31.8.05

Haïti : pour mieux comprendre

Une main...Un texte important à lire pour mieux comprendre la situation dans laquelle se trouve Haïti, sous la plume de Georges Anglade dans Le Devoir de ce 31 août, Haïti : Le chaos. Un kozé anba tonèl du président du Congrès mondial haïtien, géographe ayant enseigné à l’UQÀM, et ex-ministre sous Jean-Bertrand Aristide, Georges Anglade fait un constat qui va au delà des questions politiciennes.

Cette année à Port-au-Prince, les grands voeux que s'échangeaient les gens étaient celui-ci : «Sécurité!» Autrefois, on disait santé, bonheur, argent ou autre chose. Mais maintenant, on souhaite de la sécurité! C'est que Port-au-Prince est en proie à une guerre de basse intensité qui peut à tout moment changer de nature et de niveau, surtout qu'on a l'impression que personne ne semble responsable de la gestion de cette ville de tous les risques alors que ce qui s'y passe actuellement est porteur de mutations aussi majeures que l'impossible maintien du statu quo.

L'évolution de la question haïtienne au long des 25 dernières années, soit à partir du début des années 80, revient pour l'essentiel à suivre les métamorphoses de Port-au-Prince. Sa position centrale renforcée en a fait le point d'ancrage des lignes de force qui constituent l'ossature du nouvel espace national (diasporas comprises) et le point de cristallisation de tous les problèmes qui forment la toile de fond de la scène haïtienne. Comme va la question haïtienne va Port-au-Prince [...].

Maintenant, l'espace des cités à Port-au-Prince, c'est plus de 80 % d'une population de deux millions et demi d'habitants, soit deux millions de bidonvillois sans eau, sans électricité, sans routes, sans latrines, entassés sous des toits de fortune aux murs faits de n'importe quoi.


Et je serais tenté d’ajouter, comme on le fait souvent, que tout ça se passe à une heure d’avion de Miami.
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