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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 30 avril 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine en Cybérie...

  Les TI au travail : oui, mais...
La société de recrutement TMP vient de publier les résultats d'une étude, auprès d'un échantillon de 5 000 travailleurs dans différents secteurs, sur les incidences des technologies de l'information sur leur travail.  Bilan : la technologie a surtout gonflé les attentes des employeurs à l'égard du rendement des employés, ce qui a pour résultat que ces derniers disent crouler sous la charge de travail et être susceptibles au stress.

Parmi ceux et celles qui font état d'un fardeau de travail accru, plus de la moitié se situe dans le créneau des 35/55 ans.  Autre effet : 44,4 % des répondants disent qu'avec la panoplie de dispositifs de communication, ils ont l'impression d'être «sur appel» en permanence.  Si cette constatation vaut pour les «cols blancs» (et grimpe à 77,8 % chez les travailleurs de l'industrie de la publicité), elle est également perceptible chez les travailleurs de la construction (58,8 %).

Pour Martin Nicholls, responsable du recrutement dans le secteur technologique, ce sentiment de surcharge générateur de stress pour les travailleurs est attribuable à l'augmentation des attentes des employeurs, mais aussi à celles de la clientèle des entreprises en matière de services.

Par ailleurs, l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiait ce mois-ci des données sur l'utilisation des technologies de l'information et des communications au travail (document en format PDF).  Les données, sont extraites de compilations statistiques effectuées à partir de microdonnées tirées de l'Enquête sociale générale (ESG) réalisée en l'an 2000 par Statistique Canada.

Le chapitre 3 sur les changements technologiques est particulièrement révélateur, surtout si on tient compte qu'il s'agit de données recueillies il y a deux ans, et que rien n'indique que la situation ait changée, bien au contraire.

Par exemple, la moitié des travailleurs informatisés ont utilisé un nouveau logiciel au cours de la période visée par l'enquête, et par conséquent, ont dû apprendre son fonctionnement.  Les auteurs précisent : «Il s'agit là d'un taux global : les travailleurs de certaines professions et de certains secteurs d'activité sont significativement plus susceptibles que d'autres d'avoir expérimenté l'introduction de nouveaux outils logiciels.» N'oublions pas le changement de matériel, qui s'accompagne souvent d'un changement de système d'exploitation qu'il faut aussi maîtriser : «Au Québec, l'introduction de nouvel équipement informatique a touché sensiblement la même proportion de travailleurs “informatisés” que l'introduction de nouveaux logiciels en 2000, soit 51 % d'entre eux.  Encore une fois, l'on constate que les personnes occupées exerçant une profession administrative, libérale, technique ou connexe sont les plus nombreuses, en proportion, à avoir été concernées par ces changements.»

Les changements technologiques sont-ils facteurs de stress? L'ISQ observe : «28 % des travailleurs québécois qui ont dû acquérir des connaissances informatiques au travail en 2000 affirment que cela leur a occasionné du stress.  Pour cette catégorie de travailleurs, il s'agit d'ailleurs du facteur de stress le plus fréquent, après le “niveau d'exigences ou les heures de travail requises”, qui constitue une cause d'inquiétude excessive pour 41 % d'entre eux.  Les relations interpersonnelles suivent d'assez loin (18 %), puis viennent les menaces de perte d'emploi (11 %) et les risques d'accident ou de blessure (8 %).»

Le stress engendré par les changements technologiques, conjugué à celui des attentes accrues, tant des employeurs que du grand public, constituerait donc un phénomène à observer de plus près.

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  Diplomatie et identité canadienne sur Internet
Le mois dernier, nous vous parlions d'une étude spéciale du Bureau de la Commissaire aux langues officielles du Canada, Dyane Adam, intitulée «Le français sur Internet : au coeur de l'identité canadienne et de l'économie du savoir» (notre chronique du 26 mars 2002).  Dans cette étude, Madame Adam suggérait au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) de prendre «immédiatement les mesures appropriées afin que les ambassades étrangères au Canada, les organisations non gouvernementales et les organisations internationales auxquelles le Canada participe de plein droit accordent une place adéquate au français et à l'anglais sur leurs sites Internet». 

