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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 14 juillet 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 20 juillet 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

ÉDITION SPÉCIALE CYBERMÉTRIE : 9e ENQUÊTE DU GVU
La bible des enquêtes en ligne vient de publier ses nouveaux versets : résultats de la
neuvième enquête du Graphic, Visualization, & Usability Center (GVU) du Georgia Institute of Technology. 

L'importance de ces données justifie cette édition spéciale pour nos abonnés au service par courrier électronique.  Le présent contenu ne sera porté sur le Web que dans quelques jours.

Exercice semestriel amorcé en janvier 1994, cette plus récente enquête a été menée du 10 avril au 15 mai 1998.  Non probabilistes (participation volontaire en ligne des répondants), avec un questionnaire en anglais seulement et une forte proportion de répondants américains, les enquêtes du GVU se sont néanmoins avérées être le baromètre le plus fiable du temps qu'il fait et qu'il fera en Cybérie.

Démographie.  Peu de changements tangibles, les femmes représenteraient maintenant 38,7 % de l'ensemble des répondants, une infime hausse de 0,2 % en six mois.  On note cependant en Europe un écart plus prononcé alors que les femmes ne représenteraient que 16,3 % des répondants, chiffre un peu plus élevé à 30,5 % au Canada et en Australie.  Souvent une question d'âge, dans le créneau des 11/20 ans, le pourcentage de répondantes est de 43,8 % et de seulement 33,9 % chez les 50 ans et plus.  Les auteurs voient néanmoins pour la première fois depuis 1994 une catégorie à prédominance féminine, soit celle des personnes branchées depuis moins d'un an (51,7 % de femmes, 48,3 % d'hommes). 

Comme dans d'autres enquêtes, on constate donc que l'écart hommes/femmes diminue.  En janvier 1994 , le GVU avait établi à 6 % la proportion de femmes parmi ses répondants.  En 1995 , avec une hausse à 18 %, le GVU avait prévu, si la tendance se maintenait, l'équilibre des sexes sur Internet au premier trimestre de 1997.  L'accord en genre et en nombre tarde donc, mais on y arrive.

La scolarité des répondants demeure élevée, 80,9 % ont eu accès à l'enseignement supérieur, proportion plus élevée pour la clientèle du réseau en ligne depuis quatre ans ou plus.  L'âge moyen des répondants est de 35,1 ans, mais le créneau le plus important pour les répondants européens serait celui des 21/30 ans.  Côté profession, le secteur pédagogique est le plus représenté (26,2 %), suivi du secteur informatique (22,3 %) et des autres catégories de professionnels (21,7 %).

Technologie.  La plate-forme Microsoft domine (81,4 % comparativement à 12,5 % pour la plate-forme Mac).  Les plate-formes UNIX et NT sont plus courantes en Europe où l'accès se fait encore principalement du lieu de travail ou d'un établissement d'enseignement.

La majorité des répondants (70,6 %) disent avoir accès au réseau à des débits entre 28Kbps et 1Mmps.  Bien que depuis des mois on constate une hausse des débits de connexion, 64,8 % des utilisateurs se plaignent des temps de téléchargement.  En fait, c'est que si le débit de connectivité augmente, les concepteurs continuent de surcharger les sites d'éléments graphiques et autres, annulant ainsi tout avantage présumé par l'utilisateur d'une augmentation de débit de connexion. 

C'est plus de la moitié des répondants qui affirment avoir quitté un site en raison du temps de chargement trop long des pages.  À 37,6 % les répondants disent avoir l'intention d'augmenter leur débit de connexion, en revanche la majorité (52,3 %) estime avoir déjà donné à ce chapitre.

Si le passage d'un fureteur à un autre devient plus populaire, c'est encore 62,2 % des répondants qui disent ne pas changer de plate-forme.  Le GVU reconnaît une part de marché de 62 % à Netscape, chiffre qu'elle pondère en expliquant la surreprésentation d'utilisateurs expérimentés (préférant Netscape à MS Explorer) parmi ses répondants. 

