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Les Chroniques de Cybérie
18 mai 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

18 mai 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Canada : pas de réglementation
France : on songe à amender et Altern.org rouvre
Courrier électronique universel : Québec livre la marchandise
LeDevoir.com : on perd au change(ment)
Radio-Canada.ca : moins clinquant, mais combien ça coûte?
Haute technologie à haut risque
À l’écoute d’intelligence extra-terrestre, en traitement partagé
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 Canada : pas de réglementation
C’est avec un mois d’avance sur le calendrier prévu que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a annoncé hier qu’il ne réglementera pas les services de nouveaux médias sur Internet.  Les audiences du Conseil avaient débuté en novembre dernier.  Madame Françoise Bertrand, présidente du CRTC a précisé que le Conseil ne s’était pas interrogé à savoir s’il était possible de réglementer les nouveaux médias, mais plutôt s’il était nécessaire de le faire.  En conférence de presse, Madame Bertrand, a dit que le Conseil ne voyait aucune raison d’intervenir, qu’il souhaitait laisser libre cours à l’industrie des nouveaux médias, et qu’il existait déjà des outils adéquats pour lutter contre certaines activités illégales ayant cours sur le réseau.

Le rapport du CRTC comporte deux volets.  Le premier traite de radiodiffusion, ce que le contenu sur Internet n’est pas, selon le Conseil, au sens où l’entend la Loi sur la radiodiffusion.  Bien que le réseau serve à diffuser du matériel qui puisse correspondre à la définition de radiodiffusion, telle qu’énoncée dans la Loi, il ne sera pas réglementé car le CRTC l’estime complémentaire, ne portant pas atteinte aux médias traditionnels, et que sa réglementation ne contribuerait pas à l’atteinte des objectifs de la Loi.

Quant au volet télécommunications, le Conseil a déjà «rendu obligatoire, à taux tarifés, l’accès aux installations locales à grande vitesse des entreprises de télécommunication et de câblodistribution.  Il rendra d’ici peu sa décision concernant la réglementation de l’accès à grande vitesse au câble».  En outre, le Conseil tiendra compte de la capacité des citoyens et des consommateurs canadiens d’avoir accès à Internet à prix raisonnable dans le cadre de son instance portant sur le service téléphonique dans les zones de desserte à coût élevé. 

Bref, pas de grande surprise dans cette annonce du CRTC qui a du moins l’avantage de préciser la position canadienne en matière de réglementation.

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 France : on songe à amender et Altern.org rouvre
C’est aujourd’hui, 18 mai, que le député socialiste de Paris, Patrick Bloche, proposera en première lecture (dans le cadre de la loi Trautmann sur l'audiovisuel) des amendements à la loi de 1986 sur la liberté de communication, amendements relatifs à l'Internet et au statut juridique des hébergeurs de contenus et intermédiaires techniques suite à l'affaire Altern.  Rappelons que c’est Phillipe Bloche qui, le 7 décembre dernier, déposait un «rapport politique sur l’Internet», rapport issu d’un mandat qui lui avait été confié par le Premier ministre Jospin.

Si ce rapport nous avait plu, on ne peut en dire autant des amendements proposés par M. Bloche qui à notre esprit, et à celui des partenaires du mini-rézo, laissent une porte toute grande ouverte à la censure préventive, tâche que l’on imposerait aux intermédiaires techniques.  Des critiques sont d’ailleurs formulées sur le site Défaite de l’Internet, critiques néanmoins appuyées de propositions concrètes sur les multiples questions soulevées depuis des semaines sur ce débat.

Pendant ce temps, le service d’hébergement Altern.Org reprend ses activités aujourd’hui.  Valentin Lacambre, propriétaire du service, invite ceux et celles qui veulent réactiver leur site hébergé sur Altern à signifier leur intention, mais on a constaté que plusieurs des dizaines de milliers de sites qui avaient pignon sur Web dans l’espace Altern avaient déjà migré vers d’autres services d’hébergement.  D’ailleurs, une des conséquences de cet arrêt d’Altern et du déménagement forcé de certains sites est de créer un beau fouillis dans les répertoires et moteurs de recherche.  Si la nature déteste le vide, le référencement abhorre les déplacements.

