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Les Chroniques de Cybérie
24 aout 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

24 août 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Hourtin 99
Lois uniformes pour les transactions informationnelles
Le Condor a faim
Pas de vacances pour le courrier électronique
Un outil efficace pour combattre le «spam»
Orphelins de Duplessis sur le Web
Roger Black : de l'imprimé au Web
En bref...
Beau détour

 Hourtin 1999
C'est cette semaine que se tient la vingtième Université de la Communication, grand rendez-vous annuel à Hourtin (France).  Le thème retenu cette année, «Le temps de l'homme mondial», abordant selon les organisateurs «les relations complexes entre ce 7ème Continent virtuel qui s'élabore à partir d'un environnement électronique, et les aspirations des femmes et des hommes du 21ème siècle émergent».  La réflexion des quelque 400 participants s'articulera autour de quatre grands axes, soit : la pertinence de l'économie des réseaux; la nécessité du dialogue politique; la primauté des industries de l'immatériel; l'affirmation du citoyen autonome

Rappelons qu'il y a deux ans, le Premier ministre français Lionel Jospin avait choisi cette plate-forme pour lancer son appel à l'entrée de la France dans la société de l'information et donner naissance au Programme d'action gouvernemental pour la société de l'information (PAGSI).  Hourtin 1999 sera donc l'occasion propice ce jeudi pour M. Jospin de tracer un bilan du Programme.  Indice de l'importance de cet événement de haut calibre pour l'admnistration publique française, M. Jospin sera accompagné de quelques-uns de ses ministres, dont Dominique Strauss-Kahn (Économie), Elisabeth Guigou (Justice), Catherine Trautmann (Culture et Communication) et Christian Pierret (Industrie), Jean Jacques Queyranne (Secrétaire d'état à l'Intérieur) et Charles Josselin (Coopération et Francophonie). 

Inivitée à prononcer un des discours inauguraux, Madame Catherine Trautman a parlé de «La nécessaire définition d'un espace public mondial», et du rôle dominant que joue Internet dans la présentation de l'actualité de la société de l'information.  «Je ne crois pas que l'Internet soit à même de remplir l'ensemble des fonctions qu'assurent les médias dits traditionnels, fonctions non seulement techniques mais aussi politiques et sociales. Mais il m'apparaît avec la même évidence qu'on ne saurait dénier à l'Internet la qualité d'un média.  Nous avons besoin de l'ensemble des médias : livre et presse écrite, radios et télévision, médias numériques. Aucun n'est obsolète ou redondant. Tous concourent à la richesse et à la diversité de l'espace public des sociétés démocratiques.  Alors, n'ouvrons pas la guerre des médias!»

Madame Trautman a aussi évoqué la question des échanges commerciaux et culturels et des investissements dans un contexte de mondialisation, et a dit défendre le principe de l'exception culturelle.  «Après l'arrêt, pour lequel j'ai vigoureusement oeuvré, des négociations sur un accord dit AMI [Ndlr. Accord mondial sur les investissements] dans le cadre de l'OCDE, laquestion de l'investissement pourrait échoir à l'OMC [...] En définitive, l'OMC n'est pas une enceinte de discussion appropriée, ni pour la propriété intellectuelle, qui relève de l'OMPI, ni pour la culture en général, qui a vocation à être traitée dans le cadre de l'UNESCO.»

Nous rendrons compte, dans notre prochaine édition, des autres moments forts de la semaine à Hourtin, notamment du discours très attendu de M. Jospin jeudi dont on sait qu'il traitera, entre autres, du cadre juridique d'Internet.

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 Lois uniformes pour les transactions informationnelles
Les législateurs de cinquante états américains, du district de Washington, de Puerto Rico et des îles Vierges auront l'occasion d'adopter un projet de loi intitulé «Uniform Computer Information Transactions Act» (UCITA), soit la Loi uniforme régissant les transactions informatiques et informationnelles.  Le but visé par ce projet de loi est l'uniformisation législative inter-états en matière de «transactions» de logiciels, de produits multimédias interactifs, de données informatiques et de bases de données, de services Internet et d'information en ligne.  Au sens de la loi, ces «transactions» comprennent évidemment l'achat et la vente, mais aussi la création, la modification, le transfert, l'attribution de licences d'utilisation.

