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Les Chroniques de Cybérie
14 decembre 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

14 décembre 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

TV sur le Web, des poursuites en vue
Vie privée : correction, droit à l'anonymat et signets en ligne
Politique réseau : fossé numérique, la déclaration de l'Iowa,
et le poids politique d'Internet
Martin Luther King : un complot
Pour Noël, des livres en cadeau?
Linguistiquement correct
Beau détour

 TV sur le Web, des poursuites en vue
Le lancement du service iCraveTV a provoqué de nombreux remous dans les milieux de la télédiffusion nord américains.  iCraveTV rediffuse sur le Web depuis deux semaines les signaux de 17 stations de télévision canadiennes et américaines qu'il est possible de capter en ondes hertziennes dans la région du grand Toronto. 

Un premier avertissement a été servi à iCraveTV par l'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) qui, la semaine dernière, lui ordonnait de mettre fin à ce service avant le lundi, 6 décembre, estimant que «le service Internet d'iCraveTV.com porte atteinte à plusieurs de leurs droits d'auteur et de marques de commerce.  De plus, le signal assuré par la société ne satisfait pas aux normes rigoureuses qu'ils ont établies et n'est pas de la qualité à laquelle s'attendent les téléspectateurs canadiens.»

Évidemment, iCraveTV a laissé passer l'échéance sans suspendre la rediffusion des signaux de télévision s'appuyant sur la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en vertu de laquelle Internet et radiodiffusion étaient deux choses distinctes, et que : «Les nouveaux médias complètent la radiodiffusion traditionnelle plus qu'ils ne s'y substituent.  D'importants progrès technologiques ou autres seront nécessaires avant que les nouveaux médias ne puissent remplacer les médias traditionnels.»

Mais voilà qu'un groupe de stations de télévision américaines vient en renfort et menace d'intenter sous peu, de concert avec les stations canadiennes, des poursuites contre iCraveTV pour que cette dernière cesse la rediffusion de leurs signaux.

La loi canadienne permet à des tiers comme les câblodistributeurs et les entreprises de distribution par satellite de retransmettre intégralement, au Canada, les contenus diffusés par signaux hertziens à condition de ne pas les modifier, ce sur quoi s'appuie iCraveTV pour estimer qu'elle agit en toute légalité.  iCraveTV demande aux personnes qui souhaitent regarder ses contenus de s'inscrire et de fournir un indicatif téléphonique canadien, mais cette astuce ne permet évidemment pas de filtrer les consultations hors frontières.

Intéressant débat de juristes en perspectives.

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 Vie privée : correction, droit à l'anonymat et signets en ligne
La semaine dernière, nous vous parlions d'un rapport de l'Unité Évaluation des choix scientifiques et technologiques (STOA) du Parlement européen, produit en avril 1999, et qui traitait du tatouage des processeurs Pentium III.  Nous déplorions aussi le manque de suivi des recommandations de la STOA.  Nos collègues de ZDNet France ont vite fait de remettre notre pendule à la bonne cadence, en nous soulignant leur enquête publiée le 23 novembre qui apportait des éléments inédits sur le Processor Serial Number (PSN).  On expliquait comment le fabricant Intel avait accepté de négocier, notamment en France, avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés, au nom de directives européennes sur la protection de la vie privée et les risques de tatouages invisibles dans les services en ligne.  «”Pratiquement toutes, nos recommandations ont été observées”, indique aujourd'hui la commission.  La trame proposée, guidée par le droit européen, a donc permis à Intel de changer de politique au niveau mondial.  Le PSN a été notamment désactivé des PC destinés au grand public.  En revanche, les matériels professionnels ne seront pas affectés.  Il est vrai que sur le lieu de travail, les moyens de pistage sont déjà en place (adresse IP permanente, login du salarié sur l'intranet, etc.) et le PSN ne sera, jure Intel, qu'un outil efficace de gestion du parc et de la maintenance.» Nous remercions ZDNet France de ces précisions, et nous vous présentons nos excuses.

