18.7.08

C'est l'heure du thé

Mine de rien, on approche déjà de la mi-saison du jardinage et c'est peut-être l'occasion de donner un second souffle à votre potager.

Une méthode efficace pour amender votre sol en mi-saison (tout comme en début de saison) est de préparer un «thé de compost», c'est-à-dire de laisser macérer un certain volume de compost dans de l'eau, et de brasser quotidiennement ce mélange.  Après quelques jours, l'eau absorbe les nutriments du compost et est alors prête pour l'arrosage dans le potager.  C'est peut-être la couleur ambrée de la mixture à cette étape qui fait qu'on l'appelle un «thé».

L'intérêt de cette technique est qu'elle permet de distribuer un amendement de sol qui contient des nutriments très rapidement assimilables par les plantes, et qu'elle est peu coûteuse.

Il existe cependant une autre technique, celle du «thé de compost aéré», qui consiste à oxygéner le mélange eau/compost durant la macération pour stimuler la vie bactérienne aérobique.  Les bactéries aérobiques dévoreront les bactéries anaérobiques qui peuvent être nuisibles aux plantes.  En plus de servir d'amendement de sol comme le thé de compost simple, la version aérée constitue un puissant fongicide et antibactérien qui s'avère utile par temps humide.

Remarque : Je produis en mode biologique, donc les produits cités plus bas sont certifiés bio.  Je tiens à préciser n'avoir aucun lien commercial ou autre avec ces fabricants, ni leurs distributeurs, outre le fait que j'utilise leurs produits.

Matériel

Il faut évidemment du compost «mûr».  Évitez les composts trop jeunes ou ceux contenant du fumier qui n'aurait pas eu le temps de fermenter et de se décomposer entièrement.  Pour ma part j'utilise le Biomax d'un NPK 1,8/1,8/1,8.

Il vous faudra aussi un contenant approprié.  J'utilise un seau blanc en plastique de 22 litres (5 gallons) semblable à ceux qu'on trouve dans les quincailleries ou chez les marchands de peinture.  Méfiez-vous des seaux usagés qui auraient pu contenir des substances chimiques ou toxiques.  En achetant un seau neuf, vous aurez l'esprit en paix.

L'aération du mélange se fait à l'aide d'une petite pompe à air qui sert à oxygéner les aquariums et qu'on trouve dans les animaleries.  Vous aurez aussi besoin d'une pierre d'aération rectangulaire, et d'une certaine longueur (selon votre installation) de tube flexible pour relier la pierre d'aération à la pompe.

Prévoyez aussi un outil (simple morceau de bois) pour brasser le mélange.

Vous devrez aussi avoir à portée de la main une substance sucrée facilement soluble dans l'eau comme de la mélasse.  J'utilise de la mélasse noire biologique.

Composition

Commencez par remplir le seau d'eau aux trois quarts de sa capacité.  L'eau de pluie ou de source est recommandée.  Si l'eau du robinet est traitée (chlore, fluor, etc.), je vous suggère de faire fonctionner l'aérateur durant 24 heures avant d'y ajouter le compost de manière à permettre l'évaporation des produits chimiques que l'eau pourrait contenir.

Les proportions peuvent varier selon les recettes et leurs auteurs, mais j'utilise un litre de compost que je verse dans l'eau en brassant le tout vigoureusement pour que les agrégats se détachent.  Si ce n'est déjà fait, actionnez l'aérateur.

Ajoutez ensuite un quart de tasse de mélasse noire.  Je vous recommande de la diluer d'abord dans de l'eau chaude, elle sera plus facile à intégrer à votre mixture.  Le rôle de la mélasse est de nourrir les bactéries aérobiques pour éviter qu'elles se détruisent entre elles.  Elle contient aussi des oligo-éléments utiles aux plantes (calcium, fer, magnésium, etc.) qui se retrouveront dans votre thé, donc dans votre sol.

Il importe de brasser votre mélange au moins deux fois par jour en remuant bien le fond du seau.  À température ambiante, votre thé sera prêt en 3 à 5 jours.  Si la température ambiante est trop élevée (exposition du seau au soleil, fabrication dans une serre, etc.), soit la maturation prend plus de temps, soit elle échoue complètement.