Les législateurs auront la partie belle car le texte des dispositions générales de l'UCITA leur arrive pour ainsi dire tout cuit, issu des travaux de la Conférence nationale des commissaires pour des lois uniformes entre les états (NCCUSL).  La création de l'organisme remonte à 1892 et ses membres, au nombre de 300, sont des juges, avocats ou professeurs de droit désignés comme représentants par les gouvernements des états.  La NCCUSL a, au cours de ses 108 ans d'existence, élaboré plus de 200 textes de loi uniformes régissant des secteurs aussi divers que les agents d'athlètes, l'attribution de dommages punitifs, les services financiers.

Le développement rapide d'Internet, et son ampleur imprévue, ont amené le NCCUSL à se pencher sur la nature des produits de l'économie du savoir et leurs spécificités.  La source de valeur, et la production de cette valeur, transforment très rapidement l'économie.  Par exemple, la transaction typique est d'abord et avant tout une licence d'utilisation plutôt que l'achat d'un bien tangible, un contrat d'utilisation conditionnelle de l'information. L'innovation et la compétitivité ont été apportées autant par des petites entreprises que des grandes sociétés, et pour les unes et les autres, les règles doivent être les mêmes.  Fait nouveau dans l'économie du savoir, les transactions informationnelles comportent des volets fondamentaux de la liberté d'expression.  Enfin, il importe pour le déploiement du commerce électronique de disposer de normes contractuelles uniformes.

L'adoption de lois uniformes prend toute son importance à l'aube du commerce électronique car, bien souvent, les différentes parties au contrat ou à la transaction sont régies par des lois de différentes juridictions.  Elle peuvent aussi prendre de nombreuses formes, allant d'ententes de gré à gré entre deux particuliers à des marchés à long terme entre méga sociétés. En cas de litige,il faut donc pouvoir disposer d'un cadre juridique uniforme.

On ne trouvera pas dans l'UCITA des principes nouveaux relatifs au droit usuel.  On pourra cependant s'appuyer sur une application savamment étudiée du droit aux nouvelles donnes de l'économie du savoir. 

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 Le Condor a faim
Nous vous parlions la semaine dernière de l'hacktiviste Kevin Mitnick, surnommé «Le Condor», reconnu coupable de crimes informatiques ayant entraîné des pertes de millions de dollars à des entreprises, et condamné à une peine de trois ans et dix mois d'emprisonnement.  Depuis son arrestation, et tout au long de son procès, Mitnick était incarcéré au centre de détention du Los Angeles métropolitain.  Dès le prononcé de la sentence, on l'a transporté à la prison du comté de San Bernardino en attente d'une décision des autorités sur le pénitencier qui accueillera Mitnick pour qu'il purge le reste de sa peine.

Mais voilà que Mitnick, de religion juive, n'a pas accès à San Bernardino, contrairement au centre de détention du Los Angeles métropolitain, à une alimentation kascher.  Refus de s'alimenter pour deux jours, puis alimentation végétarienne (substitut offert par les autorités pénitentiaires), Mitnick n'apprécie pas.  Dans une déclaration faite à Wired News (qui traite de l'affaire dans sa section d'actualité politique), Mitnick déclarait «On viole mes droits constitutionnels.  On me force à violer les préceptes de ma religion ou à crever de faim.»

De plus, Mitnick partage une cellule commune avec une soixantaine d'autres détenus.  Chacun dispose d'un petit matelas, d'un drap et d'une couverture et dort à même le sol.  Une douche et une toilette sans cloison ou paravent pour l'ensemble des détenus.  «C'est déshumanisant» de dire Mitnick qui devrait normalement attendre de quatre à six semaines avant de connaître son nouveau lieu de détention.

