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Les Chroniques de Cybérie
20 juillet 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

20 juillet 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

L’Amérique en deuil
NETgraphe : étape importante franchie
Accès depuis le foyer en hausse
Bonne note pour l’enseignement à distance
Bandeaux publicitaires et propriété intellectuelle
Question d’éthique, une journaliste suspendue
La presse spécialisée sous la loupe
En bref...
Beau détour

 L’Amérique en deuil
Peu de choses à ajouter aux faits que les médias traditionnels vous auront appris depuis samedi dernier sur la disparition en mer de l’avion que pilotait John F. Kennedy Jr. et qui transportait aussi son épouse, Carolyn Bessette, et la soeur de celle-ci, Lauren Bessette.  Mais sur Internet aussi, cette disparition a eu de nombreux échos.

Par exemple, USA Today rapportait une profusion de messages de sympathie et de condoléances sur les forums publics de America Online (AOL), environ 86 000 par jour. Les canaux de bavardage sont aussi très fréquentés.  AOL a ouvert pour l’occasion des canaux spéciaux de «chat» où à un moment plus de 8 000 personnes échangeaient en direct opinions et points de vue sur la tragédie. On n’avait pas enregistré un tel flot de communication sur ces canaux depuis le décès tragique de la Princesse Diana.

Il existe de nombreux services permettant d’épier en temps réel les mots clés utilisés sur divers moteurs de recherche.  Au cours de la journée de dimanche, une vérification sommaire nous a permis de constater qu’environ une recherche sur dix, ce qui est énorme, pouvait selon les mots repérés porter sur la disparition de John Kennedy Jr.  et ses passagers.  On voulait tout savoir : les installations aéroportuaires sur l’île de Martha’s Vineyard, la fiche technique et de sécurité du modèle d’avion Piper Saratoga, les notices biographiques des présumées victimes, et aussi les inévitables +Kennedy +Curse et les “kennedy conspiracy theories”.  Bienvenue à l’ère des self-médias.

Beaucoup d’activité aussi sur les forums d’échange (newsgroups), dont alt.conspiracy et alt.conspiracy.jfk où les théories les plus diverses étaient évoquées, dont l’explosion d’une bombe à bord de l’appareil, l’existence de témoins ayant vu un navire tout noir lancer un missile juste avant la disparition de l’avion, des bruits d’explosion, une lettre secrète de Jackie Onassis ne devant être dévoilée qu’après le décès de John Jr., la demande de réouverture de l’enquête sur l’assassinat de son père que Kennedy Jr.  se préparait à demander, son intention de se lancer en politique et de solliciter un mandat au Sénat pour l’État de New York, poste convoité par Hillary Clinton...  Bienvenue à cet aspect moins noble des self-médias.

Question de remettre les pendules à l’heure, le forum d’échange alt.aviation.safety s’est avéré plus utile.  On évoquait le fait (confirmé) que John Kennedy Jr.  portait un plâtre au pied suite à une légère fracture, et que l’appareil de contention aurait put gêner ses manoeuvres.  Des pilotes, connaissant bien la région, ont évoqué la difficulté de se poser dans les conditions de léger brouillard qui prévalaient au moment de l’accident.  Un intervenant, plus laconique, n’a fait que citer que la cause officielle retenue par les autorités pour la majorité des 360 écrasements de petits avions civils par année aux États-Unis : le pilote a tenté une manoeuvre qui dépassait son degré d’expérience et d’habileté.

John Kennedy Jr.  était le fondateur et rédacteur en chef du magazine politique George, aussi disponible sur le Web en exclusivité chez AOL.  Mais contrairement à ce qu’ont pu rapporter certains médias, tout ne tournait pas rond pour le magazine qui jouissait néanmoins d’un succès d’estime auprès de l’élite politique et «branchée».  Le netmag Salon précise que George, avec seulement 400 000 lecteurs, ne faisait pas ses frais et, en fait, accusait des pertes de 4 millions de dollars par année.  Le contrat liant George à son éditeur, le groupe français Hachette Filipacchi Medias, se terminait à la fin de l’année, et Kennedy aurait entretenu des pourparlers avec le groupe Conde Nast (et plus récemment, selon d’autres sources, avec le groupe canadien Magna International).  Salon souligne cependant que les rumeurs de fermeture n’étaient pas nouvelles, et s’étaient toujours avérées fausses.  Magazine charnière entre la politique et la culture pop, s’aventurant aussi dans la méta-politique, il sera intéressant de voir ce que réserve l’avenir à George sans son âme dirigeante.