Le Bureau de la Commissaire aux langues officielles publiait hier une nouvelle étude sur la présence des deux langues officielles sur un échantillon de sites Internet d'ambassades canadiennes, d'ambassades étrangères au Canada et d'organisations internationales.  Il ressort de cette étude que «l'anglais domine très largement sur les sites Internet de 40 ambassades étrangères au Canada ayant fait l'objet de l'étude.  Le français est complètement absent de plus de la moitié des sites et seulement deux ambassades sur 40 servent les Canadiens et Canadiennes d'expression française et anglaise de façon équitable sur leur site Internet.»

Des chiffres : seuls deux pays parmi les 40 étudiés accordent une place sensiblement égale au français et à l'anglais sur le site de leur ambassade : la Colombie et la République dominicaine.  Étonnamment, le document de la Commissaire publié en mars avait eu des échos chez les diplomates étasuniens : le porte-parole de l'ambassade des États-Unis à Ottawa déclarait qu'un site Web entièrement bilingue serait un «projet ambitieux», mais nécessiterait des budgets et de la main-d'oeuvre qui ne sont pas disponibles (notre chronique du 2 avril 2002).  Pourtant, le bilinguisme serait à la portée de la Colombie et la République dominicaine.

Autres chiffres : les sites des ambassades de la Belgique (pourtant membre de la Francophonie), des États-Unis, et celui du Haut-Commissariat du Royaume-Uni affichent très peu de contenu en français destiné à la population canadienne.  Le français est complètement absent de 22 des 40 sites examinés.  Si l'anglais domine sur les sites des ambassades étrangères, et souvent très largement, les trois seules exceptions à signaler sont, d'une part les sites de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, où l'anglais est absent, et celui, d'autre part, de la France, où le français domine.

Problème, aussi, pour ce qui est des organismes internationaux desquels le Canada est membre : seulement quatre des 28 sites des grandes organisations internationales auxquelles le Canada participe utilisent le français et l'anglais de façon équitable, soit la Cour internationale de justice, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l'Organisation mondiale des douanes et l'Union postale universelle.

Les ambassades étrangères au Canada et les organismes internationaux ne sont pas assujetties à la Loi sur les langues officielles, mais la Commissaire demande au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) de poursuivre activement ses efforts de promotion afin que les ambassades étrangères accordent une place adéquate à nos deux langues officielles sur leurs sites.  Pour Madame Adam : «Cette analyse démontre que pour bien des ambassades étrangères, le Canada est généralement perçu comme un pays unilingue anglophone.  Le MAECI se doit de corriger cette perception.  »

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  Arnaque nigériane : encore et toujours
L'arnaque circule depuis des années.  Elle se véhiculait d'abord par télécopieur, mais tout comme certains parasites mutants, elle évolue au gré des technologies et se retrouve maintenant dans nos boîtes de courriel.  C'est l'«arnaque nigériane» (voir la fiche d'information de la Gendarmerie royale du Canada).

Le topo : un fonctionnaire ou un homme d'affaires du Nigéria vous fait une proposition d'affaires urgente et strictement confidentielle; il a récemment mis la main sur les produits de la vente de biens immobiliers, de produits pétroliers ou de contrats surévalués, ou en a été nommé bénéficiaire, et il est à la recherche d'un partenaire étranger pour blanchir l'argent; il ne peut ouvrir un compte de banque à l'étranger et vous demande de déposer l'argent, habituellement dans les 25 à 50 millions de dollars, dans votre propre compte; pour procéder à la transaction, il vous demande vos coordonnées bancaires complètes; il vous promet de vous envoyer une commission alléchante (des millions de dollars) dans les dix à quatorze jours ouvrables.

