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Le 6 juin 1997. © Les Éditions Cybérie |
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes! Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices. Cette semaine, on parlera beaucoup de publicité et de services d'information, mais d'abord... POLITIQUE : VIRAGES «Une leçon de modestie» pour notre analyste des sondages, Pierre-Alain Cotnoir du Groupe de recherche sur l'opinion publique (GROP), mais aussi une leçon de realpolitik pour les forces souverainistes au Québec lorsque Cotnoir dit qu'«au lieu de partir en chicane dans une autre course à la direction, on aurait intérêt à se questionner sur la myopie des apparatchiks qui conseillent les chefs souverainistes.» La question de l'interdiction de diffuser des résultats de sondages dans les jours qui précèdent le vote aura fait, en France comme ici, beaucoup de bruit. L'élection est passée, mais les autorités françaises et canadiennes se penchent sur les cas de contournement de ces directives. Comme bon nombre de maisons de sondages et d'organes de presse, nous n'avons pas estimé opportun de fermer toutes nos pages qui auraient pu contenir de quelconques renseignements sur les sondages durant la période de prescription. Comme nous l'écrivions le 31 mai, «il conviendra donc assez tôt, dans une démarche constructive, à la lueur de l'expérience de la présente élection et des législatives françaises où le même problème se pose, mais dans une culture des sondages différente de la nôtre, et surtout en fonction du nombre croissant d'électeurs et électrices ayant accès aux inforoutes, de trouver solution à ce problème.» Pour la petite histoire, disons que nous avions envisagé certaines mesures s'il eut fallu transposer notre contenu éditorial sur un serveur étranger. À la suite d'une demande de notre part, en moins de trois heures desresponsables de serveurs étrangers (trois suisses, deux français, un américain) nous ont offert gracieusement l'hébergement éventuel de nos pages exilées. Nousles remercions de ce témoignage de solidarité. De plus, nous avions retenu par voie officielle de l'espace sur un serveur américain, on n'est jamais trop prudent. Bien que nous ayons cessé l'actualisation du site Décision 1997, le contenu des articles, commentaires et dossiers demeurera néanmoins disponible. Profitons de l'occasion pour remercier nos collaborateurs Laurent Laplante et Pierre-Alain Cotnoir d'avoir participé à ce projet ponctuel qu'un très grand nombre d'entre vous ont su apprécier. Merci aussi de vos commentaires. BIENVENUE OU REBIENVENUE? La société Quelm et son directeur, Cyril Fiévet, nous annoncent le lancement d'un nouveau mensuel, technoSphere, qui se chargera de décortiquer l'information technologique en fonction de grands axes : débuter, comprendre, s'informer, réfléchir. Cette fois, le montage financier semble solide et devrait pouvoir assurer une pérennité à la publication. À lire entre autres dans ce premier numéro, un article de Fiévet qui se demande si l'on ne s'achemine pas malheureusement vers la fin des normes. Et nous citons : «Au total, le Net semble un peu avoir échappé à ses créateurs, au profit d'une industrie bâtie sur la compétition et le sprint technologique. On dit souvent de l'espéranto que c'était une bonne idée, limitée dans les faits par son caractère utopique. On aimerait ne pas avoir un jour à dire la même chose d'Internet.» Bonne continuation à technoSphere. ACTUALITÉS EN LIGNE La chaîne CNN lançait cette semaine son service personnalisé d'information CNN Custom News, non sans un certain cafouillage technique. On aurait précipité le lancement du service pour profiter de la visibilité offerte par la tenue de l'édition printemps 1997 de la foire Comdex du 2 au 5 juin à Atlanta, chef lieu du réseau CNN. Le service comporte des fonctionnalités de sélection d'intérêts intéressantes que nous avons été à même de mettre à l'essai pendant que le système était en état de grâce. L'établissement d'un profil d'intérêts complet prend environ cinq minutes, mais on peut choisir un des nombreux raccourcis offerts, quitte à le personnaliser par la suite en fonction des résultats attendus. Caractéristiques appréciables : l'enregistrement de votre profil de préférences ne nécessite pas l'installation de fichier de témoins (cookies); les données que vous fournissez sont utilisées conformément aux lignes directrices de l'Electronic Frontier Foundation en matière de protection de la vie privée; c'est un service «pur Web» qui ne fait pas appel à la technologie du «pousser» (push technology), donc respectueux de la bande passante. Le créneau de l'information techno, déjà passablement occupé, accueille un nouvel acteur, InternetNews.Com proposé par le groupe Mecklermedia. Comme son nom le dit, on y traite de tous les volets de l'Internet, sans négliger l'aspect publicité qui loge sous la rubrique «Internet Advertising Report» (aussi disponible sans frais par courrier électronique, livraison hebdomadaire). DOSSIER PUB EN LIGNE Parlant de Yahoo!, on a été étonné cette semaine de lire les résultats d'une enquête de la société Viaweb qui établit des écarts considérables sur la rentabilité d'une publicité pour un service transactionnel en ligne, selon qu'elle soit affichée sur l'un ou l'autre des moteurs de recherche les plus populaires. On aurait cru qu'une publicité sur un moteur de recherche en valait bien une autre sur un engin concurrent. Faux. En termes de ventes/visiteur, une publicité sur Yahoo! rapporte 0,31 $ alors que la même pub sur WebCrawler ne rapporte que 0,10 $. AltaVista arrive au deuxième rang de ce palmarès (0,23 $), suivi de Lycos (0,21 $), HotBot (0,15 $), Excite et Infoseek (0,12 $). Encore une fois, le modèle CPM s'avère peu fiable sur le Web. PLUS GÉNÉRALEMENT, UNE PUBLICITÉ MALADE? Jacques Labelle, v.