BullesLe signe le plus tangible pour déterminer si votre thé est prêt est la formation de grosses bulles en surface.  Elles peuvent atteindre plusieurs centimètres.  C'est d'ailleurs pourquoi il ne faut remplir le seau qu'aux trois quarts.  À ce stade-ci, il est prêt à l'utilisation.  Il se maintiendra encore quelques jours, selon que vous y ajoutiez une très légère dose de mélasse pour continuer d'alimenter les bactéries.  

Un compost mûr dégage très peu d'odeur, le processus peut donc s'effectuer sans problème à l'intérieur ou sur un balcon.  Si votre mixture dégage une odeur désagréable, c'est probablement parce que le compost utilisé n'était pas mûr.  Il ne faut pas utiliser un thé qui dégage une odeur désagréable, il pourrait davantage nuire à vos plantes que les aider.

Utilisation

Une fois votre thé de compost arrivé à maturation, selon l'usage que vous entendez en faire, il faudra filtrer ou non votre mélange.

Si vous entendez arroser le sol de vos plantes avec le thé de compost (en fertigation, contraction de fertilisation et irrigation), nul besoin de filtrer.  Vous n'avez qu'à brasser le mélange avant de le diluer.  Sur un sol sec, utilisez une partie de thé pour 20 parties d'eau.  Sur sol humide (comme le lendemain d'une première fertigation), vous pouvez augmenter la concentration à une partie de thé pour quatre parties d'eau.  

Vous verrez que des particules de compost non dissoutes se seront déposées au fond du seau.  Utilisez simplement un verre ou une tasse et déposez un peu de cette substance au pied de plants qui auraient besoin d'un petit remontant.  À chaque pluie ou arrosage subséquents, la substance continuera d'enrichir le sol en dégageant graduellement sa charge de nutriments.

Pour ce qui est de la vaporisation foliaire, il faudra filtrer le thé avant de le verser dans un vaporisateur, car les particules en suspension risqueraient de bloquer la buse du vaporisateur.  Je déconseille la passoire, tout comme la mousseline à fromage, car elles ne sont pas assez fines.  Utilisez plutôt un bas de nylon.  Utilisez une solution d'une partie de thé pour quatre parties d'eau, et 15 ml de savon biodégradable par litre comme agent surfactif pour une meilleure adhésion à la surface des feuilles.  Si la vaporisation vise à détruire des fongus ou à contrer des infections bactériennes, il importe de vaporiser les feuilles des deux côtés.

Pour la vaporisation foliaire, on peut se procurer un bon vaporisateur à pression si on a beaucoup de plantes à traiter, sinon on peut réutiliser un vaporisateur de nettoyant bio.

Vous pourrez aussi rincer votre matériau de filtrage, et utiliser l'eau de rinçage comme décrit ci-haut pour les résidus de fond de seau.

Autres considérations

Les compositions de thés de compost sont multiples, il est possible de faire nombre d'expériences selon les ratios NPK des composts disponibles.

Par exemple, constatant une carence en azote de certains plants en serre, j'ai préparé un thé de compost selon la recette décrite ci-haut, sauf que j'ai utilisé 500 ml de compost de fumier de chauve-souris (guano) de marque Acadie (NPK de 12/2/2, forte teneur en azote).  L'effet correctif s'est fait sentir trois jours après l'application (fertigation et vaporisation).

S'il est un bon amendement en mi-saison, le thé de compost est également très utile en début de saison pour prévenir les maladies fongiques et bactériennes comme la verticilliose qui s'attaquent aux feuilles basses des tomates, puis à l'anthracnose qui s'attaque plus tard en saison aux tomates, aux poivrons et aux cucurbitacées.  

Un avantage du thé de compost bio c'est, contrairement aux préparations chimiques «dures», la quasi-impossibilité de surdose.  Il convient toutefois de respecter la consigne pour sols secs ou humides énoncée plus haut.

Sur des produits comestibles, il est recommandé de ne pas vaporiser à moins de sept jours de la date prévue pour la récolte.  

Si vous n'avez pas besoin d'une telle quantité de thé, je ne vous recommande pas de tenter de produire du thé en plus petite quantité, le calcul des proportions devient difficile et il semble falloir une masse critique pour le développement du thé.  