Mais le Web n'est cependant plus l'application incontournable d'Internet.  C'est 93,3 % des répondants (hausse de 9 points en six mois) qui affirment que le courrier électronique est un outil indispensable, suivi du Web (90,6 %), des applications Java et javascript (29,7 %), des canaux de bavardage IRC (23,9 %) et des logiciels de reproduction sonore (20, 9 %).  La vidéo obtient la faveur de 7,9 % des répondants, et la technologie poussante 5,3 %.

Comportements.  Pour 45 % des répondants, l'accès au réseau a permis de communiquer avec des gens partageant des intérêts communs comme des passe-temps (44,4 %) ou des intérêts professionnels (32,7 %).  Les rapports familiaux plus étroits sont cités par 29,7 % des répondants.

Les sites à accès payant n'obtiennent pas la faveur de 44,5 % des répondants qui estiment pouvoir trouver le même contenu sans frais ailleurs sur le Web.  L'exclusivité et l'originalité du contenu sont donc en prime.  Près du tiers des répondants jugent, en outre, qu'ils ne devraient pas payer pour des contenus car ils payent déjà pour leur accès au réseau.

L'enquête effleure à peine la question de la formule «portail» mais entend suivre de près, dans ses prochaines enquêtes, l'évolution de la loyauté des utilisateurs envers ces services.  Le degré de personnalisation offert par les portails serait au coeur de leur réussite.

Reflet d'une clientèle de répondants expérimentée et de la progression du commerce en ligne, 76,2 % des répondants ont dit déjà avoir acheté un produit ou service en remplissant un formulaire sur le Web, une augmentation de 8,1 points en six mois. 

Parmi les freins aux achats en ligne, les répondants citent ne pas pouvoir juger au préalable de la qualité du produit (39,3 %), les craintes à l'égard de la sécurité de leur numéro de carte de crédit (39,1 %) ou de données personnelles (26,9 %), la facilité d'effectuer localement les achats (22,6 %).  Si 9,3 % des répondants disent ne pas acheter en ligne parce qu'ils ont entendu parler des risques, seulement 1,9 % prétendent avoir eu de mauvaises expériences et 4,5 % croient que le processus est ou sera trop compliqué.

Comment interpréter ces données? Ceux et celles qui suivent de près les résultats des enquêtes successives depuis 1994 verront que les enquêtes récentes font état de variations moins prononcées, d'une enquête à l'autre, dans les habitudes et comportement des répondants. 

En revanche, si on compare ces récentes données à celles recueillies lors de la première enquête, menée en janvier 1994, le recul de quatre ans et demi permet de voir la rapidité avec laquelle certaines technologies se sont imposées, modifiant ainsi le profil général de la population du réseau.

Janvier 1994, 97 % des répondants qui consultaient le Web le faisaient avec le fureteur Mosaic (ancêtre de Netscape), 88 % étaient sur plate-forme UNIX, et seulement 55 % disposaient d'un poste de travail autonome (par opposition à un poste branché en réseau local ou d'entreprise).  Trois quarts des répondants avaient au moins dix ans d'expérience en informatique, 41 % disaient maîtriser de six à dix langages de programmation.

Sans conteste, ce qui a permis la pénétration plus étendue du réseau dans différentes couches sociales et professionnelles a été la mise au point d'outils plus conviviaux et performants dont l'utilisation, plus facile, ne nécessite plus un diplôme d'informaticien ou la connaissance d'un langage de programmation.

Si cette convergence Internet/grand public se constate sur le plan technique, faut-il en conclure qu'il en sera de même pour les contenus? Les tenants de la nouvelle économie parlent de «désintermédiation».  Dans l'application du concept au tandem technique/contenu, l'intermédiaire technologique devient transparent pour l'utilisateur, au point de «disparaître».

À coup sûr, ce parallèle technique/contenu est à saisir et rejoint le mot à la mode cet été, «portail».  En effet, la réussite de ce modèle économique de site Web reposera en grande partie sur la personnalisation possible de la formule, mais qui devra se faire aisément pour pouvoir attirer la clientèle grand public.

Sur ce, nous espérons que ces données vous seront utiles et vous fixons rendez-vous demain pour l'édition régulière des Chroniques.  Entre autres, au menu, syndicalisation et haute technologie.

À demain.

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