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Les Chroniques de Cybérie
12 janvier 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

12 janvier 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Et une Bonne année à vous!
Les «zéro surface» empochent
Apple voit rose
Netgraphe remballe Mémento
Contestation des tarifs :
les actions se poursuivent
Internet en bibliothèque, prise deux
AOL : poussées importantes
En bref...
Lectures rapides
Le procès d’un président
Beau détour

 Et une Bonne année à vous!
Au cours de la période des Fêtes, n/e/tsurf mettait en ligne les prévisions de quelques observateurs pour l’année qui vient, dont celles de Bruno Giussani (Eurobytes/The New York Times), Cyril Fiévet (Quelm), Bruno Guglielminetti (Radio Canada) et Jérôme Thorel (ZDNet).

Pour notre part, nous nous sommes écartés de la demande initiale de formuler trois prévisions pour plutôt décrire un processus de clivage que nous estimons déjà engagé.  «Ce n'est pas que les autres volets de l'actualité, au cours de l'année qui vient, ne seront pas intéressants.  Mais la “mutation à l'inverse” du médium, un certain retour aux sources pour ses acteurs de la première heure, une «réappropriation» du médium quasi-détourné par les grands intérêts commerciaux m'apparaît comme l'élément à suivre car ses effets seront déterminants et durables.»

Bonne année à tous et toutes.

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 Les «zéro surface» empochent
Nouvelle année, nouveaux vocables, dont ce «zéro surface» qui servira désormais à décrire les entreprises de commerce au détail qui évoluent sur le Web.

Bonne nouvelle pour les zéro surface durant le mois précédant Noël où d’après certaines estimations les ventes en ligne ont atteint plus de trois milliards de dollars.  Selon la société Zona Research qui a effectué un sondage auprès de 1 022 acheteurs en ligne américains, la moyenne des achats est passée de 216  $ l’an dernier à 629  $ cette année.  Si le créneau des 35/44 ans a effectué un tiers de son magasinage en ligne, les 50 ans et plus auraient dépensé davantage selon le sondage.  Près de 75  % des acheteurs se sont procurés des livres, disques compacts et bandes vidéo, la moitié des produits liés à l’informatique.  Nouvelles catégories de ventes en ligne, les articles vestimentaires pour le tiers des répondants, et les produits électroniques grand public pour un cinquième d’entre eux.  Le tiers des répondants a dit avoir reçu livraison de ses achats en moins de 72 heures, 80  % en moins d’une semaine. 

Mais si le commerce électronique a connu un boom saisonnier, on ne peut encore parler de rentabilité pour bon nombre de zéro surface.  Si on en croit les prévisions du Giga Information Group rapportées dans PC World, moins de 5  % des entreprises n’ayant que pignon sur Web afficheront des profits au cours des 12 ou 18 prochains mois.  L’exemple si souvent cité du cyberlibraire Amazon mérite observation.  Malgré que les ventes aient triplé au cours du quatrième trimestre de 1998, atteignant 250 millions de dollars, l’entreprise n’enregistre toujours pas de profits.  David Lazarus du service Wired News rapporte les propos d’un analyste financier pour qui, dans le cas d’Amazon, «la rentabilité est peut-être importante, mais elle s’applique davantage aux industries “mûres”».

On retiendra l’argument lors de notre prochaine visite à notre institution financière.

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 Apple voit rose
La semaine dernière se tenait à San Francisco la grande foire MacWorld Expo, l’occasion pour Steve Jobs, dont l’intérim se poursuit à la tête de Apple, de faire le point sur la relance de la société.  Mises à part les gorges chaudes des gens d’Apple concernant le passage à l’An 2000 (les ordinateurs Mac ne sont pas touchés), on a de nouveau fait grande place à l’iMac, et pour cause.

Lancé il y a un peu plus de quatre mois, Apple a vendu 800 000 unités de l’iMac, soit une unité chaque 15 secondes.  Selon Steve Jobs, 32  % des personnes qui achètent leur premier ordinateur optent pour un iMac; 13  % des nouveaux propriétaires d’iMac sont des convertis du système Windows.  Le «prêt à surfer» de l’iMac constitue un attrait certain, 82  % des propriétaires sont branchés à Internet, les deux tiers se sont branchés dès le premier jour d’utilisation, près de la moitié disent qu’il leur a fallu moins de quinze minutes pour compléter l’opération.

