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Les Chroniques de Cybérie
1er juin 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

1er juin 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Sévère réglementation en Australie
Cryptage de courrier gratuit sur le Web
Un portail pour l’Internet gratuit
Un boycott contre l’Internet trop cher
Virus : CIH en voie d’extinction et la demie vie de Happy99
Rapport au temps
Dr.  Laura en guerre contre les bibliothèques
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 Sévère réglementation en Australie
Site Web tout en noir pour l’Electronic Frontiers Australia qui dénonce un projet d’amendement à la loi australienne sur les services de radiodiffusion (Broadcasting Services Act - BSA) déposé devant le Sénat le 21 avril dernier.

Dans le mémoire explicatif de l’amendement, le législateur dit vouloir atteindre un point d’équilibre entre les besoins et l’intérêt de l’industrie, et les préoccupations de la collectivité à l’égard de contenus illégaux, offensants ou de nature à porter préjudice aux personnes d’âge mineur.  Le gouvernement reconnaît qu’il y a des difficultés techniques à bloquer la diffusion de contenus illégaux ou offensants venant de l’étranger, mais estime que là où c’est possible, il doit intervenir.  «On ne peut accepter que rien ne soit fait simplement parce que ce serait difficile à faire» lit-on dans le mémoire.

Le gouvernement australien entend mettre sur pied un service, géré par l’Australian Broadcasting Authority (ABA) pour recevoir les plaintes du public concernant les contenus offensants.  Les contenus seront jugés en fonction de la grille d’évaluation utilisée pour coter les productions cinématographiques (refus, X ou R), et les intermédiaires devront installer des filtres de contenus, et des modes d’accès pour les dix-huit ans et plus.  Si un contenu est jugé offensant, l’ABA servira un avis à l’intermédiaire technique qui devra, de son mieux, voir à en bloquer l’accès si le contenu est hébergé en Australie.

Si le contenu est hébergé à l’étranger, l’intermédiaire technique sera tenu de «prendre les mesures raisonnables, si cela est techniquement possible, pour en bloquer l’accès».  Ce système de censure ne s’appliquera pas aux communications privées ou à diffusion contrôlée, ce qui signifie que le courrier électronique échappe à la réglementation grâce aux véhémentes représentations de l’industrie.  La Loi prévoit la protection des intermédiaires techniques d’éventuels litiges pouvant découler directement de plaintes déposées auprès de l’ABA, mais dispose aussi de sanctions si les intermédiaires ignorent ses avis.  Les listes d’envoi et forums d’échange sur USENET tomberont cependant sous le coup de la réglementation.

En fin de semaine dernière, les opposants à la Loi ont manifesté et publié des annonces dans les grands quotidiens.  Les intermédiaires (l’Australie compte 630 fournisseurs d’accès) ont dénoncé la Loi, et les coûts qu’elle leur imposera.  D’après John Stuckey, directeur de Connect.com cité dans Freedom Forum, son entreprise pourra dépenser jusqu’à 1,5 million de dollars en logiciels et personnel de contrôle de contenus, des coûts inévitablement reportés aux abonnés.

Plusieurs éléments surprennent dans les dispositions de cette Loi.  Par exemple, comme l’expliquait le ministre-sénateur Richard Alston lors de la seconde lecture du projet, l’exclusion «du courrier électronique, des listes de diffusion, des intranets et des contenus qui ne sont pas stockés sur des serveurs».  On précise ici que les dispositions de Loi sur les actes criminels de 1914 (code pénal amendé) en matière d’utilisation offensante ou harcelante de dispositifs de télécommunications s’appliqueront.

Or, comme le courrier électronique et les listes de diffusion peuvent en effet demeurer stockés sur des serveurs même après avoir été récupérés, et que les intranets sont hébergés sur des serveurs, on cherche la logique ou les bases techniques du raisonnement.  En outre, si on admet l’applicabilité d’une loi pour ces contenus, quel était alors le besoin de superposer à la législation existante un niveau additionnel destiné au Web?

