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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 9 juin 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 9 juin 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Affaire Somm : La poursuite vole à la défense
Morosité du marché des semi-conducteurs
Noms de domaine : L'administration Clinton s'en lave les mains
Votre enfant, ce mouchard
Les ados branchés
Les aînés débranchés
Droit à communiquer, communication des droits
NTIC et éducation
Lectures rapides
En bref...
Beau détour

 Affaire Somm : La poursuite vole à la défense
Nous vous parlions la semaine dernière de l'affaire Felix Somm, cet ancien directeur de CompuServe Allemagne condamné avec sursis à une peine de deux ans d'emprisonnement et à une amende de 56 mille dollars parce que du matériel de pornographie juvénile avait été hébergé sur les systèmes de CompuServe en 1995. Fait nouveau dans l'affaire, et pour le moins inusité, c'est le parquet de Munich, c'est-à-dire les procureurs chargés de la poursuite contre M. Somm, qui soutient l'ancien patron de Compuserve et plaide en sa faveur. Le procureur général Peter Schlicht, reconnaissant que «c'était relativement rare», envisage désormais de demander la révision du procès ou d'interjeter appel. Cette démarche est distincte de l'appel qu'entend interjeter le procureur de M. Somm, Me. Hans Werner Moritz, qui ne peut cependant procéder avant que le juge Wilhelm Hubbert n'ait présenté sa décision écrite, attendue plus tard ce mois-ci. Haut de la page


 Morosité du marché des semi-conducteurs
Le marché mondial des semi-conducteurs (volume annuel de 140 milliards de dollars) connaît depuis deux ans une stagnation, d'où avantage pour les consommateurs. On pourrait même enregistrer une baisse du marché en 1998 prévoit la Semiconductor Industry Association. Rien à comparer, cependant, avec la chute du marché de 35 % qu'avait connue l'industrie en 1985 en raison d'une guerre des prix et d'un ralentissement de la demande. On ne prévoit toutefois pas de reprise vigoureuse du marché avant 2000 ou 2001.

Du 14 au 20 juin, un des important fabricants d'unités de mémoire, la société coréenne Samsung (22 % du marché mondial des unités 64K RAM, 11 % du marché des 16k), stoppera toute sa production dans une tentative de contrer la baisse des prix attribuable à des surplus de stocks invendus. En outre, Samsung a annoncé qu'elle réduirait de 25 % sa production d'unités de mémoire jusqu'à ce que les prix se soient stabilisés.

Chez le grand fabricant américain Intel, question d'injecter un peu d'adrénaline au patient, on annonce des réductions de prix sur toute la gamme des processeurs Pentium II ainsi que la sortie d'une version 300MHz du processeur Celeron destiné, entre autres, aux nouveaux ordinateurs «classe économique» de Dell.

Mais chez Intel, cette nouvelle se joue sur toile de fond d'une «plainte administrative» déposée par la commission américaine du commerce (FTC) qui accuse le fabricant d'avoir utilisé une position de monopole pour exercer des représailles contre les sociétés Compaq, Digital et Intergraph. Ces dernières avaient mené des poursuites contre Intel pour infraction de brevet. La plainte du FTC, que d'aucuns estiment non fondée, pourrait prendre des années avant de connaître son issue. Haut de la page


 Noms de domaine : L'administration Clinton s'en lave les mains
Le ministère américain du Commerce a finalement accouché, vendredi dernier, de son Livre blanc sur la gestion des noms de domaines. En vertu des recommandations, un organisme sans but lucratif, où seront représentés les gouvernements, les responsables des normes techniques d'Internet et les entreprises sera créé, d'ici octobre de l'an 2000, pour gérer l'attribution et l'extension possible des noms de domaines. L'organisme aura son siège social à Washington.

En janvier dernier, l'administration Clinton avait mis de l'avant un projet visant à ajouter une nouvelle série de désignations de noms de domaines. Ainsi, en plus des domaines nationaux (.ca, .ch, .fr, etc.) et ceux déjà utilisés (.net, .com, .org, etc.), on aurait pu voir des suffixes d'adresses tels .biz (entreprises), .rec (divertissement), .web (services exclusifs sur le Web) et autres. La gestion des noms existants et l'attribution des nouveaux noms de domaines auraient relevé de régistraires du secteur privé soumis à la concurrence.

