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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 7 mai 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine en Cybérie...

  Virus/vers : Klez, Melissa, Kournikova
Beaucoup d'information cette semaine sur divers virus et vers informatiques.

Commençons par le virus/ver Klez qui atteint le niveau de pandémie.  En consultant le graphique d'indice de propagation de MessageLabs, on constate que si le volume a baissé depuis la pointe de 34 511 interceptions enregistrées le 22 avril, on oscille toujours à une moyenne de 20 000 interceptions quotidiennes.  Chez Symantec (fabricant du logiciel anti-virus Norton), le nombre d'infections rapportées est si élevé que Klez et ses variantes sont maintenant classés dans la catégorie 3 (indice élevé de propagation).  Klez serait responsable de 77,8 % des infections virales informatiques rapportées en avril, et se classerait au troisième rang des virus les plus répandus.  Le fabricant de logiciels anti-virus Panda Software estime que 7,2 % des ordinateurs de la planète seraient infectés par une des variantes de Klez.

Il y a deux semaines, j'écrivais que, question de servir une leçon à ces imprudents et négligents qui n'utilisent pas ou ne mettent pas à jour leurs logiciels anti-virus, je songeais à publier sur le Web ces fichiers et documents qui me parvenaient «par l'entremise des virus/vers, avec le nom de l'expéditeur(trice).  Ce début de roman érotique, ces chiffres de ventes du mois de mars, ce rapport d'évaluation de l'employée X, etc.» On l'aura compris, c'était un commentaire lancé à la blague.

Or, comme me l'a gentiment souligné un correspondant, A.L., j'aurais été mal avisé de procéder ainsi.  Et je cite : «Votre souhait de visibilité pour les propagateurs de virus est amusant et serait fort certainement intéressant! Mais dans le cas de Klez, il y a un problème.  C'est qu'il a l'”intelligence” de modifier le nom de l'expéditeur aussi.  Ainsi, même si je ne suis pas contaminé, des gens peuvent recevoir ce virus avec mon adresse figurant comme l'expéditeur.  Cette fois-ci, donc, la délation des délinquants d'Internet serait injuste.»

A.L.  avait bien (et a toujours) raison.  Klez est malin : tout comme il scrute un système pour trouver des adresses vers lesquelles se propager, il choisit une de ces adresses et l'inscrit comme expéditeur du courriel.  J'ai d'ailleurs reçu des messages de parfaits inconnus, avec qui je n'ai jamais correspondu, me signalant que je leur avais envoyé un courriel infecté.

Cette faculté de Klez est décrite par Michelle Delio du service de nouvelles Wired, qui fait état de sérieuses perturbations du courriel.  Certains utilisateurs ont reçu des messages de proches décédés, ont été abonnés à leur insu à des listes de diffusion, ont perdu leurs privilèges d'accès après avoir été accusés de diffusion de pourriels, ont reçu des images pornographiques de membres du clergé.  Les destinataires de ces messages, ne comprenant pas que Klez substitue le nom de l'expéditeur, réagissent souvent mal. Et même lorsqu'ils savent que les expéditeurs n'y sont pour rien, le volume de courriel non sollicité encombre sérieusement leurs boîtes aux lettres et engorge les serveurs des fournisseurs d'accès.

Melissa.  Vous vous souvenez de ce virus apparu en mars 1999? Son auteur, David Lee Smith, 34 ans, vient d'être condamné par un tribunal fédéral des États-Unis à 10 ans d'emprisonnement (dont il ne servira que 20 mois pour avoir collaboré à des enquêtes), à une amende de 5 000 $ et à trois ans de liberté surveillée lorsqu'il sortira de prison.  Le New York Times rapporte qu'un tribunal de l'État du New Jersey, devant qui Smith comparaissait pour d'autres accusations relatives au virus Melissa, lui a pour sa part imposé une amende de 2 500 $.  Melissa avait causé des dommages à 1,2 million d'ordinateurs, une perte estimée à 80 millions de dollars, des chiffres qui n'ont pas été contestés par les procureurs de Smith.

Puis, le virus Kournikova en février 2001.  Le néerlandais de 24 ans Jan De Wit était condamné en septembre dernier à une peine de 150 heures de travaux communautaires par un tribunal des Pays-Bas, bien qu'il ait été passible d'une peine d'emprisonnement de quatre ans et d'une amende de 40 000 $.  Toutefois, de Wit en appelle de la sentence.  Selon Infoworld, il estime qu'il n'aurait pas dû être trouvé coupable car il n'entendait pas provoquer de dommages en diffusant le code malicieux. 

