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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 5 mars 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Sondage Pew : utilisation plus sérieuse
Le Pew Internet Project publiait hier une autre tranche de son étude longitudinale sur l'utilisation d'Internet aux États-Unis.  Il en ressort qu'au fur et à mesure que les utilisateurs acquièrent une plus grande expérience des applications réseau, ils consultent davantage le Web à des fins professionnelles, écrivent un peu moins de courriels, mais se concentrent davantage sur le contenu des messages, et effectuent plus de transactions en ligne.

La répartition du lieu d'accès : 4 % des utilisateurs n'ont accès au réseau qu'en des lieux publics (bibliothèques, cybercafés, etc.), 8 % au travail seulement, 39 % au travail et au foyer, et 49 % au foyer seulement.  Que les gestionnaires qui s'inquiètent de l'utilisation d'Internet par leurs employés en milieu de travail se rassurent : les branchés à domicile rapportent en contrepartie une utilisation accrue au foyer à des fins professionnelles.  Cependant, les chercheurs ne voient qu'une faible incidence sur le télétravail, seulement 6 % des répondants affirment passer moins de temps dans les embouteillages.

Pour la première fois, un sondage atteste d'une perte d'enthousiasme à l'égard du courriel, du moins dans le nombre de messages transmis.  En revanche, les messages sont plus sérieux, servent à demander des conseils à des membres de la famille et à des proches, ou encore à exprimer des préoccupations.  Précisons ici que les données ont été recueillies avant le 11 septembre 2001.

Les femmes sont des correspondantes plus assidues que les hommes.  Dans la catégorie de l'utilisation quotidienne du courriel pour des correspondances personnelles, on trouve 19 % de femmes et 5 % d'hommes.  Toutefois, les deux groupes rapportent une baisse de l'appréciation du courriel comme mode de communication avec les proches et la famille. 

Une autre constante se manifeste, celle de l'érosion du temps consacré aux médias traditionnels.  En un an, la durée moyenne des séances d'utilisation est passée de 90 à 83 minutes, mais l'expérience aidant, les répondants disent avoir multiplié le nombre et la nature de leurs activités en ligne.  Mais ce 83 minutes du budget temps est amputé à la télévision pour 25 % des répondants, et à la lecture des journaux pour 14 % d'entre eux.

Le pourriel demeure en tête de liste des irritants.  Si en mars 2000, 33 % des répondants disaient que les envois non sollicités constituaient pour eux un problème, la proportion est passée à 44 % un an plus tard.  La réception de pourriels ayant trait à des contenus sexuellement explicites est rapportée par 56 % des utilisateurs du courriel, et la réception fréquente de tels messages par 20 % (proportion légèrement plus haute pour les utilisateurs de longue date).

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  Pourriel : d'autres astuces
Notre chronique de la semaine dernière, où nous traitions du pourriel, nous a amené un lot intéressant de commentaires et suggestions.

D'abord, on nous souligne la création récente du Collectif Anti Spam (Caspam) qui milite pour le respect de la vie privée, de la loi et de la netiquette en matière de commerce électronique et de promotion en ligne.  Un site très complet qui offre des conseils pour lutter contre le pourriel et promouvoir le principe de l'«opt in» (permission marketing).  Un rappel des six consignes de base pour éviter ou réduire le pourriel, et un outil pour crypter les adresses de courriel sur une page Web de manière à déjouer les robots aspirateurs d'adresses.  Enfin une ressource francophone sur le pourriel.

Un correspondant nous met en garde contre les chaînes de courriels : «En effet ils vous envoient un courrier en vous disant qu'il a fait x fois le tour du globe, que si vous l'envoyez à n personnes vous aurez de la chance pour toujours sinon, si vous cassez la chaîne, cela va être la poisse jusqu'à la mort!!! Bien sur, si vous êtes du genre superstitieux, vous l'enverrez à votre carnet d'adresses en entier, vos amis l'enverront à leurs amis et ainsi de suite.  Il suffit qu'un seul email revienne à l'expéditeur principal pour qu'il ait toutes les adresses des autres personnes.» À éviter.

