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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 22 janvier 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Le site du révisionniste Zundel jugé illégal
Fin d'une saga juridique, le vendredi 18 janvier le Tribunal canadien des droits de la personne a jugé que le site Web du révisionniste Ernst Zundel était illégal. C'est en 1996 que la Commission canadienne des droits de la personne décidait de donner suite aux plaintes déposées contre Ernst Zundel, un militant révisionniste qui nie l'existence de l'Holocauste, et de tenir des audiences sur les propos jugés par certains haineux et antisémites, diffusés depuis son Zundelsite.

Le Tribunal a estimé que le site Web mis en cause créait un climat propice à la fomentation de la haine et s'est dit d'avis que les messages qui y sont véhiculés «[...] à cause du ton utilisé et de leur teneur, dénotent une telle malveillance dans la façon dont les Juifs sont dépeints que nous les considérons comme des messages haineux au sens de la Loi ». Concernant l'effet contraignant de la Loi sur le droit à la libre expression, le Tribunal a fait valoir que «[...] les avantages qui en découlent continuent de l'emporter sur les effets préjudiciables sur la liberté d'expression de l'intimé» (voir texte complet de la décision).

L'article 13 de la Loi canadienne sur les droits de la personne dispose que : «Constitue un acte discriminatoire le fait, pour une personne ou un groupe de personnes agissant d'un commun accord, d'utiliser ou de faire utiliser un téléphone de façon répétée en recourant ou en faisant recourir aux services d'une entreprise de télécommunication relevant de la compétence du Parlement pour aborder ou faire aborder des questions susceptibles d'exposer à la haine ou au mépris des personnes appartenant à un groupe identifiable sur la base des critères énoncés à l'article 3 [Ndlr. fondés sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle, l'état matrimonial, la situation de famille, l'état de personne graciée ou la déficience].»

Précisions qu'Internet, au sens de la loi, est associé à l'utilisation d'un téléphone, mais que l'exploitant d'un service de télécommunications (déduisons fournisseur de services d'accès Internet ou d'hébergement Web) n'est pas tenu responsable pour l'utilisation de ses installations à des fins contraires à la Loi.

Si l'affaire remonte à 1996 avec le dépôt de deux plaintes auprès de la Commission alléguant que les documents affichés sur le site Web de Zundel pourraient donner lieu à des actes de haine et de mépris contre les Juifs, leur traitement a été retardé par pas moins de huit motions présentées par l'intimé et plusieurs appels sur les décisions relatives à ces motions. La Commission aura donc passé une cinquantaine de jours d'audiences, et l'instruction des plaintes a pris fin en février 2001 avec l'audition du plaidoyer final des deux parties.

Si elle établit une jurisprudence canadienne en matière de propagande haineuse, la décision du Tribunal ne règle cependant pas grand chose. D'une part Zundel, citoyen allemand qui vivait au Canada en vertu d'un statut de résident permanent, s'est exilé aux États-Unis depuis quelque temps. Rejoint par le quotidien torontois The Globe & Mail, il a déclaré être un peu las de toute l'affaire, et ne pas avoir l'intention de retourner au Canada. Selon les lois canadiennes, Zundel disposerait de trente jours pour interjeter appel auprès de la Cour fédérale. Installé au Tennessee, il vit de la vente de ses tableaux.

Le site Web jugé illégal par le Tribunal des droits de la personne est hébergé chez un fournisseur de services du Texas sur lesquelles les autorités canadiennes n'ont aucune compétence. Le nom de domaine zundelsite.org est enregistré au nom de l'ex-épouse de Zundel, Ingrid Rimland, dont les coordonnées pointent vers une adresse au Tennessee. Si Zundel s'est désintéressé de la polémique révisionniste, il semble que Rimland utilise principalement le site pour vendre ses livres et essais sur le révisionnisme.

Le site comporte une notice expliquant que son contenu est protégé en vertu du Premier amendement de la Constitution des États-Unis (liberté d'expression) et de la jurisprudence établie par la Cour suprême le 26 juin 1997 dans l'affaire Reno c. ACLU et qui invalidait le Communications Decency Act (CDA).

