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Les Chroniques de Cybérie
29 juin 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

29 juin 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

L’Ontario impose des logiciels filtres à ses fonctionnaires
DoubleClick/Abacus : fusion dénoncée
Travail à la petite semaine en Silicon Valley
Salon : tel que prévu
Économies du savoir : huit nouvelles règles
«Je suis venu t’écrire que je m’en vais...»
Suivis : «permatemps», Corel et journalistes de cybermédias
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 L'Ontario impose des logiciels filtres à ses fonctionnaires
Le gouvernement de la province d’Ontario a décidé d’imposer des logiciels de filtrage de contenus sur les serveurs mandataires de branchement Internet utilisés par ses fonctionnaires.  Le National Post rapportait mercredi dernier que cette décision toucherait environ 65 000 fonctionnaires provinciaux.  Une porte-parole des services gouvernementaux a expliqué que cette mesure visait à bloquer l’accès aux sites diffusant de la propagande haineuse, des renseignements sur la manière de perpétrer des crimes, et des contenus pornographiques.

Cette décision a surpris bon nombre d’observateurs car, contrairement au gouvernement fédéral qui dispose d’une politique d'utilisation des réseaux électroniques, le gouvernement ontarien n’avait pas, pour l’ensemble de ses employés, de lignes directrices en cette matière.  Il a donc été décidé d’imposer les logiciels de filtrage à l’échelle de toute sa fonction publique, sauf aux organismes chargés de l’application des lois.

Le syndicat des employés de la fonction publique ontarienne s’est dit choqué par la nouvelle.  Interrogée par le service nouvelles Wired, une porte-parole a même parlé d’abus de pouvoir, déclarant que si le gouvernement croit qu’il y a un problème avec l’utilisation inappropriée de l’accès Internet en milieu de travail, il pourrait soulever la question auprès des responsables syndicaux.

Le logiciel de filtrage retenu par l’État ontarien est le SmartFilter, produit fabriqué par Secure Computing Corp.  de Roseville (Minnesota).  Le logiciel fonctionne, comme la plupart des autres filtres du genre, à partir d’une liste de 400 000 sites à bloquer établie et mise à jour par le fabricant, et comportant pas moins de 27 catégories, y compris les journaux «alternatifs», les pages personnelles et les sites Web de recherche d’emploi.

Dans une analyse de SmartFilter réalisée en septembre 1997, l’alliance des jeunes contre la censure d’Internet, Peacefire, avait répertorié parmi les sites filtrés par le logiciel ceux du Centre ontarien pour la tolérance religieuse, du Réseau d’information sur l’hépatite, d’un organisme d’information sur les pratiques sexuelles sans risques, de l’Agence d’information du gouvernement américain (USIA), et d’un organisme d’entraide de religion Quaker.

De quoi ranimer le débat sur l’inutilité des logiciels filtres.

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 DoubleClick/Abacus : fusion dénoncée
La régie publicitaire DoubleClick annonçait le 14 juin dernier son intention de fusionner ses opérations à celles de la société Abacus Direct, spécialiste du ciblage et d’établissement de profils de clientèle de la vente par catalogue.  Abacus dit détenir des données sur 1 100 catalogues d’entreprises, et sur 2 milliards de transactions effectuées par catalogue, en vente à distance.  On estime que la transaction, qui se fera sous forme de paiement en actions, sera de l’ordre de un milliard de dollars.

Cette fusion, si elle est approuvée par la Securities and Exchange Commission (SEC) et les actionnaires, aurait pour effet d’arrimer la plus importante régie publicitaire sur le Web au détenteur de la plus importante base de données de clientèle de vente à distance.

Mais voilà que les organismes de défense de la vie privée trouvent le morceau un peu gros à avaler.  Dans une lettre adressée aux dirigeants de DoubleClick et Abacus, les représentants de JunkBusters, du Electronic Privacy Information Center (EPIC), de Privacy International, du US Public Interest Research Group et du Center for Media Education demandent aux deux sociétés de renoncer à leur projet de fusion.  Les organismes prétendent que le seul argument qui justifie sur le plan économique la fusion des deux sociétés est le couplage éventuel des données sur 88 millions de foyers américains au 30 millions de fichiers témoins (cookies) qu’a accumulé DoubleClick avec son système de suivi DART.  La lettre cite même un récent reportage télévisé où Jim Nail de Forrester Research soulevait les questions relatives au respect des données personnelles qui découleraient de la fusion proposée.