Si le MacWorld Expo a été l’occasion d’annoncer de nouveaux produits et mises à jour de produits existants, l’élément choc a été la présentation des cinq nouvelles couleurs de l’iMac : bleu foncé, violet, orange, vert et rouge.  En effet, Apple abandonne déjà le bleu Bondi qui a séduit près d’un million d’acheteurs.

Comme tout ce que fait Apple est passé à la loupe, ce choix de couleurs a été analysé par les spécialistes, dont Leatrice Eiseman, porte-parole du cabinet de consultation Pantone Color Institute qui étudie les tendances en matière de couleurs et dont TechWeb rapporte les propos.  Pour Madame Eiseman, Apple joue dans la palette des couleurs vives qui a marqué les dernières années et dont l’influence se maintiendra encore un certain temps.  Selon elle, le choix le plus risqué est le vert lime, une couleur en perte de vitesse.  Avis aux acheteurs soucieux de l’effet mode et qui voudront conserver longtemps leur iMac.  Quant aux personnes ayant fait partie de la première vague d’acheteurs des iMac bleu Bondi, elles se consoleront à l’idée d’être propriétaires d’une pièce de collection.

Apple se joint donc aux autres entreprises qui optent, et ce n’est pas trop tôt, pour le design et les agencements de couleurs.  Par exemple, la société IBM offre son poste de travail professionnel IntelliStation dans un boîtier noir avec écran plat.  Chez RockCity, le modèle SI-400 donne dans le cubisme, et l’effet est assez original.  Beau choix de bleu profond pour les postes de travail et serveurs chez Intergraph qui ont retenu une palette proche de celle de SGI , et design irréprochable du compagnon pour PC de Vadem, le Clio.  Chez digitalPersona, on fait presque oublier le fichage des empreintes digitales qui remplaceront un jour les mots de passe d’accès aux systèmes avec le design tout en courbe du lecteur/balayeur d’empreintes U.are.U.  Ce souci des formes originales rejoint aussi les préoccupations d’ergonomie de l’ameublement du bureau, comme le Biodesk et le siège Aeron de Herman Miller.  Cependant, reconnaissons qu’Apple est le premier fabricant à innover dans le grand design et les teintes inusitées pour les produits grand public.

Ceci dit, si Apple voit rose, c’est que l’iMac a sonné le réveil pour l’entreprise qui accumulait, trimestre sur trimestre, des pertes importantes; le cours de l’action poursuit sa hausse, on mise sur un retour de la clientèle des concepteurs graphiques, on élargit la gamme de jeux disponibles.  Toutes ces bonnes nouvelles ont fait dire à David Pogue du magazine Macworld, «c’est bon d’ouvrir une foire MacWorld Expo sans se dire que c’est peut-être la dernière».

Soulignons qu’il n’y a aucun fondement à la nouvelle selon laquelle le géant Intel ferait l’acquisition de Apple : c’était un canular, clin d’oeil aux macolytes de la part de deux plaisantins suédois qui ont trafiqué les pages Web d’accueil des sites MacWorld et MacWeek la veille de l’ouverture de l’événement.

En complément d’information, le dossier spécial de Wired et la synthèse du journal Le Monde.

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 Netgraphe remballe Mémento
Lancé en mai 1997 avec la visée d’être un «quotidien qui met en lumière les informations inédites diffusées sur les sites Web», le site québécois Mémento annonçait à ses lecteurs et lectrices en fin d’année la suspension de ses activités.  Dans une manchette faisant office de communiqué, le directeur de l’information des sites édités par Netgraphe , André Bélanger, annonçait que «le Mémento que vous avez connu tire sa révérence et ses contenus et son équipe viendront alimenter les activités de Multimédium et de La Toile du Québec

Au départ, Mémento offrait six thèmes d’information mis à jour hebdomadairement (Internet et technologies, Vie pratique, Politique et société, Arts et culture, Sciences et santé, Le monde à la carte).  Au cours de l’été, le nombre de thèmes avait été réduit à trois, même si de nombreux dossiers étaient venus graduellement étoffer le contenu du site.