La nature tout à fait «symbolique» de cette décision du Tribunal des droits de la personne réjouit néanmoins l'avocat et professeur de droit Ed Morgan, membre de la direction du Congrès juif canadien. Selon lui, elle s'inscrit dans le cadre des dispositions législatives récemment adoptées par le parlement canadien pour lutter contre le terrorisme, et qui prévoient le contrôle des contenus diffusés sur Internet, dispositions largement endossées par le Congrès juif canadien (texte en anglais seulement).

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  L'affaissement de Enron...
Existerait-il un genre littéraire de «finance-fiction» que l'histoire paraîtrait encore invraisemblable. Le géant financier Enron, qui donnait principalement dans le courtage d'énergie et de ressources naturelles, y compris la bande passante (voir plus bas), et dont le titre atteignait 83 $ il y a un an (il vaut moins d'un dollar maintenant), s'est effondré comme un château de cartes, un trou noir financier de 80 milliards de dollars.

Pendant que les dirigeants de la firme texane, de connivence avec la firme de vérificateurs comptables, dissimulaient les pertes aux actionnaires et aux 20 000 employés, suggérant même à ces derniers d'investir leurs économies dans des actions d'Enron, ils délestaient massivement leurs portefeuilles personnels du titre et se votaient des rémunérations et bonis atteignant le milliard de dollars. Ils adressaient aussi des appels de détresse à l'administration Bush (qui compte plusieurs anciens de Enron), mais celle-ci craignait de s'impliquer ouvertement dans le dossier en raison des importantes contributions de Enron à la caisse électorale de George Bush fils, connues depuis longtemps. D'ailleurs, Georges Bush père agissait jusqu'à tout récemment comme lobbyiste pour Enron. Des politiciens élus ont également été sollicités, ayant eux aussi bénéficié des largesses de Enron, mais peu ont eu le temps d'exercer des pressions tellement l'effondrement a été soudain.

On rapporte que le premier dirigeant de Enron, Kenneth Lay, faisait partie des candidats potentiels au poste de secrétaire de l'Énergie, mais que George Dubya Bush (qui le surnomme affectueusement «Kenny Boy») lui a préféré l'ex-sénateur Spencer Abraham, le politicien de Washington ayant reçu le plus de contributions de l'industrie de l'énergie au cours du dernier cycle électoral, dont 10 500 $ de Enron.

Enron s'est effondrée, actionnaires et employés réclament une enquête. L'Attorney General John Ashcroft, et d'autres membres de l'administration Bush II, se désistent du dossier, trop liés en apparence et en faits par les importantes contributions de Enron à leur caisse électorale ou à leurs activités professionnelles antérieures.

La Securities and Exchange Commission (SEC - commission des valeurs mobilières) interviendra-t-elle? Oui, malgré le fait que son président, Harvey Pitt, nommé à ce poste par George Bush, ait travaillé dans le passé comme avocat pour la firme de vérificateurs comptables Arthur Andersen LLP, elle-même accusée de destruction de documents financiers relatifs à la société Enron.

En outre, Arthur Andersen LLP compte parmi ses clients le FBI (police fédérale) et pourrait de ce fait avoir un accès privilégié à des documents d'enquête. Les enquêtes, car il y en aura plusieurs, seront menées par des comités du Congrès (au moins huit comités ou sous-comités), un procureur spécial du ministère de la Justice, Joshua Hochberg, le ministère du Travail (à cause du triste sort réservé aux employés actionnaires) et la SEC.

Une des premières tâches, semble-t-il, est de récupérer les documents électroniques effacés par les vérificateurs de la société Arthur Andersen LLP, dont une certaine quantité de courriels échangés entre le 23 octobre et le 9 novembre 2001 (période marquée par des événements clés, appel conférence de Kenneth Lay avec des investisseurs, congédiement du directeur des finances, appel de Lay à Alan Greenspan de la banque centrale, au secrétaire au Trésor Paul O'Neill, réception du premier sub poena par Andersen LLP concernant des documents de Enron, etc.) . L'agence Associated Press rapporte que les enquêteurs spécialisés analyseront les disques durs d'ordinateurs de bureau et portables ainsi que ceux des serveurs de courriel. Grâce à des techniques de pointe, il est possible dans certains cas de récupérer des fichiers effacés sur support magnétique.

