle d'accès à Internet ou à tout autre réseau privé pour éviter les intrusions malveillantes et les tentatives de sabotage.  Les entreprises ont jusqu'au 21 novembre pour acheminer leurs propositions à la GSA. 

Cet intranet gouvernemental, baptisé GOVNET, sera capable d'acheminer des données ainsi que des signaux audio et vidéo en large bande.  On précise dans la demande de propositions que l'on souhaite un système «clé en main», dont toutes les composantes seraient situées dans les 48 États contigus des États-Unis (CONUS) et au Canada, et dont l'entrepreneur sélectionné conservera les tâches de maintenance.

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  En marge de la crise : un citoyen canadien assassiné au Koweït; CBS empressée de conclure; les attentats ont bon dos; le Carré commente; mon enveloppe de poudre
Un Montréalais de 36 ans, Luc Éthier, a été abattu de plusieurs balles la semaine dernière alors qu'il déambulait sur une artère passante de Koweit City.  Selon l'Associated Press (information reprise par la plupart des médias) : «La police ne croit pas que le meurtre du Montréalais Luc Éthier au Koweït soit lié aux frappes aériennes des États-Unis en Afghanistan, a indiqué vendredi un porte-parole des forces de l'ordre du Koweït.» M.  Éthier, technicien en aéronautique qui travaillait au Koweït pour le compte de la société Dyncorp, aurait été victime d'une méprise selon certaines sources, on l'aurait pris pour un citoyen américain.  Ce que les médias traditionnels ont négligé de souligner, c'est que c'est la société Dyncorp qui assure l'entretien de la flotte de 40 chasseurs F-18 de l'aviation kowétienne.

Le 11 octobre, à 20 heures (heure de l'est), la population des États-Unis a eu droit à une conférence de presse de George Dubya Bush, la première à être diffusée pendant les heures de grande écoute depuis le début de son mandat il y a plus de dix mois.  Les questions sont complexes, on le sait, et les réponses parfois répétitives, mais quand même.  Une fois la conférence de presse de 40 minutes terminée, combien de temps la chaîne de télévision CBS a-t-elle accordée à une mise en perspective des propos du président? Le chef d'antenne Dan Rather en a fait un résumé de 40 secondes; une minute et 25 secondes après la fin de la conférence de presse, CBS enchaînait avec son émission vérité «Survivor».  Commentaire dans Media Research Center.

Les attentats du 11 septembre ont bon dos.  Sans en atténuer les conséquences tragiques pour les victimes et leurs proches, on constate que les partisans de contrôles plus serrées obtiennent les pouvoirs qu'ils ont toujours souhaités, que les entreprises ont eu un prétexte en or pour rationaliser l'effectif, etc.  C'est ce qu'avait compris un peu avant tout le monde Jo Moore, conseillère spéciale au secrétaire des des Transports du gouvernement britannique, Stephen Byers.  Le 11 septembre, à 14h55 heure normale en Grande Bretagne, les deux avions ont percuté le WTC mais les tours sont toujours debout.  C'est à cette heure que Madame Moore a envoyé un courriel aux agents de liaison avec la presse suggérant que le moment était propice pour «rendre public tout ce que nous aimerions camoufler».  Bien sûr, il s'agissait pour Madame Moore de profiter de la surcharge informationnelle déclenchée par les événements pour annoncer des décisions impopulaires.  Mais le courriel a «fuité», l'affaire a néanmoins fait un tollé, et Madame Moore a dû s'excuser.  Analyse dans The Guardian de certaines annonces faites dans la foulée médiatique des attentats.

David Cornwell, alias John le Carré, romancier dont la présentation n'est plus à faire, commente la crise dans les pages du Sunday Times de Londres.  Un texte bien senti, dont un extrait : «En vertu des règles de confrontation terroristes, la guerre est déjà perdue.  Par nous.  Quelle victoire pouvons-nous arracher qui ferait oublier la défaite que nous avons déjà subie, sans oublier celles qui sont à venir?» À lire à tête reposée.