Autre élément, la phrase relative aux contenus hébergés à l’étranger, «prendre les mesures raisonnables, si cela est techniquement possible, pour en bloquer l’accès».  En réalité, c’est techniquement possible.  Certains régimes totalitaires réussissent à imposer aux fournisseurs d’accès le passage obligatoire par un serveur gouvernemental mandataire (proxy) à partir duquel certains contenus sont bloqués d’office.  Mais ces pratiques relégueraient l’Australie et ses intermédiaires techniques au même rang que Singapour, la Malaise, la Chine et le Vietnam.  Perspective un peu «tête en bas» de la démocratie.

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 Cryptage de courrier gratuit sur le Web
Deux nouveaux services offrent la possibilité de crypter gratuitement l’intermédiaire d’une interface Web? Prévention contre les intrusions fréquentes des employeurs dans le courrier du personnel? Reflet d’une saine paranoïa? Impression de jouer aux James Bond ou Mata-Hari? Faux sentiment de sécurité? Qui sait vraiment, mais voici deux services qui «promettent» la confidentialité absolue.

D’abord, ZipLip qui chiffre votre courrier en 128-bit SSL (secure sockets layer), l’envoie au destinataire, puis une fois le message lu le détruit.  Le procédé est simple.  Depuis le site sécurisé de ZipLip (notez le préfixe HTTPS de l’URL), vous composez votre message et inscrivez l’adresse du destinataire (nul besoin de fournir la vôtre).  Vous choisissez alors un mot de passe pour protéger l’envoi, mot de passe que vous pouvez communiquer au préalable au destinataire ou encore lui suggérer par voie d’un indice (ex.  jj/mm/aa de ton anniversaire, marque de ma voiture, etc.).  On peut également demander un accusé de réception, message qui vous sera communiqué à une adresse de votre choix lorsque le message aura été récupéré par votre correspondant, ou encore joindre un fichier au message.

Votre correspondant recevra un message par courrier électronique l’informant qu’une communication de votre part l’attend à une adresse Web donnée.  Il n’y a plus qu’à se rendre à cette adresse, entrer le mot de passe, et récupérer le message déchiffré.  Une fois lu, le message est effacé du serveur dans les 24 heures.

Le service est gratuit pour les particuliers, les entreprises peuvent s’abonner à un service étendu pour tout leur personnel.

Puis, HushMail (lui aussi en HTTPS) qui offre un service largement identique à ZipLip mais en 1024-bit et roulant sur Java, avec l’option de faire parvenir votre courrier de manière anonyme auquel cas votre adresse, fournie par HushMail, comporte alors le préfixe «anon».  Le service HushMail est gratuit, le financement devant provenir de bandeaux publicitaires sur l’interface Web.  Il faut cependant, contrairement à ZipLip, s’inscrire au service HushMail et alors fournir certaines «données démographiques» destinées à mieux cibler les bandeaux publicitaires qui seront affichés lors de vos visites au bureau de poste.

Cette fonction de «courrier anonyme» rappelle vaguement le service anon.penet.fi du Finlandais Johan Helsingius qui fonctionna à partir de 1993 mais se vit forcé de fermer en 1996 en raison du flou juridique sur les droits des utilisateurs du réseau.

En raison de la forte concurrence qui joue dans le secteur des services de courrier sur Web, verra-t-on certains des joueurs présents offrir une fonction de cryptage à leurs abonnés?

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 Un portail pour l'Internet gratuit
Internet gratuit.  Le concept se répand en Europe et les choix se multiplient.  Après le tableau comparatif du Journal du Net publié en début mai (six fournisseurs), la société Groupe Serveur (hébergement, création de sites, référencement, etc.) ouvre en ce 1er juin le portail InternetGratuit.Com pour permettre de s’y retrouver dans toutes ces offres.

C’est que l’Internet gratuit, ça se paye sous forme de publicité, liste d’envoi, adhésion à un groupement d'achat, logiciel propriétaire pour naviguer, connexion légèrement surtaxée, réversion après un quota d'heures, etc...  la comparaison devient difficile en raison de la différence des forfaits proposés. 