Ça pue l'arnaque à plein nez.  Bien sûr.  N'empêche que selon la GRC, des Canadiens et Canadiennes ont perdu environ 30 millions de dollars dans ce genre de combine au cours des dix dernières années, et 10 000 à 15 000 lettres présentant diverses variations de cette fraude ont circulé au Canada. Aux États-Unis, on apprend du Washington Post que le Secret Service (responsable des enquêtes sur les crimes financiers) reçoit pas moins de 13 000 plaintes par mois de citoyens qui reçoivent des propositions douteuses, et que dans 80 % des cas ces propositions arrivent par courriel.  Comme nous vous le soulignions il y a deux mois, en 2001 la société Brightmail a répertorié pas moins de 300 000 envois distincts proposant l'achat de Viagra en ligne, arrivait en deuxième place des pourriels les plus répandus, la variante courriel de l'arnaque des fonds nigérians.

Plus tard cette année s'ouvrira à Toronto le procès d'un groupe d'individus accusés d'avoir exploité cette arnaque entre 1994 et 2000.  On cite plus de 300 victimes, dont plusieurs citoyens des États-Unis, détroussées d'environ 20 millions de dollars.  Parmi eux, un homme d'affaires de Washington qui aurait ainsi «perdu» 750 000 $.

Si vous recevez un de ces messages, n'y répondez surtout pas.  Au Canada, la GRC suggère de le rapporter à sa section locale des délits commerciaux ou au bureau d'éthique commerciale.  On peut également, selon le pays où on habite, s'adresser au Haut-commissariat ou à l'ambassade du Nigéria.  Soucieux que son image soit ternie, le gouvernement nigérian collabore aux enquêtes internationales sur cette arnaque.

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  Le pillage informatique de la Cisjordanie
On a vu, lu, entendu de nombreux reportages et articles sur les événements qui se sont déroulés en Cisjordanie.  Par exemple, des photos aériennes «avant et après» du camp de Jenin.  Qui habitait ce camp? Profil statistique de deux scientifiques de l'université palestinienne de Birzeit : entre dix et treize mille habitants se partagent un espace d'un kilomètre carré, et 67 % de la population est composée de femmes, d'enfants (43 % de la population âgée de moins de 15 ans) et de personnes âgées (4,3 % âgée de plus de 65 ans).  Dans la cité de Jenin, population estimée à 27 000 habitants, 49,7 % d'entre eux sont aussi des réfugiés.  La question se pose : quant on habite un camp de réfugié qui essuie le bombardement et la mitraille, où peut-on se réfugier?

Mais au delà de ces images et de ces statistiques déjà difficiles à accepter, un article du journaliste Amira Hass du quotidien israélien Ha'aretz nous a particulièrement interpellé.

Dans des centaines de bureaux occupés par l'administration palestinienne, et «visités» par les membres des forces armées d'Israël, on constate des scènes de pillage informatique.  Des ordinateurs et des terminaux fracassés, des câbles de serveurs sectionnés, des disques durs subtilisés, des disquettes et autres unités de stockage piétinées et rendues inutilisables, des imprimantes et des numériseurs en miettes.

Hass écrit : «Ici et là, les soldats ont laissé des graffitis obscènes ou des messages haineux, mais si on les compare aux données détruites ou volées, les insultes sont des poèmes [...] Ce n'est pas seulement le coût du matériel qu'il faudra remplacer, mais c'est une perte qu'on ne peut mesurer en dollars ou en shekels : des années d'information transformée en connaissance, le temps que des milliers de personnes ont consacré à construire leur société civile et son avenir, ou à jeter les bases d'un secteur privé pouvant assurer une certaine stabilité économique à leur État.»

Le journaliste explique qu'au chapitre des dommages informatiques, on compte les bases de données des ministères de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Santé.  Les bases de données d'organismes non gouvernementaux voués à l'agriculture, à la protection de l'environnement et à la conservation de l'eau ont subi le même sort, tout comme celles des organismes de défense des droits de la personne, des institutions financières, voire des supermarchés.