Certains organismes de presse ont été visés par l'envoi d'enveloppes contenant une substance poudreuse contenant des spores de bacillus anthraxis.  La Cybérie a aussi reçu son enveloppe contenant une substance poudreuse.  En fait, il s'agissait de semences de carottes, gracieuseté de l'organisme caritatif Vision Mondiale, dans le cadre d'une campagne destinée à recueillir des fonds.  Notre enveloppe portait la mention «Shake and hear what hope sounds like to an orphan in Africa», littéralement : secouez ce sachet pour entendre le son de l'espoir dans l'oreille d'un orphelin africain.  On a trouvé le moment mal choisi pour envoyer ce genre de substance par la poste, mais bon.  Par contre, bon nombre de personnes ayant reçu l'envoi de Vision mondiale n'ont pas apprécié, se sont inquiétées et ont même communiqué avec les corps policiers sur réception de l'enveloppe.  À ce point que Vision mondiale a senti le besoin d'émettre un communiqué pour rassurer les 800 000 destinataires canadiens des semences potagères.  Pour citer le communiqué : «Si nous en croyons les appels que nous avons reçus, il semble que les événements liés à l'anthrax et survenus en Floride, de même que les récentes évacuations d'édifices à bureaux au Canada, ont incité les Canadiens à porter une attention accrue à leur courrier, a indiqué M.  Dave Toycen, président de Vision Mondiale Canada.» Vision...  mondiale?

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  Microsoft : médiation bis
En début de mois (chronique du 2 octobre), la juge Colleen Kollar-Kotelly avait ordonné aux procureurs de Microsoft et des États co-plaignants dans la cause anti-trust de négocier de bonne foi et de manière soutenue pour en arriver à une entente sur d'éventuelles sanctions auxquelles Microsoft devrait se soumettre, et elle imposait pour un éventuel règlement entre les parties la date butoir du 2 novembre.

Vendredi dernier, la juge Kollar-Kotelly a tenu un appel conférence avec les procureurs des différentes parties pour faire le point sur l'état des négociations.  Mauvaise nouvelle, selon le Washington Post, on n'enregistrait pas de progrès significatif.  La juge Kollar-Kotelly a donc désigné un médiateur pour en arriver à un règlement entre les parties avant le 2 novembre, à défaut de quoi elle établira un calendrier d'audiences devant débuter en mars 2002.

Eric D.  Green, diplômé de Harvard et professeur de droit à l'Université de Boston, a donc été désigné avec l'accord des différentes parties pour agir à titre de négociateur.  Green est fondateur de deux cabinets spécialisés dans la médiation, JAMS/Endispute et Resolutions LLC, mais possède également une expérience dans des causes impliquant des poursuites relatives aux torts causés par l'amiante.

Ce serait donc la deuxième fois dans l'histoire de ce procès que l'on désigne un médiateur pour rapprocher les parties.  On se souviendra que le 19 novembre 1999 (notre chronique du 23 novembre), le juge Thomas Penfield Jackson confiait un mandat de médiation au juge Richard Posner.  Le 31 mars 2000, Richard Posner en arrivait à un constat d'échec sur ses efforts de médiation, ce qui ouvrait la voie au juge Jackson pour prononcer son ordonnance de fractionnement de Microsoft.

Plus tôt, la semaine dernière, la Cour suprême a refusé de se pencher sur le jugement de la Cour d'appel statuant que Microsoft a exercé un monopole dans le marché des systèmes d'exploitation.

Selon les observateurs, on accorde peu de chances à cette tentative par Eric Green (spécialiste de la médiation) de réussir en deux semaines, certes dans un contexte différent, là où la médiation de Richard Posner (spécialiste des lois anti-trust) a échoué après quatre mois d'efforts.  D'ailleurs, avec la perspective d'audiences formelles débutant en mars 2002, la stratégie de Microsoft qui vise à toujours gagner du temps serait récompensée.  Il ne faut pas non plus exclure la possibilité que, si un rapprochement entre les parties était constatée par la juge Kollar-Kotelly, cette dernière pourrait reporter la date limite fixée pour une entente entre les parties.

Le lancement de la mouture XP du système d'exploitation Windows est toujours prévue pour le 25 octobre, mais pourrait se heurter à un barrage d'obstacles imprévus découlant des attentats du 11 septembre et d'une morosité pressentie chez les consommateurs, et ce bien avant les attaques.  On sait que les ventes d'ordinateurs personnels auguraient mal depuis ce printemps, on prévoit pour 2001 une chute des ventes de 37 % par rapport aux ventes de 2000.  Bon nombre comptaient sur Windows XP pour stimuler, un tant soit peu, une relance à l'approche du temps des Fêtes. 

Mais le 11 septembre a modifié la donne.  Pour les particuliers, il y a d'une part surcharge informationnelle et d'autre part préoccupations pour l'avenir à moyen terme, sans compter les centaines de milliers de licenciements annoncés depuis quelques semaines.  Pour les entreprises, la déconvenue boursière vient retarder le renouvellement ou l'acquisition de matériel de plate-formes logicielles.  C'est donc dans un marché incertain et teinté d'inquiétudes que Microsoft lancera Windows XP.