InternetGratuit vous demandera de répondre à un questionnaire visant à établir votre profil de consommation, puis vous suggérera (neutralité promise) le fournisseur le plus susceptible de répondre à vos besoins et attentes.  Un service de veille se tiendra au fait des nouvelles offres et vous avertira si un fournisseur venait à offrir une service plus adapté à vos besoins.  En outre, un tableau de bord quotidien donnera sur le site les statistiques des offres proposées.

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 Un boycott contre l'Internet trop cher
Mais si Internet, malgré compensation publicitaire, peut s’avérer gratuit, il en va autrement des communications téléphoniques locales en Europe qui sont tarifées au temps.  Si l’hiver dernier on a vu des actions ponctuelles dans certains pays dont la France, Telecom.Eu.Org enjoint les utilisateurs de douze pays à un boycott des télécommunications pour protester contre les tarifs au temps.  La date a été fixée au dimanche 6 juin.  On invite ce jour-là les utilisateurs à débrancher leur modem et à ne pas utiliser leur téléphone, et les webmestres à fermer leur site le jour de la protestation en substituant leur devanture de site par une page reflétant l’esprit de la protestation.

Comme l’explique le groupe suisse L’Action rouge, on entend démontrer aux opérateurs téléphoniques que les revendications relatives à des coûts d’accès réduits correspondent à une attente de la majorité des utilisateurs, puis sensibiliser les responsables politiques ainsi que l'opinion publique au fait que le mode de tarification actuel est inadapté à l'utilisation de l'Internet et pénalise tous les internautes.

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 Virus : CIH en voie d'extinction et la demie vie de Happy99
Le virus CIH, qui a sévi dernièrement et engendré de nombreuses préoccupations, serait en voie d’extinction lisait-on dans ZDNet.  Il existe trois variantes du virus CIH, soit la 1.2 qui s’active chaque 26 avril (aussi appelée variante Chernobyl), la 1.3 qui se manifeste les 26 juin, puis la 1.4 programmée pour s’animer à tous les 26 du mois.  Or, le 26 mai dernier, cette dernière variante a peu fait de dégâts selon les experts.  Date à surveiller, 26 juin pour la variante 1.3.  Cependant, on met les utilisateurs en garde contre une nouvelle souche, cousine distante du CIH, nommée «Emperor», et qui commencerait à circuler sur Internet.  Son modus operandi serait le même que le CIH, c’est-à-dire modification du BIOS (basic input/output system) de votre ordinateur et destruction du premier Mo de données du disque dur qui contient l’ordonnance de vos fichiers.  Sombre perspective.

Moins destructeur que le CIH, néanmoins ennuyeux, Happy99 qui semble tout comme la radioactivité avoir une demie vie.  En début d’année, Happy99 s’est répandu sur Internet.  Pas surprenant, il est «fait pour le courrier électronique» selon les spécialistes.  Reçu par courrier électronique, lorsque le fichier happy99.exe joint à un message est exécuté, le fichier WSOCK32.DLL, qui gère pour Windows les accès à Internet, est modifié de façon à détecter les envois de courrier électronique.  Il joint alors à l'insu de l'émetteur un fichier happy99.exe en pièce jointe à chaque nouveau courrier envoyé.

Si je parle de demie vie, c’est que presque six mois après son apparition, et malgré les nombreuses mises en garde dans la presse spécialisée, il reste encore des traces de Happy99.  Reconnaissons que je reçois un volume de courrier important, mais chaque semaine des correspondants, sans savoir qu’ils sont infectés (du moins je l’espère) m’en refilent deux ou trois.  Pas si grave, le logiciel de courrier indique la présence du fichier joint, la procédure consiste à l’effacer sans l’ouvrir.

Mais comment réagir.  Bien simple, j’ai repris les instructions «Comment se débarrasser manuellement d'Happy99?» qu’on trouve sur le site @robase, j’en ai fait un fichier/texte de réponse auquel j’ai ajouté l’URL de la page référence, et je l’envoie à la personne qui m’a transmis le virus.  La plupart sont très reconnaissantes du service.