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 Courrier électronique universel : Québec livre la marchandise
La Politique québécoise de l'autoroute de l'information, rendue publique l’an dernier, comportait un projet d’adresse de courrier électronique pour chaque citoyen et citoyenne qui en ferait la demande.  Vendredi dernier, l’État livrait la marchandise en annonçant le lancement des expériences pilotes de Courrier.Qc.Ca qui vise à fournir, gratuitement, à chaque citoyen qui le désire, une adresse de courrier électronique permanente et transférable, même s'il n'est pas abonné à Internet ou ne possède pas un micro-ordinateur.

Deux régions ont été désignées pour roder le système, soit Baie-Comeau et les secteurs Sainte-Marie/Saint-Jacques et Hochelaga-Maisonneuve de Montréal.  Le projet pilote, d’une durée d’un an, permettra de valider l'utilisation du système par les citoyens ainsi que les conditions de sa faisabilité technologique et économique.  Il vise évidemment aussi à évaluer les modalités d’extension à l'ensemble de la population québécoise.

Le projet se déroulera sous l’oeil attentif de la Commission d'accès à l'information «afin que la sécurité et la confidentialité demeurent des valeurs privilégiées tout au long de cette expérience.  À cet effet, des mesures ont été prises, notamment à l'intention des utilisateurs âgés de 13 ans et moins» peut-on lire sur le site du projet.  On appréciera que les règles d’utilisation du service déterminent que l'abonné est seul responsable du contenu de ses messages, établissent de fait la non responsabilité de l’intermédiaire technique sur le plan du contenu des communications, et précisent les circonstances exceptionnelles justifiant son intervention.

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 LeDevoir.com : on perd au change(ment)
Le site Web du quotidien phare montréalais Le Devoir vient d’être «revu et amélioré».  Plus légère, moins encombrée, la page d’accueil n’est pas désagréable et offre en un coup d’oeil un aperçu des articles du jour.  On a aussi accès à un menu déroulant pour consulter les différentes sections du journal, en plus d’un moteur de recherche rapide et efficace pour les contenus archivés.

Mais là où on y perd, c’est dans la décision des concepteurs de raccourcir les adresses (URL) des pages.  En vertu de l’ancienne formule, les adresses spécifiques des pages étaient inutilement longues, problème de conception souvent relevé par les analystes de la présentation de contenus, dont récemment Jakob Nielsen qui l’inscrivait dans sa liste des dix erreurs à éviter. 

On a donc réduit la longueur des adresses, intention louable.  Mais où sont les pages que les utilisateurs et autres référenceurs auront consignées dans leurs signets ou offerts en guise de référence? Orphelines et victimes du syndrome de l’«erreur 404», de la page introuvable.  Plutôt que de conserver, à tout le moins pour les contenus précédents, les anciennes adresses de pages, ou encore d’installer un système de renvoi dynamique, on a renommé les adresses de tout le contenu.  De quoi faire hURLer.

Chercheurs, étudiants, chroniqueurs et autres devront donc, s’ils veulent actualiser leurs références à des contenus du Devoir, d’abord faire une recherche sur le nouveau site, retrouver les textes qu’ils avaient référencés, et en modifier l’adresse donnée dans leurs propres pages, documents, travaux, mémoires et thèses.  Vraiment, on aurait pu nous éviter la tâche.  Dommage.

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 Radio-Canada.ca : moins clinquant, mais combien ça coûte?
La chaîne de radiodiffusion publique Radio-Canada a aussi procédé à la refonte de son site Web.  On s’est enfin débarrassé du tape-à-l’oeil à effet «disco» de la page d’accueil (ouf!) pour adopter une interface un peu plus classique qui convient fort bien au site.  La navigation est grandement améliorée, plus claire, plus directe.  L’accès aux sites des émissions radio et télé est facilité, et on peut toujours d’où que l’on soit écouter la programmation des deux chaînes radio en format Real.  On offre aussi la possibilité de personnaliser l’interface en fonction de vos préférences (cookie oblige), même si les expériences du genre «Mon Yahoo!» ou «Mon Netscape» ne sont pas concluantes sur le plan de l’adoption par le public de ces fonctionnalités.