Le CATO Institute est bien connu pour ses prises de positions relatives aux libertés individuelles, aux libres marchés, au désengagement des gouvernements, et autres valeurs traditionnelles de la droite politique américaine.  C'est pourquoi on a été un peu surpris de voir l'Institut publier un document de l'avocat et entrepreneur Jonathan D. Wallace intitulé «Nameless in Cyberspace, Anonymity on the Internet», véritable plaidoyer pour l'anonymat sur Internet.  Wallace soutient que les tentatives d'interdire l'anonymat et le pseudonymat sur Internet violeraient le droit à la libre expression depuis longtemps reconnu par la Cour suprême, droit à l'origine même de la naissance de la nation américaine.  L'auteur affirme que certains des pères de la nation, dont Thomas Paine, Alexander Hamilton, Samuel Adams et d'autres ont tous écrit, à leur époque, de manière anonyme.  «De nos jours, ceux et celles qui défendent les droits de la personne en Chine et dans d'autres pays remettent en lumière les liens étroits entre le droit à l'anonymat et le droit à la libre expression [...] Nous nous devons de trouver d'autres solutions que celles proposées actuellement aux problèmes des “hackers” et autres responsables de crimes en ligne» écrit Wallace.  Fortement annoté (58 références bibliographiques), le texte de six pages est disponible en format PDF.

Gérer vos signets en ligne? C'est ce que propose Backflip, un nouveau service proposé par Tim Hickman et Chris Misner, deux anciens de chez Netscape.  Ironiquement, le système ne fonctionne pour le moment que sur Microsoft Internet Explorer, la version Netscape est promise pour bientôt.  Une fois inscrit au service, vous disposerez d'un petit bouton à installer sur la barre d'outil de votre fureteur, puis pourrez configurer les répertoires d'une page personnelle de signets (genre Yahoo!), résidant sur le serveur de Backflip.  Par la suite, lorsque vous trouvez un site ou une page que vous souhaitez inscrire à votre répertoire, cliquez sur l'icone de la barre d'outils.  Backflip vous demandera de choisir la catégorie sous laquelle inscrire ce nouveau signet, ou vous proposera d'analyser la page et de l'inscrire lui-même.  Le service est «gratuipub», un peu comme les services de courrier Web, la rentabilité viendra des publicités insérées sur votre page répertoire de signets.  Mais la question est la suivante : même protégé par nom d'usager et mot de passe, confierez-vous votre répertoire de signets à un serveur? Malgré les assurances offertes de ne pas divulguer d'information nominative, de n'utiliser les données recueillies que pour mieux personnaliser le service, etc., Backflip devra composer avec le ressac des événements récents qui ont dévoilé un peu partout des failles de sécurité.

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 Politique réseau : fossé numérique, la déclaration de l'Iowa,
et le poids politique d'Internet

En juillet dernier, nous vous faisions état d'un rapport de la National Telecommunications and Information Administration (NTIA), organisme du ministère américain du Commerce, évoquant un «fossé numérique» (digital divide) qui ne cesse de se creuser entre blancs, noirs et hispaniques en matière d'accès à Internet et aux technologies.  On constatait en effet un recul de six points depuis 1994 dans la proportion de foyers noirs et hispaniques branchés à Internet par rapport au pourcentage de foyers de race blanche. 

La semaine dernière, lors d'une conférence/sommet sous l'égide du ministère du Commerce ayant pour but d'établir un plan d'intervention pour combler les écarts en matière d'accès, on a vu un rapprochement entre politiciens, grandes sociétés (AT&T, AOL, Bell South, EDS, et al.) et organismes représentant les minorités visibles.  Le secrétaire d'État au Commerce, William Daley, a même annoncé la mise sur pied d'un site Web destiné à informer le grand public et les médias sur les actions concertées des secteurs public et privé en milieux défavorisés, en plus de constituer une base documentaire sur le problème d'inégalité à l'accès.

