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Les Chroniques de Cybérie
9 février 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

9 février 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Cybermétrie, GVU et Consodata
Guérillas web
Les PIII tatoués : d’autres réactions
Journalisme justicier
Journalisme suggéré
Les dessous chiqués de Victoria
Lectures rapides
En bref...
Beau détour

 Cybermétrie, GVU et Consodata
Une dixième enquête semestrielle pour le GVU dont nous vous faisions part dimanche dernier, puis dans le Cahier Multi de Libération, une étude de comportement de Consodata qui porte sur 15 488 foyers français ayant manifesté leur intention de s’abonner à l’Internet dans les six mois à venir.  Dans la masse de données, recoupements et écarts, mais Consodata prévoit de nouveaux arrivés plus curieux, plus généreux, plus urbains.  De commenter Libération, «Bref, l'Internet séduit pour l'instant une élite financière ou/et intellectuelle.  Les pauvres attendent.»

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 Guérillas web
C’est ce que les diplomates appellent des «conflits de faible intensité», et ils commencent à se produire de plus en plus fréquemment dans l’espace cyber.

L’International Standards Organisation (ISO) ne donne pas dans la politique.  Néanmoins, l’organisme a octroyé au Timor-Oriental, occupé par les forces armées indonésiennes, le nom de domaine .TP, identité numérique difficile à assumer dans les conditions d’occupation militaire qu’on connaît.  Un groupe irlandais a décidé d’héberger un site au nom de domaine .TP, soit Free East Timor, sur lequel on diffuse de l’information politique sur la lutte pour la souveraineté du peuple timorais.  Selon le directeur du Connect Project, Martin Maguire, cité dans TechWeb, «Nous avons constaté que le nom de domaine était disponible, et avons présumé que le gouvernement indonésien ne le réclamerait pas, et ce pour des raisons politiques.  Nous avons suggéré aux gens du East Timor Campaign de le faire, et nous avons contribué à établir le premier pays virtuel sur le Web, une plate-forme d’expression pour les Timorais»

Mais voilà que depuis neuf mois, les installations du groupe irlandais hébergeant des sites du domaine .TP font face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées de la part de hackers anonymes.  Les soupçons pèsent sur le gouvernement indonésien qui aurait recours à des mercenaires-réseau pour tenter de réduire au silence les sites de domaine .TP; le groupe de Maguire entend loger une protestation officielle auprès de l’ambassade de l’Indonésie à Londres.  Une porte-parole de l’ambassade a nié toute implication du gouvernement indonésien dans ces attaques.

Sur un autre front, examinons le site Amnesty-Tunisia.Org.  Le chapitre tunisien d’Amnistie Internationale? Pas tout à fait.  C’est une vaste opération de relations publiques lancée par des «amis» du gouvernement tunisien dans le but de redorer l’image du pays en ce qui a trait au respect des droits de la personne.  En fait, Amnesty International consacre une partie de son site Web à dénoncer l’imposture et la confusion engendrée en raison de la ressemblance des noms de domaines.  En outre, AI précise qu’il est impossible d’avoir accès, depuis le territoire tunisien, au «vrai» site d’Amnesty International qui semble avoir été bloqué par les autorités, procédure technique relativement simple dans un pays où l’infrastructure réseau est concentrée et relève des autorités gouvernementales.

Quant aux «amis» du gouvernement tunisien, il s’agit d’EuroMed, un groupe de lobbyistes avec des bureaux à Tunis, Beyrouth, Paris et Wilmington (Delaware). 

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 Les PIII tatoués : d'autres réactions
Les processeurs délateurs d’Intel dont nous vous parlions dans notre édition précédente continuent de susciter des réactions dans la presse spécialisée.

Il s’agit de la décision d’Intel de tatouer numériquement les nouveaux processeurs Pentium III d’un code d’identité unique affecté à l’acheteur, et ce conçu dans l’optique de l’Internet selon les dires mêmes d’Intel.  Le fabricant évoque la sécurisation des échanges sur le Web, l’accès plus facile aux sites nécessitant des mots de passe, etc.

Scott Rosenberg, chroniqueur technologique de Salon Magazine, pose la question de base : à qui profitera le tatouage numérique des processeurs PIII et l’accumulation de renseignements personnels sur leurs propriétaires? Pas à vous ni à moi affirme Rosenberg, mais bien aux entreprises qui se doivent de vous ficher pour mieux vous cibler dans des campagnes agressives de marketing à haut rendement.  Il conclut en disant que les entreprises qui sauront assurer la convivialité des systèmes ET le respect de la vie privée gagneront la loyauté de leur clientèle et garantiront leur prospérité.  Celles, comme Intel, qui tentent d’imposer des systèmes dont personne ne veut, essuieront les contrecoups.

