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Les Chroniques de Cybérie
30 novembre 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

30 novembre 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Sommet sur la «régulation» en France
Citation de la semaine
Et ailleurs, c'est du pareil au même (ou presque)
Nuits blanches à Seattle
Linux : rumeur d'achat de Corel par Red Hat
Politique réseau : la Silicon Valley boude Al Gore...
...  la nouvelle arme politique : le courriel
Le Portail des copains
En bref...
Beau détour

 Sommet sur la «régulation» en France
Un nouveau site sur le Web, Article11.Net, vient sonner l'alarme à une autre tentative de réglementation d'Internet et de stratification législative.  Le nom choisi pour le site entend rappeler l'article 11 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789 en vertu duquel «La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi».

Si on se félicite de certaines initiatives de l'administration publique française, comme le souci d'adopter des plate-formes de diffusion non propriétales de l'information et de répandre l'utilisation des logiciels ouverts, il y en a d'autres qui vont vraiment à contre-courant des tendances du réseau, et des souhaits de ceux qui y évoluent.  Il en est ainsi de la «régulation» d'Internet, terme retenu pour décrire la possible extension du pouvoir de réglementation à Internet du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), autorité administrative indépendante responsable de la réglementation des secteurs radio, télévision, câble, satellite, publicité et autres en France.

Ces 30 novembre et 1er décembre se tient à Paris, à l'initiative du CSA, le Sommet mondial des régulateurs sur Internet et les nouveaux services.  Le CSA bénéficie pour la tenue de ce sommet de la collaboration du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et de l'Institut international des communications (IIT).  Programme chargé, on entend y parler de la dite «régulation», de ceux qui voudraient s'ériger en «régulateurs», des solutions conjointes de «corégulation», de la «labélisation» des sites, de logiciels de filtrage, bref, un salmigondis (le CSA préférerait peut-être le mot «patchwork») de solutions parachutées pour faire accepter la notion de censure.

Les argument avancés par Hervé Bourges, président du CSA, semblent confus et on trouvera sur Article11.Net de savoureuses citations révélatrices.  Par exemple, «une régulation [de l'Internet] est nécessaire, c'est la conclusion à laquelle tous les acteurs et tous les analystes parviennent».  Tous les acteurs et tous les analystes? N'est-ce pas ratisser un peu large? Mis à part la liste des pays ennemis d'Internet dressée par Reporters sans frontières (RSF), peu de pays s'engagent dans cette voie.

M.  Bourges semble aussi faire abstraction de certains faits récents, comme la décision du CRTC de mai 1999 de ne pas intervenir dans le secteur Internet car, d'une part, le réseau n'a rien à voir avec les activités de radiodiffusion, et que concernant les contenus offensants, comme le soulignait sa présidente Madame Françoise Bertrand, «Nous reconnaissons la validité des préoccupations qu'un grand nombre d'intervenants nous ont exposées sur cette question.  Conformément à la démarche que nous avons adoptée pour Internet, toutefois, nous n'interviendrons pas sur le contenu offensant et illégal.  Nous estimons, en effet, comme un grand nombre des gens qui ont présenté des mémoires sur cette question, qu'il existe déjà des outils adéquats pour traiter ce type de contenu.» Le CRTC collaborant à l'organisation du Sommet des régulateurs, nous compterons sur Madame Bertrand pour rappeler ces propos à M. Bourges.

D'autre part, M.  Bourges semble oublier qu'en 1997, les promoteurs du système «Platform for Internet Content Selection» (PICS), une infrastructure d'étiquetage électronique et d'attribution de cotes aux contenus Internet, avaient été forcés de battre retraite en douce devant l'impossibilité démontrée d'appliquer le système.  En réaction à la proposition du système PICS, l'American Civil Liberties Union (ACLU) résumait cependant bien l'enjeu dans un livre blanc intitulé «Fahrenheit 451.2: Is Cyberspace Burning?» dans lequel les auteurs estimaient que «Malgré le rejet sans équivoque par la Cour suprême d'une analogie possible entre la télévision et Internet, les leaders gouvernementaux et de l'industrie penchent en faveur d'une conception dangereuse et erronée des choses selon laquelle Internet est assimilable à la télévision, et de ce fait devrait faire l'objet d'attribution de cotes et de censure.»