Le rabbin aumônier de la prison de comté de San Bernardino confirme l'absence au menu de nourriture kascher, mais estime qu'une prison n'est pas un centre de villégiature et que les détenus doivent faire des sacrifices.

Les avocats de Mitnick ont demandé formellement au tribunal son transfert dans une institution fédérale qui offre aux détenus le choix d'une alimentation kascher.  Selon les procureurs, «On ne peut considérer que les repas végétariens sont kascher car ils sont préparés dans la même cuisine et avec les mêmes ustensiles que les autres repas non-kascher.» Les avocats évoquent la jurisprudence de la cause Ashelman c. Wawrzaszek où il avait été établi que les détenus ont droit à une alimentation suffisante pour les maintenir en bonne santé et qui ne contrevient pas aux principes alimentaires de leur religion.  Une exception est permise s'il n'y a pas d'alternative disponible, ce que contestent les procureurs de Mitnick et d'où la demande de son transfert immédiat.

Toujours entourant l'affaire Mitnick, on apprenait que le procureur du ministère public chargé de poursuivre l'hacktiviste, David Schindler, quitte son poste pour la pratique privée.  Rappelons qu'il n'a pu, dans bien des cas, faire reconnaître la culpabilité de Mitnick à la longue liste des accusations pesant contre lui, pas plus qu'il n'ait profité financièrement de ses activités. 

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 Pas de vacances pour le courrier électronique
Une enquête de n/e/tsurf auprès de 38 spécialistes de l'Internet révèle les stratégies particulières qu'ils ont adoptées pour gérer leur courrier électronique durant leurs vacances, notion que Jean-Michel Billaut décrit comme «un truc du temps de la révolution industrielle où le temps de travail et celui de loisirs étaient bien délimités et partagés».

L'éditrice de n/e/tsurf, Emily Turrettini conclut que la grande majorité se connectent bel et bien (29 répondants sur 38) mais que dans l'ensemble, accéder à son courrier électronique pendant les vacances ne jouit pas d'une très grande popularité auprès des membres de leur famille (le bilan étant familles pour : 11, familles contre : 12, familles tolérantes : 10).

Certains partent préparés, comme Bruno Giussani (New York Times, Forum économique mondial) dont l'attirail semble complet. «Ordinateur portable, modem interne, et lignes téléphoniques -- qui ne sont jamais difficiles à trouver en Suisse, heureusement. J'utilise un système de roaming national et international qui me permet de me connecter au tarif local depuis presque n'importe où dans le monde.»

D'autres, comme Marie Lebert (Biblio Online) ont déployé astuce et ingéniosité. «Je suis partie cinq jours chez des amis qui habitent à 100 km de chez moi, dans un manoir du Cotentin (Normandie) [...] Oui, j'ai pu me connecter, c'était la première fois que quelqu'un arrivait chez eux avec un ordinateur, et à la stupéfaction générale tout a fonctionné sans problème [...] Pour l'alimentation, comme il n'y avait pas de prise électrique dans ma chambre, j'ai utilisé une rallonge de plusieurs mètres pour pouvoir prendre le courant à partir de la prise électrique de la salle d'eau. Quant à la prise téléphonique, il y en avait une dans la chambre d'à côté, où d'autres membres de ma famille dormaient, et mon amie a trouvé une grande rallonge qu'on a glissée derrière les meubles, pour éviter les chutes.»

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 Un outil efficace pour combattre contre le «spam»
Le courrier électronique non sollicité, le fameux «spam», congestionne les artères du réseau.  Certains analystes évaluent à environ sept milliards le nombre de ces messages non sollicités qui, en un an, encombrent nos boîtes aux lettres.  Problème pour les prestataires de services qui y voient un gaspillage de leurs ressources et des dépenses accrues en personnel pour tenter d'enrayer l'envoi des courriers non sollicités.  Perte de temps pour les utilisateurs qui doivent jeter à la poubelle toutes ces sollicitations incongrues.