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 Rapport au temps
Bergson disait que «L'erreur de Kant a été de prendre le temps pour un milieu homogène».  Erreur qui ne sera pas répétée par l’équipe d’anthropologues du Silicon Valley Cultures Project (SVCP) qui mène, depuis 1991, une étude sur les moeurs et la culture de la population de la Silicon Valley et son rapport particulier au temps.

On lisait récemment dans le quotidien USA Today des statistiques impressionnantes sur le profil de ceux et celles qui y habitent.  Rythme de vie effréné pour ceux qui, comme disait Balzac, «payent de leur temps et de leur personne» le développement technologique vitesse grand V.  C’est 40 % de la population qui travaille dans le secteur technologique dans la Silicon Valley; salaire médian de 83 000 $ US.  On y travaille de 10 à 12 heures par jour, sans compter l’aller et le retour au bureau qui peut consommer deux autres heures, souvent pour s’offrir une maison unifamiliale dont le prix moyen est de 500 000 $ US.

Mais si on contribue à la technologie, cette dernière contribue à «donner au temps le temps de nous rattraper».  Ça c’est du Gilles Vigneault.  Dans certaines écoles secondaires, 70 % des étudiants possèdent un téléavertisseur, on prévoit que le taux de pénétration du cellulaire chez la population étudiante sera de 40 % d’ici trois ans.  Si 11 % de la population américaine a accès au courrier électronique, le taux passe à 52 % dans la Valley.

Les chercheurs du SVPC ont même, dans le cours de leur recherche, rencontré des couples qui le soir venu «synchronisent» leur journée du lendemain sur leur Palm Pilot.  Selon Jan English-Lueck, une des responsables du projet, on évite les activités susceptibles d’occasionner des pertes de la denrée précieuse qu’est le temps par le recours à la technologie.  Évidemment, on néglige certains rapports avec ses proches...  la chercheuse cite le cas d’une rencontre avec un couple qui, pour les fins de l’étude, se trouvait pour la première fois depuis plusieurs semaines à passer une heure de leur journée ensemble.  Madame English-Lueck parle même de «colonisation» par le travail du temps au foyer.

Elle précise cependant, parce «les travaux et les jours» ne sont pas extensibles à l’infini, qu’il s’exerce une sélection du travail que l’on apportera à la maison.  Serait-ce, pour citer Anatole France, que «Le travail est bon à l’homme [et la femme, modernité oblige].  Il le distrait de sa propre vie.» On choisit donc, pour le foyer, les travaux qui exigent un certain degré de concentration (lecture, rédaction, analyse), où on espère pouvoir jouir de périodes ininterrompues de travail.

Pour ceux et celles qui ont le temps, les études du SVCP sont à lire.

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 Dr.  Laura en guerre contre les bibliothèques
La Martha Stewart de la sexualité et des rapports humains, le Dr. Laura Schlessinger part en guerre contre les bibliothèques.  Véritable institution du «talk radio» aux États-Unis avec ses 20 millions d’auditeurs, elle déclarait en ondes le 15 avril dernier «l’Association américaine des bibliothécaires contribue de manière éhontée à sexualiser nos enfants.  Les pédophiles savent maintenant où s’adresser.»

Elle s’en prenait à la Charte des droits des bibliothèques publiée par l’Association (ALA) qui prône l’accès sans restriction au contenu disponible dans ses établissements membres (57 000), y compris les postes de consultation du Web.  Outrage suprême à la morale, selon la bonne Laura, l’ALA suggère même sur son site Web une visite au site Go Ask Alice, initiative de la faculté des sciences de la santé de l’Université Columbia, qui répond aux questions des jeunes et moins jeunes sur la santé et aborde les thèmes de la sexualité et des rapports humains.  Ce site s’apparente à d’autres initiatives du genre, comme Élysa, le service de consultation mis sur pied par le département de sexologie de l'Université du Québec à Montréal.

