1.  Avènement d'Internet au Québec : de Telidon au Web en passant par les BBS

L'avènement des télécommunications grand public est le résultat de vagues successives d’innovations technologiques, de projets passagers ou durables, parfois bénéfiques, mais aussi souvent sans lendemain.  Il est résultat de l’action combinée des domaines militaires, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, mais aussi du travail acharné de certaines communautés d'esprit.

Mais bien avant l'arrivée du réseau des réseaux, la scène québécoise de la télématique a vu défiler de nombreux projets : Télidon, Alex, Ubi, pour n'en nommer que les plus marquants.

Parallèlement à ces avancées techniques au cours des années quatre-vingt, une véritable communauté d’usagers de la télématique se développe au Québec avec l'apparition des premiers babillards électroniques, les BBS (bulletin board services).  Avant même que Bill Gates ne gagne son premier million, des pionniers tissaient les premiers maillons du cyberespace social.

Au début des années 1980, trois grands réseaux BitNet reliaient les institutions universitaires en Colombie-Britannique, puis en Ontario et finalement au Québec.  Ce réseau permettait un débit de transmission de 2400 baud et était relié aux dorsales américaines avec point d'ancrage à New York.  Au Québec même, c'est un réseau DECNet (produit de Digital) qui reliait les universités entre elles. Ces réseaux permettaient le transfert de fichiers, la messagerie électronique et les forums de discussion Usenet (newsgroups).

Fondé en 1989 par l’action conjointe des grandes universités québécoises et du Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM), le Réseau interordinateurs scientifique québécois (RISQ) devint la porte d’entrée d’Internet dans la province, et adoptait la technologie IP pour norme de transmission des données.  Grâce à lui, les régions du Québec bénéficiaient de ce qui est appelé des «points d’accès» (ou points of presence, POP) au réseau dans les régions de Hull, Montréal, Rouyn, Sherbrooke, Trois-Rivières, Québec, Rimouski et Chicoutimi.

En 1995, le réseau du RISQ commence à être désuet et surchargé. Ses administrateurs ont deux options : le RISQ devient un opérateur commercial à part entière, ou il se replie sur sa clientèle traditionnelle et se départit de ses clients commerciaux. Cette seconde option fut retenue.  Aux États-Unis la NSF choisissait elle aussi de céder le contrôle des dorsales d'Internet au secteur privé.

Internet et en particulier le Web, sa fenêtre universelle, devient un point de convergence socio-économique qui n'a plus rien de marginal.  Il y a lieu d'en explorer les prolongements.

On trouvera à l'annexe I un narratif détaillé de cette «petite histoire» du Québec télématique.


Table des matières | Section précédente | Section suivante
URL : http://www.cyberie.qc.ca/etude/1.html
Mise en ligne : 31 mars 1998