Lors de son procès, De Wit a déclaré avoir confectionné son virus avec une trousse comme on en trouve dans certains quartiers mal famés du cyberespace, mais qu'il ignorait les conséquences de son geste.  Les juges n'avaient pas retenu cette défense, les enquêteurs ayant découvert pas moins de 7 200 virus différents dans son ordinateur.  L'appel de De Wit sera entendu en septembre prochain.  Malgré une diffusion importante, le virus Kournikova (qui se transmettait par une photo de la joueuse de tennis du même nom, expédiée par courriel) avait causé peu de dommages.

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  Code Red : toujours une menace
Si vous attendiez impatiemment le détecteur de code d'interpréteur de commandes polymorphe mutant en version 2.1, il est accessible sur le site de la conférence sur la sécurité informatique CanSecWest 2002 qui se tenait la semaine dernière à Vancouver.  Pour les moins ambitieux d'entre nous, la conférence aura servi à nous rappeler que rien n'est réglé dans l'affaire du ver informatique «Code Red» et de sa variante «Code Red II» qui ont sévi l'été dernier en paralysant des milliers de sites Web.  Selon Dug Song, hacker réformé et architecte en protection des réseaux que cite le service News.Com, il y aurait 18 000 systèmes infectés par ce code malicieux en dormance (comparativement à 14 000 en décembre dernier).

Lors de sa première manifestation, exploitant une faille de sécurité du Internet Information Server (IIS) de Microsoft, Code Red s'était attaqué à 350 000 serveurs en 24 heures.  Microsoft a diffusé une rustine visant à colmater la brèche de sécurité, mais des milliers de serveurs restent vulnérables au Code Red.  Cette fois, selon les experts, il suffirait que ces 18 000 vers en dormance reçoivent une commande pour qu'ils s'attaquent à des cibles désignées.  Un potentiel lourd de conséquences selon Alfred Huger, v.-p.  de la société Security Focus qui participait également à la conférence : «Avec un si grand nombre de systèmes compromis, on court au désastre.»

En avril dernier, le National Infrastructure Protection Center (NIPC) publiait un avertissement à l'endroit des administrateurs de systèmes exploitant le IIS de Microsoft sous Windows NT 4.0, Windows 2000 ou Windows XP les enjoignant d'installer les correctifs offerts par Microsoft.  Le NIPC précisait que, bien qu'aucun incident récent était à signaler, en se basant sur l'étendue des dommages possibles, il existait une «forte probabilité» que cette vulnérabilité soit exploitée contre un grand nombre de serveurs Windows.

On se souviendra que l'an dernier, lors des premières manifestations de Code Red, la police fédérale des États-Unis avait déclaré qu'il s'agissait d'un code malicieux très perfectionné et excluait qu'il soit l'oeuvre d'amateurs.  Le FBI, qui enquêtait de concert avec Interpol pour trouver l'origine de Code Red, optait plutôt pour un réseau international qui préparait une opération d'envergure, scénario dans lequel Code Red n'était qu'une manoeuvre de diversion.

Une description détaillée du fonctionnement et de la propagation de Code Red est fournie sur le site du U.S.  General Accounting Office (document PDF) qui eut à témoigner devant un comité du Congrès sur l'affaire.

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  Domaines : l'arnaque du renouvellement
Vous êtes détenteur d'un ou de plusieurs noms de domaines.  Vous recevez par la poste ordinaire un formulaire de renouvellement qui a l'air très officiel et qui ressemble, à s'y méprendre, à une facture.  Méfiez-vous.  Bon nombre de détenteurs de noms de domaines ont reçu dernièrement ces avis de renouvellement, même si leur inscription n'était pas échue.  C'est ce qu'on appelle, chez les registraires, le «slamming».

Ces avis sont envoyés aux détenteurs de noms de domaines (dont les coordonnées figurent dans les bases de données «whois») par des entreprises qui ne cherchent qu'à vous soustraire à votre registraire actuel.  Une de ces entreprises, Domain Registry of Canada (DRC), utilise dans sa correspondance des formulaires arborant une feuille d'érable rouge stylisée, ce qui peut laisser l'impression qu'il s'agit d'un service gouvernemental.  On trouve des exemples de ces formulaires sur le site DomainScams.com, mis en ligne par un registraire pour mettre en garde sa clientèle contre les agissements douteux des «slammers».

De nombreuses plaintes ont été formulées par des détenteurs de noms de domaines sur les agissements de ces entreprises, notamment sur la durée du nouvel enregistrement ou du renouvellement (par exemple, un renouvellement payé pour cinq ans n'est valide que pour deux ans).  De plus, ces entreprises n'offrent aucun des services complémentaires habituellement offert par les registraires (DNS, redirection, avis de site en construction).  En renouvelant votre nom de domaine avec ces resquilleurs, vous perdrez donc l'avantage des services complémentaires.

Comble du sans-gêne, DRC a même adressé certains de ces avis à des registraires de qui il tente de soutirer les clients, dont le Groupe iWeb qui exploite le service iWebRéservation [Ndlr. le Groupe iWeb est le registraire et prestataire de services techniques des Éditions Cybérie].