Repli stratégique de Netgraphe face à une concurrence diversifiée? Dans un échange par courrier électronique, André Bélanger préfère parler de «développement stratégique», précisant que «Mémento n'a jamais été rentable, pas plus que Multimédium ou Mégagiciel, qui attirent tout de même 4000 visiteurs par jour et qu'on a toutes les difficultés à vendre aux annonceurs.  Le marché de la pub est pourri et les quelques annonceurs qui restent se replient sur des valeurs connues [...] Les ressources sont rares dans le Web québécois et nous avons jugé qu'il était plus porteur de les investir sur Multimédium, Mégagiciel, la Toile et sur Économédia.  À mon avis, les autres éditeurs devront un jour en arriver au même constat [...] Mémento a été pour nous un lieu d'expérimentation par le biais des débats, des chroniques et de l'orientation.  L'expérience ne se termine pas, elle se poursuit dans les autres sites de Netgraphe.»

Force donc est de constater que rien n’est réglé pour l’industrie du Web au Québec, surtout si l’on tient compte de la montée en puissance et en nombre des produits et services Web concurrents venus de France et d’ailleurs en Francophonie.

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 Contestation des tarifs :
les actions se poursuivent

Le vent de protestations qui s’est levé l’automne dernier continue de souffler.  En France, l’Association des internautes mécontents (ADIM), responsable du boycott du 13 décembre, se dit insatisfaite tant des réponses directes à ses demandes que de l'orientation générale de France Télécom en matière d'Internet telle qu'elle lui a été expliquée.  En conséquence, elle demande à France Télécom de revoir sa position vis-à-vis du forfait Internet, au gouvernement de joindre l’action aux bons sentiments, aux élus de soutenir sa démarche et aux mouvements et associations concernés de se joindre à son action.  L’ADIM appelle à un nouveau boycott, mais à l’échelle européenne, pour le 31 janvier prochain.

Laurent Fabius, président de l'Assemblée nationale française, affirmait récemment dans une entrevue accordée à Libération que les coûts d’accès à Internet en France étaient beaucoup trop élevés, en raison de la facturation au temps des communications téléphoniques locales.  «Si on part de l'idée que l'Internet est un formidable outil pour le futur, il ne faut pas qu'il existe de barrage financier à son usage.» Il proposait même 100 FF (un peu plus de 25  $ CDN) pour 100 heures de connexion téléphonique, auxquels s’ajouteraient les coûts du fournisseur d’accès.  Présentement, l'heure de communication téléphonique se trouve facturée entre 8,72 FF et 16,70 FF selon les plages horaires.

En Suisse aussi on veut des tarifs plus bas, et l’Action Rouge menace d’emboîter le pas aux autres actions européennes, voire de surcharger de requêtes répétées les pages d’accueil des serveurs des entreprises de téléphonie.  Ça semble jouer dur chez nos amis helvètes où il y aurait eu censure de messages pro-boycott sur les forums d’échange, et mise en demeure de ne plus utiliser les logos des deux compagnies de services téléphoniques.

En Belgique, un des derniers europays à sentir le vent et la marée monter, c’est l’initiative Internet Belge En Colère (IBEC) qui mène la charge pour une réduction des tarifs.  L’IBEC résume bien le combat des autres protestataires : «D'un point de vue éthique et politique, nous ne pouvons admettre que le prix de revient prohibitif de l'utilisation d'Internet en limite fortement le développement auprès de toute une catégorie de la population.  Il semble contraire à la philosophie d'un service public de pratiquer une politique tarifaire que l'on peut qualifier d'élitiste.»

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 Internet en bibliothèque, prise deux
Dans notre dernière chronique de 1998, nous parlions du Programme d'accès à Internet dans les bibliothèques publiques au Québec, de notre visite dans une succursale du réseau de bibliothèques publiques de la Ville de Montréal, et de la gratuité du service d’accès Internet qu’on y trouvait.