Le débat s'engage.  Article11.Net lance une campagne de sensibilisation et d'affichage de bandeaux sur les sites Web car, on l'aura compris, au delà du cas Bourges/CSA, c'est le principe même d'une régulation des contenus de l'Internet qui doit inquiéter.  Pour sa part, la Coordination Permanente des Médias Libres (CPML) et le mini-rézo tiennent ce 30 novembre une conférence de presse au siège de l'UNESCO, lieu où se tient le Sommet des régulateurs.

C'est quand même lassant à la longue qu'il faille, périodiquement, à intervalles réguliers, reprendre la démonstration de la spécificité du médium Internet, non?

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 Citation de la semaine
Le débat sur la censure d'Internet n'est pas nouveau.  Il y a déjà plus de trois ans, l'éditorialiste Laurent Laplante (qui signe maintenant en Cybérie la rubrique Dixit) écrivait dans les pages d'un autre cybermédia un texte intitulé «Censurez tout de suite la censure!» qui, malheureusement, reste toujours d'actualité :

«De génération en génération, la tentation de la censure refait surface.  Il se trouve toujours quelque bonne âme pour venir nous interdire d'écouter ceci, de voir cela, de lire ceci ou cela.  Internet, bien sûr, ne pouvait manquer de rencontrer ce genre de mentalité.  Elle s'exprime ces jours-ci avec ses arguments classiques : “Il faut interdire à Internet les spectacles qui troubleraient nos enfants!” Ou encore : “Il faut que les pays se mettent d'accord pour appliquer une censure à l'ensemble du réseau Internet...” Cette stratégie est stérile et méprisante [...] Penser qu'on peut imposer à un réseau multiculturel comme Internet les choix moraux d'un quelconque comité de censure, c'est vouloir vider l'océan.»

Galion : «Censurez tout de suite la censure!»

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 Et ailleurs, c'est du pareil au même (ou presque)
Que se passe-t-il lorsqu'on demande à un fournisseur de services d'hébergement de bloquer un site, hors de toute procédure légale? Si c'est la police fédérale américaine, le FBI, qui le demande, et si les agents sont assez persistants, le site sera fermé sans autre forme de procès.  Sans mandat, sans dépôt de plainte, sans infraction évidente à la loi, le site Crowded Theater du vidéaste underground Mike Zieper a été bloqué la semaine dernière à la demande du FBI qui cherchait à limiter la diffusion d'une bande vidéo de six minutes reconstituant un hypothétique briefing top secret de l'armée américaine.  Le plan : le 31 décembre prochain, sur le coup de minuit, au beau milieu des célébrations du passage à l'An 2000 qui se dérouleront sur Times Square à New York, provoquer une émeute raciale d'envergure.  Le but est de voir les autorités civiles débordées, forcées d'appeler l'armée en renfort.  On sent à plein nez le coup d'État militaire.  La suite sur le site Article11.Net.

Vendredi dernier, le sénat australien a ratifié l'adoption d'une loi qui autorise les services nationaux de renseignement de sécurité (Australian Security Intelligence Organisation - ASIO) à s'introduire dans les systèmes informatiques privés à des fins de surveillance et, au besoin, à y altérer des données.  L'adoption de cette loi s'est faite en dépit de nombreuses représentations de groupes de défense de la vie privée qui estimaient trop larges les pouvoirs conférés aux services de renseignement.  Des parlementaires travaillistes ont critiqué le peu de temps alloué à l'analyse des incidences sociales de la loi; les promoteurs du projet de loi ont rétorqué qu'il était pressant d'accorder à l'ASIO des pouvoirs étendus en vue d'assurer la sécurité à l'occasion des Jeux olympiques de Sydney qui se tiendront du 15 septembre au  er octobre 2000.

On se serait attendu à des propos plus éclairés de la part de Robert Cailliau, avec Tim Berners-Lee un des artisans de la création du Web.  M. Cailliau propose la mise en place d'un permis pour tous les utilisateurs d'Internet afin qu'ils soient aussi responsables que les automobilistes sur une route.  «Le Net est un autre monde, un endroit potentiellement dangereux.  Vous pouvez faire mal mais l'on peut aussi vous faire mal, comme sur la route.  Si vous recevez une formation avant d'ouvrir un compte (Internet), alors vous serez mieux préparé avant de sortir.» Si seulement on pouvait demander aux dizaines de milliers de personnes qui, chaque année, trouvent la mort sur les routes de la planète à quoi leur aura servi leur permis.