Mais le projet avait suscité de nombreuses critiques de la part des grandes sociétés américaines qui, disaient-elles, auraient eu un plus grand mal à surveiller l'appropriation de noms de domaines qui sont aussi des marques de commerce protégées, et de la part des pays européens qui estimaient trop importante la présence américaine dans cet espace de réglementation.

Dernier développement dans cette affaire, l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA) qui gère depuis le début d'Internet l'attribution des noms de domaines aux régistraires nationaux, et coordonne les protocoles d'adressage numérique, entend se proposer comme organisme de gestion reconnu en vertu du Livre blanc. Un communiqué émis par l'IANA fait état de son intention de devenir un organisme indépendant (il relève présentement du gouvernement américain) et d'élargir son comité de direction pour inclure une représentation internationale. Selon Karen Kaplan du Los Angeles Times, il n'est pas clair si Washington endossera le projet de l'IANA et de son influent timonier, Jon Postel, qui dirige ses destinées depuis sa création. Mais ce qui n'est pas plus clair, c'est si le gouvernement américain pourrait s'opposer au projet. À suivre. Haut de la page


 Votre enfant, ce mouchard
Si la question de protection de vos renseignements personnels doit faire l'objet de mesures dictées par la prudence élémentaire, qu'en est-il des données qui peuvent être divulguées par vos enfants sur le Web? C'est un des volets abordés dans un rapport de la commission fédérale américaine sur le commerce (Federal Trade Commission - FTC) qui examine les catégories de données recueillies sur des sites Web et les politiques des exploitants de ces sites sur l'utilisation de ces données.

Dans l'ensemble, même si 92 % des 674 sites Web commerciaux examinés aux fins de l'étude recueillent des données personnelles sur les personnes qui les consultent, seulement 14 % divulguent les pratiques de cueillette de ces données et l'utilisation qui en est faite; seulement 2 % des sites commerciaux ont à cet égard une politique bien définie.

Pour ce qui est des sites destinés aux enfants (échantillon de 212 sites), 89 % recueillent des données personnelles, 54 % fournissent à des degrés divers des informations sur la cueillette et l'utilisation des données, seulement 23 % suggèrent aux enfants d'obtenir l'accord de leurs parents avant de divulguer des données personnelles, moins de 8 % disent qu'ils informeront les parents sur leurs pratiques de cueillette et d'utilisation de ces données.

C'est sous prétexte de participer à des concours, de s'abonner à des services spéciaux, de signer un livre des visiteurs, de pouvoir suggérer de nouveaux contenus, de s'inscrire à des programmes de correspondance sur messagerie courrier ou IRC, ou de remplir des questionnaires d'enquêtes ou de sondages que ces données sont recueillies.

On peut ainsi demander aux enfants de fournir nom, âge, sexe, adresse postale, numéro de téléphone, adresse de courrier électronique, numéro d'assurance sociale, intérêts, passe-temps, etc.

Mais l'affaire va plus loin. Les auteurs du rapport offrent l'exemple d'un site (sans le nommer, mais pour les fins de la cause, disons qu'il s'agit du Young Investor Website) où on demande aux enfants s'ils ont reçu en cadeau des sommes en argent, de qui ils ont reçu ce cadeau, sous quelle forme (espèces, actions, certificats), et ce qu'ils en ont fait. Aucune mention n'est faite de la divulgation possible de ces données à des tiers, aucune suggestion de consulter les parents avant de fournir ces renseignements. Même si 97 % des parents se disent préoccupés par la divulgation à des tiers de renseignements sur leurs enfants, le rapport fait état de sites qui, en plus de diffuser publiquement les noms, âges et adresses d'enfants, publient aussi leurs photos, véritable invitation aux déséquilibrés de ce monde.

Les auteurs du rapport concluent que le développement d'un espace commercial en ligne est à un carrefour important et qu'à défaut de répondre aux inquiétudes des consommateurs en matière de protection de la vie privée, le commerce électronique ne pourra prendre l'essor que l'on souhaiterait.