Comme on ne peut entreposer le thé de compost plus de 24 heures dans un contenant fermé (anaérobie), pourquoi ne pas le partager avec des voisins ou des amis? Ils vous en seront reconnaissants.  Il peut aussi fort bien servir d'engrais pour les plantes d'intérieur.  

Pour de grandes surfaces de culture, on n'a qu'à multiplier la proportion des ingrédients pour le volume souhaité.  Des barils de plastique sont suggérés.  

Enfin, une fois l'opération terminée, lavez bien votre matériel avant de le ranger ou d'entreprendre la fabrication d'un autre lot de thé afin d'éviter toute contamination.

Bonne culture.

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5.6.07

Cyanobactéries, solution écolo

Le gouvernement du Québec a dévoilé hier un plan d'action pour s'attaquer aux cyanobactéries (aussi appelées algues bleues).

Dans certains milieux, le plan d'action suscite de nombreux commentaires. Retenons l'éditorial de La Vie rurale : «On ne parle en rien de lutte à la source, aux causes de cette prolifération. Line Beauchamp, ministre de l'Environnement, a affirmé que dès cet été les laboratoires du ministère vont tripler leur capacité à analyser les échantillons d'eau potentiellement contaminée aux cyanobactéries pour remettre les résultats en 48 heures. C'est bien, mais lorsque l'eau est d'un bleu phosphorescent dans votre lac, avec une analyse ou pas, sachez qu'il est en processus d'eutrophisation ou de dégénérescence.» (Voir Québec se trompe de cible dans sa lutte contre les algues bleues, La Vie rurale, 4 juin 2007.)

Ailleurs, on pointe du doigt les suspects de convenance : «À l'organisme Eau Secours, on estime que ce plan est “nettement insuffisant” et “ne permettra pas de régler le problème” des algues bleues dans les cours d'eau. “C'est un bon début, mais il n'y a rien pour prévenir la santé du lac,” soutient la vice-présidente, Martine Ouellet. “Il n'y a pas de réglementation pour les bandes riveraines ni sur les fosses septiques. Il n'y a pas mention des bateaux à moteur qui font remonter le phosphate en brassant le fond de l'eau. Et c'est le silence total sur l'agriculture, qui rejette beaucoup de phosphate et d'azote”.» (Voir Québec s'attaque aux cyanobactéries, La Presse, 5 juin 2007.)

Le dossier des cyanobactéries m'intéresse depuis quelques années, mais je m'étonne toujours de ce que l'on ne parle jamais dans les médias (ou les corridors ministériels) d'une solution simple, peu coûteuse et écologique au problème.

Les personnes qui ont des étangs ou bassins à plantes ou à poissons dans leur cour arrière connaissent bien le problème des cyanobactéries, et c'est normal, car ces volumes d'eau présentent le milieu idéal pour leur propagation : eau peu profonde, chaude et stagnante.

Certains résolvent le problème en modifiant le pH de l'eau, en y ajoutant des antibiotiques ou, simplement, en procédant à un nettoyage complet. Toutefois, ces solutions peuvent porter atteinte aux animaux et aux plantes qui vivent dans ces plans d'eau, et ne sont donc pas applicables à des lacs.

La solution «écolo» consiste à répandre sur le plan d'eau une certaine quantité de semoule de maïs. Pour les petits bassins ou étangs, on suggère 500 grammes de semoule par 10 mètres carrés de surface d'eau.

Pour les grandes étendues naturelles, on peut compter 75 kilos de semoule par acre (4 000 mètres carrés) de surface. Il faut s'assurer que la semoule ne reste pas en surface, on suggère donc de la mélanger à l'eau (la forme granulée s'y prête bien), ou de la mettre dans des sacs de jute lestés que l'on répartit sur l'ensemble du lac.

La semoule de maïs a pour effet de fixer le phosphore, ce qui prive les cyanobactéries des phosphates essentiels à leur survie. Si elle est bien appliquée, on constatera un éclaircissement de l'eau en quelques jours seulement. Croyez-moi, ça fonctionne, j'en ai été témoin

Comme le prix du maïs-grain est actuellement d'environ 180 $ la tonne (il était d'environ 120 $ avant la «bulle» éthanolienne), même en ajoutant le coût du concassage et du traitement, il s'agit donc d'une solution à la fois écologique et peu coûteuse.