Un autre dénonce les messageries : «Voulant communiquer avec certains de mes amis qui ne sont pas sous ICQ mais MSM, je me résous à me connecter à ce réseau.  Mais je ne le fais pas grâce à Messenger de MS mais Trillan (me garantissant une meilleur sécurité vis à vis de MS et aussi me permettant de me connecter à plusieurs réseaux).  Bref, je m'ouvre un compte à Hotmail (obligatoire pour avoir un accès MSM).  Je n'utilise pas ce mail et je ne le communique à personne...  Je vais seulement le consulter une fois par mois pour pas que le compte soit fermé (merci MS).  Et étrangement je reçois beaucoup de pourriels....  70 a 80 par semaine!!!! Je pense alors tout de suite à MS qui aurait vendu mon e-mail...  Bien que cela soit quand même la faute de MS (oui encore) c'est un bug de sécurité de Messager qui est le problème.  En effet, un site web peut récupérer via Messenger le e-mail de l'utilisateur de MSM et aussi de tous ses contacts!!!! Voici une démonstration...  Voici où j'ai trouvé l'info

Enfin, un correspondant nous suggère trois services d'adresses jetables offrant la traçabilité des revendeurs d'adresses : Spamgourmet, Sneakemail et Spammotel.

Merci à ces correspondants pour leur contribution.

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  Drogue et Internet
Selon l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) des Nations Unies, les nouvelles technologies comme Internet posent des difficultés pour la détection et la répression des infractions en matière de drogues dans le contexte d'une mondialisation croissante. 

Dans son rapport pour l'année 2001, l'OICS déclare : «Si nous ne voulons pas qu'Internet devienne un réseau mondial au service du trafic de drogues et de la criminalité, il nous faut être plus vigilants au niveau local et renforcer la coopération internationale en matière d'investigation et de poursuite des délits informatiques.» Pour l'OICS, «les difficultés en matière de détection et de répression des infractions liées à la drogue peuvent être classées en quatre catégories : structurelles/liées aux mentalités; juridiques; techniques/matérielles; relatives à la vie privée/à la liberté d'expression.»

Des cas.  En Australie, les trafiquants utilisent les fonctions de suivi des colis offertes par les sociétés de messagerie pour suivre leurs envois sur le site Web de ces sociétés.  Un retard peut indiquer aux trafiquants qu'une opération de livraison surveillée est sur le point d'être effectuée.  Les services de détection et de répression des infractions en matière de drogues de la République tchèque signalent qu'aujourd'hui, des ventes et des achats de drogues illicites sont conclus en ligne dans des cybercafés ou par téléphone mobile.  Au début de l'année 2000 les autorités du Royaume-Uni ont identifié plus de 1 000 sites Web dans le monde proposant la vente de drogues illicites, principalement du cannabis mais aussi de la méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA, communément appelée ecstasy), de la cocaïne et de l'héroïne, en violation directe des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.  C'est aux Pays-Bas et en Suisse que ces sites étaient les plus nombreux.

Sur le plan technique, le chiffrement serait pour les autorités policières une arme à deux tranchants.  Il facilite le commerce électronique en assurant des conditions de sécurité, permet de protéger la vie privée et, combiné à l'utilisation de signatures numériques, contribue à empêcher l'accès non autorisé aux systèmes d'information.  Il est également très utile aux services de répression pour leurs communications et pour la protection de leurs sources et de leurs données.  Mais pour les forces policières : «ces avantages semblent de peu de poids devant la protection que le chiffrement offre aux criminels.»

Bref, pour l'OICS : «certains signes donnent à penser que l'utilisation des nouvelles technologies pour la fabrication illicite et le trafic des drogues prend de l'ampleur.  C'est pourquoi l'absence de dispositions relatives à la drogue dans les lois existantes sur la cybercriminalité est un sujet de préoccupation.»

L'Organe propose diverses solutions pour lutter contre la cyber narcocriminalité, comme l'harmonisation des lois entre États, et des ressources et des pouvoir accrus de surveillance et d'enquête.  Il se montre cependant prudent dans ses recommandations, notamment en matière de droits : «Les craintes exprimées par les groupes de défense des libertés publiques quant aux atteintes à la vie privée et aux restrictions potentielles de la liberté d'expression sont légitimes et doivent être prises en compte.»

Par exemple, si l'offre de conseils sur la manière de se procurer des drogues ou des précurseurs à des fins illicites devrait également être considérée comme un encouragement ou une incitation à la consommation, un site Web qui, par exemple, débat de la légalisation de l'usage des stupéfiants à des fins non médicales n'entre pas nécessairement dans cette catégorie, et l'interdiction de ce genre de sites pourrait, dans de nombreux pays, aller à l'encontre du principe de la liberté d'expression.  L'OICS estime toutefois que la légalisation de certaines drogues douces constituerait une «erreur historique».