«Mon Radio-Canada»? Oui, si vous êtes contribuable canadien, c’est votre radiodiffuseur public, et on vous rappelait jusqu’à tout récemment que vous en étiez tous et toutes les actionnaires, mais sans toutefois bénéficier du droit de savoir dans le détail comment sont affectés les fonds publics qui lui sont versés (environ 875 millions de dollars par année, tous services confondus).

On lisait, début mai, un article du quotidien National Post dans lequel un député fédéral se plaignait de ne pouvoir savoir combien le présentateur des actualités télévisées du réseau anglais, Peter Mansbridge, touchait comme salaire.  La question avait fait surface à la Chambre des Communes lors d’un débat sur la réforme de la Loi sur l’accès à l’information (LAI).  Ironiquement, même si les journalistes de Radio-Canada (comme tous leurs collègues des autres médias) font un usage fréquent de la LAI pour obtenir des informations au nom du public, Radio-Canada est exemptée des dispositions de la Loi et n’est nullement tenue de dévoiler quelque détail que ce soit sur son fonctionnement interne.

Ce régime d’exemption des dispositions de la LAI de la société d’État irrite aussi le nouveau timonier de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau.  Récemment, à l’occasion d’un déjeuner de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M.  Péladeau disait qu'il est bien difficile de savoir comment sont dépensés les 875 millions que paient chaque année les contribuables pour la SRC et la CBC puisque Radio-Canada est une société de la Couronne qui n’est pas être assujettie à la LAI.  Le président de Quebecor, propriétaire de la chaîne concurrente TQS, disait qu'il avait lieu de s'interroger sur le bien-fondé de la politique de gestion d'une équipe de direction qui rend des comptes au CRTC, à la ministre du Patrimoine et au Parlement sur la base d'un mandat dont les termes sont extrêmement flous.

On se souviendra, il y a trois semaines, de la réponse du rédacteur en chef de l’émission Branché concernant (bien qu’on s’en réjouisse) la solution trouvée pour maintenir l’émission à la grille horaire la saison prochaine : «Il serait beaucoup trop compliqué de vous expliquer comment le problème a été réglé.» Autrement dit, c’est tellement compliqué qu’on ne pourrait pas comprendre?

Nous avons nous-mêmes, il y a quelque temps, cherché à savoir pour vous à combien s’élevait l’enveloppe budgétaire globale affectée aux inforoutes par «votre» radiodiffuseur public (coûts internes et externes de la conception et mise en service des sites Web, ressources budgétaires affectées à la formation du personnel à l’utilisation d’Internet, mise en ligne de contenus, production de sites d’émissions, etc.). 

Désolé, pas de réponse.  Ou plutôt oui, après un mois de correspondances nombreuses avec les responsables, voici ce qu’il nous a été permis d’apprendre.  «En ce qui a trait au budget, le président de la Société Radio-Canada, Perrin Beatty, souhaite qu'une enveloppe budgétaire pouvant atteindre 2% du budget global de la Société soit injectée dans les nouveaux médias d'ici quelques années [...] Dans le contexte hautement concurrentiel que constitue le développement des nouvelles industries associées à l'implantation d'Internet comme nouveau support de diffusion, d'information et de communication, vous comprendrez que la Société doit maintenir certains éléments confidentiels à l'abri de la concurrence.»

Et voilà, vous en savez maintenant autant que nous.

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 Haute technologie à haut risque
On a souvent l’impression que la haute technologie est propre, aseptique, non polluante.  Les images de techniciens en sarraus blancs, les petites haies d’arbustes qui encadrent les édifices, les programmeurs très écolos en blue jeans.  On se croit loin des cheminées et des fonderies polluantes de l’ère industrielle.

Si la chaîne CNN nous rappelle que mai est le mois de la santé des femmes aux États-Unis , la revue New Scientist publie un article accablant sur les problèmes de santé avec lesquels sont aux prises bon nombre de travailleuses (et travailleurs) de l’industrie des semi-conducteurs. 

Le New Scientist rapporte qu’un groupe de 140 personnes a intenté un recours collectif contre IBM, et un autre groupe de 70 personnes contre National Semiconductor.  C’est que l’exposition aux produits chimiques et solvants utilisés dans la fabrication des microprocesseurs et unités de mémoire serait responsable de taux anormalement élevés de malformations congénitales (surdité, spina bifida et autres), d’interruptions précoces de grossesses, et de cancers. 