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 NETgraphe : étape importante franchie
La proposition de fusion de l’éditeur Web NETgraphe et de la société d’exploration minière Cristobal a été approuvée mardi dernier par les actionnaires de Cristobal réunis en assemblée annuelle.  Il ne reste à NETgraphe qu’à rassembler deux millions de dollars en financement privé (exigence de la Bourse de Montréal) pour que le titre soit officiellement inscrit en bourse, financement que NETgraphe prévoit compléter au cours des prochaines semaines selon Marc Copti, directeur du développement des affaires.  NETgraphe deviendra alors la première entreprise Internet publique au Québec.

Le conseil de direction de l’ex-Cristobal a recommandé à ses actionnaires de donner leur aval à la proposition de fusion en raison du fléchissement du prix des métaux et de la faiblesse des marchés, estimant que la proposition de NETgraphe, «aux termes de la transaction projetée, est équitable et dans le meilleur intérêt de ses actionnaires».

La proposition de NETgraphe à Cristobal, déposée en avril dernier, comportait l’émission de nouvelles actions par cette dernière, son acquisition de NETgraphe en payant en actions de Cristobal, puis un changement de nom et d’orientation pour Cristobal qui prenait le nom de NETgraphe.  Résultat de l’opération : les actionnaires de l’ex-NETgraphe détiennent maintenant 77 % du capital-actions de la nouvelle NETgraphe, les actionnaires de Cristobal 15,1 %, alors que 7,9 % des actions seront réservées aux souscripteurs privés.  NETgraphe prévoit aussi lancer un premier appel à l’épargne pour amasser plusieurs millions d’ici douze mois.

Cette «inscription déguisée» en bourse est moins longue et moins coûteuse qu’une première émission standard lisait-on dans le journal Les Affaires en mai dernier.  Citant Me André Valiquette du cabinet Ménard Mageau Valiquette, «la commission de courtier joue entre 8 et 10 % de la valeur d’une émission, plus environ 100 000 $ pour les vérifications diligentes, l’impression des documents et autres dépenses de base.  De son côté, l’inscription déguisée coûte près de 60 000 $.» Le journal citait aussi Louis Doyle de la Bourse de Montréal pour qui l’entreprise qui a recours à l’inscription déguisée doute de sa capacité de réussir son émission.  Le journaliste Stéphane Labrèche expliquait en contrepartie que «pour s’inscrire en bourse, une société doit avoir au moins 300 actionnaires différents [...] l’inscription déguisée devient intéressante lorsqu’un nombre restreint d’investisseurs sont prêts à se commettre financièrement.»

Déguisée ou non, l’inscription est attendue avec intérêt par les observateurs, et les projets européens et américains de NETgraphe ne sont pas étrangers à cet intérêt, bien que rien de concret n’ait encore été annoncé par la direction de NETgraphe.

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 Accès depuis le foyer en hausse
Environ une personne d’âge adulte sur trois a accès à Internet en milieu de travail ou au foyer en Finlande, en Suisse, au Canada, au Royaume-Uni et au Pays-Bas.  Tel est le résultat d’une étude publiée par la société britannique Market & Opinion Research International (MORI).  Mais ce qui a frappé les analystes de MORI c’est que pour la première fois, l’utilisation d’Internet au foyer au Danemark, en Suède, en Australie, au Canada et au Pays-Bas dépasse l’utilisation en milieu de travail. 

Cette constatation, du moins pour le Canada, est contredite, mais de peu, par l’agence gouvernementale de statistique qui estime qu’en 1998, le recours aux communications par ordinateur depuis divers endroits a augmenté.  L'augmentation la plus importante a été observée dans le cas des communications effectuées à partir de la maison (22,6 %), mais l'utilisation d'Internet sur les lieux de travail reste en tête, la proportion se situant à 23,3 %.  Entre-temps, la connectivité par l'entremise des établissements scolaires arrive au troisième rang (12,1 %).

Dans l’ensemble, en 1998, 4,3 millions de ménages canadiens utilisaient les communications par ordinateur depuis un endroit quelconque, ce qui représente 35,9 % de l'ensemble des ménages alors que leur proportion était de 29,4 % l'année précédente.