Le rapport d'activités pour 2001 ne tient pas compte des récents changements politiques en Afghanistan, mais dans un communiqué publié le même jour que le rapport, l'Organe lance un appel à la communauté internationale pour qu'elle apporte «une assistance technique et financière adéquate à l'Afghanistan de sorte que ce pays puisse s'acquitter de ses obligations au titre des traités internationaux relatifs au contrôle des drogues.  Il exhorte par ailleurs les autorités afghanes à s'engager, aujourd'hui et pour l'avenir, à respecter strictement les dispositions de ces traités.»

On sait que le régime taliban, dans un effort de réconciliation avec les pays occidentaux, avait mené la lutte aux producteurs d'opium en Afghanistan (notre chronique du 23 octobre 2001).  Par contre, dans l'état actuel du pays, les observateurs estiment que d'ici quelques semaines des milliers de tonnes d'opium atteindront les marchés européens et internationaux (voir article du Boston Globe).  La situation inquiéterait notamment le gouvernement britannique car cette abondance d'opium raffinée en héroïne, et disponible à très bas prix, ne fera qu'aggraver le problème de consommation en Grande-Bretagne qui compte 277 000 héroïnomanes.

Entre temps, aux États-Unis, l'administration Bush II a annoncé son intention de réduire de 25 % en cinq ans la consommation de drogues illégales au pays.  George Dubya Bush, qui a demandé au Congrès un budget annuel de 19,2 milliards de dollars pour mener la lutte contre la drogue, a associé celle-ci au terrorisme.  En début de mois, il a déclaré : «Si vous achetez des drogues illégales aux États-Unis, il y a à parier que cet argent se retrouvera dans les coffres d'organisations terroristes» (voir article du Washington Times).

Le bureau de la Maison blanche responsable de la politique en matière de drogues illégales avait retenu à fort prix du temps d'antenne pour diffuser des publicités anti-drogues sur ce thème lors de la récente classique de football Super Bowl.  Dans l'une d'elles, on y voyait tour à tour des jeunes figurant personnifiant des consommateurs de drogues déclarant : «J'ai aidé au meurtre d'une famille en Colombie [...] J'ai contribué à l'enlèvement de pères de familles [...] J'ai aidé un terroriste à obtenir un faux passeport.» Bref, la pub anti-drogue à la saveur du jour.

La Maison blanche a également lancé une offensive publicitaire sur le Web et invite les webmestres à utiliser (sans rémunération) les bandeaux publicitaires préparés à cet effet.

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  Daniel Pearl : suivi
Quelques faits nouveaux dans l'affaire Daniel Pearl, ce journaliste du Wall Street Journal enlevé puis assassiné au Pakistan (voir notre chronique précédente). 

D'abord, une filière canadienne.  Le National Post, dans son édition du 26 février, affirme qu'un des suspects arrêté par les autorités pakistanaises en rapport avec l'affaire, Amjad Faruqi, aurait placé de nombreux appels téléphoniques au Canada au cours de la période correspondant avec l'enlèvement de Pearl.  Selon la police pakistanaise, il aurait placé ces appels depuis un téléphone public dans la ville de Kamilia (Punjab pakistanais), et aurait également reçu des appels en provenance du Canada à ce numéro.  En Chambre des communes à Ottawa, l'opposition allianciste a tenté sans succès d'obtenir de plus amples informations.  Le Solliciteur général, Lawrence MacAulay, n'a pu nier ou confirmer au National Post que la Gendarmerie royale du Canada ou le Service canadien de renseignement de sécurité faisaient enquête.

Jeudi, 28 février, l'Associated Press rapporte que des individus armés ont attaqué un autocar de police qui transportait les suspects arrêtés dans l'affaire Pearl, y compris Ahmed Omar Saeed Sheikh, dont les États-Unis ont demandé l'extradition.  L'attaque de l'autocar, qui transportait en tout une vingtaine de prisonniers, s'est soldée par la mort d'un policier et d'un prisonnier, mais aucun détenu ne s'est échappé.  La police pakistanaise a affirmé qu'il s'agissait d'une tentative pour libérer Omar Saeed et les autres suspects dans l'affaire Pearl.  Le transfert de prisonniers avait été organisé à la suite d'appels anonymes menaçant de faire sauter l'immeuble de la brigade des enquêtes criminelles où Omar Saeed et ses présumés complices étaient détenus.