Les gouvernements tentent, sans grand succès, de légiférer.  Les fournisseurs de services sont plus que disposés à collaborer; encore faut-il leur signaler, à la bonne adesse, la réception desdits messages importuns.  Répondre aux spammeurs pour leur dire notre façon de pensée? La démarche n'est pas suggérée.  En fait, elle ne sert qu'à valider votre adresse de courrier électronique et faire en sorte que vous continuerez de figurer sur les listes d'envoi que s'échangent les spammeurs.  La situation se complique en raison des techniques utilisées pour rendre furtives les adresses d'origine des spammeurs par une technique de saute-mouton des serveurs.

Que faire? Julian Haight a mis sur pied un service gratuit, SpamCop, qui permet d'aviser les fournisseurs de services qu'un de leurs clients pratique le spamming.  Il faut d'abord vous inscrire et laisser votre adresse de courrier électronique de manière à recevoir les accusés de réception de vos plaintes.  Lorsque vous recevez un courrier électronique non sollicité, vous copiez le message au complet, avec toutes les en-têtes, et le collez dans la fenêtre réservée à cette fin sur le site de SpamCop (page personnalisée à inscrire dans vos signets).  En appuyant sur le bouton au bas de cette fenêtre, un logiciel analyse le message, en retrace l'origine, et rédige un message de plainte au fournisseur de service d'où le message provient.  En appuyant sur un autre bouton, vous expédiez le message à l'administrateur du système d'où origine le spam.

À l'essai depuis un mois, nous avons trouvé le système efficace et rapide à utiliser, et nous avons reçu de nombreux messages de fournisseurs reconnaissants de leur avoir signalé l'action d'un spammeur sur leur système et confirmant qu'ils avaient fermé le compte en question.  Nous avons aussi constaté une légère diminution des messages importuns.

Fait révélateur, SpamCop a retracé l'origine d'un spam au système réseau d'un grand hôpital d'Ottawa.  Dans l'attente d'une réponse de l'administrateur du système, on ne peut que présumer qu'une personne ayant accès de l'interne au système l'a utilisé pour arrondir ses fins de mois en proposant à la volée sa recette pour devenir riche en dix étapes faciles à suivre.

On peut presque établir un lien entre cette forme de lutte au spam et le projet de traitement partagé des données du radiotéléscope SETI@Home; si on s'y met à plusieurs, on a de meilleures chances de réussir.  Le plus grand bénéfice de SpamCop est cependant de savoir qu'on fait quelque chose pour dépolluer le réseau en faisant fermer les comptes dÆaccès des spammeurs.  Et pour tout dire, ça défoule.

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 Orphelins de Duplessis sur le Web
Le dossier du groupe connu sous le nom des «orphelins et orphelines de Duplessis» est porté sur le Web, mais de manière inattendue et pour le moins particulière.

Commençons par un rappel historique sommaire.  Entre 1930 et 1965, au Québec, des enfants recueillis dans des orphelinats ont été faussement classés comme malades mentaux ou déficients intellectuels et internés dans des institutions où ils ont été victimes de sévices de toutes sortes.  Certainement une des pages les plus sombres de l'histoire québécoise.  Depuis un certain temps, regroupés en comité, un certain nombre de ces victimes demande réparation. 

En mars dernier, le Premier ministre Lucien Bouchard leur adressait au nom du Québec et de son gouvernement ses «plus sincères excuses» et annonçait cinq mesures visant à «aider ces personnes à retrouver leur dignité, à accroître leur capacité de subvenir elles-mêmes à leurs besoins et à acquérir ainsi une plus grande autonomie».  Réaction du Protecteur du citoyen : la décision incomplète du gouvernement la rend injuste et humiliante.  Le dossier piétine, le Comité des orphelins organise périodiquement des manifestations publiques, question de ne pas sombrer, une fois de plus, dans l'oubli des pouvoirs publics.