Comme dans toutes les autres études sur l’accès Internet, on établit une corrélation revenu/scolarité qui favorise l’accès.  Mais Statistique Canada constate que cette corrélation s’étend aussi au milieu de travail.  Ainsi, «L'écart le plus grand entre les ménages à revenu élevé et les ménages ayant les revenus les plus bas a été observé sur les lieux de travail.  Environ la moitié (50,4 %) des ménages à revenu élevé comprenaient une personne utilisant régulièrement Internet au travail, ce qui correspond à plus de 12 fois la proportion de 4,1 % observée dans le cas des ménages ayant les revenus les plus bas.  En général, les personnes à faible revenu qui occupent un emploi exercent un travail qui ne requiert pas l'utilisation de communications par ordinateur [...] Les écarts en ce qui a trait à l'utilisation d'Internet étaient beaucoup moindres dans les écoles et dans les bibliothèques publiques.  En 1998, les personnes appartenant aux ménages à revenu élevé étaient deux à trois fois plus susceptibles d'utiliser Internet à ces endroits que les personnes faisant partie des ménages ayant les revenus les plus bas.»

Ces données de Statistique Canada viennent compléter celles publiées en avril dernier sur l’utilisation d'Internet par les ménages canadiens où on trouvait aussi une ventilation par province.

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 Bonne note pour l'enseignement à distance
Les cours dispensés à distance par l’intermédiaire d’Internet produisent des résultats égaux à ceux dispensés en classe, et supérieurs aux cours par correspondance.  C’est la grande conclusion d’une étude menée par l’Université York (Toronto) auprès de 1 099 étudiants et étudiantes du Collège Atkinson (organisme d’enseignement aux adultes affilié à York) ayant suivi des cours par Internet entre 1996 et 1998.  Ces cours couvrent 14 disciplines enseignées au Collège Atkinson. 

De plus, si on élimine des statistiques les échecs, ceux et celles qui réussissent les cours par Internet obtiennent de meilleures notes que les étudiants suivant des cours en classe, l’équivalent de passer d’un C+ à un B-.  Dans une proportion de 73 %, les «nétudiants» ont dit être suffisamment satisfaits de leur expérience pour la recommander à leurs amis, et c’est 68 % qui se déclarent prêts à poursuivre leurs études de cette manière.  Pour Ron Owston, un des responsables de l’étude, le caractère immédiat et l’interactivité propres à Internet serait un facteur de motivation pour les nétudiants.

L’étude souligne cependant des irritants, comme l’utilisation inefficace des forums de discussion en ligne, le manque d’interaction avec les chargés de cours et leurs adjoints.  De plus, les nétudiants comprennent mal pourquoi à Atkinson il coûte plus cher de suivre un cours par Internet qu’un cours traditionnel, puisqu’il n’y a aucun intrant de ressources physiques traditionnelles.

Suzanne MacDonald, vice-doyenne du Collège Atkinson, dit que la direction du Collège a déjà pris des mesures d’ajustement.  Les problèmes de nature technique ont été réglés, et les droits d’inscription sont maintenant les mêmes pour tous les cours, quelle que soit la méthode.  Les coûts associés à un cours par Internet (accès Internet, logiciels) ne devraient donc plus être supérieurs aux coûts d’un cours traditionnel.  En outre, on a établi l’équité salariale pour les enseignants des cours par Internet dont la rémunération, on se demande pourquoi, était moindre que pour leurs collègues dispensant des cours en classe.  On espère ainsi aller chercher un meilleur calibre d’enseignants.

Madame MacDonald voit aussi un changement dans la composition de la clientèle des cours par Internet.  En 1996, lorsque Atkinson a offert ses premiers cours en ligne, la majorité de la clientèle était masculine.  Maintenant, reflétant la proportion démographique en salle de classe, et témoignant d’une utilisation du réseau plus répandue chez les femmes, il y a un plus grand nombre de femmes que d’hommes inscrits aux cours par Internet.

Tendance forte dans l’enseignement.  En raison des coupes budgétaires et du désengagement des États du secteur de l’éducation, les collèges et universités se doivent d’élargir leurs clientèles.  Aux États-Unis, entre autres, il y a une véritable explosion de l’offre de cours par Internet.  Mais selon Herb Wideman, qui a collaboré à l’étude de l’Université York, il importe d’évaluer les résultats obtenus et les effets sur les étudiants.

Mais les cours Internet ne sont pas l’apanage exclusif des établissements d’enseignement anglophones.  Il existe des milliers de cours en français auxquels on peut s’inscrire, et un guichet unique de référence, Cursus, qui vous offre la possibilité d’effectuer des recherches de cours par sujets, par professions ou par pays.  Et pour les nouvelles de la formation à distance en francophonie, Thot, petit cousin de Cursus, s’avère une ressource indispensable.

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 Bandeaux publicitaires et propriété intellectuelle
«Il n’y a aucun droit de propriété sur les bandeaux publicitaires.  Ce sont seulement de petits dispositifs destinés à attirer l’attention qui ne méritent nullement de jouir de droits de paternité d’une oeuvre.»