Évidemment, il faut travailler en amont et s'attaquer aux causes des cyanobactéries. En revanche, le problème que certains imputent en partie à l'agriculture pourrait se régler grâce à l'agriculture, un beau retour des choses.

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16.5.07

«La Nouvelle-Orléans de nouveau...»

Personne ne souhaite revivre, même par procuration médiatique, la tragédie d’août 2005 lorsque l’ouragan Katrina a semé destruction et désarroi sur le sud des États-Unis. Toutefois, certaines informations sont de mauvais augure pour la population de la côte est des États-Unis et de la Nouvelle-Orléans.

D’abord, les prévisions de la faculté des sciences atmosphériques de l’université d’État du Colorado pour la saison 2007 rendues publiques le mois dernier (voir Extended range forecast of Atlantic seasonal hurricane activity and U.S. landfall strike probability for 2007).

Citation du rapport des chercheurs : «Les informations obtenues jusqu’en mars 2007 indiquent que la saison des ouragans cette année en Atlantique sera beaucoup plus active que la moyenne saisonnière pour les années 1950 à 2000. Nous estimons qu’il y aura en 2007 neuf ouragans (la moyenne est de 5,9), 17 tempêtes nommément désignées (moyenne de 9,6), 85 jours de tempêtes nommément désignées (moyenne de 49,1), 40 jours d’ouragans (moyenne de 24,5), cinq ouragans de forte intensité (de catégorie 3, 4 ou 5, moyenne annuelle de 2,3 ouragans de forte intensité), et 11 jours d’ouragans de forte intensité (moyenne de 5). La probabilité qu’un ouragan majeur touche la côte des États-Unis est de 140 % comparativement à la moyenne polyennale. Nous nous attendons à ce que l’activité cyclonique tropicale dans le bassin Atlantique en 2007 s’établisse à environ 185 % de la moyenne polyennale.»

Ça risque donc de brasser, mais qu’en est-il de l’état de préparation des infrastructures et des services d’urgence?

La semaine dernière, une tornade a frappé au Kansas éliminant presque de la carte des collectivités entières. Or, selon le général de l’armée de l’air à la retraite Melvyn Montano, la garde nationale de l’État du Kansas n’a pu intervenir adéquatement pour prêter secours aux populations touchées car la moitié de son matériel d’intervention et une bonne partie de son effectif sont actuellement déployées en Irak (voir Ret. Gen: Iraq Straining National Guard, Associated Press, 12 mai 2007).

Pour ce qui est de la Nouvelle-Orléans, là où les travaux de reconstruction ne sont toujours pas achevés, la situation est plus qu’inquiétante si la région devait à nouveau se trouver sur le passage d’un ouragan de forte intensité.

Je lisais il y a quelques jour dans le blogue du National Geographic que le corps de génie de l’armée étasunienne avait, il y a près d’un an, déclaré que le réseau de digues et de murs d’endiguement destiné à protéger la Nouvelle-Orléans des inondations avait été remis dans l’état où il se trouvait avant le passage de Katrina. Toutefois, le National Geographic qui prépare un documentaire sur la Nouvelle-Orléans post-Katrina a soumis certains des ouvrages à l’expertise du professeur en génie Bob Bea du campus de Berkeley de l’université de Californie. Rien de rassurant dans les constations du spécialiste (voir New Orleans' Rebuilt Levees "Riddled With Flaws", National Geographic News, 6 mai 2007).

En fait, selon Bea, le réseau est criblé de failles et ne pourrait probablement pas résister à une tempête de moindre intensité que celle de Katrina en 2005 (ouragan de catégorie 4 au moment de toucher terre). L’évaluation de Bea est confirmée au National Geographic par un ingénieur néerlandais qui souhaite conserver l’anonymat, et par Ivor van Heerden, directeur adjoint du centre d’étude des ouragans de l’Université d’État de Louisiane, et chef d’une équipe d’experts qui a inspecté les failles des digues.