Évidemment, l’affaire fait beaucoup de bruit.  Le netmag Salon parle même, avec une ironie certaine, de la croisade du Dr. Schlessinger contre la «nouvelle Sodome» que seraient les bibliothèques en raison de l’accès sans contrainte ou filtrage à Internet.  On y cite Jordan Friedman, de l’Université Columbia, qui affirme, sans se plaindre de sa nouvelle notoriété, que le service de consultation en ligne «Go Ask Alice» recevrait un million de requêtes de plus par mois depuis le début de la campagne de Schlessinger.  Précisons que le Dr.  Schlessinger fait référence au site depuis sa page d’accueil, alors que sur le site de l’ALA la référence est enfouie au neuvième niveau d’arborescence.

Pour Ann K. Symons, présidente de l’Association américaine des bibliothèques, les sites de consultation comme «Go Ask Alice» sont importants.  «Nous savons que bon nombre de jeunes sont sexuellement actifs, et le but des bibliothécaires a toujours été de s’assurer que, dans ce cas comme dans d’autres, les jeunes aient accès à de l’information factuelle.» Keven Bellows, v.-p.  et directrice générale des «entreprises» Schlessinger répond que ce qui est en jeu c’est le refus des bibliothèques de filtrer les contenus Internet.

Les entreprises, disions-nous.  Si l’industrie du sexe en ligne rapporte de gros sous, la défense de la moralité aussi.  En plus de son émission radiophonique vendue à des centaines de stations aux États-Unis, le Dr. Schlessinger publie un périodique (Perspective), vend des cassettes audio de ses émissions radio, des cassettes vidéo, des maillots, des tasses à café, et propose une sélection de cadeaux pour la Fête des pères.  C’est sans parler de ses conférences, de la «Fondation Dr. Laura» et autres activités lucratives.

Mais si le Dr. Laura Schlessinger semble tant en vouloir à Internet, c’est qu’elle a eu maille à partir avec des entrepreneurs peu consciencieux de l’industrie du sexe en ligne.  En octobre dernier, la chaîne de sites pour adultes IEG offrait à ses abonnés sur son site ClubLove des photos nues du Dr. Laura prises il y a 25 ans par son mentor radiophonique, l’animateur radio Bill Balance.  Elle a alors intenté une poursuite exigeant le retrait des photos qu’elle disait truquées, tout en revendiquant néanmoins des droits d’auteurs sur les dites photos.  La plainte avait été rejetée par le magistrat qui estimait qu’il n’y avait pas eu «tort irréparable».  L’entrepreneur n’a pu profiter de la vente des photos (somme toute assez innocentes) du Dr. Schlessinger, elles se sont rapidement retrouvées sur des sites privés.

Il y a quelques années, le Dr.  Laura Schlessinger publiait un livre sur les dix choses stupides que les femmes faisaient pour ruiner leurs vies.  Elle aurait pu inclure de toujours conserver les négatifs des photos coquines.

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 En bref...
Lancement de France.internet.com, fruit de l’association de la société La Mine (qui publiait MetaNews et participait à de nombreux autres contenus Web) et de Internet.Com qui exploite déjà des filiales pour les États-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Asie, Israel et le Canada (en tout, 40 millions de pages vues par mois à travers son réseau de 62 sites Web, 44 lettres par courrier électronique, 55 forums, et 52 listes de discussion).  C’est une très bonne nouvelle pour les francophones qui retrouveront dans leur langue les principales dépêches internationales, mais aussi des rubriques destinées aux professionnels et traitant de publicité, design, développement, promotion.  On prévoit à court terme une version de Newslinx dédiée à l'actualité française et francophone, et deux chaînes thématiques «Tech» et «Marketing», et on trouve déjà une version librement adaptée du Search Engine Watch en français, un guide des balises Meta, une introduction au XML, un survol des tarifs publicitaires, une section sur les statistiques du réseau.  Prédisons que France.internet.com prendra beaucoup de place sur le Web des actualités techno francophones quotidiennes.