Cette déclaration pour le moins surprenante, on la doit à Marc Loewenthal, porte-parole de la société Providian, en guise de commentaire sur un litige qui l’oppose à la société NextCard.  Cette dernière accuse Providian de lui avoir volé l’idée d’un bandeau publicitaire illustrant un thermomètre qui affiche une température à la baisse pour évoquer le fléchissement des taux d’intérêt.  Les deux entreprises offrent des services financiers en ligne.

Comme le rapporte le quotidien USA Today, NextCard prétend que son bandeau publicitaire a attiré 680 000 visiteurs sur son site et accuse Providian d’infraction au droit d’auteurs et à sa marque de commerce et de concurrence déloyale, et demande une injonction contre Providian sur l’utilisation du bandeau plagié.

Providian déclare qu’elle entend se défendre avec vigueur, que la poursuite ne repose sur aucune base solide, et qu’elle n’a aucune raison de croire que le public associera l’image d’un thermomètre avec un produit ou service spécifique. 

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 Question d'éthique, une journaliste suspendue
La journaliste Chris Nolan, qui signe la chronique «Talk is Cheap» dans le journal Mercury News, a été suspendue jeudi dernier lorsque le Wall Street Journal (abonnement requis) eût révélé qu’elle avait encaissé plusieurs milliers de dollars en profits découlant d’une transaction boursière.  L’occasion lui avait été fournie en mars dernier par une entreprise, AutoWeb.Com, qui s’apprêtait à effectuer son placement initial de titre.  L’entreprise exploite un portail d’achat et vente de véhicules neufs et usagés.

Madame Nolan s’est vue offrir par un adjoint du premier dirigeant de AutoWeb.Com l’achat de 500 actions au prix de 14 $ l’action, le cours du titre à son lancement en bourse.  Après sa première journée de transaction, le titre clôturait à 40 $.  Madame Nolan s’était départie de ses actions à des prix variant entre 29 et 45 $ et a admis avoir encaissé un profit net de 9 000 $ en une journée.

Heureusement, rien n’interdit aux journalistes de transiger en bourse, surtout dans un secteur d’activité dont ils suivent les moindres mouvements.  Il faut aussi préciser que bien que l’intégrité en prenne pour son rhume, Madame Nolan a agi en toute légalité en effectuant ces transactions.  Mais pour la direction du Mercury News, c’est comme en politique, tout est question de perception.

Puisque les titres Internet sont très convoités, au moment du placement initial d’un titre, les courtiers réservent la chance d’acquérir les actions au prix plancher à leurs clients privilégiés.  Souvent, un lot d’actions est réservé à ce que l’on appelle dans le milieu «les amis de la famille».  C’est une pratique légale, mais de laquelle sont exclus les investisseurs ordinaires.

Le rédacteur en chef du Mercury News, David Yarnold, s’est dit choqué d’apprendre la nouvelle concernant Madame Nolan, même si le journal ne dispose pas de politique pour régir des cas semblables où son intégrité et sa crédibilité risqueraient d’être compromises.  «Nous tenons tous à notre intégrité, et nous avons tous la responsabilité de veiller à éviter un conflit ou l’apparence d’un conflit d’intérêt [...] Nous exigeons des autres des normes d’éthique élevées, et nous devrions nous-mêmes respecter ces exigences» a déclaré à son propre journal M. Yarnold.

Pour sa part, Madame Nolan dit que le premier dirigeant de AutoWeb.Com est un copain de longue date et qu’elle n’avait rien vu de mal à recevoir le traitement habituellement réservé aux «amis».  Elle dit avoir consulté son supérieur à propos de la transaction, mais n’avoir reçu aucun avis formel de sa part.

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 La presse spécialisée sous la loupe
Bien que la presse spécialisée ait été relativement discrète sur l’«affaire Nolan», les révélations du Wall Street Journal interviennent quelques jours après la publication d’un dossier du Freedom Forum sur le rôle de plus en plus exigeant des journalistes qui traitent d’économie et de finances à l’heure d’Internet, de la poussée boursière des entreprises du secteur technologique, et d’une plus grande habilitation du public à assurer la gestion des finances personnelles.  Le dossier est un collage d’opinions exprimées au cours de la dernière année par divers spécialistes de la presse dans le cadre de discussions tenues au Media Studies Center.