Hass rappelle qu'il y a eu quelques rapports de soldats israéliens pillant des biens de particuliers, gestes qu'il explique par la faiblesse des commandants à imposer la discipline et par l'appât du gain qui rongeait certains éléments des forces armées.  Il estime toutefois que la destruction des bases de données ne relevait pas de la faiblesse humaine.  Qui en a donné l'ordre? Personne ne sait, sauf que le caractère systématique du pillage informatique ne peut relever du hasard. «Il est tellement facile et réconfortant», écrit-il, «de considérer l'ensemble de la société palestinienne comme une bande de terroristes assoiffés de sang après que la matière première de son activité intellectuelle, culturelle, sociale et économique a été détruite.»

L'article dérange.  Beaucoup, même.  Quiconque a subi une lourde perte informatique (cambriolage, incendie, cataclysme) connaît bien les conséquences.  Dans les meilleurs des cas, on consomme un temps fou à s'en remettre, quand on n'a pas trop perdu d'archives irremplaçables non sauvegardées.  À l'échelle d'un État en devenir, c'est la catastrophe.

Cela nous a rappelé le projet «Modems sans frontières» mis sur pied en 1995 (notre chronique du 8 décembre 1995).  À l'initiative de l'organisme Étudiants pour Sarajevo, une vaste collecte de modems périmés (pour nous), mais en bon état, avait été lancée pour aider le milieu universitaire de Bosnie-Herzégovine à se rebrancher au monde.  Puis, à la conférence INET'96 à Montréal, nous rencontrions Eric Bachman qui nous parlait du projet Zamir dans l'ancienne république de Yougoslavie.

Il faudrait bien, un jour, dans des circonstances propices, songer à quelque chose de semblable pour la Palestine.

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  Daniel Pearl : suivi
Le procès s'enlise.  Ouvert lundi dernier après que la Haute cour de Sindh eut nommé un nouveau juge pour entendre la cause, les quatre co-accusés pour l'enlèvement et l'assassinat de Daniel Pearl ont plaidé coupable.  On a également procédé à l'audition de certains témoins.  (Notre chronique du 23 avril 2002)

Le mardi 23 avril comparaissent quatre témoins du ministère public, tous issus des milieux policiers.  Entre autres, Jamil Yousuf, chef de la section de liaison avec les citoyens des forces policières, déclare qu'il s'est entretenu à son bureau avec Pearl le jour même de sa disparition.  Selon Yousuf, Pearl est arrivé à son bureau à 17h45, la rencontre s'est poursuivie jusqu'à 18h50 au moment où Pearl reçut un appel téléphonique sur son cellulaire.  Selon Yousuf, Pearl a alors dit à la personne qui l'appelait qu'il la rejoindrait sous peu, se trouvant à proximité.

Toutefois, la déposition du policier est perturbée par les protestations de Salman Saqib, un des co-accusés, qui déclare avoir été torturé après son arrestation par Jamil Yousuf.  Saquib aurait déclaré : «Il [Yousuf] nous a aussi menacé d'arrêter nos mères et nos soeurs et de leur faire un mauvais parti si nous ne signions pas des admissions de culpabilité.» Ces propos de Saquib sont rapportés par son avocat, le procès se déroulant toujours à huis clos.

Les avocats de la défense s'objectent au contenu du témoignage du policier, estimant qu'il va à l'encontre de la loi de la preuve.  En outre, ils protestent contre la présence à l'audience de l'agent responsable de l'enquête, lui aussi témoin assigné, alors que d'autres témoins déposent.  Le juge prend en délibéré ces objections et ajourne l'audience au lendemain.  Voir les détails dans le quotidien pakistanais Dawn et de l'agence Pakistan News Service.