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 Nuits blanches à Seattle
Non, pas le film mielleux qui a fait le tour du monde, mais un autre scénario qui risque bien de suivre les traces du premier.  C'est aujourd'hui, 30 novembre, que s'amorce au pays de Boeing, Microsoft et Amazon.Com le «Seattle Round», officiellement la Troisième conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, long processus de trois ans de négociations en vue de poursuivre la libéralisation du commerce international et d'examiner les règles commerciales en vigueur entre les pays.  Tout est sur la table, dit-on, de l'agriculture à la propriété intellectuelle en passant par la lutte anti-dumping et le commerce électronique.

Eh oui, Internet et millénaire obligent, on abordera à Seattle bon nombre de questions relatives aux réseaux de communication et d'échange transfrontaliers, une donnée inexistante lors des précédents cycles de négociation. 

Autre données nouvelles pour ce cycle de négociations de l'OMC (anciennement le GATT), celle de la mobilisation en réseau et de l'hacktivisme.  Tout comme pour la lutte contre l'Accord multilatéral sur les investissements (AMI) proposé par l'OCDE, et pour lequel la campagne de mobilisation qui s'est déroulée sur le réseau a été un des principaux facteurs de sa déconvenue, certains croient que le cycle de Seattle de l'OMC pourrait être influencé par une campagne menée sur Internet.  Et nuits blanches pour ceux qui veillent sur les serveurs des sites Web de l'OMC.  Ceux et celles qui sont familiers des cercles underground d'Internet n'ont pas été surpris d'apprendre que le FBI craignait que le sommet de Seattle pourrait faire l'objet «d'attaques informatiques sur des sites web» liés à l'Organisation et au Sommet.

Le dossier du cycle de Seattle est donc à suivre pour l'événementiel sur Yahoo! France Actualités, et à approfondir dans le Monde diplomatique.

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 Linux : rumeur d'achat de Corel par Red Hat
Rumeur démentie par Stefania Allevato, porte-parole du fabricant de logiciels Corel, qui attribue toute l'affaire à un article du magazine Interactive Week publié le 26 novembre dernier et dans lequel on évoquait la possibilité d'acquisitions prochaines par la société Red Hat, distributrice d'une populaire version du système d'exploitation Linux.  Forte d'une capitalisation boursière de 9,6 milliards de dollars, Red Hat est à la recherche d'entreprises en mesure d'offrir service, soutien et applications sous Linux.  Red Hat n'a pas commenté la rumeur.

Mais rumeur ou intention discrète, la possibilité d'une acquisition de Corel par Red Hat a fait bondir le titre de Corel qui, lundi dernier, connaissait une hausse de 97 % avant d'effectuer un retrait et de se contenter d'une augmentation de 47 % en fin de séance.  D'autres entreprises pouvant faire l'objet de convoitise de la part de Red Hat étaient mentionnées dans l'article de Interactive Week, mais selon les observateurs, Corel aurait le plus à offrir.

Corel offre déjà sa propre version du système Linux qui a fait grand bruit lors de son dévoilement au dernier COMDEX tenu à Las Vegas car on le dit très convivial d'utilisation.  Le système Corel Linux est livré en version standard avec, entre autres, les logiciels Netscape, Instant Messenger/ICQ, Adobe Acrobat Reader, et la version Linux de WordPerfect 8.  De plus, Corel travaille à une version Linux de son logiciel de graphisme CorelDraw.  De plus, et c'est peut-être l'élément clé, Corel possède déjà un réseau international de distribution, ce qui le rendrait encore plus attrayant aux yeux de Red Hat.

Rumeur, emballement boursier non justifié ou marché qui reste à définir par les acteurs? L'intérêt qu'a suscité la possibilité d'une transaction illustre bien la montée en puissance de Linux.

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 Politique réseau : la Silicon Valley boude Al Gore...
Le Mercury News, influent quotidien de la Silicon Valley, a réalisé de concert avec le Center for Responsive Politics (organisme de veille du processus électoral américain) une enquête sur les contributions aux caisses électorales provenant de la Silicon Valley.  L'enquête porte sur 6 777 personnes employées dans le secteur de la technologie ayant contribué, entre le  er juillet et le 30 septembre, au moins 200 $ à la caisse électorale de candidats à l'investiture de leur parti en vue des présidentielles de 2000. 

