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Les Chroniques de Cybérie
2 mars 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

2 mars 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

L’affaire AlternB : suite(s)
«La Presse» sur Internet, et une histoire de poubelle
Les Pentium III tatoués : pas de surprise
Taux de clics des bandeaux : moins de 1 %...
... mais pas d’inquiétude chez DoubleClick
Et maintenant, les «applisignets»
Le bogue du 49,7 jours
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 L'affaire AlternB : suite(s)
La publication du jugement rendu par la Cour d'appel de Paris contre l’hébergeur français AlternB (voir nos chroniques précédentes continue de faire du bruit, de susciter des réactions diverses dans plusieurs arrondissements de l’espace cyber francophone. «Défaite de l’Internet», l’initiative menée par le mini-rézo, s’est donnée un site Web complet sur l’affaire.

On a même vu une sortie inhabituelle (et bienvenue) de Yahoo! France dans sa Sélection de sites pour la semaine du 23 février au 3 mars. «Pas de sélection de site, pas de petites merveilles à visiter sur la toile francophone cette semaine, mais plutôt un dossier spécial pour exprimer notre solidarité, et notre désarroi -c'est le moins que l'on puisse dire- face à la décision de justice qui a condamné en appel l'hébergeur Altern à payer 300 000 francs de dommages et intérêts pour un contenu peu respectueux de la vie privée d'un top model diffusé sur une de ses pages.»

Chez Chronic’Art, «Chronique d'un Web mort annoncé», autre récapitulatif des faits signé par l’éditeur Cyril De Graeve qui a aussi tenté de recueillir des réactions diverses, mais avec des silences qui nous en disent long. «Nous avons proposé à des artistes, des politiques, des journalistes et des acteurs de réseau de réagir à propos de cette affaire. Au final, la grande majorité des journalistes et des acteurs de réseau questionnés (excepté les fournisseurs d'accès, totalement muets) nous ont vite répondu. Mais peu d'artiste, encore moins de personnalités politiques.» Liste des réactions, de France, de Belgique, du Québec.

Si l’affaire AlternB, d’abord entendue et jugée en référé (procédure rapide et simplifiée pour régler provisoirement une contestation, en cas d'urgence) doit ultérieurement être entendue «sur le fond» et «dans la forme», d’autres procédures contre AlternB seront aussi ntendues sous peu.

Et si le parquet connaissait mal les tenants et aboutissants de la vie du réseau, disons que les dossiers cités plus haut devraient l’éclairer et faire ressortir l’importance d’établir, dans les faits, la non responsabilité des prestataires de services. À cet égard, il conviendra de lire notre survol des conséquences de la responsabilisation des intermédiaires : «le point de vue du CRDP», où nous nous inspirons de l’ouvrage «Droit du Cyberespace» du Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal pour mettre en relief les contrecoups sur le plan économique, mais aussi en matière de liberté d’expression et de protection de la vie privée.

Trop tôt pour présumer d’une issue à toute l’affaire d’AlternB. Si certains préconisent l’élaboration d’une Loi de l’Internet pour régler de futurs litiges, nous y voyons personnellement un détournement de débat qui ne saurait régler quoi que ce soit.

À suivre.

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 «La Presse» sur Internet, et une histoire de poubelle
C’est jeudi dernier que le quotidien montréalais La Presse a fait son entrée sur Internet et s’est installé dans la communauté vertueuse InfiniT de Vidéotron. L’attente fut longue, et selon l’article en ligne qui marquait le lancement, «n'y cherchez pas une copie conforme du journal, le site Internet de La Presse a un petit air bien à lui». Un petit air bien à lui, en effet.

Qu’on déplore trouver peu de contenu sur le site Web de celui qui se dit «le plus grand quotidien français d'Amérique» relève d’une décision de sa direction, c’est son affaire. Mais le site, et la démarche entreprise par La Presse, comportent de nombreux irritants.

Commençons par l’utilisation abondante de fichiers témoins (cookies), qui sont depuis un bon moment la marque de commerce d’InfiniT et qui exaspèrent bon nombre d’utilisateurs et utilisatrices de ce service. De l’accès à l’hébergement, on peut dire qu’il y a un monde de différence Parano? Pas plus que le ministère américain de l’Énergie qui s’inquiète des fichiers témoins «persistants», ceux qui collent au disque dur, et qui permettent de suivre à la trace les visiteurs d’un site. Un des fichiers témoins reçus du site de La Presse avait une date d’expiration fixée à l’an 2037. Suffisamment «persistant» pour vous?