Le président Clinton s'est adressé aux participants et a, pour sa part, annoncé qu'au printemps prochain, il effectuerait une tournée des «nouveaux marchés» domestiques, ces poches de résistance au développement économique sans précédent que connaissent les États-Unis.  Le but visé est l'accès universel à Internet, sans égard au statut social ou à l'emploi.  Mais Bill Clinton est allé plus loin, liant l'accès Internet à un droit civil et annonçant son appui à un vaste projet de la Leadership Conference on Civil Rights (LCCR) pour garantir aux organismes de défense des droits et à leurs membres l'accès à Internet.

Le président Clinton, qui ne peut briguer un troisième mandat en vertu de la Constitution, apportait ainsi de l'eau au moulin de la campagne à l'investiture démocrate de son vice-président, Al Gore, champion auto-proclamé des inforoutes.

Devrait-on taxer l'accès Internet ou les achats en ligne? La question est souvent évoquée, mais trouve de farouches opposants.  Divers organismes, dont le chapitre de l'Iowa du Citizens for a Sound Economy (citoyens pour une économie saine) et la Progress & Freedom Foundation (fondation progrès et liberté) ont rédigé le texte d'une déclaration qu'ils entendent faire signer par tout candidat à un poste électif dans le prochain cycle électoral aux États-Unis.  Le texte : «Attendu qu'Internet représente la création d'emplois, la croissance économique, la prospérité et de nouvelles ouvertures pour tous les Américains; et, attendu que l'imposition de taxes de vente, de taxes sur l'accès ou sur les services de télécommunications met un frein à la croissance et ralentit le déploiement d'Internet en Amérique; Je (nom du candidat ou de la candidate) déclare que si je suis élu(e) au poste de (poste sollicité), j'appuierai une exemption permanente de l'imposition de taxes sur l'accès Internet et les achats en ligne, et travaillerai à réduire et à éventuellement éliminer l'imposition de taxes discriminatoire sur les services de télécommunications.»

Le Citizens for a Sound Economy n'en est pas à sa première démarche du genre, ayant recueilli et publié sur Internet les signatures de politiciens s'étant engagés à respecter une retenue en matière d'imposition de taxes et impôts.

Enfin, le New York Times (inscription requise, sans frais) rapporte les résultats d'un nouveau sondage qui vient confirmer le poids politique d'Internet, tout au moins en ce qui concerne son efficacité à diffuser des informations par l'entremise de sites Web sur les candidats et les partis.  Réalisé auprès d'un échantillon national de 1 200 personnes en âge de voter et qui utilisent Internet au moins une fois par semaine, trois répondants sur cinq disent que le Web est propice pour s'informer des candidats.  Pour 77 % des répondants, l'information recherchée concerne le dossier de vote sur des projets de loi de candidats sortants; 76 % des répondants sont intéressés à trouver des solutions à des problèmes touchant leur collectivité, et 50 % cherchent à obtenir des renseignements sur les contributions aux caisses électorales.  La question de la fiabilité des informations glanées sur le Web refait surface : plus de la moitié des répondants fait confiance aux groupes religieux, et 40 % aux médias.  Mais l'indice de confiance tombe à 18 % pour les sites Web des partis politiques, et à 14 % pour les sites Web des candidats.

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 Martin Luther King : un complot
Le 4 avril 1968, le leader noir américain Martin Luther King tombait sous la balle d'un assassin à Memphis, Tennessee.  Une seule balle, tirée d'une carabine Remington de calibre 30.06 et retrouvée dans le hall d'une maison de chambres à proximité du lieu du crime.  Arrestation d'un suspect le 8 juin à Londres, James Earl Ray, qui avoue le crime évitant ainsi procès, enquête préliminaire et dépôt de preuves.  Par la suite Ray revient sur ses aveux, mais un comité spécial du Congrès (le House Select Commission on Assassinations, HSCA) accrédite la thèse du geste isolé, un geste qui marquera néanmoins l'inconscient collectif américain.  Condamné à 99 ans de prison, Ray décède en 1998 d'une insuffisance rénale.  Voilà pour la version officielle.