Les craintes se fondent sur le couplage ou la synchronisation, à l’insu des consommateurs, des fichiers témoins des bandeaux publicitaires de DoubleClick aux données qu’Abacus recueille de ses clients marchands qui exploitent des sites Web de commerce électronique.  Puisque la plupart des sondages confirment que les craintes d’intrusion dans la vie privée et d’utilisation non autorisées de données personnelles constituent un frein aux achats en ligne, les signataires de la lettre estiment que la fusion DoubleClick/Abacus serait néfaste au développement du commerce électronique.  Les signataires rejettent également le retrait des données personnelles sur demande des consommateurs (opting out) et menacent d’entreprendre une campagne officielle pour dénoncer le ciblage des consommateurs.

Des copies de cette lettre ouverte aux dirigeants de DoubleClick/Abacus ont également été adressées au comité du Sénat sur le Commerce, au sous-comité sur la Consommation, et au comité de la Chambre des représentants sur le Commerce.

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 Travail à la petite semaine en Silicon Valley
Un dossier choc du Mercury News / SiliconValley.Com révèle l’étendue insoupçonnée du travail au noir dans la mecque de la haute technologie.  Contrairement à toutes les lois sur le travail, la fiscalité et la sécurité, sans parler des normes de certification ISO, un réseau informel de travailleurs immigrants asiatiques de la région de San Jose (Californie) assemble des pièces d’équipement pour des entreprises de sous-traitance qui approvisionnent les grands noms de l’industrie comme Hewlett-Packard, Sun Microsystems et Cisco Systems Inc.  On parle ici de cartes de circuits, cartes maîtresses, câbles et composantes de périphériques.  Sur quatorze entreprises de sous-traitance avec lesquelles les journalistes enquêteurs ont communiqué, douze ont admis avoir recours à cette pratique.  Les 70 personnes interviewées ont pu nommer 16 autres entreprises employant des travailleurs au noir.

Le procédé est simple : une entreprise confie à un employé ou un ex-employé des pièces à assembler.  Cet employé apporte le travail à la maison où conjoint et enfants sont mis à contribution.  L’employé rapporte les produits assemblés à son employeur qui le paie en argent comptant.  On parle d’un équivalent de 4 ou 5 dollars l’heure pour un couple, parfois moins, et ce sans contrôle sur le nombre d’heures travaillées.  Le salaire minimum en Californie est de 5,75 $ l’heure. 

On a même découvert un nouveau niveau d’intermédiaires qui auraient vu le jour, des «courtiers» en travail au noir qui ont leurs contacts chez les sous-traitants et redistribuent les lots de pièces à assembler, moyennant commission, bien sûr.

Un des volets de l’enquête du Mercury News porte sur la qualité des produits assemblés au foyer, dans des milieux échappant à tout contrôle ou vérification, par les travailleurs au noir.

Au début des années quatre-vingt, le Mercury News avait fait une enquête semblable et découvert que certaines entreprises avaient recours au stratagème du travail au noir au foyer.  Il s’en était suivi une brève enquête officielle, et l’industrie avait alors promis de s’auto-réglementer.  Mais cette fois, la série d’articles du Mercury News risque de jeter un sérieux pavé dans la mare.

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 Salon : tel que prévu
L’entrée en bourse du netmag Salon s’est faite tel que prévu.  Le titre a à peine bougé, passant de 10,50 $ à 10,00 $ et il y a peu de remous sur les parquets.  Comme nous l’expliquions dans notre chronique précédente, Salon a eu recours à une nouvelle formule de placement initial de titre, le OpenIPO qui établit à la suite d’un encan le prix d’une initial d’une action à son lancement.

L’exercice a déçu les amateurs de sensations fortes habitués aux survaleurs de 200 % en une journée, comme le Industry Standard.  Peu importe si les analystes prévoient, à terme, une sérieuse correction du marché des titres technos, les investisseurs aiment bien les envolées même irrationnelles du cours des actions.

So what? Oublions un instant les spéculateurs et pensons à l’entreprise Salon.Com et à ses investisseurs.

L’entreprise a réussi à capitaliser 26 millions de dollars, de quoi éponger sa dette, mettre en oeuvre ses projets de développement et rassurer ses commanditaires.  Salon est dans l’industrie du contenu éditorial solide, tangible, et comme le disait David Simons de Digital Video Investments, «Le problème, pour quelque entreprise que ce soit dans le secteur journalistique, est que ce secteur d’activité est à fort coefficient de main-d’oeuvre, et qu’il est impossible de faire jouer des économies d’échelle comme le font Yahoo! ou eBay.  L’actif principal demeure des êtres humains qui produisent constamment du contenu, et ça coûte très cher, et c’est difficile à rentabiliser.»