Pour sa part, jouant bon enfant, Bruce Schneier de ZDNN ne s’inquiète pas trop du tatouage des processeurs car selon lui ils ne sont pas indélébiles.  Trop faciles à contrefaire, ce ne sera qu’une question de temps pour qu’on trouve à tous les changeurs des inforoutes de petits dispositifs logiciels qui auront tôt fait de déjouer ce système en générant des codes aléatoires.  Schneier ne reconnaît qu’une utilité au tatouage des processeurs, s’il s’avérait efficace, et c’est l’identification de processeurs volés (marché très lucratif), une utilisation qu’Intel se défend cependant bien de vouloir en faire. 

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 Journalisme justicier
Une affaire intéressante à signaler du côté des médias, celle d’un homme faussement accusé d’un double meurtre, et d’un professeur de journalisme et ses étudiants qui se sont faits justiciers.  Anthony Porter, un homme de Chicago, a passé seize ans dans le couloir de la mort à attendre son exécution pour le meurtre de deux jeunes personnes dont il avait été reconnu coupable.  Vendredi dernier, il était relâché par ordre d’un magistrat, ce dernier affirmant disposer de nouvelles informations et d’éléments de preuve importants de nature à disculper Anthony Porter.

C’est qu’un professeur de journalisme d’enquête à la Medill School of Journalism (Université Northwestern), David Protess, avait lancé ses étudiants dans une révision complète des témoignages et de la preuve incriminant l’accusé.  Après quatre mois de travail acharné, de reconstitution des faits, de recherches de témoins, les étudiants ont non seulement réussi à blanchir Anthony Porter, mais à trouver le vrai coupable.  Un homme avait déjà été interrogé par la police à titre de témoin oculaire des deux meurtres, mais il a avoué aux étudiants avoir subi des pressions de la part des policiers pour incriminer Porter.  Vendredi dernier, l’ex-conjointe du vrai coupable, Alstory Simon, affirmait sous affidavit que Simon avait assassiné les deux jeunes personnes dans ce qui semblait être une affaire de drogues qui avait mal tourné.  Dossier du Chicago Tribune sur l’affaire Anthony Porter.

Mais Protess, le professeur de journalisme, n’en est pas à ce qu’on pourrait appeler son premier «exploit».  Selon le journal sur Web de l’école de journalisme Medill, Protess avait agi de la même manière dans l’affaire des «Quatre de Ford Heights», quatre hommes de race noire accusés et reconnus coupables, en 1978, de kidnapping inter racial, viol et double meurtre.  Protess, le journaliste d’enquête Rob Warden et un groupe d’étudiants en journalisme de Medill avaient repris l’enquête à partir de zéro et réussi à prouver l’innocence des quatre hommes qui ont depuis été libérés.  D’après le journaliste Warden, le rapport initial de la police procédait de la logique, le témoignage d’un témoin clé était convaincant, mais à y regarder de plus près, trop de détails ne concordaient pas.

L’affaire Anthony Porter, et son issue pour le moins inusitée, viendra certainement alimenter quelques débats sociaux de fond, dont la légitimé de la peine de mort dont traite Jean-Noël Ringuet, professeur de philosophie à Chicoutimi.  Ringuet écrit «des erreurs judiciaires sont toujours possibles et peuvent aussi entraîner la mort d'innocents : c'est ce qui aurait pu arriver au Canada récemment, si la peine de mort avait été appliquée à trois détenus condamnés pour meurtre (Donald Marshall, David Millgard, Guy-Paul Morin), qu'on a dû relâcher après de nombreuses années de prison, suite à la découverte d'erreurs ou de fraudes judiciaires.»

Rappelons que la peine de mort reste une sanction prévue dans le code pénal de 123 pays, qu’elle est utilisée aux États-Unis par 38 États sur 50.  C’est aussi souvent, disons le, une question de couleur.  En Pennsylvanie, les personnes de race noire composent 14 % de la population, mais représentent 61 % des 215 détenus en attente d’exécution.  Dans les 38 États américains où elle est sanctionnée, des 1 794 procureurs des ministères publics, seulement 22 sont de race noire et 22 d’origine hispanique.  Toujours en Pennsylvanie, les séances de formation des procureurs du ministère public comprennent même des vidéos sur les techniques destinées à éliminer du processus de sélection les jurés de race noire.