Le dossier des orphelins de Duplessis est maintenant porté sur le Web, et avec nom de domaine sans équivoque BOUCHARDSUCKS.COM.  L'histoire commence en avril dernier lorsque Donna McAllister de Oshawa (Ontario) et son époux regardent un reportage sur le dossier des orphelins de Duplessis à la chaîne de télévision anglophone CBC.  Sensible aux questions relatives à l'adoption (son mari a été enfant adopté), Madame McAllister décide de monter un site Web sur la cause des orphelins de Duplessis, réserve le nom de domaine cité plus haut, et le fait héberger chez le fournisseur américain Tripod.

Madame McAllister a travaillé neuf ans auprès des personnes handicapées.  Victime de coupures budgétaires, l'assurance-emploi lui offre de suivre un cours en informatique, cours qu'elle a complété en mars.  Travailleuse autonome depuis, elle dit consacrer environ deux heures par jour au maintien du site et à la correspondance que génère cette présence Web.

Peut-on parler de site officiel? «Il faudrait le demander aux orphelins» nous répond-t-elle, ajoutant «je ne fais pas partie du groupe, je sais que c'est le seul site Web qui traite de leur cause, et je suis seule responsable du contenu du site.  Je ne suis qu'une citoyenne investie dans une cause. Je crois fermement que [le Premier ministre] Bouchard, la profession médicale et les autorités religieuses ne cherchent qu'à gagner du temps.»

Persuadée comme bon nombre d'observateurs d'une triple responsabilité état, église et profession médicale, pourquoi avoir choisi le nom de domaine BOUCHARDSUCKS.COM et non un autre comme JUSTICEFORTHEORPHANS.COM (vérification faite, disponible au moment de notre entretien)? «Je voulais simplement exposer le dossier à un auditoire plus large.  Et ça a fonctionné.  Autrement, je ne passerais pas ma journée à répondre à des questions de journalistes.»

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 Roger Black : de l'imprimé au Web
Le directeur artistique qui a travaillé à la conception graphique de gros canons de l'édition américaine comme Newsweek, Rolling Stone, The New York Times, The New Republic, Readers' Digest et bien d'autres fait un passage remarqué au Web.  Entre autres, Roger Black vient de publier un livre (avec site Web d'accompagnement) sur la création de sites fonctionnels, «Websites that work».  Des bureaux à Seattle, New York et San Francisco, son entreprise compte 150 employés.  Roger Black Inc. exige entre 250 000 et 500 000 $ par projet pour créer ou refaire l'image de publications imprimées et maintenant de sites Web.

Reléguant aux oubliettes l'utilisation des groupes d'entretien en profondeur (focus groups), Black travaille de l'interne, consulte les employés, examine les données sur le lectorat, tient compte des objectifs visés par la publication.  Il analyse aussi, dans les kiosques à journaux, le comportement des clients, ce vers quoi ils vont en premier.

Un de ses récents clients de refonte de site Web, Merrill Brown de la chaîne MSNBC.com, dit de Black «Il y a bon nombre de concepteurs qui font un excellent travail en conception Web, mais je ne connais personne qui comprenne aussi la présentation de la nouvelle et le journalisme autant que Black et son équipe.» Black vient de se voir attribuer le contrat de refonte de l'intranet d'IBM.

Qu'est-ce qui marche et qui ne marche pas pour les sites Web d'information? Ne pas avoir peur de synthétiser, trop d'information peut amener de la confusion.  En revanche, ne pas prêcher par excès, il faut informer et ne pas seulement diffuser de la manchette ou des slogans.  Black recommande d'utiliser une seule image forte, et de bonne dimension, et non plusieurs petites images.  Palette de couleurs préférées : blanc, noir et rouge.  Verdict sévère pour la plupart des sites Web : ils commencent tous à se ressembler.

Les exemples à suivre en matière de sites d'information sur le Web, selon Roger Black, sont le New York Times, le Chicago Tribune et le San Jose Mercury News.  Le pire est celui de la chaîne CNN, «un tas de dépêches recyclées». 