Les employés de Enron ont perdu gros. En plus de leur emploi, et des actions que bon nombre détenaient dans l'entreprise (par l'entremise de régime d'épargne actions), il s'avère que leur caisse de retraite était lourdement (trop selon les analystes) composée... d'actions de Enron.

Certains d'entre eux, aux prises avec une situation financière difficile, profitent donc de l'attention médiatique autour de l'affaire Enron pour vendre, sur des sites d'enchères en ligne comme eBay, des objets portant la griffe Enron qu”ils avaient reçu en cadeaux ou primes de l'entreprise. Ce matin (22 janvier), une recherche avec le mot clé «enron» sur le site de eBay affichait 2 075 articles, tels des balles de golf Titliest et des articles vestimentaires au logo Enron, des montres, des presse-papiers, etc. Un des articles qui semble des plus convoités (prix demandé, 225 $) est un guide de déontologie des employés et cadres de Enron, à l'état neuf, qui porte la mention «Never read», jamais lu.

Bref tour d'horizon des ressources Web sur cette affaire dont on n'a pas fini d'entendre parler. Le site OpenSecrets.Org démêle l'écheveau complexe des contributions de Enron et Andersen aux différentes caisses électorales à partir des documents officiels qu'entreprises, candidats et partis doivent présenter aux différentes instances de réglementation. Soulignons au passage que OpenSecrets.Org se méritait, en septembre dernier, le prix Webby du meilleur site Web dans la catégorie politique.

Le Washington Post propose une section spéciale très étoffée et actualisée quotidiennement sur l'affaire. L'hebdomadaire The Nation concentre sa couverture sur les liens étroits entre Enron et l'administration Bush II, les articles remontent au 11 décembre dernier. On trouve dans la section Capitol Beat du site de Mother Jones une revue de presse intéressante d'analyses et commentaires. Signalons aussi la section «The Bush Files» du Guardian de Londres, et l'analyse de Ed Vulliamy, «The Price of Power», sur les implications politiques de la débâcle de Enron pour l'administration Bush, un des meilleurs résumés que nous ayons lu.

Si vous n'êtes pas encore abonné à la lettre d'information de Phil Agre «Red Rock Eater Digest», et si les questions de politique et de technologie vous intéressent, il est grand temps de le faire. Phil Agre est professeur en études sur l'information à l'Université de Californie à Los Angeles. Sa lettre d'information est disponible par abonnement courriel (sans frais), et il existe également des archives Web. Ses plus récentes livraisons couvrent in extenso l'affaire Enron, mais également la guerre au terrorisme, l'affaire Microsoft, etc.

Et si toute cette affaire vous déprime, nous vous suggérons de consulter la section spéciale du site Professional Cartoonists Index consacrée à Enron, car les caricaturistes s'en donnent à coeur joie.

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  ... aussi courtier en bande passante
En mai 1999, tout allait bien pour Enron. C'est alors que la société décida de s'investir dans le courtage d'une nouvelle ressource, soit la bande passante. Il y avait déjà certains acteurs dans ce marché, mais ils s'inspiraient de modèles traditionnels. Le modèle Enron était simple : tout comme l'électricité, le gaz ou le pétrole, transigés sur les marchés en fonction de l'offre et de la demande, il s'agissait de fournir ponctuellement des services de «pipelines de données». Enron lança son «Broadband Services» un service de courtage en bande passante.

Les entreprises de télécommunications ont mal accueilli cette incursion du géant de l'énergie dans un territoire qu'ils estimaient protégé. Leur culture ne comportait pas la négociation de contrats d'appoint pour l'acheminement de données, elles préféraient des ententes fixes à durée déterminé. Mais la nature d'Internet est caractérisée par des pics et des vallées dans la demande en bande passante, et l'idée de Enron de jouer sur ces flux a fait son chemin. En janvier 2001, le magazine Business 2.0 rapportait qu'en 1999 le volume de transactions en bande passante géré par Enron était négligeable, mais qu'au cours des trois premiers trimestres de 2000 il se chiffrait à 345 millions de dollars.