À l’hôpital pour enfants de Toronto, le taux de femmes donnant naissance à un enfant atteint à quelque degré de malformation est de 1 sur 125.  Il est de 13 sur 125 pour les femmes ayant été exposées à des solvants en milieu de travail.  Le New Scientist rappelle aussi que depuis 1988, trois études d’envergure ont été réalisées sur le taux d’interruption de grossesse des travailleuses américaines de l’industrie des semi-conducteurs.  Sur 2 500 grossesses, on a dénoté 370 cas d’avortement spontané.

Si la production de semi-conducteurs se fait dans des environnements contrôlés, en «salle blanche» pour employer le terme technique, c’est davantage pour protéger les précieuses couches de silicone que la santé des travailleurs et travailleuses.  Si on y filtre les particules de poussière en suspension, on ne fait que recycler l’air et les vapeurs de solvants et autres produits toxiques qu’il contient, sans le régénérer avec des intrants d’air frais.

À l’échelle mondiale, on compte 900 usines de production de semi-conducteurs, on prévoit la construction d’une centaine d’autres.  C’est un marché de 150 milliards de dollars par année, dont plusieurs pays d’Asie (où la laxité réglementaire sur les conditions de travail prévaut) voudraient bien avoir leur part.

L’article du New Scientist arrive en renfort à un rapport publié en avril par la Silicon Valley Toxics Coalition (SVTC), un organisme fondé en 1982 et voué à la protection de l’environnement dans la région de la Silicon Valley.  Grâce à d’importantes subventions gouvernementales versées aux entreprises, on semble avoir fait plafonner la contamination chimique des nappes phréatiques.  En revanche, la qualité de l’air serait compromise par les émissions de gaz toxiques liés à la fabrication de produits de haute technologie. 

La SVTC estime que pour produire une seule gaufre de silicone (matériau de base des semi-conducteurs) de 15 cm de diamètre, il faut 8 600 litres d’eau désionisée, 96 mètres cubes de gaz divers, 0,6 mètre cube de gaz nocifs, et 44 kilos de produits chimiques divers.  Une fois la gaufre produite, ces produits altérés sont rejetés dans le milieu environnant, bien souvent sans traitement préalable.

La SVTC met aussi en cause l’effet cumulatif des polluants sur la santé et publie des cartes des «points chauds» de la Silicon Valley qui étiole la région de la Baie de San Francisco.  Principalement à risque, les secteurs habités par les classes démunies, les personnes de descendance autochtone et les immigrants latino-américains.

La Silicon Valley Toxics Coalition présentera un rapport sur ses constatations à l’Organisation mondiale de la santé à Londres le 16 juin prochain.

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 À l’écoute d’intelligence extra-terrestre, en traitement partagé
Il s’agit de SETI@home, une expérience scientifique en radio-astronomie qui vous invite à participer à l’analyse des données collectées par le plus grand radio-télescope au monde situé à Arecibo (Puerto Rico).

Exploité par le Centre national pour l’astronomie et l’ionosphère, activité conjointe de l’Université Cornell et de la National Science Foundation, ce radio-télescope dispose d’un réflecteur de 305 mètres de diamètre et de plus de 50 mètres de profondeur, soit une superficie d’une vingtaine d’acres.  Il capte des signaux radio en provenance de l’espace qui sont transformés en données numériques, et qui doivent par la suite être analysées sur de puissants ordinateurs pour découvrir certaines caractéristiques susceptibles de révéler la présence d’une vie extra-terrestre.

Le traitement de ces données pourrait monopoliser, à grands frais, plusieurs gros ordinateurs.  En 1996, le chercheur David Gedye conçoit un projet d’analyse en traitement partagé des données recueillies par le radio-télescope en traitement.  En 1997, on développe un prototype de la partie cliente du logiciel d'analyse, ainsi que l'infrastructure générale de distribution des calculs.  Finalement, l’expérience vient d’être lancée.