Ce qui est facile, c’est de faire preuve de cynisme comme le netmag Slate, de dire que Salon joue avec les chiffres, qu’il est «peut-être» un concurrent dans le marché des sites à contenu, etc.  Facile surtout quand on sait que Slate est propriété de Microsoft qui est facilement en mesure d’éponger son déficit d’exploitation estimé à six millions de dollars par année (pour un auditoire moindre que celui de Salon).

Salon s’est donc refait une santé financière en entrant en bourse.  Ce qu’il importe de voir aussi, c’est qu’il l’a fait sans surenchère et sans promesses vides à ceux et celles qui ont bien voulu investir dans un petit coin de Web intelligent.

David Talbot, fondateur et rédacteur-en-chef de Salon, s’est dit satisfait de l’opération.  Dans une entrevue au San Francisco Examiner (27 juin), il se demandait toutefois pourquoi un netmag, lancé il y a quatre ans avec l’aide de Apple qui y a investi 50 000 $, pouvait amasser 26 millions de dollars en une journée à la bourse, et toujours être qualifié d’échec par une partie de la presse.  Question d’envie? «Nous avons fait ce qu’un tas de journalistes auraient pu faire, mais n’on pas voulu ou su faire.  Nous avons réussi à maintenir Salon et à préserver son indépendance, mais ça, la presse n’en parle pas beaucoup.»

Un dossier à lire dans Upside, «The Great Internet IPO Scam» de Geoffrey James, une des rares analyses critiques des placements initiaux de titre surévalués.

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 Économies du savoir : huit nouvelles règles
Après les huit principes du mouvement technoréaliste, les douze lois de l’«économie nouvelle» de Kevin Kelly , les dix règles de la «nouvelle économie» du magazine Business2.0, et plus récemment les sept vertus capitales des réseaux électroniques de nos collègues de Libération, voici les huit nouvelles règles régissant la création de la richesse dans les économies du savoir, règles dont devront s’inspirer, selon leur auteur, les particuliers, les entreprises et les nations.

«Building Wealth: New Rules for Individuals, Companies, and Nations in a Knowledge-Based Economy», de Lester C.  Thurow, professeur de gestion et d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT), est publié ce mois-ci chez l’éditeur Harper Business et est aussi disponible, en version abrégée, en cassette audio.  Parfait pour s’instruire lorsqu’on est coincé dans les bouchons de circulation de la Silicon Valley ou des autres technopoles en devenir.  Le mensuel The Atlantic en publie aussi de larges extraits dans son numéro de juin.

Le monde est en proie à une autre révolution industrielle dont le moteur principal sera le savoir.  Si, par le passé, on mesurait la richesse à l’aune des ressources naturelles, des usines, de l’accès aux marchés, Thurow soutient que la richesse s’évaluera désormais en degré de maîtrise du savoir.  Pour se préparer, les entreprises et les nations doivent construire ce qu’il appelle des «pyramides de savoir» qui reposeront sur des bases telles une solide structure sociale, des talents d’entrepreneurs, et un système d’éducation qui encourage la curiosité et la créativité.

Allons-y pour les règles de l’économie du savoir selon Thurow : personne ne s’enrichit en économisant; les entreprises qui réussissent doivent parfois s’auto-mutiler pour assurer leur salut; les déséquilibres sociaux et développementaux constituent des occasions de croissance et de rentabilisation dont il faut tirer profit; le capitalisme fonctionne mieux en période inflationniste; il n’y a aucun substitut institutionnel aux particuliers qui agissent comme agents de changement; aucune société qui valorise d’abord et avant tout l’ordre ne saura être créatrice, mais sans un certain degré d’ordre la créativité disparaît; pour réussir, une économie basée sur le savoir doit investir massivement en éducation, en infrastructures et en recherche et développement; le plus grand défi pour un individu dans une économie du savoir est de se tailler une carrière dans un système où il n’y a pas de carrières.

Hermétique? On a vu pire.  Si Thurow reprend à son compte les principes et recettes proposés dans les autres listes du genre (voir plus haut), l’intérêt du livre réside dans sa description de certaines tendances comme le rétrécissement de l’État-nation et la montée en puissance des sociétés transnationales, l’élimination à terme des entreprises nationales de taille intermédiaire, les options créneau ou mondialisation.  Et aussi les fossés de plus en plus profonds entre capital et travail, particuliers et entreprises, spécialisation et généralisme.