Optimiste quant au potentiel du courtage en bande passante, et forte de l'établissement de son réseau de 51 000 kilomètres de pipeline pétrole et gaz, Enron projetait la construction d'un réseau de «pipelines de données» en fibre optique de 24 000 kilomètres en Amérique du Nord. Coût : 15 milliards de dollars. Si elle pouvait offrir son service d'appoint aux entreprises de télécommunications, l'interconnexion des réseaux pouvait permettre à Enron d'acheter d'elles des surcapacités ponctuelles et de les écouler «à la carte» à des clients sous forme de nouveaux services. Il ne suffisait que d'appliquer le modèle de courtage en temps réel souple et efficace utilisé par les producteurs d'électricité.

Mais plusieurs facteurs ont joué contre Enron dans son nouveau modèle de courtage de bande passante. D'une part, les entreprises de télécommunications bonifiaient leurs propres «pipelines de données» et se dotaient d'une capacité accrue. Mais la demande en bande passante ralentissait, et on se trouvait en surplus de capacité.

Ou plutôt, c'est la croissance de la demande prévue par les analystes qui n'était pas au rendez-vous des prévisions, ce qui arrivait au même résultat : une chute des prix. En novembre dernier, le service de nouvelles Wired citait Seth Libby, analyste au Yankee Group, qui estimait que le prix de la bande passante avait chuté de 30 à 50 % au cours des 18 derniers mois, ce qui correspond approximativement au moment de l'entrée de Enron sur le marché de la bande passante. Cette chute des prix de la bande passante était d'ailleurs confirmée en janvier 2001 dans un article du Business Communications Review qui estimait qu'en deux ans, le tarif d'un circuit T1/E1 reliant New York à Los Angeles avait chuté de 30 %, et celui d'une liaison Londres/Francfort de 80 %.

La réussite de l'implantation du modèle de courtage d'Enron n'aurait probablement rien changé au sort qu'elle connaît maintenant, on sait que le problème est ailleurs. Cependant, quand il sera repris par d'autres, dans une conjoncture plus favorable, il faudra se rappeler qu'Enron en aura tracé les grandes lignes.

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  Autour du journalisme en ligne
La récente décision du Conseil de presse du Québec d'accepter les plaintes relatives au journalisme en ligne (notre chronique du 8 janvier et dans Multimédium le 10 janvier) a suscité de nombreux commentaires au sein de la petite communauté qui le pratique, et aussi soulevé des questions qui ont rebondi dans ce que l'on nomme la «presse traditionnelle». Enfin, un article... celui de Paul Cauchon, dans Le Devoir, qui écrivait : «le Conseil n'a pas cherché à expliquer longuement la nature exacte de ce type de journalisme [...] Le Conseil de presse n'a pas non plus établi une liste des cybermédias au Québec, ce qui aurait pu être fort utile [...] On ne peut que souhaiter que le Conseil de presse puisse trouver les fonds et l'énergie pour continuer à alimenter cette réflexion.»

Theta Pavis signe dans le plus récent numéro du Online Journalism Review (éditée par la University of Southern California) un article intitulé «Modern Day Muckrakers» qui trace l'évolution des centres de médias alternatifs (Independent Media Center) depuis la naissance du premier IMC à Seattle en 1999. Davis se penche aussi sur les normes journalistiques parfois assez souples adoptées par les différents IMC, mais pose deux questions au centre du débat soulevé par le Conseil de presse : qui peut porter le titre de journaliste, et le style pratiqué par les IMC (qui diffusent leur information principalement sur le Web) donne-t-il naissance à une nouvelle forme de journalisme, ou devrait-on simplement l'associer aux autres médias alternatifs?