Vu l'échec des politiques volontaristes et des initiatives d'auto-réglementation de la part du secteur privé, la FTC recommande au Congrès d'adopter une loi responsabilisant les parents eu égard à la protection des renseignements personnels sur leurs enfants, et elle annonce pour cet été un train de mesures destinées à mieux protéger les utilisateurs du réseau, quel que soit leur âge. Haut de la page


 Les ados branchés
Dans son édition du 5 juin, WebTrendWatch fait état d'un sondage effectué dans le cadre du Simmons Teen-age Research Study (STARS) selon lequel 65 % des jeunes américains âgés de 12 à 19 ans ont utilisé ou se sont abonnés à des services en ligne au cours des douze derniers mois, une augmentation de 43 % en deux ans. Ce chiffre ne surprend pas vraiment, mais les détails de l'étude apportent un éclairage révélateur sur les comportements des jeunes branchés. Ainsi, on apprend que 25 % des jeunes viennent à connaître l'existence de nouveaux sites Web par le bouche à oreille, 19 % par des commerciaux à la télévision, et 17 % par le fruit d'explorations en ligne. On estime qu'un demi million de jeunes garçons dans ce créneau d'âge empruntent à leur «budget sommeil» pour mener leurs activités en ligne, alors que, pour près de deux millions d'entre eux, c'est le temps autrefois consacré à la télévision qui écope. Chez les filles, un million et demi disent avoir trouvé en Internet une nouvelle manière de socialiser, deux millions et demi affirment qu'Internet a développé chez elles le goût d'apprendre. Haut de la page


 Les aînés débranchés
L'équipe du Réseau des Aînés et Aînées du Québec (RIAQ) suspend officiellement, et ce jusqu'à nouvel ordre, toute activité sur son site Web en raison d'un manque de financement nécessaire à l'entretien et au développement, avec le niveau de qualité que ses usagers sont en droit d'attendre. Bien que les pages des associations hébergées par le RIAQ resteront disponibles, de même que les autres documents qui ne nécessitent pas de mise à jour, les babillards interactifs et le groupe de discussion par courrier électronique, le RIAQ-FORUM, cesseront leurs activités.

Triste nouvelle. Bien que d'autres sites Web soient consacrés aux services aux aînés, le RIAQ constituait en quelque sorte le volet «communautaire» de l'appropriation du médium et jouait donc un rôle complémentaire aux autres ressources. Le RIAQ avait, grâce à son programme de formation 1996/1997, mené des activités de sensibilisation aux nouvelles technologies auprès de 600 personnes âgées, et assuré la formation plus approfondie de 150 autres. À titre d'organisme, le RIAQ poursuit ses activités avec un nouveau conseil d'administration et un nouveau président. On ne peut qu'espérer qu'une intervention quelconque puisse permettre une reprise des activités, voire un élargissement du mandat du Réseau. Caveat consules. Haut de la page


 Droit à communiquer, communication des droits
C'est le thème d'une conférence virtuelle qui se déroule du 11 mai au 26 juin. Le but est de générer et de disséminer de nouvelles idées sur le droit à communiquer en cette année du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, écran sur lequel les nations et les gens du monde entier projetaient leur espoir d'un développement harmonieux dans un climat de paix et de démocratie. On est loin du compte, on en conviendra.

Comme on pourra lire sur le site, «Le droit à communiquer a toujours été au coeur des luttes sociales. Les temps changent, le contexte géographique se transforme, la technologie va de l'avant et le droit à communiquer évolue. En effet, nous sommes passés de la liberté d'opinion à la liberté d'expression, à la liberté de presse, au droit à l'information et, aujourd'hui, au droit à communiquer. À l'ère de la mondialisation, ce dernier est l'incarnation de ces prédécesseurs.»

On demande aux participants de choisir un groupe de travail auquel ils participeront pendant cinq semaines; suivra une séance plénière pour terminer. Tous les mardis matins, un à trois articles seront expédiés par courrier électronique, et constitueront la base des discussions jusqu'au lundi suivant. Les discussions par courrier électronique seront filtrées par un modérateur afin d'éviter une surcharge d'information. Un résumé hebdomadaire sera également envoyé tous les lundis soirs. Haut de la page


 NTIC et éducation
C'est ce mardi 9 juin que le ministre français de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, Claude Allègre, présente le bilan des actions de son ministère pour développer l'usage des NTIC dans l'enseignement. Trois principes clés, soit la gestion locale des processus d'équipement et le pilotage en fonction dela demande pédagogique, l'adaptation de l'informatique à l'école et non l'inverse, et l'impartition de la production d'outils multimédia aux acteurs du secteur de l'éducation. Tout récent, donc, nous n'avons pas eu le temps de parcourir en profondeur ce bilan présenté par LMB Actu, mais nous aurons l'occasion d'y revenir dans une prochaine édition. Haut de la page


 Lectures rapides
Si vous ne l'avez déjà lu, autre dossier bien étoffé, de LMB Actu, l'hebdomadaire Internet immatériel et francophone sous le titre «Internet: Vers une ouverture de l'espace public? L'exemple des e-zines», un ensemble de textes traitant des publications électroniques (e-zines, fanzines, netmags) qui soumet que «l'impact d'Internet ne réside pas tant dans sa prouesse technique que dans une modernisation possible des liens sociaux. L'étude des e-zines met ici en perspective le droit de chacun à communiquer. Dans cette ouverture de l'espace des interactions, l'information prend les valeurs de la communication au risque de s'y confondre.»