Mercredi, 24 avril, témoignage du journaliste Asif Farooqui de Islamabad travaillant pour une agence de presse japonaise.  Il déclare avoir rencontré Pearl le 29 décembre, et que ce dernier lui avait dit avoir établi un lien entre Richard C.  Reid, le terroriste aux chaussures explosives, et Pir Mubarak Shah Gilani, le leader d'un groupe religieux extrémiste peu connu jusqu'alors, le Jamiatul Fuqra.  Farooqui aurait réussi à trouver les coordonnées de Gilani, mais ce dernier avait quitté son domicile au moment de leur visite.  Pearl avait alors décidé de se rendre à Peshawar, pour revenir à Lahore le 18 janvier et repartir le jour même pour Karachi où le principal accusé Sheikh Omar, agissant sous le pseudonyme de Bashir, lui avait promis une entrevue avec Gilani.  L'audience de mercredi se termine par une plainte du procureur du ministère public, Raja Qureshi, alléguant que deux des co-accusés lui profèrent des gestes d'intimidation.  Voir le quotidien Dawn.

Le lendemain, 25 avril, coup de théâtre.  Le juge n'ayant pas donné suite à la plainte du procureur du ministère public, ce dernier demande à la Haute cour de Sindh que le procès soit confié à un autre tribunal, ce qui signifierait le retour à la case départ pour toutes les procédures.  La Haute cour prend l'affaire en délibéré.  Par ailleurs, les audiences ne peuvent reprendre parce que le Barreau pakistanais a déclaré une journée d'abstention de comparutions en guise de protestation contre le référendum présidentiel décrété par le président Pervez Musharraf, et que les avocats de la défense ne se présentent pas en cour.  Le juge aujourne donc jusqu'au lendemain.  Voir détails dans Dawn.

Vendredi, 26 avril, c'est au tour des procureurs du ministère public de ne pas se présenter.  Le procureur Raja Qureshi déclare qu'il est retenu par les audiences devant la Haute cour concernant le changement du lieu du procès demandé la veille.  La Haute cour prend la requête en délibéré et entend se prononcer aujourd'hui, 30 avril.  Par ailleurs, devant le tribunal anti-terroriste, les avocats de la défense y vont d'une requête visant à modifier les conditions de détention des co-accusés qui sont tenus en isolement, et à assurer à l'un d'eux des soins médicaux pour les blessures reçues à la suite d'interrogatoires musclés aux mains des policiers.  Le juge demande à entendre le responsable de la prison ce mardi, 30 avril.  Voir détails dans Dawn.

Soulignons que le procès, déjà sujet à controverse en soi, se déroule dans une situation de vive tension politique et sociale au Pakistan.  D'abord, en raison du référendum qui doit se tenir ce mardi 30 avril.  En octobre 1999, le général Pervez Musharaff s'emparait du pouvoir à la faveur d'un coup d'État et suspendait la Constitution.  En mai 2000, la Cour suprême validait le coup d'État, mais imposait une limite de trois ans au mandat que s'était donné Musharaff.  Le mois dernier, le président appelait la nation aux urnes pour qu'elle lui donne un mandat additionnel de cinq ans.  Une bonne partie de la société civile et des partis politiques appellent à l'abstention.

Comme on le sait, la crise afghane a suscité de nombreux problèmes pour le Pakistan.  Plus récemment, un des objets de litige est la présence en sol pakistanais d'unités militaires des États-Unis, du FBI et de la CIA, et leur participation à des raids anti-terroristes.  Ces actions irritent au plus haut point les secteurs nationalistes qui accusent Musharaff de compromettre la souveraineté nationale du Pakistan.

Et c'est sans compter le conflit frontalier avec l'Inde au sujet du Cachemire, les violences ethniques entre les collectivités hindoues et musulmanes, le trafic d'opium en provenance d'Afghanistan.

C'est donc sur cette toile de fond que se déroule, à Karachi, le procès des quatre co-accusés (dont le présumé chef est citoyen britannique) dans l'enlèvement et le meurtre d'un journaliste du Wall Street Journal.