Le principe, maintenant.  Vous vous inscrivez au projet en téléchargeant un petit logiciel d’analyse (700K) et recevez du même coup votre premier bloc de données (dans notre cas, 300K).  Une fois installé, le logiciel fait office de sauvegarde d’écran, c’est-à-dire qu’il est lancé après une période d’inactivité de votre poste de travail.  Il commence alors à disséquer les données, à chercher pour des caractéristiques ordonnées d’origine artificielle qui seraient l’indice d’une forme de communication, donc de vie intelligente.  Lorsque vous réactivez votre poste de travail (mouvement de souris, touche de clavier, etc.), le logiciel sauvegarde jusqu’à la prochaine séance l’état de l’analyse des données.  Une fois l’analyse complète du bloc de données terminée, le logiciel vous propose de le retourner sur le serveur du SETI, où les résultats seront validés, et de vous importer un autre bloc de données brutes pour analyse.

Ne vous laissez pas tromper par la petite taille des fichiers, les analyses de données sont complexes et nécessitent une puissance de traitement assez importante.  Sur un Pentium II 266 MMX, 64 Mo sous NT4, après 18 heures et 37 minutes de traitement, j’en suis rendu à 31 % du traitement de mon bloc de données de 300Ko capté par le radio-télescope le 7 janvier dans la bande de 1,4194 Ghz.

Mais pensons seulement aux millions de postes de travail régulièrement laissés inactifs, par exemple, à l’heure du lunch ou des pauses-café.  Il y a là un gaspillage énorme de puissance de traitement, puissance que l’on peut harnacher au service de la science.  Pas bête, non?

Tous les détails sont disponibles sur le site de SETI@home, en plusieurs langues dont le français, et le logiciel roule sur les plate-formes Win95/98/NT, Mac et Unix/Linux.

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 En bref...
L’industrie des sites pour adultes tient salon, et c’est Montréal qui sera la ville hôte du 19 au 22 mai du X Web Expo, une foire commerciale destinée aux exploitants de sites Web érotiques.  La société qui organise l’événement, AdultDex, n’a rien négligé pour attirer de nombreux exposants américains, vantant le charme francophone de Montréal, ses nombreux restaurants de classe internationale, et le taux de change favorable à ceux qui paient en billets verts.  D’ailleurs, que ce soit pour visiter l’exposition ou assister aux séminaires, ateliers et conférences, tous les droits d’entrée sont payables en dollars US.  Idem pour les exposants, pour la plupart fournisseurs de services spécialisés, mais si vous n’avez pas déjà réservé votre stand, trop tard, c’est complet.  Selon Madame Fay Sharp, directrice de AdultDex, le choix de Montréal pour la tenue de l’événement a aussi été motivé par l’«ouverture d’esprit» qui s’y manifeste, contrairement à certaines villes américaines.  Bien que X Web Expo se tienne à quelques minutes de marche à peine de la future Cité du multimédia, ses organisateurs ont échappé à la manne des subventions gouvernementales.  Si tout se passe bien, nous tenterons de rendre compte de l’événement dans notre prochaine édition.

Et puisqu’on parle de sexe, la société SurfWatch, fabricant de logiciels de filtrage et de surveillance d’utilisation Internet pour entreprises et établissements publics a publié des données sur l’utilisation dite «récréative» en milieu de travail.  Contrairement à certaines idées reçues, les sites érotiques ne sont plus les sites «autres que pour le travail» qui sont le plus fréquemment consultés.  Arrivent au premier rang les sites d’information générale et d’actualités (8,76 % de l’utilisation), suivis des sites d’information financière (6,74 %) puis des sites pour adultes (2,92 %).  La fréquentation de ces derniers, en milieu de travail, aurait chuté de moitié, alors que l’on attribue à la situation dans les Balkans une hausse de 400 % de la fréquentation des sites d’actualité.  Plus globalement, et question de vendre ses produits, SurfWatch estime que l’utilisation «autre que pour le travail» progresse chaque trimestre et entraîne des coûts indus aux entreprises.

Le format de reproduction sonore MP3 fait l’objet d’un dossier intéressant cette semaine chez nos collègues de Chronic’Art.  Explication du phénomène, position des maisons de disques, espoirs et désillusions chez les artistes, et liste de références composent ce dossier en six articles.  Aussi, dernière formation musicale à se prononcer sur la question de la reproduction et la diffusion de ses oeuvres en MP3, le groupe culte Greateful Dead du reconnaissant défunt Gerry Garcia. 