Pour Martin Leclair du Groupe iWeb, il s'agit d'une situation sérieuse.  «Les envois de DRC sont en fait à leur deuxième version; la première comportait une feuille d'érable semblable à celle qui identifie la correspondance gouvernementale fédérale.  De concert avec d'autres registraires, nous avons porté plainte auprès du bureau fédéral de la concurrence.  Mais DRC continue ses envois de propositions de renouvellement.»

Nombreux sont ceux et celles qui se laissent prendre, selon Leclair : «Nous avons souvent des appels de gens qui se sont fait avoir, qui ont envoyé leur argent et dont le nom de domaine n'a jamais été renouvelé.  Le problème est qu'une opération de transfert de nom de domaine est relativement complexe et nécessite plusieurs autorisations et interventions.  Lorsqu'une personne envoie de l'argent, par exemple à DRC, pour renouveler son nom de domaine, et que ce nom était enregistré avec un autre registraire que celui avec lequel DRC fonctionne, il doivent faire un transfert de registraire.  Ils font la demande, mais selon ce que nous avons constaté, dans au moins 50 % des cas la demande initiale n'est pas complétée.  Et comme ils ne font aucun suivi, le client perd son argent.»

Pour ce qui est des noms de domaines expirés, c'est la même chose nous explique Leclair : «Un nom de domaine qui est arrivé à terme ne peut pas être transféré à un registraire.  Donc, le client envoie son argent à DRC qui encaisse le chèque tout en sachant qu'il ne peut faire effectuer le transfert.  On nous a signalé plusieurs cas.»

Avant de signer une convention de renouvellement, transmise par courrier ordinaire ou par courriel, quelques précautions s'imposent.  D'abord, l'avis provient-il du registraire avec lequel vous faites affaires? Si vous avez déjà versé de l'argent pour un renouvellement à un autre registraire que celui avec lequel vous faisiez affaire, tentez de faire annuler la transaction auprès de votre banque ou institution financière.  Vous pouvez également porter plainte via Internet auprès du ministère canadien de l'Industrie ou encore par télécopieur au (819) 997-0324.

Pour vérifier l'état de l'inscription de vos noms de domaines, communiquez avec un registraire agréé auprès des instances de réglementation (au Canada, l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet).

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  Domaines : patronymes en péril
En 1997, un individu de Largo (Floride) prétendant se nommer Lyle Peter Frampton réserve le nom de domaine PeterFrampton.Com.  Son homonyme, le chanteur et musicien Peter Frampton (qui a son site officiel à Frampton.Com), n'apprécie pas et estime que le nom de domaine PeterFrampton.Com peut prêter à confusion, surtout qu'on y propose des manigances du genre «devenez riche rapidement».  En mars dernier, le chanteur/musicien Frampton loge une plainte auprès de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour se prévaloir du nom de domaine PeterFrampton.Com.  Le 17 avril, un médiateur de l'OMPI rend sa décision : il ordonne le transfert du nom de domaine contesté, PeterFrampton.Com, au plaignant.

Dans sa décision, le médiateur Peter L.  Michaelson n'a pas contesté que l'intimé se nomme Peter Frampton, et qu'il soit ainsi connu de ses associés et de son entourage, mais bien que le nom Peter Frampton soit si connu et associé au monde de la musique qu'il transcende la valeur du nom de l'autre individu qui le porte.

Devant un autre organisme de médiation, le National Arbitration Forum, une famille californienne du nom de Miller a subi un revers concernant le nom de domaine MillerTime.Com.  Mark Miller avait enregistré le nom de domaine en 1995, mais la grande brasserie du même nom, qui exploite le slogan «It's Miller Time» (littéralement : «C'est l'heure d'une Miller»), a prétendu que la famille n'avait aucun intérêt légitime dans le nom de domaine et a demandé à ce qu'il lui soit cédé, ce que lui a accordé la médiatrice Anne M. Wallace.

La famille Miller utilise le nom de domaine MillerTime.Com comme espace Web pour les cinq membres de la famille.  Aux utilisateurs qui croiraient saisir l'adresse directement pensant aboutir sur le site Web du brasseur, les Miller signalent sur la page d'accueil que ce dernier se trouve à l'adresse millerlite.com.  En 1995, lors de l'enregistrement du nom de domaine, la famille déclare que les noms miller.com et millerfamily.com étaient déjà réservés.  Comme les amis de la famille utilisaient déjà l'expression «Miller Time», la réservation de ce nom semblait aller de soi.  De plus, la famille affirme ne jamais avoir voulu profiter de la notoriété associée au brasseur; si tel avait été le cas, elle aurait également réservé les déclinaisons .ORG, .NET, .BIZ, .INFO et autres de MillerTime.