Il en ressort que le vice-président Al Gore, candidat à l'investiture démocrate, arrive au troisième rang des contributions, n'ayant recueilli que 26 075 $ des travailleurs du secteur technologique de la Silicon Valley.  C'est le Sénateur Bill Bradley, lui aussi candidat à l'investiture démocrate, qui a recueilli le plus de fonds, soit 193 400 $, suivi du candidat à l'investiture républicaine George W. Bush avec 176 812 $.  À l'échelle nationale, les contributions aux caisses électorales des travailleurs du secteur technologique s'établissent différemment.  C'est George W. Bush qui recueille le plus de contributions avec 1,3 million de dollars, suivi de Bill Bradley (898 000 $) et de Al Gore (736 000 $).

Ces chiffres surprennent un peu.  D'abord, les candidats d'une administration sortante jouissent habituellement d'une certaine longueur d'avance sur leurs adversaires.  Puis, l'administration Clinton/Gore a quand même «livré le produit» pour le secteur technologique en assouplissant les contrôles à l'exportation des super ordinateurs et des logiciels de chiffrement, en permettant l'entrée au pays d'un plus grand nombre de travailleurs immigrants, et en protégeant les entreprises de poursuites pouvant découler du passage à l'An 2000. 

En revanche, les observateurs estiment que l'adoption de ces mesures ne s'est faite que trop difficilement et après de nombreux et laborieux efforts de lobbying du secteur technologique.  Aux fins de l'étude, le secteur technologique comprend les ordinateurs (matériel et logiciel), les services en ligne, les télécommunications, la téléphonie cellulaire, l'électronique, les satellites, l'aérospatiale, la biotechnologie, le courtage en investissement et le capital de risque.  Les avocats spécialisés sont exclus en raison de la trop grande importance de leurs contributions aux caisses électorales qui viendrait fausser le portait statistique.

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 ...  la nouvelle arme politique : le courriel
Le milliardaire candidat à l'investiture républicaine, Steve Forbes, ne se prive pas d'utiliser le courrier électronique pour qualifier son principal rival, George W. Bush de «playboy réformé» et parler de ses «beuveries de jeunesse».  L'organisation Forbes dispose d'une liste de 42 000 adresses de courrier électronique, toutes fournies volontairement par des personnes ayant visité son site Web, apprend-t-on de l'Associated Press.  Le sénateur John McCain, autre candidat à l'investiture républicaine, fait parvenir quotidiennement une lettre d'information par courrier électronique à ses 30 000 abonnés.  Toujours dans le camp républicain, le sénateur Orrin Hatch (qui n'est pas encore officiellement candidat) affiche les adresses de plus d'une soixantaine de médias pour que le public puisse écrire aux salles de rédaction et aux journalistes.

Avantage certain pour les directeurs de campagne : le coût et la rapidité.  Il en coûte beaucoup moins d'envoyer une lettre circulaire par courrier électronique que d'envoyer des circulaires imprimés.  Puis, question de réactivité, le caractère immédiat du courrier électronique permet d'intervenir très rapidement dans un débat et de faire connaître ses positions.  Selon Linda Sinoway, directrice des activités Internet pour le Comité démocrate national, toute cette information commence à avoir un poids et selon le cas, «Ce pourrait être la marge qui assure la victoire» dit-elle.

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 Le Portail des copains
«...  pas un portail en métal ouvrant sur les tours de La Défense, sur de gigantesques publicités, sur un immense supermarché.  Non, un petit portail en bois, modeste et génial, ouvrant sur un espace non commercial.» C'est ainsi que Pierre Lazuly décrit sa nouvelle création Web, «Le Portail des copains».  On y trouve une sélection de titres de netmags/webzines dont L'Ornitho, Périphéries, Le Magazine de l'Homme Moderne, Le Scarabée, Hors les Murs, Le Soleil se lève à l'Est, et aussi des citations choisies d'«Au fil de mes lectures», les textes d'«Interrogation critique et ludique» ou d'«Armer l'esprit pour désarmer la main», ou encore des portraits d'écrivains. 

Ingénieur-système, 26 ans, Laz (pour les intimes) a eu recours à la technologie ouverte et multi plate-forme PHP (préprocesseur hypertexte) pour le robot de cueillette des titres (car le portail est réactualisé six fois par jour) et l'interface de consultation.  Cependant, de dire Lazuly, «Le rôle du PHP dans tout ça n'est pas primordial, j'aurais pu faire la même chose en Perl ou en Python.  Le portail est surtout l'aboutissement d'un parcours professionnel : chez mon premier employeur, j'avais passé deux ans à automatiser un environnement de développement, ce qui m'a servi pas mal pour créer le robot qui anime le portail.  Mais ce robot ne serait rien sans les références constitués ces dernières années et sans les copains qui y ont activement participé...  Le même robot avec un fichier de configuration issu d'un service marketing donnerait un portail tout-à-fait normal...».