Vendredi, au cours d'une audience sur la demande d'extradition par les États-Unis qui se tenait à Karachi, CNN rapporte que la conjointe de Omar Saeed a déclaré qu'il était avec elle dans la ville de Lahore (nord du Pakistan) du 23 janvier au 5 février, donc du jour de l'enlèvement de Pearl jusqu'a ce que Omar Saeed se livre de son gré aux services de renseignements.  La prochaine audience sur la demande d'extradition se tient aujourd'hui (5 mars), on a donné aux enquêteurs jusqu'au 12 mars pour trouver de nouveaux indices.

Samedi, on lisait dans le Hindustan Times que le rédacteur en chef du quotidien The News d'Islamabad, Shaheen Sehbai, avait remis sa démission à la direction du journal invoquant des pressions politiques indues.  Il a accusé le gouvernement d'avoir exercé des pressions pour que la direction le congédie, ainsi que trois journalistes, dont un avait recueilli et publié le 17 février le témoignage de Omar Saeed avouant sa participation à des actions terroristes dirigées contre le gouvernement de l'Inde.  L'article aurait déplu aux autorités gouvernementales qui, du coup, avaient annulé tous les contrats de publicité avec The Times.

Une filière canadienne, l'attaque d'un autocar qui sous le couvert d'une tentative de libération pourrait dissimuler une opération d'élimination, un suspect principal absent des lieux du crime mais dont les États-Unis tiennent mordicus à l'extradition, un gouvernement qui sévit contre un journal qui en dit trop.  Décidément, l'affaire Pearl ne cesse de nous étonner.

Et sur le répertoire des caricatures de Daryl Cagle, l'hommage discret des caricaturistes à l'endroit de Daniel Pearl.

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  Après Robocop, Robopress?
À lire au second degré.  Le Groupe culture informatique du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a élaboré un projet pour le moins particulier, celui d'un outil journalistique robotique avec lequel il serait possible de faire la cueillette de nouvelles et entrevues, de contourner la censure militaire, sans pour autant mettre en péril la sécurité des journalistes.

Il s'agit du Afghan eXplorer, un robot téléguidé muni d'une connexion satellitaire bidirectionnelle audio et vidéo à haut débit et dont l'opération se ferait par l'entremise d'une interface Web.  Petit véhicule qui n'est pas sans rappeler le robot prospecteur envoyé sur la planète Mars par la NASA, l'Afghan eXplorer est muni d'un système GPS pour la navigation, de caméras vidéo et de microphones pour réaliser des entrevues, et d'un écran et de haut-parleurs pour assurer l'interaction sur le terrain.  Piles et panneaux solaires pour l'alimentation en énergie, le cerveau est un simple ordinateur portable.

Piloté depuis Cambridge (Massachusetts), le MIT propose pour le robot un itinéraire de plus de 1 200 kilomètres en Afghanistan, question de rendre compte des événements, offrir des scènes inédites des divers points d'intérêt, et réaliser au passage des entrevues avec les populations locales.  Les concepteurs affirment qu'avec de très légères modifications, l'Afghan eXplorer pourrait ensuite servir à d'autres missions journalistiques en Palestine, en Israël, en Irak, et dans d'autres points chauds du globe.

Pourquoi ce projet? On lit sur le site Web du MIT que le robot est un dispositif d'acquisition d'information personnelle conçu dans la perspective qu'à l'échelle internationale, on ne pourra réaliser de paix durable que par la compréhension mutuelle.  Les mass médias offrent une information si homogénéisée, pré-mastiquée, que le public est mal servi.  L'Afghanistan est une contrée éloignée, et l'information qu'on en reçoit est si partiale, qu'elle demeure presque invisible : «Sur le plan des idées, ce pays est aussi éloigné que la planète Mars, et pourtant nous y avons affaire avec une forme de vie intelligente.  Les États-Unis peuvent envoyer des robots aux confins de l'espace, pourquoi ne pouvons-nous faire de même dans les points chauds du globe?»

On l'aura compris, le projet Afghan eXplorer s'inscrit davantage dans le manifeste politique et social que dans un exposé des capacités techniques du MIT, bien qu'encore sur le plan technique, le projet soit tout à fait réaliste.  C'est néanmoins rafraîchissant de lire ce dossier, et les arguments qui le sous-tendent.