Pas de réponse simple à ces questions pour Davis qui rappelle la structure décentralisée des IMC, et la facilité avec laquelle ils émettent des cartes de presse, mais deux exemples d'énoncés de mission. Sur l'IMC-Israël : «Vous [Ndlr. le lecteur] êtes votre propre journaliste.» Sur l'IMC-Italie : «Ne détestez pas les médias, devenez les médias» (formulation reprise dans son formulé original en anglais «Don't Hate the Media - Become the Media» sur le site français Hacktivism News Service).

À défaut de réponse simple, un commentaire à leur propos de l'analyste média Ed Herman, co-auteur avec Noam Chomsky du livre «Manufacturing Consent» (Fabrication du consentement) et qui a appuyé la mise sur pied de l'IMC de Philadelphie. Pour Herman, «ils [les IMC] ont un grand potentiel, et je me dois de les appuyer car ils représentent un espoir pour la démocratie. Si les IMC et des institutions semblables ne réussissent pas, la société est en proie à des difficultés bien plus graves qu'on ne le pense.»

On peut reprocher bien des choses aux IMC, et aux cybermédias d'ici et d'ailleurs, la question ne sera jamais définitivement classée, et c'est bien ainsi car tout ce qu'on peut souhaiter, comme le dit notre collègue Cauchon, c'est que la réflexion se poursuive.

Mais que dire de nouvelles entreprises de presse, bien structurées et manifestement au portefeuille bien garni, qui investissent le territoire Web et adoptent les méthodes des cybermédias?

Depuis le 3 décembre dernier, un netmag quotidien sévit sur la scène médiatique, le site Web PoliticsNY.Com. On y traite de la politique de la ville et de l'État de New York, arène de débats que l'on sait toujours animés. Jusque là, rien d'anormal. Mais la qualité des informations qu'on y trouve, et les primeurs journalistiques (scoops) qui y sont révélées commencent à attirer l'attention du public (500 000 pages vues pour son premier mois en ligne, sans campagne publicitaire) et à déranger les élus. La particularité de PoliticsNY.Com est que tous les collaborateurs écrivent sous des pseudonymes empruntés à des personnalités historiques des États-Unis ayant milité pour la liberté d'expression. Et précisons qu'il ne s'agit pas d'un Webabillard ou d'un blogue, mais d'un site purement journalistique.

Dans la section «à propos» du site, les responsables disent être un groupe d'observateurs de la scène politique newyorkaise ayant choisi l'anonymat et n'ayant aucune prétention à l'objectivité. Ils disent utiliser ce site pour faire connaître leurs opinions et parce que «avec tout le respect qui est dû aux journalistes de l'imprimé et de la radio et télédiffusion, il y a de trop nombreuses informations de nature politiques qui ne sont jamais traitées dans les journaux ou sur les ondes. Ce site Web servira peut-être à changer cet état de choses.»

L'entreprise derrière le netmag est le Groupe Publius qui exploite, toujours selon les principes de PoliticsNY.Com, des sites Web sur la politique des États du New Hampshire, du New Jersey et de Pennsylvania, et s'apprête à en lancer pour les États de l'Oklahoma et du Vermont. Le slogan de Publius : toute politique est à dimension locale.

Une expérience à suivre.

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  John Manley, et ses noms de domaines
Parmi les ministres visés par le remaniement ministériel fédéral de la semaine dernière figure John Manley qui passe du poste de ministre des Affaires étrangères à celui de vice-premier ministre et ministre de l'Infrastructure et des Sociétés d'État, de même que ministre responsable de l'Ontario. Ministre de l'Industrie de 1993 à 2000, M. Manley a été un des promoteurs des importants projets mis sur pied au cours de ces années cruciales pour Internet au Canada, dont le Réseau scolaire canadien (Réscol), le site des entreprises et consommateurs canadiens Strategis, le programme des centres d'accès communautaire (CACI), en plus de nombreuses autres mesures destinées à favoriser le branchement et l'utilisation d'Internet au pays.

En consultant les bases de données spécialisées, on constate qu'il y a deux noms de domaines pour John Manley, le ministre, soit JohnManley.Com et JohnManley.Ca, les deux retenus par son personnel administratif, et les deux pointant vers un site en cours de réflexion (on trouve aussi dans les bases de données JohnManley.Net, site d'un avocat californien).