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 En bref...
La First Union, sixième plus important groupe banquier aux états-Unis vient de faire à ses 70 000 employés une offre difficile à refuser.  Elle leur propose un rabais de 500 $ à l'achat d'un ordinateur de marque Dell et un crédit bancaire au taux préférentiel de 8 % pour financer la balance.  La First Union espère que la moitié de ses employés se prévaudront de l'offre, ce qui lui permettra d'instaurer un vaste programme de télétravail et de sensibiliser son personnel aux services bancaires en ligne qu'elle offre.  Le rabais de 500 $ à l'achat d'un ordinateur est rendu possible grâce à une entente avec le fabricant Dell qui n'en est pas à ses premières armes dans ce genre de promotion.  Dell a déjà mis sur pied un programme similaire pour une entreprise de 15 000 employés dont la moitié s'étaient prévalus de l'offre.  L'opération d'envergure nécessite chez Dell l'affectation de six personnes au projet, et pour la First Union de quinze personnes.

«Au Canada, la criminalité technologique entraînerait des pertes de près d'un milliard de dollars par année. Ce chiffre ne tient pas compte de la valeur inestimable de l'information perdue dans un monde où l'on compte de plus en plus sur la technologie.» C'est une des constatations formulées par le Service canadien de renseignements criminels dans son rapport de 1999 rendu public la semaine dernière.  D'après le SCRC, les perspectives méritent attention : «Les outils de piratage et les programmes cryptographiques seront de plus en plus conviviaux et insidieux, ce qui favorisera l'activité criminelle. Les problèmes de juridiction continueront d'entraver considérablement la progression des enquêtes complexes sur les délits informatiques.»

D'après le service News.Com, le New York Times prévoit inscrire en bourse Times Company Digital, le service responsable de l'édition Web de son journal.  Dans une note de service transmise par courrier électronique à tout le personnel du Times, et dont News.Com a obtenu copie, le directeur Arthur Sulzberger Jr. a précisé qu'il entendait offrir l'occasion à tous les salariés de l'entreprise, et non seulement de la Times Company Digital, de se prévaloir en pré- lancement de l'achat d'actions de la nouvelle compagnie.  En offrant ainsi des actions au prix de base du placement initial de titre, Sulzberger espère associer étroitement tout son personnel à la réussite de cette nouvelle entreprise pour le Times. 

John Deutch, directeur de mai 1995 à décembre 1996 de l'agence de renseignement américaine, la CIA, s'est vu retirer son habilitation de sécurité, c'est- à-dire le statut reconnaissant qu'un individu est qualifié en ce qui concerne la sécurité pour avoir accès à des informations classifiées.  Deutch, qui a continué à travailler sans rémunération pour le compte de la «compagnie» à titre de consultant après qu'il eut quitté son poste de directeur, aurait eu dans son ordinateur personnel des documents classifiés.  Mais lors d'une vérification d'usage, les techniciens en informatique de l'agence ont constaté que l'ordinateur, fourni par la CIA, n'était pourvu d'aucun système de protection pouvant assurer l'intégrité des 31 documents en question.  Bourde administrative? Réaction provoquée parce que la nouvelle a filtré dans la presse? Resserrement des contrôles après l'affaire Wen Ho Lee (chercheur de Los Alamos qui aurait livré des secrets nucléaires à la Chine)? Le directeur actuel de la CIA, George Tenet, estime que la sécurité nationale n'a pas été compromise et n'entend pas pousser l'affaire plus loin.

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 Beau détour
BEAU DÉTOUR
Le magazine Photo rend hommage, dans un numéro hors série imprimé disponible en kiosque et aussi sur son site Web, à un grand de cet art, Édouard Boubat.  Henri Cartier-Bresson, autre grand de la photographie, a dit de Boubat qu'il était l'émerveillement et l'innocence. Les vrais amateurs de Boubat tiendront à se procurer l'édition imprimée, plus généreuse en images, mais merci à Photo pour cette éloquente rétrospective sur le Web.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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