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  Une histoire de drapeau
Une histoire de drapeau qui serait, somme toute, assez drôle si elle n'était pas rattachée aux événements du 11 septembre.

L'image a fait le tour du monde.  Trois pompiers newyorkais qui, dans un élan de patriotisme, hissent tant bien que mal la bannière étoilée sur les débris du World Trade Center.  La scène historique a été captée par Thomas E.  Franklin, photographe au journal Record of Hackensack (New Jersey) qui raconte : «C'était une photo importante.  Elle représentait davantage que la mort et la destruction.  Elle communiquait quelque chose sur la force du peuple étasunien et de ces pompiers qui devaient combattre l'inimaginable.»

Selon le compte rendu officiel, c'est le pompier Dan McWilliams qui a d'abord vu le drapeau sur un yacht amarré près du WTC à la marina North Cove.  Il s'est emparé du mât et du drapeau pour ensuite se diriger vers la zone d'évacuation.  Chemin faisant, il a demandé à son collègue George Johnson de l'aider à transporter le tout.  Un troisième pompier, Billy Eisengrein, a offert de les aider.  Ne pouvant installer le mât sur un support suffisamment solide, les trois sapeurs ont repéré un autre mât bien implanté dans les débris.  Le reste n'est qu'histoire.

Mais ce n'est pas la fin de l'histoire.  D'abord en janvier, le service des incendies de la ville de New York décide de commander une statue à la mémoire des 343 pompiers décédés le 11 septembre.  La maquette de la statue de 6 mètres de hauteur s'inspire de la photographie prise par Thomas Franklin, mais à quelques détails près.  Les trois pompiers de race blanche ont été remplacés un pompier de race blanche, une autre d'origine afro-américaine, et un troisième d'origine latino-américaine.  Cette décision a été prise dans un élan de «political correctness» par le service des incendies, le concepteur de la statue et le gestionnaire immobilier du QG du service des incendies où la statue sera installée.

Rien n'est coulé dans le bronze, la décision est contestée pour plusieurs raisons.  D'abord, la statue ne reflète pas la réalité de l'événement qu'elle est supposée évoquer (les trois pompiers étant de race blanche).  Puis, des 11 500 pompiers de la ville de New York, seulement 3,2 % sont d'origine latino-américaine, et 2,7 % sont de race noire (pas de statistique disponible sur les asiatiques).

Entrent en scène Shirley Dreifus et son conjoint Spiros Kopelakis, propriétaires du yacht «Star of America» (navire à triple pont de 40 mètres) duquel a été «emprunté» le drapeau.  On apprenait dimanche dernier dans la section des actualités régionales du New York Times que le couple Dreifus-Kopelakis aimerait que les pompiers, à tout le moins, reconnaissent par voie d'affidavit avoir «emprunté» le célèbre drapeau sur leur yacht.  Si les autorités ont une utilisation qu'ils estiment valable et légitime du drapeau comme symbole, le couple est prêt à en leur faire don (moyennant déduction fiscale), sinon à le vendre à d'autres intéressés.

L'avocat des trois pompiers (qui ont également un agent de représentation artistique) tient à s'assurer qu'ils ont un souvenir clair des événements avant de signer tout document.  Le couple Dreifus-Kopelakis dit avoir des témoins de l'action des pompiers. 

Entre temps, le drapeau en question est à bord du porte-avion Theodore Roosevelt (pour des raisons non spécifiées) qui devrait quitter Bahrein sous peu pour rentrer aux États-Unis.

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  Beau détour : Ansel Adams 1933/1942
En 1941, le ministère de l'Intérieur des États-Unis mandatait le photographe Ansel Adams pour produire une gigantesque murale sur le thème de la préservation de la nature, devant servir de décoration au siège social du ministère à Washington.  L'entrée en guerre des États-Unis signifia la fin du projet, mais pas avant que Adams n'ait eu le temps de produire plus de 200 photos magistrales de paysages d'Arizona, de Californie, du Colorado, du Montana, du Nouveau-Mexique, de l'Utah et du Wyoming.  Elles sont indexées et regroupées sur le site Web de la société Royaltyfreeart.com et sont complètement libres de droits de reproduction.

Les amateurs de photographie en noir et blanc se délecteront de la maîtrise de mesure de la lumière dite «zone system» que pratiquait Ansel Adams.  Une webliographie complète sur Ansel Adams est accessible sur le site Web de la Haute école de gestion de Genève.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et à toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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