Pointe de curiosité toute légitime, nous nous sommes demandés si l'ex-ministre, bien au fait de la chose Internet, avait réservé son nom de domaine en suffixe .info (disponibles depuis quelques mois). Retour aux bases de données : le nom de domaine johnmanley.info a été réservé le 4 décembre 2001. Nous avons toutefois trouvé étrange qu'il le soit par un citoyen de Chambly, M. Jacques Parenteau. Recherche sommaire, M. Parenteau est président de l'association de circonscription du Parti conservateur du Canada pour le comté de Chambly, et candidat défait à l'élection de l'automne 2000. Poursuite de la recherche : M. Parenteau est aussi détenteur des domaines jeancharest.info (chef du Parti libéral du Québec), bernardlandry.info (actuel premier ministre et chef du Parti québécois), et briantobin.info (ministre démissionnaire du cabinet libéral fédéral).

Étions-nous sur la piste d'un vaste complot de cybersquat et d'appropriation de noms de domaines dans le but de rançonner les ayant droits légitimes? Pas vraiment. En fait pas du tout. Jacques Parenteau souhaite faire des sites personnels documentaires sur le sujet donné par le nom de domaine, tout comme le ferait un livre sur ce même sujet. Pourquoi? : «Étant près de ma retraite et fervent de la création de sites Web, je me prépare, tout comme l'écureuil, à avoir des réserves de sujets intéressants pour mes passe-temps et pour ma culture personnelle. Certains écrivent des livres dont un des titres pourrait être “Tout sur bouddha”, moi j'écrirai, ou plutôt je créerai, des pages Web dont le titre sera "Toute l'information sur bouddha".» Il nous donne un exemple d'un projet en cours, www.premierministreducanada.info, et de deux autres réalisations, villedechambly.com et lacnicolet.com.

Rien ne s'objecte à la démarche de M. Parenteau. Les domaines .info (tout comme .net. .com, .org) sont accessibles à tous, à moins qu'il y ait contestation auprès de l'Office mondial de la propriété intellectuelle (OMPI) de la part d'un particulier ou d'une entreprise qui se sentirait lésé. On le trouve un peu boulimique, toutefois, lorsqu'il nous dit avoir réservé troisrivieres.info, squelette.info, 24juin.info, notredamedeparis.info, bouddha.info, insectarium.info, jardinbotanique.info, biodome.info, perenoel.info, pomme.info, meningite.info, stanleycup.info, teleromans.info, tumeur.info, viol.info, peur.info, laurentides.info, villagegai.info, enronscandal.info, infocrime.info, etc.

Mais pourquoi des noms de personnalités politiques en vue? N'y a-t-il pas une démarche opportuniste? Non, de déclarer M. Parenteau, qui conservera ces noms de domaines jusqu'au jour où un possible détenteur légitime demanderait à récupérer le nom de domaine, et il ajoute : «Je trouve aberrant que nos chefs politiques du Québec et du Canada ne se pressent pas à réserver leur noms avec le .com, .info, .net et .org. Comment se fait-il que Bernard Landry n'ait pas réservé le .info, surtout après l'histoire du .com. Pire encore pour Jean Charest : le .com appartient à une personne de l'Amérique centrale depuis seulement juillet 2001, le .info par moi et les .net, .org et. biz peuvent encore être réservés par quiconque en fait la demande! J'ai comme l'impression que quelqu'un au Parti libéral du Québec “dort s'a switch” (dort sur son travail). »

M. Parenteau peut être joint depuis le site www.parenteau.ca.

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  Avis de recherche
Sur une note tout à fait personnelle, je me permets de vous dire être à la recherche d'un casque d'écoute/microphone binaural de marque JVC, modèle HM-200 E (description) pour un projet d'enregistrement. Ce modèle était fabriqué au milieu des années soixante-dix. Le support du casque (en forme de tête) n'est pas essentiel, mais le casque doit être en parfait état de fonctionnement. Évidemment, en plus d'un prix raisonnable, je payerai les frais de transport. Pour toute information supplémentaire, veuillez communiquer avec moi par courriel.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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