Des précisions, aussi, sur Mariane Pearl.  Dans notre chronique précédente, nous disions ne pas avoir trouvé de références sur son travail journalistique.  Merci aux lecteurs et lectrices qui nous ont informé qu'elle avait collaboré périodiquement au magazine français Télérama, et qu'elle avait été journaliste pendant des années à Radio France International sous son nom de jeune fille, Mariane Van Nehenhoff.

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  En bref : noms de domaines pour nations autochtones;
le nouveau Mac-edu; à la mémoire de Ronald Reagan?;
le temps qui passe, vu de l'espace

Aux États-Unis, les nations autochtones officiellement reconnues par l'administration publique auront droit à des noms de domaines distinctifs.  Cette décision intervient après une entente entre le Bureau des affaires autochtones du ministère de l'Intérieur, et la General Services Administration (GSA) qui attribue les noms de domaines .GOV aux États-Unis.  Présentement, les nations autochtones disposent de noms de domaines en .US.  Par exemple, pour les Hopi, le nom de domaine est hopi.nsn.us, le «nsn» signifiant «native sovereign nation», nation autochtone souveraine.  La formulation sera désormais hopi-nsn.gov.  (Source : Government Computer Week).

La société Apple annonçait hier le lancement du eMac («e» pour éducation) : processeur PowerPC G4 cadencé à 700 MHz, écran plat CRT 17 pouces inclinable et pivotable d'une résolution de 1280x960, livré avec deux systèmes d'exploitation.  Aux États-Unis, le prix est fixé au seuil psychologique du 1 000 $ US, et seuls les étudiants, les enseignants et les établissements d'enseignement pourront se procurer ce modèle.  Pourquoi réserver l'eMac à ce créneau? Selon les analystes, Apple se doit de conserver sa part du marché dans le secteur de l'enseignement face à une concurrence féroce de la part des autres fabricants, et aux difficultés financières pérennes du secteur.  D'autre part, offrir l'eMac au grand public nuirait aux ventes de l'iMac (1 400 $ US, 809 000 unités vendues au premier trimestre).  L'eMac sera également offert en version améliorée, avec modem de 56K et lecteur/graveur CD-RW/DVD intégrés, au prix de 1 200 $ US.

Le service de nouvelles Newsbytes nous parlait la semaine dernière de l'embarras du groupe de presse Scripps Howard News Service (SHNS) à la suite de la découverte sur son site Web, par des utilisateurs curieux, de l'avis de décès de l'ex-président des États-Unis Ronald Reagan.  Maintenant âgé de 91 ans, Reagan souffre d'Alzheimer, mais n'est pas décédé.  Le document, intitulé «Une vie remarquable» (A remarkable Life) avait été indexé pour la première fois par le moteur de recherche Google le 21 avril.  Il a été retiré du site dès que SHNS a été averti de la fuite, a persisté quelques heures dans les «copies cachées» de Google et sur le webabillard Metafilter.Com avant de disparaître, mais il circule toujours sur les forums de discussion.  SHNS a déclaré que le document avait été préparé en raison de l'état de santé précaire de l'ex-président.  Tous les groupes de presse disposent de documents semblables pour les personnalités connues, question de pouvoir réagir rapidement au moment propice.  Toutefois, SHNS n'a pas dit pourquoi ce document se trouvait dans un espace non protégé de son site Web.

Le Centre canadien de télédétection vient d'avoir la bonne idée de rendre accessible sur son site Web des pages de calendrier de mai à décembre 2002 ornées de différentes images satellitaires du Canada.  Chacune, disponible en trois formats et en deux versions de qualité, peut être téléchargée et imprimée.  La ville de Québec est à l'honneur en juin, et les collines de la Gatineau en octobre.  Ceux et celles qui voudraient se composer leurs propres pages de calendrier, comme le permettent certains utilitaires graphiques, ont le loisir d'aller fureter dans la section «Images et services de données» du site Web du Centre.  Allez-y, c'est gratuit.

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Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et à toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

Collaboration à la recherche : Mychelle Tremblay

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