Parlons ensuite de la technologie utilisée pour «servir» les informations. Pour vous citer l’excellent article de Marie-Andrée Amiot sur l’éléphant blanc qu’est la Cité du multimédia à Montréal, il me faudra vous transmettre l’adresse suivante :

http://lapresse.infinit.net/cgi-bin/makefile.cgi?file=f1999020505.html
&gabcom=gab-chronique.html&stitre=Mercredi%2020%20
janvier%201999%20&cfg=lp_cite.cfg

Va pour le Web et le codage hyperlien, mais oubliez l’envoi d’une référence par courrier électronique traditionnel.

En outre, puisque les pages que vous consultez n’existent que sous forme de base de données (ce qui explique les adresses incongrues de La Presse) et se composent sur requête, elles échapperont ainsi aux robots indexeurs des moteurs de recherche qui ne recensent que les pages HTML statiques. Mine de rien, La Presse fait ainsi fi des 10 % d’achalandage qu’en vient à représenter pour la plupart des publications en ligne la consultation des archives répertoriées par les moteurs de recherche.

Quant à l’approche, on repassera. Guy Granger, responsable des projets spéciaux à La Presse, a raté une très belle occasion de se taire lorsqu’il a déclaré au netmag Multimédium, «Nous attendions que la grosse poubelle qu'était Internet se nettoie. L'air y est un peu plus sain et c'est pourquoi nous avons maintenant décidé de faire le saut». Pardon? Grosse poubelle?

Autrement dit, jusqu’à présent, nos lecteurs et lectrices, et ceux des 5 500 publications imprimées ayant un site Web et des milliers de publications «pur Web», ont tous été des écumeurs de poubelles? Et nous les producteurs de contenus leurs éboueurs? Et arrive le site de La Presse et tout d’un coup l’air serait un peu plus sain? Je ne crois pas, Monsieur Granger. Ces propos sont gros au point d’être grossiers et illustrent une suffisance et un bas mépris envers une bonne partie de votre lectorat et à l’endroit de ceux et celles qui bien avant vous ont investi le réseau.

Vous devez écouter trop souvent les Homier-Roy et Bazzo à la Première chaîne de Radio-Canada pour qui Internet est tout à fait inutile, on n’y trouve jamais rien, et ceux qui s’en servent (contrairement à eux) sont des imbéciles. Eh oui, 153 millions d’imbéciles. «Ici le futur» nous dit-on. Eh bien là encore, on repassera.

La Presse a donc lancé son site Web, mais c’est sans être arrivée à une entente équitable avec ses pigistes, vide contractuel que dénonce l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) qui estime qu’il est abusif et viole la lettre et l'esprit de la loi sur le droit d'auteur et le Code civil du Québec. L’Association a donc mis en demeure le quotidien d'annuler les contrats de cession de droits d'auteurs qu'elle fait circuler depuis quelques semaines au sein de son équipe de pigistes, contrats qui permettraient à La Presse de mettre la main sur les droits d'auteurs des journalistes indépendants de manière perpétuelle et sans aucune condition. À défaut d’obtenir un règlement satisfaisant, l’AJIQ prendra les recours juridiques nécessaires afin d'obtenir une entente plus respectueuse des droits des ses auteurs.

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 Les Pentium III tatoués : pas de surprise
Le Center for Democracy and Technology (CDT) dépose plainte, auprès de la Commission américaine du Commerce, contre le fabricant de microprocesseurs Intel et son dernier Pentium III que l’on sait tatoué numériquement d’un numéro de série permettant d’identifier le propriétaire. Le CDT estime qu’il s’agit d’une atteinte à la vie privée, et qu’en vertu de l’article 5 de la loi régissant la Commission, Intel se rend coupable de pratiques commerciales inéquitables et trompeuses.

Selon Deirdre Mulligan, conseillère juridique au CDT, «Nous nous inquiétons de ce que les consommateurs devront révéler cet identificateur pour avoir accès à certains sites Web, éliminant ainsi l’anonymat qu’Internet peut offrir. Tel quel, le numéro de série a le potentiel de devenir de facto le système d’identification en ligne».

Intel prétend que le tatouage numérique aidera le commerce électronique, permettant d’identifier l’initiateur d’une transaction. De plus, le fabricant dit livrer les nouveaux processeurs Pentium avec l’identificateur désactivé, laissant le choix de l’activer ou non au propriétaire.

Il n’a pas fallu bien longtemps avant que l’on prouve que l’identificateur pouvait être activé à distance, par exemple en visitant un site Web. C’est le magazine allemand d’informatique C’T qui a découvert le pot aux roses, et Intel (sans avoir vérifié la technique utilisée) a confirmé la véracité des faits.