On trace un parallèle intéressant entre finances personnelles et éducation, deux secteurs où il y a une demande croissante d’information de la part du public (désengagement de l’État, habilitation des individus), demande à laquelle ne semblent pas répondre adéquatement les médias.  En matière de finances, James Melcher, président de Balestra Capital, affirme que la presse joue un jeu dangereux lorsqu’elle s’affiche en meneuse de claque pour la nouvelle économie.  Dave Kansas, du site d’information financière TheStreet.com s’inscrit en faux à cette déclaration et affirme que la presse a reflété la réalité, celle d’un marché en pleine expansion.  Et le facteur risque des investissements? Négligé par la presse, selon Diana Henriques du New York Times, qui soutient que les médias ne font pas un très bon travail d’éducation du public en cette matière.

À la lumière de ces propos, examinons l’affaire Nolan, en précisant toutefois que la journaliste n’a pas recommandé elle-même l’achat du titre AutoWeb.Com à ses lecteurs, mais qu’on se doute un peu qu’elle n’ait pas été la seule journaliste à faire partie des «amis de la famille» et que d’autres ont mené la claque.  En mars dernier, AutoWeb.Com fait son entrée en bourse à 14 $ l’action.  Le premier jour, le titre atteint 40 $, mais l’envolée est de courte durée.  Les investisseurs institutionnels et les «amis de la famille» se départissent de leurs actions et, sauf pour un léger pic en avril, le cours est en baisse constante .  Les investisseurs ordinaires, détenteurs de portefeuilles modestes, qui ont acheté au deuxième jour et n’ont pas réagi depuis, se retrouvent maintenant avec un titre qui oscille autour de 15 $, soit un dollar de plus que son prix de lancement.

Toujours sur le rôle des journalistes de la Silicon Valley, le Freedom Forum proposait aussi un compte rendu d’une allocution de David A. Kaplan, auteur du livre «The Silicon Boys and Their Valley of Dreams».  L’ouvrage est une critique des us et coutumes de la vallée dorée, et de ceux et celles qui y évoluent, mais vu de New York.  Kaplan affirme qu’à distance, Silicon Valley est perçue comme un protectorat de la presse techno qu’il qualifie d’hagiographe.

Quoiqu’il en soit, il semble que les prochains mois marqueront une redéfinition du rôle de la presse spécialisée qui devra mieux cerner les besoins du public, et aussi faire preuve d’une plus grande intégrité.

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 En bref...
Il s’agirait du premier cas de sanction imposée à des salariés pour avoir monté un site Web qui n’a aucun rapport avec leur employeur.  Un couple de Phoenix (Arizona), infirmier et infirmière travaillant sur appel pour un centre hospitalier, s’est vu suspendu pour avoir exploité un site Web érotique rapporte MSNBC/ZDNet.  La direction de l’hôpital affirme qu’elle n’a aucun engagement face à son personnel sur appel, mais une porte-parole de l’hôpital signale que les employés doivent signer une promesse de s’abstenir de toute conduite immorale ou indécente, que ce soit au travail ou dans leur vie privée.  Le chapitre de l’Arizona de la American Civil Liberties Union (ACLU) enquête afin de déterminer s’il y a atteinte aux droits du couple d’infirmiers.  Moyennant un «abonnement» de 15 $ par mois, le site propose des séries de photos de l’infirmière de 32 ans et promet des séances d’ébats sexuels en direct.  Suite à l’attention médiatique entourant l’affaire, le nombre d’abonnés au site pour adulte a doublé en quelques jours, générant du fait même des revenus bruts de 30 000 $ US.

La «valeur de l’utilisateur unique» (VUU) semble être la toute dernière trouvaille des économistes du Web pour mesurer ce que valent les sites Web.  Cette VUU aurait atteint en juillet une moyenne de 487 $ selon France.Internet.Com, mais serait de 981 $ pour Yahoo!.  En gros, on prend la valorisation boursière de la société qui exploite un service Web, et on divise par le nombre d’utilisateurs réguliers de ce service pour obtenir la VUU.  Peut-on, avec un brin d’humour, inverser le calcul pour une liste de diffusion, soit prendre le nombre d’utilisateurs et le multiplier par la VUU moyenne pour obtenir une valorisation possible? Tentons l’exercice.  Avec nos 5 000 abonnés à la liste de diffusion de la Cybérie, et une VUU moyenne de 487 $... 

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 Beau détour
Cette semaine, vers la galerie de Louis-François Bouchard qui nous emmène de son studio (avec la lumineuse complicité de Claude Destribats) vers Paris et ailleurs, avec escale oblige en noir et blanc.

Nous faisons relâche pour les chroniques du 27 juillet et 3 août, question de s’aérer l’esprit et de vérifier la réputation des salmonidés de la région de Lanaudière.  Nous serons donc de retour le 10 août, et d’ici là nous vous souhaitons à tous et toutes d’agréables moments.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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