23.1.06

Campagne électorale : les blogues auraient eu peu d’effet

C’est ce qu’avance Antonia Zerbisias dans le Toronto Star de samedi (They try, but blogs won't rock the vote). Selon elle, «À deux jours du scrutin, on peut sans crainte conclure qu’ils [les blogues] n’auront pas provoqué de vague susceptible d’influer sur le vote, bien que les médias et les partis politiques aient investi la blogosphère.» Elle reconnaît qu’on manque de données pour quantifier un possible effet sur les intentions de vote, mais cite une enquête Ipsos-Reid selon laquelle seuls les lecteurs de blogues croient qu’ils ont une influence sur l’opinion publique, et que seulement quatre répondants sur dix estiment qu’ils influencent les médias, les partis ou l’élaboration de politiques.

Dans son blogue, elle précise ne rien avoir contre les blogues ou les blogueurs, elle-même en tient un. «Je crois cependant que les blogueurs s’accordent plus d’importance qu’ils n’en ont.[...] Je ne dis pas que d’ici la prochaine élection, ou avant, les blogues canadiens n’atteindront pas une masse critique. Je trouve simplement qu’on se parle beaucoup entre nous.»

Pour Duncan Riley du Blog Herald (un Australien), c’est peut-être que les médias traditionnels canadiens sont plus objectifs que les médias étasuniens, et provoqueraient moins de réactions adverses des blogueurs qu’aux États-Unis.

Ce matin, dans Le Devoir, Bruno signe sa chronique hebdomadaire sous le titre Une campagne électorale plus branchée que jamais et rapporte les résultats du Federal Election Digital Awards de l’édition canadienne du magazine PC World. Sans égard aux programmes des partis, PC World accorde au Bloc Québécois la meilleure mention pour son blogue et son site Web. La suite des résultats dans Le Devoir ou PC World.

Il y a une dizaine de jours, Gwenaëlle Sartre rendait compte d’un article de TV5, sur les blogues des candidats à l'élection présidentielle finlandaise du 15 janvier dernier. «On apprend que la majorité de ces blogues sont des trésors de banalité aux fins de convaincre les électeurs qu'ils vivent une existence semblable à la leur» commentait-elle, ajoutant «Bien que l'impact de ces carnets intimes resterait toutefois très limité, on peut constater que le blogue devient un nouveau mode de communication tendance pour les politiciens. Au Canada, en pleine élection fédérale, seul trois partis parmi les douze ont un blogue : le Parti Libéral du Canada par un blogueur-mystère, le Parti Conservateur du Canada par on-ne-sait-qui, le Bloc Québécois par le chef du parti, Gilles Duceppe, mais pas de banalité.»

Dernière observation de Bruno, «je lisais récemment les propos de l'analyste Web Michel Leblanc, de chez Analyweb, qui disait que c'est Paul Martin qui aura généré le plus d'intérêt sur sa personne dans les blogues qui traitaient de la campagne. Leblanc cite les résultats de l'outil de mesure Blogpulse pour démontrer comment Paul Martin a été le chef de parti mentionné le plus souvent par les carnetiers pendant la campagne. Pour ce qui est des partis, c'est le Bloc québécois qui semble avoir eu la faveur des carnetiers, toutes langues confondues.» Analyse intéressante avec graphiques à l'appui, eu égard aux dates des creux et des pointes.
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