Un correspondant nous a peint un portrait très différent de la situation qui prévaut ailleurs au Québec.  Nous estimons important de le citer.  «S'il est vrai qu'à Montréal les bibliothèques offrent un service gratuit d'accès à l'Internet, dès que vos souliers touchent le terroir du Québec profond on se retrouve en société féodale où les bibliothèques servent à assouvir les appétits de pouvoir de certaines administrations municipales ou même de certains fonctionnaires municipaux [...] À Victoriaville, une bibliothèque neuve entièrement payée par une subvention de la province exige 158  $ par personne/an par non-résident (enfant compris et pas d'abonnement familial) pour y accéder et le service Internet y est facturé au même prix que le café Internet (privé) local (2 à 5  $ l'heure).  À Drummondville, les non résidents payent 200  $ par personne/an.  À St-Jérome on songe à facturer 185  $ par personne/an.»

On déchante donc un peu de nos constatations préliminaires sur la gratuité de l’accès, et l’examen de la situation en province a de quoi inquiéter.  Ce deux poids deux mesures, au détriment de la population hors des grands centres, exige au plus tôt une révision de la politique gouvernementale en matière d’accès Internet.

Nous remercions ce correspondant d’avoir corrigé notre perception un peu trop «métropolitaine» de la situation, et invitons les responsables gouvernementaux à examiner les façons possibles de réduire, sinon d’éliminer, ces écarts considérables dans le coût de l’accès Internet en bibliothèque.

Au moment où partout on semble conjuguer les efforts pour un plus grand déploiement de l’accès au réseau, ce serait aller à contre- courant que de permettre une telle disparité entre les grands centres et les régions.  Caveat consules.

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 AOL : poussées importantes
Le service en ligne America Online ne cesse de recevoir de bonnes nouvelles.  D’abord, AOL a inscrit au cours de la période des Fêtes son quinze millionnième abonné.  Ce chiffre ne comprend pas les abonnés de CompuServe dont AOL a fait l’acquisition l’an dernier, mais inclut les personnes abonnées au service des filiales implantées hors des États-Unis comme en France et au Canada ainsi qu’en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suède, au Japon, à Hong Kong et en Australie.

Il y a un peu plus de quatre ans, AOL comptait un million d’abonnés et commençait seulement à offrir une passerelle, depuis son service en ligne en «circuit fermé», à l’Internet.  En 52 mois, AOL aura donc su attirer et fidéliser quatorze millions de nouveaux utilisateurs du réseau grâce à un marketing agressif, et en dépit de nombreux problèmes techniques attribuables à sa croissance si rapide.

Cependant, le chroniqueur Robert Seidman estime dans l’édition du 3 janvier de son Online Insider que l’emprise d’AOL dépasse le nombre rapporté de «membres» de ce que l’entreprise estime être une communauté virtuelle.  Seidman précise que AOL fait état du nombre de comptes ouverts, mais que pour chacun d’entre eux, il faut estimer 1,5 ou deux utilisateurs.  Il faudrait donc compter plus de vingt millions d’aoliens de par le monde.

Côté commerce électronique, cette présence massive sur le marché de l’accès s’est traduite par un volume record d’achats en ligne à l’occasion de la saison des Fêtes.  Du 26 novembre au 27 décembre, les abonnés d’America Online ont dépensé 1,2 milliards de dollars dans les cyberboutiques et zéro surface affiliées au service AOL; pour 1,25 millions d’acheteurs, il s’agissait d’une première expérience de commerce électronique.  Jour de pointe : le jeudi 17 décembre, dernier jour où on pouvait espérer de manière réaliste une livraison des achats avant le jour de Noël.  Il s’est dépensé dans les cyberboutiques d’AOL 36 millions de dollars ce jour là.

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 En bref...
Un nouveau moteur de recherche, un drôle de nom, Google! qui est en phase «alpha test» mais attire déjà l’attention.  Le fruit du travail de deux jeunes dans la vingtaine, inscrits au doctorat à Stanford, le robot de Google indexe les pages Web et répertorie les autres pages où des liens pointent vers le document.  Lors de la présentation des résultats d’une recherche, les pages Web le plus souvent référencées apparaissent en tête de liste.  Cette méthode ne plaira pas à tous les utilisateurs, surtout si on cherche une information pointue, peu référencée sur le Web.  En revanche, elle économise un temps précieux pour les recherches plus générales.  Un profil dans les pages du journal Le Monde et aussi, cette fois en anglais, dans le netmag Salon.