Une belle leçon aux grosses «équipes dynamiques et chevronnées» qui ont mal à faire des sites Web potables et susceptibles d'inciter à y retourner, mais aussi une fort belle ouverture sur des contenus solides trop souvent et à tort négligés.

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 En bref...
Place au médiateur dans l'affaire Microsoft.  C'est ce mardi 30 novembre que les représentants du ministère américain de la Justice et ceux de la société Microsoft tiennent leur première rencontre de médiation devant le juge Richard Posner en vue de trouver un règlement négocié dans la cause célèbre que l'on connaît.  On s'attend à peu de résultats concrets de cette première rencontre qui sera consacrée à un exposé des positions respectives devant le médiateur.  Des observateurs estiment cependant que si, dès la deuxième séance devant le médiateur, les positions des parties semblent trop éloignées, le juge Posner pourrait rapidement mettre terme à l'exercice de recherche d'une solution négociée.  Le juge Thomas Penfield Jackson devant qui se déroule ce procès, et qui a nommé Richard Posner au titre de médiateur, a instruit les parties de sa préférence pour une démarche rapide et de bonne foi de la part des deux parties.

La pub en ligne? Oui, si elle sert à maintenir la gratuité des contenus.  C'est ce qui ressort d'un sondage téléphonique mené par la maison Ad Hoc auprès de 505 Québécois et Québécoises ayant déjà utilisé Internet et dont fait état L'Infomètre.  Ce sont 89 % des répondants qui estiment que la publicité sur Internet est une bonne chose si elle contribue à préserver la gratuité du contenu.  Parfois un mal nécessaire (66 %), elle peut s'avérer utile (63 %) bien qu'il y en ait trop (67 %) et qu'elle ralentisse le chargement des pages (73 %).  On la consulte pour se renseigner sur les produits annoncés (60 %), ce qui à l'occasion mène directement à des achats (14 %). 

Stockholm et Washington seraient dans un coude à coude pour le titre de ville la plus branchée du Globe.  C'est la constatation des cabinets de cybermétrie NUA et Scraborough Research selon laquelle 60,2 % de la population de Stockholm aurait accès à Internet alors qu'à Washington cette proportion serait de 59,9 %.  Rien de surprenant pour Washington, capitale des États-Unis, centre administratif, important noyau d'universités et de centres de recherche.  Mais Stockholm? Les services financiers et bancaires destinés aux particuliers et aux entreprises y sont très développés, et une infrastructure de fibre optique rejoint tous les secteurs de la ville.  De plus, une large partie de la population maîtrise l'anglais et est très sensibilisée aux valeurs et attitudes anglo-saxonnes dominantes sur Internet selon Per Hakansson, chercheur à l'École de sciences économiques de Stockholm.

Soulignons aussi que d'après une enquête du cabinet de recherche IDC, la Suède est le pays au monde où le coût moyen d'accès à Internet est le plus bas, soit 18 $ US par mois.  Il est de 20 $ au Canada, 22 $ à Singapour, 25 $ aux États-Unis, 37 $ en Colombie, 41 $ au Japon, 43 $ en Allemagne, et 78 $ en Argentine.  Si ces écarts semblent importants, il faut aussi les scruter sous la loupe des écarts de revenus disponibles moyens dans ces pays.

Les amateurs de statistiques seront heureux d'apprendre la sortie de l'édition 1999 du Central Intelligence Agency World Factbook, un des ouvrages de référence classique disponible sur Internet.  En comparaison avec l'édition 1998, pas de changement sur le nombre d'entités géopolitiques recensées, il y en a 266.  Cependant, les données utilisées étaient celles disponibles au  er janvier 1999, c'est donc un «état du monde en statistiques» (selon la CIA) relativement à jour qui nous est proposé.

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 Beau détour
L'autre visage de la mondialisation, celui qu'on ne verra pas à Seattle cette semaine, celui des rêves dérobés, «Stolen Dreams», un essai photographique de David Parker sur les enfants au travail.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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