Une bonne partie de l'opinion publique américaine et mondiale n'a jamais cru dans les conclusions de l'enquête policière, ni dans celles d'un comité du Congrès ayant tenu des audiences et interviewé des dizaines de témoins et experts. 

La famille King, et les avocats de James Earl Ray, avaient longtemps demandé un nouveau procès pour ce dernier afin de faire la lumière sur l'assassinat du leader noir.  Malgré un lot de nouveaux éléments de preuve et de nouveaux témoins, ils s'étaient toujours butés à un refus formel des autorités.  Le 24 avril 1998, James Earl Ray mourait des suites d'une insuffisance rénale.

En novembre dernier s'amorçait un procès au civil : la famille de Martin Luther King accusait un certain Lloyd Jowers, maintenant âgé de 73 ans, d'avoir fait partie d'un complot pour assassiner Martin Luther King.  Jowers avait admis au cours d'une entrevue télévisée en 1993 avoir payé quelqu'un pour assassiner MLK.  Il avait par la suite répété ses aveux au fils de MLK, Dexter King, et à Andrew Young, ex-ambassadeur des États-Unis aux Nations Unies, et ex-militant noir au cours des années soixante.  Jowers affirmait avoir reçu la somme de 100 000 $ pour organiser l'assassinat, avoir remis une partie de cette somme à un homme de main, mais ce dernier n'était pas l'assassin présumé, James Earl Ray.  La famille exigeait en réparation la somme symbolique de 100 dollars, mais tenait surtout à clore définitivement le dossier.

Au terme de quelques jours d'audiences et de seulement une heure de délibération de la part du jury, dans un jugement passé presque inaperçu dans la grande presse et les médias, la thèse du complot est accréditée par la justice (?) américaine.  Lloyd Jowers avait reçu une somme d'argent d'un membre du crime organisé à qui il voulait rendre service en planifiant l'assassinat de MLK.  Il y a mieux : si le tireur avait manqué sa cible, une escouade de tireurs d'élite des forces armées aurait pris la relève pour s'assurer de la réussite de l'attentat.  Il y a plus : les faits réels auraient été camouflés par le FBI de connivence avec la CIA, les médias locaux, les services de renseignement des forces armés, et les autorités locales.

La famille King n'entend pas poursuivre l'affaire, mais ne s'objecte pas à ce que d'autres parties le fassent.  L'an dernier, le ministère américain de la Justice a entrepris une enquête relative à deux thèses de complot.  L'enquête se poursuit.  En 1978, un comité du Congrès avait tenu des audiences secrètes; on a ordonné un scellé des conclusions jusqu'à l'an 2027.

On sait cependant beaucoup de choses sur l'affaire.  Des tests balistiques réalisés en 1997 prouvent que l'arme retrouvée dans le hall d'une maison de chambres, et qui portait les empreintes digitales de James Earl Ray, n'est pas celle qui a tiré la balle fatale.  Le dossier militaire de James Earl Ray révèle qu'il était un tireur médiocre, incapable de réaliser l'exploit d'atteindre une cible à grande distance comme le suggèrent les résultats de l'enquête officielle.  De l'endroit où, selon la police, le coup de feu mortel a été tiré (salle des toilettes d'un chambre), des arbres bloquaient la vue du balcon où MLK a été descendu.  Ces arbres furent coupés quelques jours après l'attentat.  De plus, d'après les experts, l'endroit était trop exigu pour permettre de tirer une carabine dans cette direction.  Plusieurs témoins ont indiqué aux premiers policiers à arriver sur les lieux que les coups de feu semblaient provenir d'un bosquet tout près.  Quelques jours plus tard, le bosquet était rasé. 

