20.2.07

Mythes et réalités des disques durs selon Google

Selon certaines estimations, 90 % de l’information maintenant produite sur la planète est stockée sur des supports magnétiques, principalement sur des disques durs.  On entretient tous des mythes autour des disques durs, et on dispose de peu de données fiables qui traitent de cet élément clé de la culture numérique.  Il suffit d’avoir vécu une panne pour voir comment il est facile de se perdre en conjectures sur sa cause. 

À l’occasion de la septième conférence USENIX sur les technologies de stockage de données qui se tenait la semaine dernière à San Jose (Californie), trois chercheurs de Google, Eduardo Pinheiro, Wolf-Dietrich Weber et Luiz André Barroso ont livré une présentation éclairante sur les facteurs qui peuvent entraîner une panne de disque dur, Failure Trends in a Large Disk Drive Population (format PDF).

Si certaines études ont déjà été publiées sur le sujet, aucune jusqu’à présent n’était basée sur un échantillon si volumineux de disques.  On sait que Google exploite plusieurs centaines de milliers de disques durs, tous des modèles de série identiques à ceux que vous et moi pouvons nous procurer.  Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont utilisé un parc d’environ 100 000 disques durs.  Toutes les unités de l’échantillon ont été fabriquées en 2001 ou après, la collecte des données s’est effectuée de décembre 2005 à août 2006 ce qui donne une fenêtre d’observation de neuf mois.

«Ce doit être un problème de surchauffe...»  Peu probable selon les chercheurs qui déconstruisent le mythe selon lequel la chaleur ambiante nuirait à la longévité d’un disque dur.  L’incidence de panne ne s’accroît pas avec la chaleur, au contraire, une température ambiante de moins de 15C est propice aux pannes, alors qu’il faut atteindre plus de 46C pour constater des effets néfastes sur la fiabilité d’un disque.  Bon à savoir que si on se balade avec son portable l’hiver, il convient de le faire «chambrer» avant de l’utiliser.

«Mises sous tensions trop fréquentes?»  Pas évident, et ça dépend de l’âge du disque.  Si le disque a moins de deux ans, des cycles fréquent de mise sous tension et hors tension n’ont pas d’incidence sur le taux de panne, mais à partir de 3 ans l’incidence augmente de plus de 2 %. 

«Utilisation trop intense?» L’analyse se complique et présente un graphique en «U» pour les taux annualisés de pannes, c’est-à-dire que seuls les disques très récents (moins de six mois) et plus vieux (trois ans et plus) réagissent mal aux utilisations intenses (lecture/écriture fréquentes, jeux, défragmentation, vérifications anti virales, etc.).  Les auteurs du rapport avancent comme explication l’application de «la loi du plus fort».  Si un disque survit à six mois d’utilisation intense, il sera moins susceptible de tomber en panne jusqu’à ce que l’âge de l’unité puisse constituer un facteur aggravant.

Bref, un document utile de la part des chercheurs de Google, et un rappel aux sauvegardes périodiques de données critiques sur CD.
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