-p. Création chez Cossette Communication-Marketing a bondi en lisant la liste des mises en nomination du concours du Publicité-Club de Montréal (PCM) de cette année. Selon lui, abondance de nominations, confusion pour le PCM entre quantité et qualité, avec pour résultat que l'industrie est une malade qui refuse de faire face à ses maux, de les soigner. Un texte très fort de celui qui néanmoins collectionne les prix comme d'autres les contraventions. On ne peut donc l'accuser de parler par dépit. La publicité nous touche tous et toutes, d'où l'importance de ce texte non seulement pour les acteurs de l'industrie, mais aussi pour l'ensemble des cibles que nous sommes, bien malgré nous. Si vous n'avez qu'un texte à lire cette semaine, faites-en celui de Jacques Labelle. Nouvelle approche chez Publicité Martin, tentative audacieuse, novatrice, celle d'un Atelier virtuel de création pour permettre au public de participer au développement créatif de certaines campagnes, particulièrement dans le domaine sociétal. Premier défi, refaire le «look» de la campagne imprimée du prochain Salon des métiers d'art de Montréal (6 au 21 décembre 1997). Toutes les idées reçues seront commentées par retour du courrier électronique et les meilleures publiées sur le site de l'Atelier. Bonne méthode de recrutement pro-actif de créatifs, non? Toujours chez nos publicitaires, c'est sourire en coin que le rédacteur-concepteur Pascal Henrard nous invite à son site mi-perso mi-corpo Prête-moi ta plume. Au dire de l'auteur, «on y parlera beaucoup de pub, même si on ne fera pas toujours sa pub. Si elle est bonne, on l'applaudit, si elle est nulle, on l'applatit [sic].» Le titre révèle tout, on vous invite à faire part de vos opinions sur la publicité dans un focus group élargi. Ça fait économiser sur les frais de consultants, non? BAROMÉDIA SUISSE Percevrons-nous ici d'autres ressemblances en consultant le Baromédia 1997, baromètre annuel de la consommation, des fonctions, de la confiance et de la publicité dans les médias suisses? Ce serait à parier. On y apprend que les Suisses font plus confiance à leurs médias, en particulier à la radio, qu'à leurs institutions politiques, et que les Romands trouvent la publicité plus crédible que les partis politiques. Pertinent en cette période post-électorale. En outre, les médias qui offrent le plus de visibilité aux messages publicitaires (affiches, cinéma, télévision) ne sont pas ceux dans lesquels la publicité est perçue comme étant la plus utile, une qualité qui revient aux quotidiens et aux magazines. Une étude fort intéressante, troisième édition pour le Baromédia qui est diffusé sur le site de l'Hebdo. ÉCRITURE, LECTURE ET CYBERESPACE Ferris rappelle les cinq bases de l'écriture : but, contenu, structure, style, auditoire visé. Ce dernier conditionnera aussi les quatre premiers. Normalement, la conjugaison avec maîtrise de ces cinq principes devrait permettre d'écrire tout aussi bien dans un contexte traditionnel que pour un lectorat du cyberespace. Mais, selon Ferris, notre conception du cyberespace régira aussi la façon d'écrire. Le modèle dominant du cyberespace est celui d'une version plus horizontalement distribuée et techniquement améliorée du médium écrit ce qui impose des contraintes à celui ou celle qui écrit (techniques interactives, proximité des techniques de mise en page et de présentation) et exige du lectorat une renégociation de son engagement à la lecture (interactivité, adaptation au médium). Les règles prépondérantes de l'écriture demeurent ici cependant inchangées depuis que Gutenberg a démocratisé l'alphabétisme. À l'opposé, il y a le modèle du cyberespace qui serait une extension de la radiodiffusion, modèle pyramidal en fonction duquel les mass médias voient l'avenir de la diffusion et de la consommation de l'information. La commercialisation accrue du Web et du cyberespace valide cette théorie, tout comme l'adoption en 1996 par le gouvernement américain du Communications Decency Act. Pourquoi? Parce que le CDA renforce l'idée d'un Web qui soit un médium de masse où le fournisseur d'information (y compris celui ou celle qui écrit) exerce un contrôle sur l'information diffusée et impose la manière dont elle est consommée par le public. Notez ici que ce dernier est déresponsabilisé. Pour Ferris, quel que soit le modèle qui prévaudra, il y aura une incidence sur la lecture et l'écriture. Le modèle horizontal inspiré de l'imprimé laisse au lecteur/consommateur la liberté de choisir comment il aime être informé et à quelle source. Il impose aux rédacteurs et éditeurs l'obligation de fournir un contenu valable, enrichissant, facile à naviguer, de nature à fidéliser un lectorat. En revanche, le modèle pyramidal compromettrait la dimension libre et interactive de l'écriture et de la lecture dans le cyberespace, entraînant une perte de qualité du rapport rédacteur/lecteur et banalisant la qualité de l'écrit. À lire aussi, sur le site de CMC, un autre texte de Ferris, «Women on-line: Cultural and relational aspects of women's communication in on-line discussion groups». INET'97 : PROGRAMME CHARGÉ BEAU DÉTOUR 12/18 Il y a 18 mois, l'équipe des Chroniques se prélassait sous un ciel tout aussi clément que celui de ce printemps québécois tardif. Bonne semaine à tous et à toutes, |
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