Les webmestres et les sous.  Le Journal du Net demandait l’avis de son lectorat sur ce qu’était le salaire moyen de ceux et celles qui tissent sans relâche les pans de cette toile qui ne fait que grandir.  Pour mieux jauger l’intuition populaire, et les résultats du sondage, le JdN a fait appel à Jérémie Berrebi, président du chapitre français du International Webmasters Association, pour qui toutes catégories confondues «les webmasters français doivent tourner autour de 12 à 13 000 francs nets» par mois (environ 3 000 $ CAN ou francs suisses).  Notons que 57,2 % des répondants au sondage évaluaient à plus de 12 000 francs le salaire des webmestres français.

L’intérêt pour la généalogie sur Internet ne se dément pas.  On ne fait que penser au travail énorme réalisé, par exemple, par Denis Beauregard sur Francogène, site consacré à la généalogie francophone dans Internet, et un des pionniers du Web québécois en ligne depuis 1995.  Bien sûr, l’Église mormonne et ses 400 millions de fiches généalogiques demeure une référence incontournable pour les chercheurs.  Ce qui explique que l’annonce de la mise en service de son site Web Family Search a provoqué une ruée telle (500 requêtes à la seconde) que les serveurs IBM ont vite croulé sous le poids de la demande.  En plus de ses propres archives, Family Search offre une passerelle/recherche vers 4 000 autres sites Web consacrés à la généalogie.  Les responsables comptent ajouter 200 millions de fiches généalogiques d’ici la fin de l’année, et espère un jour rendre disponible l’ensemble de ses deux milliards de fiches.

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 Lectures rapides
Dans le Cahier Multi de Libération, «La tentation de la censure», un éclairage historique de Dominique Reynié sur l'éternel conflit qui oppose les autorités à la liberté d'expression.  Reynié est professeur de sciences politiques et auteur de l’ouvrage «Le triomphe de l'opinion publique : L'espace public français du XVIe au XXe siècle» publié chez Odile Jacob.  Il écrit : «Aujourd'hui, confrontés à la croissance inouïe du média Internet, les gouvernants semblent renouer avec le désir de reprendre une part du contrôle perdu, sous la double contrainte de ne pas léser les intérêts considérables de cette nouvelle industrie, capitalisme oblige, et de ne pas susciter de soupçon politique, démocratie oblige.  C'est peut-être pourquoi les discours de justification en voie de constitution mettent si nettement en avant des motivations consensuelles: protection de l'enfance, protection de la vie privée, propriété intellectuelle, lutte contre racisme ou terrorisme, etc.  [...] La force de tels arguments est d'offrir peu de prises à la discussion.  Pourtant, le mouvement initié pourrait bien marquer le début d'une reprise en main du réseau, voire le retour de la censure.».

«L'inforoute-éducation au Québec : Premiers jalons», un texte aux allures de manifeste par Vincent Tanguay, directeur général des communications et du multimédia au ministère québécois de la Culture et des Communications.  Bref survol des possibilités offertes par les nouvelles technologies, «De quoi nous faire rêver! Et nous obliger, par le fait même, à préparer la jeune génération québécoise à cet univers “branché”.  Comment? D’abord par la mise en place d’une véritable inforoute de l’éducation [...] Il faudra bien sûr préciser les contenus à développer et, en cette matière, le Québec devra se doter d’un plan d’action national qui explicitera ses priorités [...] On comprendra que des infrastructures riches et solides sont nécessaires, que les contenus sont essentiels, que la maîtrise des éléments de base de la technologie sont incontournables, mais que le véritable défi est d'amorcer une révolution pédagogique [...] Si le modèle québécois existe vraiment, il faut le faire jouer dès maintenant.  Le moment est venu d'engager le Québec dans la révolution du savoir et la construction de cette inforoute-éducation.  Notre défi collectif est de rendre le savoir accessible à tous.  Et vite…»

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 Beau détour
Alors que les horticulteurs voient en ce début d’été le fruit de leur labeur percer, retour sur l’exposition «Floral Radiographs: The Secret Garden», point de vue inédit sur les fleurs.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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