Puis, il y a la question du rôle du journaliste, et des conditions dans lesquelles il doit exercer son métier.  Robert W.  McChesney, professeur agrégé en journalisme et communications de masse à la University of Wisconsin, confie à Nathalie Collard dans le numéro de février du «30» que «Le vrai journalisme consiste à mener des enquêtes dans le domaine des affaires publiques, à analyser et critiquer les intérêts puissants de la société, à exposer et développer un large éventail d'opinions afin que les citoyens participent au fonctionnement de la société.  Or, ce type de journalisme n'est pas rentable économiquement.  Au contraire, il coûte cher, très cher.  C'est pour cette raison qu'il a pour ainsi dire disparu.».

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 Journalisme suggéré
C’est vrai, journalisme d’enquête ou d’analyse, quand on pratique le deuxième plus vieux métier du monde, on mène parfois un train d’enfer.  Tant à voir, tant à lire, si peu de temps, mais voilà qu’on propose de m’aider.  À preuve, des extraits d’un message reçu cette semaine concernant...  «Salut Jean-Pierre [...] j’ai signé un contrat avec [...] un communiqué de presse sera produit vers le [...] C'est donc un véritable "SCOOP" que je te dévoile ici avant la date du [...] Si tu peux "résister à la tentation" d'en parler jusqu'au [...] je t'en serais reconnaissant.  Tu auras quand même 3/4 jours d'avance sur [...] Le communiqué est "caché" sur mon site et n'est pas accessible au public sans en connaître l'adresse.  Je le rendrai accessible le [...] L'adresse est [...] ATTENTION, pour ne pas froisser les susceptibilités (de [...]) évite d'employer les mots "absorbe", "rachète", "acquiert", etc.  À la rigueur, ils acceptent le mot "intègre" dans la phrase suivante [...]».

Je vous jure, c’est de l’authentique.  À lire dans les autres médias vers le [...].

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 Les dessous chiqués de Victoria
Drôle de médium, le Web, où la réussite d’un événement en ligne se mesure au nombre de serveurs qu’on réussit à faire planter, et à l’engorgement dans la transmission de données qu’on parvient à créer.  On se croirait en plein retour des années soixante où tout bon spectacle de rock devait inévitablement se terminer par la destruction, sur scène, des instruments et du matériel de sonorisation, effets spéciaux d’éclairage et vapeur de glace sèche en prime.

Dernier en liste de ces événements Web «tendance destroy», le défilé de mode des articles de lingerie de Victoria’s Secret, véritable institution du monde de la dentelle et du satin.  La société mère de Victoria’s Secret, Intimate Brands, n’avait pas lésiné sur les moyens.  L’événement d’une durée de 17 minutes avait coûté 5 millions de dollars à organiser et à promouvoir, ce qui comprenait des pages entières de publicité dans les journaux spécialisés et un message télévisé pendant le rite médiatique annuel du Super Bowl.  La diffusion Web avait été confié à Broadcast.Com, société spécialisée dans ce genre de prestation, qui assurait pouvoir accommoder entre 250 000 et 500 000 visiteurs simultanément. 

Réussite totale, il y avait du monde au balconnet.  Plus d’un million de personnes ont tenté de se brancher sur les sites de Broadcast.Com pour voir, en défilement vidéo continu, la présentation de la collection printanière de lingerie, caracos et paréos de Victoria’s Secret.  Résultat, tout le système s’est affaissé, faute de soutien, sous le poids de la demande.  Le site transactionnel de Victoria’s Secret, géré par IBM Global Services, n’a tenu le coup que grâce au passage d’une infrastructure partagée à une installation réservée à son seul usage.

À chacun sa manière d’analyser la chose.  Les publicitaires ont dit que l’expérience de Victoria’s Secret avait eu un effet pigeonnant car sur le plan marketing, des millions de personnes avaient découvert l’existence de son site Web.  Des observateurs, bien qu’opinant du bonnet, ont néanmoins déclaré que mis à part l’effet choc, le médium Web n’était pas prêt pour de telles diffusions de masse.  Wall Street n’a pas aimé.  Dans les 24 heures suivant le défilé, les actions de Intimate Brands accusaient un recul de 5,2 %, celles de Broadcast.Com de 4,9 %, soit près du double de la baisse de l’indice NASDAQ en ce jeudi gris.

L’affluence première du direct passée, le défilé est disponible en différé sur le site de Broadcast.Com, aussi frais que les nouvelles d’hier, et en version plus traditionnelle tel que vu par les photographes de Reuters.

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 Lectures rapides
«Ce qu'il faut savoir sur les lettres d'info gratuites!», un texte de Philippe Monteiro da Rocha sur le site Eurobytes qui analyse le pourquoi des newsletters diffusés par courrier électronique.  «Mais nous sommes nous déjà posé la question : "Pourquoi m'envoie-t-on toutes ces informations pertinentes gratuitement?".  Si l'on pense que c'est là l'occasion pour un webmestre de "rameuter" des visiteurs sur son site ou de promouvoir sans frais ses offres commerciales, on ne recouvre qu'une infime partie de la réponse.» À lire.