La famille Miller entend contester devant un tribunal judiciaire la décision rendue par le médiateur du National Arbitration Forum.

Tant dans le cas Frampton que dans celui de Miller, il s'agit de décisions délicates.  Contrairement à d'autres causes devenues célèbres (Julia Roberts, Madonna, Louis Vuitton, etc.), les personnes ayant enregistré les noms de domaines avaient un lien direct avec le nom enregistré.  Dans le cas Frampton, le nom a été enregistré en 1997, et ce n'est qu'en 2001 que le musicien a déposé son nom en marque de commerce.  Dans le cas de Miller, le slogan publicitaire fait l'objet d'une marque déposée, mais le brasseur accuse la famille, qui n'a jamais pratiqué de commerce sur son site, de mauvaise foi.

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  Domaines : deux nouveaux projets de loi
La Chambre des représentants des États-Unis a été saisie la semaine dernière de deux projets de loi relatifs aux noms de domaines Internet.

Le premier projet de loi (H.R.  4640) prévoit qu'une personne ou une entreprise qui, à l'inscription d'un nom de domaine, fournit sciemment de fausses informations à un registraire dans le but de commettre une fraude, se rendrait coupable d'un acte criminel passible d'une peine de cinq and d'emprisonnement et d'une amende.

Le deuxième projet de loi (H.R.  4658) vise à punir les personnes qui exploitent des noms de domaines de nature à attirer les personnes d'âge mineur sur des sites pornographiques.  Toute personne reconnue coupable de tels stratagèmes serait passible d'une peine d'emprisonnement maximale de deux ans et d'une amende pouvant atteindre 250 000 $.

Selon le parrain de ce projet de loi, le représentant Mike Pence (Républicain, Indiana) qui se décrit dans l'ordre comme «chrétien, conservateur et républicain», enseignants et parents encouragent les jeunes à utiliser Internet pour leurs travaux scolaires.  Toutefois, l'utilisation de noms de domaines en apparence inoffensifs (whitehouse.com, teens.com, cheerleaders.com), mais qui dirigent les utilisateurs vers des sites pornographiques, risque d'exposer les jeunes à des contenus inappropriés (voir WashTech).

Les textes complets de ces deux projets de loi seront accessibles sous peu grâce au moteur de recherche Thomas de la Bibliothèque du Congrès.

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  Exit Transfert
L'excellent magazine accompagné d'un site Web Transfert a publié son 24e et dernier numéro vendredi dernier.  C'est en octobre 1998 que Christophe Agnus, un ancien de L'Express, lançait parallèlement Transfert Magazine et Transfert.Net.  Fin 1999, la publication semble atteindre un point d'équilibre financier, mais l'effondrement du marché publicitaire en 2001 hypothèque lourdement l'entreprise.  En octobre 2001, l'entreprise Transfert S.A., toujours dirigée par Agnus, est vendue à l'Île des Médias.  Malgré un plan de relance estimé selon certaines sources à 760 000 euros lors de l'achat, une nouvelle formule présentée au début 2002, et un accroissement des ventes en kiosque de 25 %, l'Île des Médias estime qu'il lui est impossible de continuer à soutenir Transfert pour lequel elle ne voit pas de rentabilité à moyen terme.  Transfert S.A.  est donc en cessation de paiement en attendant le verdict du tribunal de commerce de Paris.  Une quinzaine d'emplois seraient en jeu.

Par voie de communiqué de presse, l'Île des Médias dit vouloir se concentrer sur une autre de ses publications, Newbiz, qui entend s'adresser «aux lecteurs curieux et désireux de mieux comprendre, consommer et transformer notre époque.» Une formule revue et corrigée de Newbiz verra le jour le 6 juin prochain.

Triste quand même, la note adressée par Christophe Agnus à son lectorat racontant son rêve de produire un magazine parlant de la société de l'information sans parler de technique, un magazine papier vivant en harmonie avec un site Web.  Agnus écrit : «Quatre ans et demi de travail.  Des salariés et des investisseurs (merci à eux tous) qui ont partagé le rêve d'une société de presse indépendante et différente.  Des nuits sans sommeil, des angoisses, des convictions, des kilomètres de mots...  Au bout du compte, le sentiment de pouvoir se regarder dans la glace, et la fierté d'avoir fait un journal de qualité.  À l'heure où tous les titres Internet ferment ou changent leur périodicité, on a le sentiment de s'être battus jusqu'au bout.  Et ce n'est pas fini : Transfert va peut-être trouver des repreneurs.  Qui sait? Depuis 1998, Transfert a déjà été enterré plusieurs fois.  Or, même s'il n'est pas dans une forme olympique, pour un mort, il est en pleine forme.  Et tant qu'il y a de la vie...»