TPC.MAG, un netmag mensuel techno/pop/culture n'aura pas attendu longtemps pour remodeler sa présentation et redéfinir son orientation. Changement d'adresse (à noter dans ses signets), nouvelle interface plus conviviale et virage éditorial axé sur les contenus sont les points forts de ce cinquième numéro, les archives des éditions précédentes étant toujours disponibles. En ces temps où bon nombre se posent des questions sur l'état de santé du Web indépendant au Québec, TPC.MAG offre un diagnostic de dynamisme encourageant. De plus, TPC.MAG est à la recherche d'étudiants, de 18 à 34 ans qui s'intéressent à l'art, aux médias, et à tout ce qui semble influencé par la pensée hypertextuelle, pour collaborer aux prochains numéros. Avis aux personnes intéressées, et bonne continuation à TPC.MAG.

Développement local, solidarité internationale, économie solidaire et développement durable: ce sont les thèmes sous lesquels Horizon Local regroupe une belle collection de textes de fond et de résumés d'articles pour son numéro de juin. Retenons deux contributions de Jean Millerat sur une certaine forme de communautique, soit «Archétype de dispositif Internet au service des habitants dans un quartier politique de la ville» et «Éléments pour une doctrine de l'État en matière de développement de l'Internet pour les habitants des quartiers». Ne pas négliger de consulter les volumineuses archives, fort bien classées par thèmes. Haut de la page


 En bref...
Le Top 30 des sites les plus souvent consultés au Québec, résultats d'une étude menée par la maison de sondages SOM entre les 15 et 21 avril 1998 sur le comportement des internautes québécois. Yahoo!, AltaVista et Microsoft sortent grands gagnants au chapitre du nombre moyen de visites par usager et par mois.

On nous annonce la mise à jour du Guide d'initiation à la recherche dans Internet (GIRI) ainsi que du site Web complémentaire, le Guide des indispensables de la recherche dans Internet (GIRI2) qui comporte, pour les utilisateurs nouveaux aux techniques de recherche sur Internet, le très utile Filtre à questions. Les guides GIRI sont le fruit de la collaboration de quatre universités québécoises.

Dans le cadre du Programme d'aide au développement de services et de contenus sur l'inforoute, le Fonds de l'autoroute de l'information (FAI) du gouvernement québécois a rendu public la liste des projets retenus pour le concours 1998. Quarante-trois projets pour une enveloppe globale de 6,5 millions de dollars. Si la Fédération professionnelle des journalistes du Québec recueille moins de vingt mille dollars pour Journalisme.Québec, le premier site Internet de référence à caractère général et institutionnel consacré au journalisme québécois à l'intention des journalistes et du grand public, l'Association de producteurs en multimédia du Québec obtient pour sa part dix fois plus (219 mille dollars) pour la Station-service du multimédia (SSM), un site Web d'information sur l'Association et ses membres. Question de priorités, j'imagine.

Le Conseil de la langue française du Québec invite tous les francophones du monde à une liste de discussion sous le thème «Que veut dire travailler en français au XXIe siècle?». On peut s'y inscrire et recevoir les commentaires par courrier électronique, ou bien consulter directement les archives sur le site Web du Conseil. Haut de la page


 Beau détour
Cette semaine, les «top» photographes du Washington Post, Nancy Andrews, Carol Guzy, Michael Williamson et Dudley M. Brooks, nous présentent leurs portfolios respectifs. Chaque année, la National Press Photographers Association et la Missouri School of Journalism décernent des prix de photojournalisme. Pour l'année 1997, les quatre premiers prix sont allés à ces photographes du Washington Post. Trois d'entre eux avaient déjà remporté les honneurs de ces prix, pour Carol Guzy, c'était la troisième présence au nombre des lauréats.

Sur ce, nous vous souhaitons une bonne semaine à tous et à toutes, et un bon Mundial 1998.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier

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