Toujours concernant la recherche, le méta-index Strategic Road (interface bilingue français/anglais) offre 25 000 liens stratégiques et 4 000 annuaires, listes et moteurs de recherche spécialisés.  De plus, le site offre des dossiers sur de grands thèmes (crise en Russie, guerre de l’information, monnaie unique européenne) où on indique la date du lancement du dossier, et celle de la plus récente mise à jour.  On peut aussi décortiquer cette masse d’informations à l’aide d’un moteur de recherche interne exploitant la technologie Excite.  Très complet, navigation à vue et aux instruments, un site à surveiller.

Il y a plus de trois ans, nous vous suggérions quelques pages consacrées au personnage de bandes dessinées Tintin.  Oh combien ces pages ont évolué depuis, sous la houlette de Nicolas Sabourin, notre cybertintinologue favori.  À la découverte de Tintin, un site pour les mordus à l’occasion du 70e anniversaire des héros de notre jeunesse, et une foule de liens pour poursuivre l’exploration de cet univers particulier.

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 Lectures rapides
Le cas du journaliste Terry Milewski et son implication dans l’affaire du Peppergate fait l’objet d’un survol d’opinions dans Le 30, le périodique de la Fédération des journalistes professionnels du Québec (FPJQ).  C’est Manon Cornellier, correspondante parlementaire pour Le Devoir à Ottawa qui s’est adonnée à l’exercice de consulter collègues et spécialistes et qui conclut que «Les apparences d’impartialité en journalisme, comme en matière de justice, sont aussi importantes que l’existence d’impartialité [...] La seule conclusion unanime à laquelle arrivent spécialistes et journalistes est que cette affaire montre qu’il est nécessaire pour la profession de réfléchir à ses pratiques et, pour les reporters, de faire preuve de prudence et de vigilance dans leurs relations avec leurs sources.»

On entend parfois ses correspondances à la radio de Radio-Canada, on lit ses articles dans certains journaux, l’hispanitude lui doit une ouverture sur l’univers des réseaux, et il répond au plus récent cyber-questionnaire de Proust dans l’Insighterview.  C’est bien sûr le journaliste indépendant Francis Pisani.  «Croyez-vous que l'Internet doit être réglementé? Of course! Mais toute la question est de savoir comment et par qui.  Les États n'ont guère de légitimité dans le cyberespace, les communautés fluctuantes finissent par être contrôlées par quelques militants qui ont le temps et la compétence, les individus sont dispersés.  Ceux qui prônent l'absence totale de règles sont souvent des puissants qui rêvent d'imposer la leur ou des gens qui s'arrêtent au fait qu'il n'y a pas de solution évidente.  C'est sans doute le plus grand défi.»

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 Le procès d'un président
La procédure est en marche, le président américain Bill Clinton sera jugé pour parjure et obstruction à la justice par les 100 sénateurs américains.  De ces 100 sénateurs, 55 sont républicains, et 45 démocrates (parti du président Clinton).  Treize membres du Congrès (tous républicains et associés ouvertement à la coalition chrétienne de droite), qui portent pour l’occasion le titre de «gestionnaires», agiront à titre de procureurs de l’État.  Les travaux de ce tribunal se déroulent sous l’oeil avisé du juge William Rehnquist, juge en chef de la Cour suprême, initialement nommé au poste de juge substitut en 1972 par Richard Nixon.

Les sénateurs devront être 67 à voter en faveur de la destitution du président pour démettre Clinton de son poste, mais 51 d’entre eux pourraient convenir de mettre un terme à la procédure, et personne ne semble trop savoir ce qu’il arriverait alors.  Précisons que des 100 sénateurs, 91 sont des hommes et 97 sont de race blanche, 55 sont avocats, plus de la moitié sont millionnaires, et 33 devront se représenter devant l’électorat en l’An 2000 et faire face à l’opinion publique qui soutient très majoritairement le président.

Sans autre commentaire; à suivre dans vos médias favoris.

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 Beau détour
Quarantième anniversaire de la révolution à Cuba, quarante ans d’expression pour les affichistes post-révolutionnaires, le recensement qu’en fait le Cuba Poster Project (El Proyecto de Afiches Cubanos) mérite le détour.

Sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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