Nombreux commentaires sur le forum du site Web : «Le "site Web qui a sa version papier" ne déshabillera plus la société numérique et cela va nous manquer...  Ce dépôt de bilan ne fait pas suite à un échec».  « La conjoncture a joué contre vous et la qualité rédactionnelle pèse bien peu de choses par rapport à un porte-feuille bien rempli et des pages de pub qui se vendent.  Le monde est mal fait...».  «On ne vote pas, on a droit à Le Pen.  On ne finance pas sa presse libre, on n'a plus de presse libre».  Et puis : «Il va bien falloir se mettre à commencer à payer notre cyberpresse si on veut quelque chose d'informatif sur le Web!»

Retenons les propos de Agnus : tant qu'il y a de la vie...

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  Refonte du site Cyberpresse
Cyberpresse.Ca, le site du groupe de presse Gesca, a lancé la semaine dernière une nouvelle version de son site Web.  Passage oblige au vérificateur DoctorHTML, on comptait ce dimanche 132,6 Ko pour la page d'accueil, dont 87 éléments graphiques (y compris boutons, espacements, icones de navigation), 31 erreurs de compatibilité avec les diverses versions courantes de fureteurs, et aussi un fichier témoin (cookie) servant à la mesure de l'achalandage et venant à expiration le 2 mai 2012.  On voit loin chez Gesca.

Mis à part des changements que certains qualifieront d'esthétiques, et une mise en évidence des publications régionales du groupe Gesca, on constate un virage au modèle payant pour les archives jusqu'alors accessibles gratuitement, et des tarifs de publication pour reprise d'un article sur le Web.  On peut désormais effectuer une recherche dans les archives du site, mais pour obtenir un article au complet, il faudra débourser 3,95 $ CAN.  La reproduction d'un article sur un site Web coûtera 207 $ CAN pour un an.

L'an dernier, à la faveur d'une refonte de son site, le quotidien Le Devoir adoptait un modèle payant pour ses archives datant de plus de deux semaines (notre chronique du 29 mai 2001).  Avec la décision de Gesca de faire de même, c'est maintenant l'ensemble des grands quotidiens québécois pour lesquels il faudra débourser pour effectuer des recherches dans les archives.

Pour un État dont la devise est «Je me souviens», on pourrait ajouter «à condition d'en avoir les moyens».

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  Les liens en profondeur contestés
Dans un article publié en août 1999 dans le New York Times (et accessible gratuitement sur le site Web de ce journal), le chroniqueur juridique Carl Kaplan se penchait sur le flou juridique entourant la question des liens hypertextes en profondeur (deeplinking), c'est-à-dire ces liens qui pointent directement vers une page interne d'un site en contournant la page d'accueil. 

En 1999, la billetterie en ligne Ticketmaster avait porté plainte contre les portails régionaux Sidewalk (propriété de Microsoft) pour avoir établi des liens directs sur des pages internes de son site.  Théoriquement, Ticketmaster n'aurait pas dû prendre ombrage de cette pratique car elle équivalait à de la publicité gratuite pour sa billetterie, mais elle tenait à ce que tous les liens pointent vers sa page d'accueil.  Et peu importe si l'utilisateur devait ensuite se débrouiller tant bien que mal pour trouver l'information recherchée, ce qui comptait c'était l'accumulation de pages et de bandeaux publicitaires vus sur son site.

L'affaire s'était réglée hors cour : le réseau de sites Sidewalk avait convenu de ne plus citer les documents en référence interne du site de Ticketmaster, mais de faire pointer les liens hypertextes vers sa page d'accueil.  Pourtant, en 1997, un juge d'une cour fédérale des États-Unis avait statué que le droit de faire pointer un hyperlien vers une page précise d'un site, et de contourner la page d'accueil, était protégé en vertu de la Constitution.  Il y a deux ans, dans une autre cause, un juge avait déterminé que l'utilisation d'un hyperlien ne constituait pas une infraction aux lois sur les droits d'auteurs.

Voici qu'une nouvelle affaire éclate, opposant cette fois le groupe de presse Belo et l'éditeur de BarkingDogs.Org, un site Web d'information communautaire de Dallas (Texas).  Un cabinet d'avocats retenu par Belo a fait parvenir une mise en demeure à l'éditeur de BarkingDogs.Org (reproduite sur le site) l'enjoignant de cesser d'utiliser des liens hypertextes pointant vers des articles du site Web du quotidien The Dallas Morning News à moins d'avoir obtenu une permission écrite préalable.  La lettre précise que tous les liens pointant vers des articles du Dallas Morning News devraient pointer vers la page d'accueil du quotidien.

L'éditeur de BarkingDogs.Org, Avi Adelman, a demandé aux procureurs de Belo des précisions sur les motifs de cette mise en demeure.  De répondre les procureurs : «En proposant des liens directs au contenu du site Web, vous faites en sorte que les utilisateurs évitent la page d'accueil, et ils pourraient ne pas comprendre que ce contenu est sur le site de notre client; en outre, l'utilisateur échappe à la publicité diffusée sur la page d'accueil, ce qui met notre client dans une position embarrassante face aux annonceurs.»