Ceux et celles qui souhaitent creuser l'affaire, car il y a encore plus de détails obscurs dans cette affaire, auront beau jeu avec de nombreuses sources fiables sur Internet.  Une étude du Floyd College (Georgie) résume certains des faits contradictoires sur l'assassinat de MLK.  Le magazine Parascope présente pour sa part un dossier étoffé sur l'affaire, et le premier volume de la transcription des audiences du House Select Commission on Assassinations.  Le Real History Archives propose aussi une foule de documents et une bibliographie d'ouvrages sélectionnés.  Un site personnel, celui du journaliste C.D.  Stelzer, recommandé comme «source crédible» par le Los Angeles Times.

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 Pour Noël, des livres en cadeau?
Et pourquoi pas.  Bien que l'on ait craint, dans certains milieux, pour sa survie avec l'arrivée d'Internet, cette populaire «interface de lecture» qu'est le livre semble profiter de la vague que provoque le réseau dans toutes les sphères de la société.  Une simple visite chez votre libraire vous en convaincra.  Et puis, un livre, ça se donne bien, à condition de bien choisir en fonction de la personne qui le recevra.

Pour les utilisateurs et utilisatrices novices ou intermédiaires, un choix s'impose, c'est «Le Guide de l'internaute 2000» publié aux Éditions Logiques par Danny Sohier.  L'auteur publie ses guides de l'internaute depuis 1993, mais la cuvée 2000 de ce classique brille par la clarté des explications et le caractère très complet de l'information qu'on y trouve.  Les nouveaux branchés y trouveront une introduction pratique à l'utilisation des fureteurs, du courrier électronique, des logiciels auxiliaires, des messageries instantanées, des fichiers MP3, de la téléphonie Internet, etc.  C'est un livre «transition» fort valable qui permet aux néophytes du réseau de se familiariser avec le monde en ligne, tout en conservant une référence papier à portée de la main.  Pour l'utilisateur intermédiaire, l'ouvrage de Sohier présente une série d'astuces d'optimisation des logiciels que, trop souvent, nous tenons pour acquis ou sous-utilisons par paresse ou par empressement.  Plus qu'une simple mise à jour des éditions précédentes, «Le Guide de l'internaute 2000» offre un contenu à jour, tout aussi pertinent et actuel que bien des ressources en ligne.  Un livre qui fera des heureux, disponible chez votre libraire (au Québec) ou en commerce électronique chez Gallimard Montréal.

Un autre «lapin Energizer» de l'édition spécialisée est Bruno Guglielminetti qui nous offre année après année sa liste de milliers de sites en français de la planète.  C'est pas mal, mais la formule (maintenant dans sa 7e incarnation) évolue peu et l'information date quelques fois.  Par exemple, les Chroniques de Cybérie y sont présentées comme «un bulletin hebdomadaire qui présente les nouveautés francophones du Web».  Disons que nous avons abandonné depuis longtemps la formule «quoi de neuf», mais que la mention est gentille et l'adresse est la bonne.  Mais cette année Guglielminetti nous propose un concept nouveau, «L'agenda de l'internaute 2000» qui, comme son nom l'indique, est un carnet de planification de vos activités quotidiennes.  Chaque semaine de l'agenda est marquée par un thème (actualité, sports, finances, cuisine, etc.) appuyé de cinq adresses Web pertinentes, du conseil de la semaine (trucs et astuces), le tout agrémenté par 324 «binettes», les «smileys», ces dessins réalisés en caractères ASCII et qui, vus de côté, suggèrent la forme d'un visage dont l'expression traduit l'état d'esprit de l'expéditeur d'un courrier électronique.  L'idée d'un agenda est très bonne, la présentation agréable et efficace, les astuces utiles.  Seul reproche : ne pas avoir opté pour une reliure spirale, plus pratique et compacte que la reliure cartonnée et rigide pour un livre de type agenda.  Disponible en librairie, ou en commerce électronique, références sur le site de Bruno Guglielminetti.