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 «Je suis venu t'écrire que je m'en vais...»
Deux chercheurs américains, Stephanie Watts Sussman et Lee Sproull, ont découvert que les mauvaises nouvelles se transmettaient mieux lorsque médiées par ordinateur, notamment par courrier électronique.  On sait bien que les larmes ne peuvent rien changer, qu’on suffoque qu’on blémit quand a sonné l’heure d’apprendre une mauvaise nouvelle, et que ceux et celles qui doivent la communiquer, comme Verlaine au temps mauvais, tentent parfois d’introduire une distorsion positive à une information négative.  Mais il faudrait, selon les chercheurs, aller droit au but pour se dire adieu à jamais, ce qui est facilité par les communications médiées par ordinateurs (CMO).

La plupart des recherches menées sur les CMO évaluaient de l’information à charge neutre ou symétrique, ne comportant pas d’incidences positives ou négatives de la part du signifiant au signifié.  L’étude de Sussman et Stroull porte donc sur de mauvaises nouvelles, une charge informationnelle asymétrique et négative.

L’étude a été menée avec la participation de 117 étudiants universitaires à qui on a demandé de communiquer une nouvelle portant sur un curriculum vitae.  Lorsque la nouvelle était bonne, le signifiant n’introduisait aucune distorsion dans l’information communiquée au signifié, quel que soit le médium utilisé.  Mais lorsque la nouvelle était mauvaise, le signifiant avait tendance à l’enrober, à en coussiner l’effet.  Cependant, cette tendance était beaucoup moins marquée lorsque la nouvelle était communiquée par courrier électronique que quand elle l’était en personne ou au téléphone.

Alors, la prochaine fois que vous serez au regret de...  écrivez-le plutôt.

Le document de l’étude, «Straight Talk: Delivering Bad News through Electronic Communication» est disponible en format PDF sur le site PubsOnline.

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 Suivis : «permatemps», Corel et journalistes de cybermédias
Quelques suivis sur des dossiers récemment abordés dans nos chroniques.

Un tribunal de San Francisco a rejeté la demande de Microsoft qui souhaitait une nouvelle audition de la cause qui l’oppose aux «permatemps», ces employés temporaires, ou à contrat de durée déterminée, qui tentent d’obtenir les mêmes conditions de travail que les autres salariés de Microsoft.  La cause retourne maintenant devant un tribunal de Seattle où la Washington Alliance of Technology Workers (WashTech) tentera d’obtenir une injonction contre Microsoft pour la forcer à accorder aux travailleurs «permatemps» les avantages d’options d’achats d’actions consentis aux employés réguliers.  La cause pourrait être entendue d’ici un mois.

Le gouvernement canadien a consenti à verser 9,9 millions de dollars au fabricant de logiciels Corel en guise de dédommagement pour avoir faussé les règles de la concurrence dans l’octroi à Microsoft d’un contrat d’acquisition de logiciels.  En juin 1998, Corel s’adressait au Tribunal canadien du commerce extérieur (TCCE) prétendant avoir été forcée d’inclure dans sa proposition des frais de conversion et de formation, ce qui n’était pas exigé de Microsoft, et qui rendait sa proposition non concurrentielle.  Le TCCE avait estimé en octobre dernier que le gouvernement Canadien devrait rouvrir le processus de soumissions ou dédommager Corel, et c’est cette dernière option qui a été retenue par le gouvernement.  Ce règlement n’affecte en rien le contrat accordé à Microsoft qui pourrait atteindre 55 millions de dollars sur une période de huit ans.

Nous vous parlions en décembre dernier d’un projet d’association de journalistes qui travaillent dans les cybermédias.  C’est fait, la Online News Association a été officiellement fondée il y a un mois.  Elle regroupe des journalistes professionnels et vise à sensibiliser et intéresser le public à la qualité du journalisme qu’on trouve sur Internet et dans les nouveaux médias.  L’association entend défendre les valeurs d’intégrité, d’indépendance et d’excellence journalistique, la liberté d’expression et une liberté d’accès à l’information égale à celle des journalistes des médias traditionnels.  L’Association est ouverte aux journalistes de tous les pays, la cotisation annuelle a été fixée à 50 $ US.

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 En bref...
C’est du 15 au 17 septembre que se tiendra à Montréal l’édition 1999 du Marché international du Multimédia (MIM).  En 1997 et 1998, l’événement portait le nom de Marché international des inforoutes et du multimédia (MIIM), mais l’inforoute est dévolue cette année au Sommet international des inforoutes et du multimédia qui se tiendra les 13 et 14 septembre en collaboration avec le MIM.  Parmi les participants annoncés à cet événement «international», 45 seront du Canada, huit de France, deux des États-Unis, un d’Israël et un de Grèce.  Malgré la flopée de subventions et de commandites, et si vous aimez la salade, il vous en coûtera tout de même 40 $ pour avoir accès au Salon des exposants.  Les frais d’inscription au conférences internationales vous auront coûté 195,54 $ pour une journée ou 537,17 $ pour trois jours si vous vous êtes inscrits avant le 15 juin,1999.  Le tarif est majoré de 15 % depuis.