Cette exigence de ne pointer que vers la page d'accueil du site du Dallas Morning News est d'ailleurs stipulée dans les conditions d'utilisation du site au point quatre.  La mise en demeure exige que tous les liens vers des articles du journal déjà sur le site BarkingDogs.Org soient modifiés pour pointer vers la page principale du site avant le 15 mai 2002.

Avi Adelman n'a aucune intention de se conformer à cette mise en demeure et il entend poursuivre l'utilisation de liens hypertextes vers des sections ou des contenus spécifiques du site du Dallas Morning News.  Il s'attend cependant à ce Belo l'assigne devant un tribunal pour violation de droits d'auteurs.

S'il y a déjà eu des causes semblables devant les tribunaux, elles opposaient toujours deux entités commerciales.  Qui plus est, la jurisprudence a toujours établi que les liens hypertextes en profondeur ne constituaient pas une violation de droits d'auteurs, exception faite des liens qui pointent vers des textes illégaux pour fins de diffusion.  À suivre.

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  Sites pour adultes : l'industrie en difficulté
L'industrie des sites Internet pour adultes, longtemps citée comme exemple de rentabilité commerciale en ligne, traverserait une période trouble selon certains observateurs.  Concurrence féroce, chute du taux de conversion de la visibilité en ventes, volume important d'annulations des transactions sur cartes bancaires, quelques cas très médiatisés de fraude, arrivée du haut débit qui aurait des effets insoupçonnés, bref, l'avenir semble moins...  rose qu'il ne l'était.

Commençons par délimiter le contexte.  Le 2 mai dernier, le National Research Council (NRC), organisme consultatif auprès des instances gouvernementales aux États-Unis, publiait un rapport sur les sites Web pour adultes et les moyens d'en protéger les personnes d'âge mineur, «Youth, Pornography and the Internet».

D'après les chercheurs du NRC, l'industrie des sites pour adultes générerait un chiffre d'affaires d'environ un milliard de dollars par année en Amérique du Nord (pouvant atteindre entre cinq et sept milliards d'ici cinq ans).  On parle ici uniquement d'abonnements à des services en ligne et de publicité pour des produits ou services spécialisés.  Il y aurait aux États-Unis environ 100 000 sites payants pour adultes (400 000 à l'échelle du globe).  Ces sites seraient exploités par un millier d'entreprises dûment constituées, et reposeraient sur l'apport de près de 10 000 «affiliés» chargés de faire du racolage sur le Web (sites gratuits invitant à consulter des sites payants).

Même s'ils ne représentent que 1,5 % du nombre total de sites Web, les sites pour adultes drainent un achalandage important : à l'échelle mondiale, 70 millions d'utilisateurs consultent au moins un site pour adulte chaque semaine; 20 millions des sites qui sont hébergés au Canada ou aux États-Unis.  Les chercheurs du NRC sont moins précis en ce qui a trait au nombre d'utilisateurs qui paient pour l'accès à ces sites, quelques millions aux États-Unis, peut-être dix millions écrivent-ils.  Si cette clientèle est à prédominance mâle, la clientèle féminine serait en hausse.  L'accès mensuel à un site pour adultes varie entre 20 et 40 $, mais la majorité des abonnements sont annulés dans le mois qui suit.  La moyenne de rétention du reste de la clientèle serait entre trois et quatre mois.

Si vous avez l'image d'une industrie marginale, dilettante, composée d'amateurs qui y vont à l'improviste, détrompez-vous.  Ce créneau très spécialisé dispose de portails à l'intention des webmestres et entrepreneurs en herbe (comme AdultBuzz), et de sources d'information spécialisées en technologie, tendances, aspects juridiques (comme Adult Industry News).  Du 30 mai au 2 juin, à Montréal, se tiendra Cybernet Expo 2002, grande foire commerciale itinérante de produits et services en ligne pour adultes à l'intention des producteurs et diffuseurs.  À l'ordre du jour des conférences : tendances de l'industrie, modes de paiement en ligne, modèles de revenus dérivés, les créneaux gay et fétichistes, sans compter les ateliers de formation pour ceux et celles qui souhaitent se lancer dans l'aventure.

Si l'industrie est bien structurée, s'il y a achalandage (et donc demande), il y a plusieurs problèmes rapporte Chris O'Brien du Mercury News qui assistait à la tenue à Phoenix (Arizona) de la foire Cybernet Expo 2002.  Dani Ashe, qui selon le Wall Street Journal générait en 1997 des revenus annuels de deux millions de dollars avec son site Web, a constaté depuis quelques mois que le nombre d'abonnements plafonne à 30 000.  New Frontier Media (inscrite en bourse, services pour adultes sur câble, par satellite et sites Web), a vu ses revenus Internet baisser de 23 % au cours des neuf derniers mois.  Le département Internet du magazine Playboy a été forcé de procéder à 40 mises à pied l'an dernier, et accusait des pertes de 3,6 millions de dollars au premier trimestre de 2002.