Pour Intel, ces problèmes viennent s’ajouter à une procédure anti-monopole intentée par la Commission américaine du Commerce qui soutient que le fabricant a pillé les idées de concurrents, puis leur a interdit l’accès aux renseignements nécessaires pour concevoir des produits compatibles avec ceux d’Intel.

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 Taux de clics des bandeaux : moins de 1 %...
Selon le plus récent bulletin Online Observer Report publié par la société NetRatings, la moyenne d’utilisation hebdomadaire d’Internet, pour la semaine du 14 février, était de 4 heures 37 minutes, répartie sur 8 séances d’utilisation. L’utilisateur moyen consulte ainsi 330 pages, durée moyenne de 52 secondes par page. Il est exposé à 111 bandeaux publicitaires, mais ne clique sur l’un d’eux que dans 0,71 cas, ce qui donne un taux de clics de 0,635 %.

Toujours selon NetRatings, les livres et disques compacts continuent de dominer les activités de commerce électronique (26,1 % des acheteurs), suivi de près par les enchères en ligne (19,5 %). Les transactions relatives aux voyages et déplacements (7,5 %) dépassent maintenant le secteur du logiciel (6,9 %).

Ces données sont compilées à partir d’un échantillon de 4 000 utilisateurs et utilisatrices de 18 ans et plus qui consultent le Web depuis leur domicile.

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 ... mais pas d'inquiétude chez DoubleClick
Lorsque Tish Williams du netmag Upside a demandé à Kevin O’Connor, premier dirigeant et président de l’agence de placement publicitaire DoubleClick, quelle forme publicitaire allait dominer sur le Web d’ici cinq ans, il a répondu ne pas s’en soucier vraiment, «On ne peut se cantonner dans un modèle unique». Déjà, c’est 20 % du chiffre d’affaires de DoubleClick qui, s’éloignant de la formule bandeau publicitaire, provient de la commandite. Et ce, en dépit du fait qu’en décembre dernier seulement, l’agence ait «servi» 5,3 milliards de bandeaux.

Prévoyant que d’ici cinquante ans, tous les citoyens de la planète auront accès à Internet, O’Connor estime que sa mission est de voir à ce que tous les contenus soient gratuits, et que les annonceurs puissent payer pour ces contenus. Simple? Ça n’ira pas sans certains ajustements pour les producteurs de contenus, car pour O’Connor, «certains luttent contre les bandeaux, d’autres deviennent un avec le bandeau». Drôle de perspective.

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 Et maintenant, les «applisignets»
La fonction «signets» (ou «favoris») des logiciels fureteurs sert habituellement à enregistrer des adresses (URL) de sites Web de manière à faciliter le retour sur ces sites. En choisissant d’inscrire une adresse dans ses signets, on créé automatiquement un hyperlien sur une page qui demeure dans notre système, même processus qu’un codeur HTML utilise manuellement pour créer un hyperlien sur une page d’un site Web. Tout réside dans la possibilité du fureteur de lire le code. En fait, le fureteur lira n’importe quel code HTML valide inséré dans une page de signets, y compris les caractères gras, italiques, voire même les liens courrier (mailto).

Allons plus loin. Peut-on consigner une application javascript dans l’espace réservé au code HTML d’un signet? Eh oui, et ça devient un «applisignet» (pour application et signet), un hyperlien défini par l’utilisateur, ce que les anglo-saxons appellent un bookmarklet. S’inspirant de la documentation technique de Netscape relative aux javascripts, Steve Kangas a concocté et rassemblé sur son site Bookmarklets plus de 150 applisignets. Le tout est gratuit, fonctionne sur Win, Mac et Unix à condition de disposer d’un fureteur (Netscape ou MS Explorer) dont la fonction javascript est activée.

On peut donc, sur sa page de signets ou sur une page Web, insérer diverses applications servant, par exemple, à obtenir des données sur la page que l’on consulte. On peut aussi agir sur l’affichage des pages, la navigation, le multifenêtrage, en plus d’inclure des utilitaires de conversion d’unités de mesure.

Bon, ce n’est peut-être pas la trouvaille du siècle, mais dans des contextes précis d’utilisation, les applisignets peuvent être utiles et agrémenter l’expérience de navigation ou d’information d’un site. La technique est simple, adaptable, et Kangas vous invite à lui faire parvenir les applisignets que vous aurez créés.