De notre menteur favori, Pierre Lazuly, «La Saint Marketin». «Comme chaque année, à l'occasion de l'anniversaire de la décapitation de l'évêque Valentin (quoi de plus romantique en effet qu'un évêque décapité?), amoureux et amoureuses s'offriront sans surprise les preuves d'amour rituelles.  Les publicitaires le leur rappellent; ils apportent les idées, et même des paquets tout faits.  [...] Dimanche, ce sera donc la “fête de tous les amoureux”.  C'est du moins ce que les imbéciles racontent ; car c'est naturellement faux.  La Saint-Valentin n'est que la fête des amoureux appariés, des couples officiels, des authentiques fiancés.  Qui sont bien loin de constituer le quart du tiers de ce que notre planète peut compter d'amoureux.  Ce serait faire fi de millions d'amoureux transis, de prétendants lyriques et timides, de soupirants malheureux, de tendres éconduits.  Ce serait oublier ceux qui attendent.  Qui pensent avec Kierkegaard qu'”il n'est pas du tout difficile de séduire une jeune fille, mais d'en trouver une qui vaille la peine d'être séduite”.  (Et que c'est précisément celle-là qui sera difficile à séduire).»

Le numéro de février de TPC.MAG , le premier du «Volume 2» marquant un premier anniversaire pour le netmag techno pop culture.  On y lira l’entrevue du mois avec Clément Laberge et Carl-Frédéric De Celles, les deux piliers du site L’Infobourg consacré à l’éducation, de Septembre Média et de iXmédia.  En plus de la petite histoire de cette réussite du Web québécois, une perception intéressante de la complémentarité Web/imprimé.  Laberge : «Le pari sur lequel est fondée l'existence de Septembre Média c'est que le médium “papier” est complémentaire au médium “écran”.  Si c'est quelque chose qui a l'air “presque naturel” aujourd'hui, c'était loin de l'être au moment de la création de l'entreprise.» De Celles : «En fait, s'il y a effectivement un "pari de l'imprimé", je le qualifierais plutôt de "pari de la diffusion".  J'ai beaucoup de difficulté avec la perception de certaines personnes qui assument que l'on peut présentement baser une stratégie de diffusion "rentable" uniquement sur l'Internet.  Diffuser, c'est utiliser tous les moyens à notre disposition, l'important c'est que l'ensemble soit rentable.»

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 En bref...
C’est mardi prochain, 16 février, que le ministre canadien des Finances, Paul Martin, déposera le budget fédéral pour 1999.  Le site Web du ministère des Finances et de nombreux sites miroirs offriront l’accès aux renseignements budgétaires environ 15 minutes après le début du discours du ministre à la Chambre des communes.  Et pour la deuxième année consécutive, le discours du budget sera transmis en direct sur le Web en format RealMedia.

Pas de passe-droit pour les investisseurs branchés.  C’est un peu ce qu’on retient de la directive émise par l’association américaine des courtiers en valeurs (National Association of Securities Dealers - NASD) et rapportée par le service d’information de Computer World.  Toute société qui souhaite diffuser des informations de nature à avoir un effet sur le cours de son titre, ou à influencer des investisseurs potentiels, devra transmettre cette information aux grandes agences de presse spécialisées avant de la diffuser sur son propre site Web.  Elle doit aussi fournir à la NASD (compagnie mère de l’indice NASDAQ) un préavis de dix minutes.  Bon nombre de grandes sociétés diffusaient des annonces de nouveaux produits, prévisions financières et autres informations sur leurs sites avant de les communiquer aux agences de presse.  Autre manière pour la presse traditionnelle de conserver un reliquat de monopole.

Figer ce début de 1999 pour cinq ans dans une capsule/temps? Eh oui, c’est le tout dernier projet de la faculté de gestion Sloan du MIT.  Bien qu’on ne veuille l’ouvrir que dans cinq ans, question de se remémorer cette épique époque opaque, vous pouvez voir ce qu’on y a mis dans cette capsule sur le site/événement.  En gros : des infos sur les gigatransactions, un site MP3 référencé, le répertoire de Women-Connect-Asia.com (site consacré aux femmes d’affaires asiatiques), des clips audio des allocutions somnifères de Nicholas Negroponte, les clips vidéo des commerciaux diffusés lors du Super Bowl, des extraits de l’affaire Clinton.  Épique époque opaque.

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 Beau détour
Cette semaine, le site Web du Musée Jacquemart-André, pour les collections, bien sûr, mais aussi pour l’élégance de la réalisation technique.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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URL : http://www.cyberie.qc.ca/chronik/990209.html