Sécurité, anonymat, vie privée, des thèmes récurrents et qui ne sont pas sur le point de s'estomper miraculeusement.  Le plus grand danger face à ces questions? L'indifférence.  Bernard Fabrot a publié récemment chez Marabout «Protégez-vous sur Internet : Anonymat et sécurité», un livre qui aborde sous des angles multiples les questions de vie privée et d'anonymat sur le réseau, mais aussi (tendance oblige) le sujet des virus informatiques.  Disponible en commerce électronique chez Bertelsmann Online (BOL) en effectuant une recherche rapide sur le nom de l'auteur.

En anglais, deux suggestions de livres, à commencer par «The New New Thing: A Silicon Valley Story» du journaliste Michael Lewis qui retrace la carrière de Jim Clark qui, après avoir mis sur pied la société Silicon Graphics, et contribué à la fondation de Netscape, s'engage maintenant dans la réussite de Healtheon.  Plus qu'une biographie de Clark, le livre de Lewis décrit comment la culture d'entreprise qui anime les acteurs et entrepreneurs de la Silicon Valley aura transformé à jamais l'esprit corporatif aux États-Unis et dans le monde entier.

Enfin, «Weaving the Web: The Original Design and Ultimate Destiny of the World Wide Web by Its Inventor» de Tim Berners-Lee demeure un incontournable dont nous vous parlions en octobre dernier.  Berners-Lee a souvent été critique envers la fragmentation technique du Web, le non respect des normes, et l'imposition de plate-formes spécifiques à des logiciels propriétaires.  En plus de réitérer ces propos et de les étoffer, Berners-Lee aborde de manière incisive les questions de censure des contenus, de respect de la vie privée, du pouvoir grandissant dans l'univers réseau des fabricants de logiciels, et de la nécessité de trouver un équilibre entre les forces commerciales et les valeurs sociales sur le Web. 

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 Linguistiquement correct
Une autre idée cadeau pour la personne qui utilise un ordinateur pour écrire, les trousses d'aide à la rédaction de la société Machina Sapiens.  On ne présente plus cette société québécoise qui, encore récemment, se méritait le sceau «Informatique tout en français» décerné par l'Office de la langue française pour son logiciel Correcteur 101 Pro 4 Symbiose.  En 1998, Machina Sapiens et lauréate d'un Mérite du français au travail pour son Coffret de la langue française, et l'an dernier un prix Octas dans la catégorie «français dans les technologies de l'information».

Correcteur 101 est un outil professionnel de correction du français qui permet une correction simple ou encore une analyse grammaticale poussée (théorie grammaticale de Maurice Grevisse et André Goosse).  Le «Symbiose» de son nom évoque la possibilité de travailler parallèlement avec un très grand nombre de logiciels (y compris ceux de courrier électronique), bref, un correcteur universel.  Mais attention, ce logiciel va beaucoup plus loin que les correcteurs inclus dans la plupart des traitements de textes, et son utilisation optimale exigera que vous en dressiez vous-mêmes les paramètres d'intervention dans un texte, ce qui n'est certainement pas un défaut en soi.  Conjugué au Petit Robert sur cédérom, Correcteur 101 donne le Coffret de la langue française, une trousse complète de correction orthographique, syntaxique et grammaticale.

Correcteur 101 est offert pour Windows 95/98/NT/2000 et Mac 7.5.3+, et, signe des temps, une version Linux est maintenant offerte. 

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 Beau détour
Cette semaine, vers le site du photojournaliste suisse Adrian Moser.  À ne pas manquer, la version Web de son exposition «Carpet People», reportage réalisé en Uttar Pradesh (Inde) sur les fabricants de tapis, mais aussi sa photo du jour. 

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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