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 Le bogue des 49,7 jours
Vous en avez assez d’entendre parler du bogue de l’an 2000? Voici du nouveau, le bogue du 49,7 jours. Rafraîchissant, non? La société Microsoft vient de découvrir pour Windows 95 et 98 un bogue qui paralyse les systèmes après 49,7 jours de fonctionnement continu. Il s’agit d’un problème d’algorithme dans le fichier vtdapi.vxd, petit fichier de 18Ko, pour lequel Microsoft a tôt fait d’offrir une rustine, mais prévient qu’elle n’a pas encore subi la batterie de tests nécessaires à en garantir l’efficacité. Si votre version de Windows a été installée par un revendeur, il vous est suggéré de communiquer avec lui pour la correction du fichier.

On peut se dire que peu de systèmes exploités sous Win95 ou Win98 risquent de se trouver en situation de fonctionnement continu pour une telle période, mais comme disait l’autre, on ne sait jamais comment une journée peut tourner.

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 En bref...
Une première pour l’État américain de Pennsylvanie : l’inscription de l’adresse Web des services gouvernementaux sur ses plaques minéralogiques. Selon le gouverneur Tom Ridge, les plaques d’immatriculation constituent de mini panneaux-réclame pour la Pennsylvanie et contribueront à communiquer le nouveau dynamisme qui anime l’État où fut prononcé le discours de Gettysburg. Au cours des trois prochaines années, l’administration des transports de l’État prévoit émettre 9 millions de ces nouvelles plaques sans coût direct pour les propriétaires de véhicules.

Un deuxième livre pour Bill Gates, lancement prévu le 24 mars. «Business at The Speed of Thought: Using a Digital Nervous System» (Le commerce à la vitesse de la pensée : Utilisation d’un système nerveux numérique) s’adresse principalement au monde des affaires et présentera des études de cas d’entreprises qui exploitent les nouvelles technologies. On rapporte une participation importante de nègres scripteurs, bien que Gates sera seul à signer l’ouvrage; les recettes de vente du livre seront remises à des oeuvres de charité. On prépare un site Web d’accompagnement à www.speedofthought.com (à cette date, le lien n’est pas encore activé).

Un site original, et qui fait «mouche», c’est le netmag underground TAZ (pour Temporary Anonymous Zone) qui ne traite pas de palindromes mais plutôt de piratage, hacking, virus et autres sujets en marge de la grande actualité techno. Beaucoup d’information, une lettre par abonnement courrier, des articles explicatifs, mais aussi une galerie de saisies d’écrans de sites piratés. «On en parle, mais on ne les voit jamais...». Qu’à cela ne tienne, Damien Bancal, l’animateur du site vous les présente dans une section du genre galerie. Une visite intéressante.

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 Lectures rapides
«On parlera. On écoutera. On rejoindra. On sourira. On saluera. On embrassera…» Et on vendra. Un article fort intéressant de Florence Amalou dans Le Monde de samedi dernier sous le titre «La publicité vend la high-tech en jouant sur les valeurs humaines». On y propose un décryptage de la nouvelle utopie publicitaire de la technologie comme adhésion à un monde nouveau. «Ce faisant, les publicitaires font l'éloge de la lenteur, redonnent du sens au moment. La chaleur, la proximité ont également servi d'architecture aux publicités pour la téléphonie mobile. Après Bouygues Télécom et sa téléphonie "personnelle" ("Téléphoner devient un sixième sens", en 1996), c'est Itinéris qui, récemment, décrivait le téléphone cellulaire comme "le lien qui nous unit en toutes circonstances". "C'est un jeu dangereux, commente de son côté Gabriel Gauthier, le directeur de création de Young & Rubicam France. Les annonceurs oublient parfois la réalité de leur produit. Tous les produits ne vous projettent pas forcément dans un monde sublime."»

Mise en ligne de la version française de la thèse «Le multilinguisme sur le Web» de Marie-France Lebert dont nous vous parlions récemment. Bien que très proche de la version anglaise, elle n'est pas la traduction littérale de celle-ci selon l’auteure. «On déclare souvent qu'Internet abolit le temps, les distances et les frontières, mais qu'en est-il des langues? Dès ses débuts, la principale langue d'Internet a été l'anglais. Même si l'anglais est toujours prédominant en 1998-99, d'autres langues sont maintenant présentes, et leur progression est constante. Il reste à souhaiter que, tôt ou tard, la répartition des langues sur Internet corresponde à la répartition des langues dans le monde, et que des logiciels de traduction soient disponibles gratuitement sur le Web pour traduire instantanément une page dont on ne comprend pas la langue.»

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 Beau détour
C’est à la suggestion de nos collègues du Nomade’s Land et de leur sélection hebdomadaire que nous vous invitons à notre tour à visiter le site Web du photographe Jean-Charles Lemasson. Un alliage photo/Web de haute teneur esthétique et fonctionnelle.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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