Hypertextes et Hypermédias : Réalisations, outils & méthodes, c’est le thème d’une conférence qui se tiendra à Paris les 23 et 24 septembre prochains sous l’égide du Laboratoire Paragraphe del'Université Paris 8.  Un programme dense qui aborde des sujets comme la recherche d’information sur le Web, la diffusion de cours à distance, l’écriture interactive, la gestion de sites Web, etc.  Les forfaits d’inscription sont de 1 200 FF pour les industriels, de 900 FF pour les chercheurs et universitaires, et de 120 FF pour les étudiants. 

Le Conseil des Arts du Canada a annoncé la création des Prix du Gouverneur général en arts visuels et médiatiques qui seront décernés pour la première fois au printemps de 2000.  Chaque année, le Conseil remettra six prix accompagnés d’une bourse de 10 000 $ reconnaissant une carrière exceptionnelle en arts visuels et médiatiques et un prix de 10 000 $ visant à souligner une contribution remarquable aux arts visuels et médiatiques sous forme de bénévolat, philanthropie, participation aux travaux de conseils d'administration ou activités de rayonnement communautaire.  Seront admissibles les artistes professionnels des huit catégories retenues, soit : peinture et dessin; photographie et gravure; architecture; métiers d'art; sculpture, y compris installations et autres oeuvres tridimensionnelles; cinéma; vidéo; audio; et nouveaux médias.

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 Lectures rapides
Vu de la Silicon Valley, la chronique du 25 juin de Jean-Louis Gassée titre «Cernés par le réseau» et traite, on l’aura compris, de la question du respect de la vie privée.  Gassée partage ses interrogations : «Je me demande, en particulier, comment nous allons réagir au sentiment diffus que nos moindres actions sont comptées, pesées, divisées, exploitées pour ne pas dire vendues.  Allons-nous essayer de desserrer l’étreinte du réseau pour nous retrouver enserrés dans un nouveau tissu de lois et règlements? Allons-nous nous protéger par de nouvelles formes d’incivisme et d’économie souterraine? Ou bien, allons-nous réagir en faisant évoluer ce que nous appelons les institutions, en changeant la délégation accordée aux pouvoirs publics?»

Dans Abondance.Com, l’excellent site consacré aux moteurs de recherche et au référencement, entrevue avec Anne-Sophie Mélard, responsable de l'annuaire Hachette.Net.  Madame Mélard explique pourquoi le service a supprimé la possibilité de soumettre un site pour inscription dans l’annuaire et décrit les problèmes rencontrés.  «Le site Hachette.Net a été la cible de ce que l'on pourrait appeler du spam.  Nous avons reçu plus de 1 500 demandes quotidiennes de référencement de sites pornos, commerciaux et américains.  La scientologie de Ron Hubbard a aussi été très active.  Malheureusement les seuls sites francophones et intéressants étaient perdus au milieu de toute cette pollution [...] Finalement, on s'aperçoit que l'on sélectionne les sites plus en surfant que par des déclarations spontanées de la part des Webmasters.» Et on la comprend.

Tiens, mon voisin interviewé dans le journal VOIR.  Il y commente un rapport sur l’industrie des jeux vidéo.  Pour Jean-François William, «Le problème c'est que la production de jeux interactifs coûte de plus en plus cher, surtout avec l'arrivée des nouvelles consoles [...] En termes de coûts de production, le jeu interactif se compare désormais au cinéma.  C'est pourquoi le consommateur, qui voit d'abord un jeu qui a coûté trente millions de dollars, ne se montre pas très intéressé lorsqu'il voit un produit fait avec le dixième de ce budget, ce qui est le cas des productions québécoises [...] Les deux paliers de gouvernement ont poussé tout le monde dans le ludoéducatif, mais 80 % de ce marché est dominé par trois gros joueurs, et le quatrième en lice est Disney [...] Et les gouvernements nous envoient nous battre contre eux!» Jean-François William est directeur de la R&D, jeux vidéo, au Centre national d’animation et de design (NAD) et a collaboré au rapport de veille sur l’industrie des jeux vidéo.

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 Beau détour
Cette semaine, le site portfolio de Edmund Nägele, imagerie traditionnelle et numérique, calendriers et nouveaux concepts.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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