Selon les observateurs, il y aurait d'une part surabondance de contenus gratuits sur Internet (Web, forums d'échanges), attribuable à de nombreuses formes de piratage des contenus payants.  De plus, on a vu l'apparition de systèmes d'échange poste à poste (peer to peer) inspirés du modèle Napster mais réservés aux contenus pour adultes. 

D'autre part, les relations entre sociétés émettrices de cartes de crédit Visa et MasterCard et exploitants de sites pour adultes ont toujours été tendues.  Comme nous le rapportions en mai 2000, AmericanExpress a tout simplement cessé d'accepter les transactions sur les sites pour adultes.  Amex citait des irritants comme le trop grand nombre de contestations ou de refus de paiement lors de la facturation au client pour ce genre de services, venant souvent d'acheteurs qui sont confrontés par des conjoints qui scrutent les relevés de cartes de crédit et découvrent des achats insoupçonnés.  Amex, qui détenait toutefois une part minime du marché des transactions dans ce créneau, citait des problèmes aussi soulevés par les autres sociétés émettrices : les annulations et contestations de paiement entraînent des frais administratifs élevés.  Les sociétés émettrices auraient, dans certains cas, haussé les frais imposés aux exploitants de sites pour adultes sur chacune des transactions.

Puis, l'adoption du haut débit par un nombre croissant d'utilisateurs aurait un effet insoupçonné : un utilisateur paie pour l'accès à un site pour adultes, «siphonne» le contenu complet du site en quelques heures, puis annule la transaction.  Double perte dans certains cas pour le propriétaire du site, car en plus de l'annulation de la transaction, son contenu ainsi pillé se retrouve parfois dans des zones à accès libre d'Internet.

Les producteurs et diffuseurs de contenus songent donc à diversifier leurs sources de revenus, mais les nouvelles avenues semblent rares.  Certains opteraient pour l'offre de jeu sur des casinos virtuels (illégaux aux États-Unis, mais exploités sur des serveurs étrangers).  D'autres songeraient à offrir des contenus plus «extrêmes», mais craignent des mesures de répression musclées de l'administration Bush (voir notre chronique du 12 février 2002).

Au Québec, le site de photos érotiques Mea-Culpa, souvent loué pour son élégance et l'absence du clinquant traditionnel à ce genre de site, s'engageait en février dernier dans un mode de commercialisation jusqu'alors inédit de son produit.  Disons d'entrée de jeu que ce site n'a rien à voir avec la plupart des sites pour adultes, et qu'il se classe dans une catégorie à part en raison de la qualité de son produit photographique.  En plus des cédéroms accessibles depuis son site, Mea-Culpa les commercialise dans les cinq principales succursales du groupe de librairies Renaud-Bray à Montréal.  Proposés dans un présentoir spécialement créé pour Mea-Culpa installé dans la section des livres de photographie, il est également possible de les commander en ligne sur le site du libraire.

Selon un responsable de Mea-Culpa, l'expérience était en partie motivée par le ralentissement du marché, et le bilan est satisfaisant.  Par contre, le produit ne rejoindrait pas une «nouvelle» clientèle : «Le marché Web est là pour rester.  De plus, je crois que l'anonymat joue pour beaucoup.  Vendre en magasin c'est bien car on peut voir le produit, le toucher, mais il reste qu'il faut affronter le vendeur.» Ou la vendeuse, selon le cas...

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  Daniel Pearl : suivi
Le procès des quatre co-accusés dans l'enlèvement et le meurtre du journaliste Daniel Pearl piétine toujours.  Derniers développements : c'est un troisième tribunal qui entendra la cause, les audiences devraient débuter le mercredi 8 mai.

D'abord soumis à un premier tribunal anti-terroriste, les procureurs du principal accusé, Sheikh Omar, avaient contesté la compétence du juge pour entendre la cause, le nom du magistrat figurant sur la liste des témoins à charge.  La cause fut déférée à un second juge, mais son rôle fut contesté par les procureurs du ministère public : certains des co-accusés proféraient à leur endroit des gestes d'intimidation, comportement contre lequel le magistrat n'a pas sévi.  Le ministère public a demandé à la Haute cour un changement de venue, ce qui lui a été accordé.

Prise trois.  Lundi, la troisième tentative de juger les quatre co-accusés devait s'amorcer devant un juge de Hyderabad, à 120 kilomètres de Karachi (où s'étaient déroulé le début des deux premiers procès avortés).  Le changement de venue est contesté par la défense qui allègue des questions de sécurité des déplacements.  Contestant ce changement de venue devant la Haute cour à Karachi, le procureur de Sheikh Omar n'était donc pas présent, lundi, à Hyderabad.