En 1995, année du décès de Garcia, Greateful Dead était la formation rock américaine qui encaissait les plus fortes recettes de ses tournées de spectacles.  Le groupe n’a jamais fait grand cas des enregistrements pirates réalisés lors de spectacles, permettant même à certains de se brancher directement à la console de sonorisation durant ses prestations publiques.  Garcia avait déjà déclaré que les enregistrements «personnels» étaient un excellent moyen d’exposer le public à la musique du groupe, ce qui ne s’est jamais démenti.  Les «Deadheads» (surnom donné aux inconditionnels du groupe) pourront donc échanger librement sur le réseau toutes les captations MP3 des Grateful Dead qu’ils souhaitent, sans crainte d’être importunés par le groupe ou son éditeur.  À lire, l’article dans SiliconValley.Com.

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 Lectures rapides
En mars dernier, nous vous parlions d’un texte qui allait marquer.  Il s’agissait de la réponse de l’ombudsman de Radio-Canada, M. Marcel Pépin, à une plainte déposée par le Bureau du Premier ministre contre le journaliste Terry Milewski.  Nous apprenions avec regret, la semaine dernière, le décès de M.  Pépin des suites d’un accident cardiovasculaire.  Homme rompu aux différentes facettes de la pratique du journalisme, M.  Pépin écrivait dans son analyse de l’épineuse affaire du Peppergate «dans la pratique du journalisme, le scepticisme et la ténacité ne sont pas nécessairement des défauts et encore moins une preuve que le questionnement des versions officielles confirme un parti pris inacceptable».  La version intégrale du texte de M.  Pépin, que certain appellent son «testament journalistique», mérite donc d’être relu.

Entrevue avec Anne Sinclair, directrice de TF1 Interactif.  Bien connue pour avoir mené avec élégance le magazine télévisé d’entrevues hebdomadaires «7 sur 7» pendant treize ans, Madame Sinclair dirige maintenant les activités multimédia de la chaîne TF1.  Répondant à la question du Journal du Net «Que vous inspire le journalisme en ligne? -- C’est comme le journalisme ailleurs.  Il y a ceux qui respectent la déontologie, ceux qui sont professionnels et ceux qui ne le sont pas.  Matt Drudge n’est pas un professionnel.  Son site restera un ramassis de ragots.  Je pense qu’il y a une prime aux marques fortes et crédibles.  Les sites du Monde, de Libération et de TF1 sont des sites professionnels avec des informations recoupées.  Il n’y a pas de spécificité pour le journalisme en ligne.  Il y a une morale et une déontologie comme partout.  Ce n’est pas un problème d’outil.»

Lecture rapide qui en évite une autre, plus ennuyeuse, c’est l’opinion de Francis Pisani sur le récent livre de Bill Gates «Le travail à la vitesse de la pensée».  Soulignant ce qui nous paraissait à nous aussi incongru, soit la curieuse adéquation entre «business» et «travail» dans la traduction du titre du livre, Pisani trouve peu de choses nouvelles dans le livre de Gates.  «En effet, quand Gates invite à numériser les données essentielles à une entreprise pour mieux interpréter les tendances et réagir plus vite, à les mettre à la disposition de tout le personnel, ou à utiliser le courrier électronique pour faciliter la communication interne il s'en tient au niveau d'évidences assimilées depuis longtemps par les entreprises performantes.» En revanche, écrit Pisani, «Le site du livre vaut la peine.  On y trouve un résumé de chaque chapitre, certaines formules clés et des liens à des tas de sites et de documents complémentaires qu'on ne trouve pas dans la version papier.»

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 Beau détour
Cette semaine, «La Terre vue du ciel», une collection de photographies aériennes de Yann Arthus-Bertrand publié sur le site de la revue PHOTO, un projet conjoint de l’UNESCO, de Fuji Film et du service d’archives photographiques Corbis.  Le but : dresser un état des lieux de notre planète à l'aube du XXIème siècle et traduire, à travers l'image qui se voudra toujours esthétique, parfois insolite ou étonnante, une réalité historique et géographique.  À voir.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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