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  Noms de domaines : le gouvernement canadien cherche à éviter la confusion
Le Bureau de la protection des infrastructures essentielles et de la protection civile du Canada (BPIEPC) a publié la semaine dernière un avis concernant le protocole aux sites Web et au nom de domaine Internet du gouvernement du Canada.  On peut lire dans l'avis : «On a signalé au BPIEPC l'existence de sites Web dont les noms ressemblent à ceux de sites Web officiels du gouvernement du Canada, mais qui ne sont pas inscrits comme tels, ni entretenus par le gouvernement du Canada.  Afin d'éviter toute confusion, le BPIEPC fait paraître le guide suivant dans le but d'aider à répertorier les adresses des sites Web du gouvernement du Canada.»

L'avis précise que, règle générale, la plupart des sites Web et les noms de domaine du gouvernement du Canada se terminent par le suffixe .gc.ca , et que si un domaine semble se présenter abusivement comme étant du domaine du gouvernement du Canada, on peut le signaler au Centre des opérations d'urgence du BPIEPC.

Examinons deux cas d'organismes fédéraux. 

Le ministère de l'Industrie (Industrie Canada) a son site Web principal à l'adresse www.ic.gc.ca.  En consultant les bases de données contenant les noms des détenteurs de domaines, on constate que le ministère détient également bon nombre de noms, tels industriecanada.com, industriecanada.net, industriecanada.org, et industriecanada.ca, donc tous protégés contre l'appropriation ou l'utilisation trompeuse.

Élections Canada est un organisme indépendant et non partisan qui relève directement du Parlement du Canada et dont la mission est de veiller à ce que les Canadiens puissent exprimer leur choix de façon libre et impartiale aux élections et référendums fédéraux.  L'organisme a pignon sur Web à www.electionscanada.ca et détient également, entre autres, les noms de domaines electionscanada.net, electionscanada.org, et même le toute nouveau electionscanada.info.  Cependant, si vous composez electionscanada.com, malheur à vous.  En déclinaison .com, le nom est détenu par une entreprise étasunienne de Milwaukie (Oregon) et héberge des sites de casinos en ligne.  Et pourquoi malheur à vous? C'est qu'en aboutissant sur ce site, si la fonction javascript est activée, un script malin ouvrira pas moins de quatre fenêtres de votre logiciel fureteur.  Plus, à notre visite, une tentative d'installer un scriptlet a été interceptée par nos logiciels de protection.

On ne peut cependant pas accuser Élections Canada de négligence.  Selon Hal Doran, agent des relations avec la presse de l'organisme, Élections Canada détient en tout 48 noms de domaines, mais n'a pu agir assez rapidement pour réserver electionscanada.com.  Seule consolation, si on interroge un moteur de recherche en utilisant les mots clés «élections canada», le site Web officiel arrive en tête des résultats.  Exemple chez Google.

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  En bref : Sircam a trois mois; retour du Internet Traffic Report
Si vous lisez ceci aujourd'hui, 16 octobre, sur votre ordinateur, tout va bien.  Cependant, sur un ordinateur infecté par le virus/ver Sircam, et dont le datage du système se fait selon les paramètres J/M/A, il y a une chance sur vingt pour que Sircam célèbre son troisième mois d'existence en effaçant certains fichiers, si ce n'est le contenu complet de la partition C: du disque dur.  Aïe!  Évidemment, Sircam s'ajoute au Nimda, Code Red et autres bestioles qui ont circulé sur le réseau dernièrement.  Preuve de l'étendue du problème, le fabricant de logiciels antivirus Symantec rapporte que plus de six millions d'utilisateurs ont jusqu'à maintenant utilisé sa vérification gratuite de sécurité en ligne.  Preuve de l'insuffisance des moyens déployés par les utilisateurs, chaque jour nous amène de nouveaux messages infectés par Sircam et Magistr.  On reçoit même encore les affreux messages des sept nains (Blanche Neige).

En avril dernier, nous déplorions la disparition du Internet Traffic Report, un service qui nous informait sur la fluidité de la circulation des données sur l'ensemble du réseau.  Bonne nouvelle, l'ITR est de retour grâce à l'appui de la société Opnix, un fabricant d'outils de gestion des infrastructures réseau.  Avec la prolifération des codes malicieux de toutes couleurs qui compromettent le fonctionnement de serveurs et engorgent le réseau, et avec la possibilité d'attaques contre les infrastructures, l'ITR donne un portrait, actualisé aux 15 minutes, de l'état du réseau.  Merci Opnix.

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Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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