En vertu des lois anti-terroristes du Pakistan, un procès ne peut durer plus de sept jours, mais comme les deux premiers procès ont avorté, c'est de nouveau le retour à la case départ pour les procédures.

Selon le Hindustan Times, on attend au Pakistan l'arrivée de deux «témoins importants» en provenance des États-Unis.  Le ministère public n'a pas voulu dévoiler leur identité, mais il s'agirait d'enquêteurs du FBI qui auraient retracé l'origine des courriels revendiquant l'enlèvement de Daniel Pearl.  Leur témoignage s'ajoutera à ceux des 34 autres témoins convoqués par le ministère public.

Le dossier de l'extradition aux États-Unis de Sheikh Omar, demandée par les autorités étasuniennes, ne semble pas progresser.  L'agence Associated Press rapporte que le président pakistanais, Pervez Musharraf, a refusé d'accéder à la demande des États-Unis, estimant que le procès et les sentences imposées au Pakistan serviraient d'exemples dissuasifs à ceux qui contestent sa lutte au terrorisme à l'intérieur de ses frontières.

Puis, le Los Angeles Press Club a créé un prix de journalisme, le «Daniel Pearl Award for Courage and Integrity in Journalism», qui sera décerné annuellement à un ou une journaliste ayant fait preuve de détermination dans la recherche de la vérité (voir CNN).  Question de perspectives, rappelons qu'au moment de sa disparition, Daniel Pearl enquêtait sur les liens étroits entre le mouvement Al Quaida et les services de renseignement pakistanais, et que le président Musharraf a déclaré que Pearl avait été victime de sa propre curiosité.

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  En bref : confusion sur la musique en ligne;
Sympatico impose une limite à l'échange de données;
êtes-vous cyberchondriaque?

On ne sait trop que penser de certaines informations provenant du cabinet de recherche Jupiter Media Metrix.  L'agence Reuters rapporte, citant un rapport de JMM absent de son site Web, que l'échange de fichiers musicaux en poste à poste (modèle Napster) profiterait à l'industrie de la musique car les échangistes «sont probablement plus enclins à augmenter leur budget musique que les autres internautes [...] Quelque 34 % des utilisateurs peer-to-peer affirment dépenser davantage pour acheter de la musique qu'avant l'apparition de ces services, explique l'étude, alors qu'environ 15 % avouent en dépenser moins et 50 % expliquent que leur budget n'a pas varié.» Par ailleurs, JMM est le principal organisateur de la conférence annuelle Plug-In, consacrée aux supports numériques de la musique, qui se tiendra en juillet à New York.  Or, sur le site/invitation de la conférence, on lit : «Les ventes mondiales de musique ont chuté de 5 % en 2001, ce qui porte les maisons de disques et les détaillants à jeter le blâme sur les technologies d'échange poste à poste.» Faudrait se décider.

Les 671 000 utilisateurs du service haute vitesse Sympatico (propriété de Bell Canada) devront faire face à une hausse de 13 % du tarif mensuel qui sera porté à 44,95 $.  Autre modification à l'Édition haute vitesse de Sympatico, selon le communiqué de Bell, une limite de 5 Go au volume de données échangées en téléchargement en amont et en aval : pour chaque bloc de 100 Mo supplémentaire, les abonnés devront verser 0,79 $.  On estime que cette mesure épargnerait 90 % des abonnés dont le volume mensuel de transfert est inférieur à 5 Go.  Soit, c'est quand même environ 160 Mo par jour de transfert, ce qui est bien suffisant pour la moyenne des utilisateurs.  Mais de nombreuses sources indiquent que, d'ici quelques mois, les contenus multimédia «enrichis» prendront leur envol, ce qui occasionnera une demande accrue de bande passante.  Bell prépare donc le terrain en imposant dès maintenant sa nouvelle grille tarifaire.

Au moindre mal, consultez-vous des sites Internet sur la santé? Si oui, vous êtes cyberchondriaque.  La bonne nouvelle c'est que vous n'êtes pas seul.  L'institut de sondages Harris Interactive estime qu'ils sont 110 millions aux États-Unis à consulter au moins trois fois par mois des sites Web relatifs à la santé et à la médecine, soit 80 % de la population adulte branchée, 53 % de l'ensemble de la population.  Profil démographique : 82 % des cyberchondriaques sont dans le créneau des 18/29 ans; 84 % des diplômés universitaires branchés font partie de ce groupe, et 77 % des personnes d'un ménage qui dispose d'un revenu annuel de 75 000 $ et plus.

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Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et à toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

Collaboration à la recherche : Mychelle Tremblay

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