Le corps de génie de l’armée (Army Corps of Engineers), depuis 1902, est responsable de la construction et de l’entretien des digues sur le fleuve Mississippi, et donc de la réfection du réseau dans l’après-Katrina. Le chef du groupe de travail affecté à la réfection, John Meador, estime que les travaux ne sont pas achevés et que le corps de génie fait tout en son possible pour amener le réseau de digues à un état de fiabilité plus grand que ce qu’il était au moment du passage de Katrina.

Par ailleurs, hier, le sénateurs étasuniens ont défait un amendement à un projet de loi qui visait à exiger que le corps de génie tienne compte, dans ses projets d’aménagement des ressources hydriques, des effets des changements climatiques (voir Senate defeats provision to require U.S. Army Corps of Engineers to consider climate change, Associated Press, 15 mai 2007).

L’amendement accompagnait un projet de loi autorisant des crédits de 13,9 milliards de dollars pour des projets relatifs aux dommages causés par les inondations, à des infrastructures de navigation et aux écosystèmes le long du Mississippi, dans la région de la Louisiane frappée par Katrina et dans d’autres régions du pays.

L’opposition à l’amendement était menée par le sénateur républicain James Inhofe, sceptique de la théorie des changements climatiques qu’il estime véhiculée par des «alarmistes environnementaux qui veulent effrayer les gens». Pour sa part, la sénatrice démocrate Barbara Boxer a dit avoir reçu des assurances que le corps de génie tenait compte depuis longtemps des effets possibles des changements climatiques sur des phénomènes comme celui de l’élévation du niveau des mers.

25.4.07

Flickr

Mes premiers pas sur Flickr.  Je sais, je sais, il était temps...

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23.2.07

«Pas de chasse aux sorcières»

Logo DGELe Directeur général des élections du Québec (DGE), Me Marcel Blanchet, a rencontré la presse le 22 février pour préciser quelles étaient les principales étapes de la période électorale et aussi les «règles du jeu» qui s’imposent.  Pour ce qui est d’Internet et de ce qui pourrait être considéré comme des activités partisanes régies par la loi, le DGE affirme ne pas vouloir faire de «chasse aux sorcières» et, s’il y a plainte pour des irrégularités, elles seront traitées comme tous les autres types d’infractions.  (Voir la présentation de Me Blanchet en format Powerpoint, ou consulter le site général pour plus d’informations.)

Un «intervenant particulier» est un électeur qui s’exprime «à côté» des partis et qui se prononce de manière non partisane sur des questions d’intérêt public.  Pour ce faire, il lui est permis de dépenser 300 $ en publicité.  Mais quand la diffusion de messages dans Internet est-elle considérée comme dépense électorale et doit donc alors être autorisée par un agent officiel et identifiée par les mentions exigées par la loi?  Quand il y a un coût (mise en ligne, conception, montage, production), quand il y a diffusion durant la période électorale, et si le message favorise ou défavorise un(e) candidat(e) ou un parti.

Pas de chasse aux sorcières et pas de police du Web selon le DGE qui reconnaît toutefois qu’il dispose de moyens limités pour, d’une part, identifier d’éventuels contrevenants et, d’autre part, chiffrer les coûts reliés à ce qui pourrait constituer une dépense électorale.

On apprend par ailleurs que le Manuel de l’électeur a été traduit en 27 langues à l’intention des communautés culturelles, en huit langues autochtones du Québec, et que ces versions sont disponibles en format PDF sur le site Web du DGE. 

On peut également commander le Manuel de l'électeur en Braille, en imprimé agrandi, en version CD audio, et également en DVD vidéo en Langue des Signes Québécoise et en American Sign Language

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22.2.07

L’élection du 26 mars en ligne

Comme on le sait, le Québec ira aux urnes le 26 mars.  Si la chose vous intéresse, un blogue à ajouter à la liste de ceux que vous consultez déjà ou dont vous suivez le fil RSS, QuébecPolitique qui offre beaucoup d’information et certaines analyses fort pertinentes.

J’ai bien aimé, par exemple, le traitement qui a été fait de la nouvelle concernant cette offensive blogues du Parti libéral que rapportait Tristan Péloquin dans La Presse d’hier et selon laquelle «Le Parti libéral du Québec tente de former un escadron de jeunes qui aura pour mission de noyauter les blogues pendant la campagne électorale.  Dans un courriel envoyé par la responsable des communications-nouveaux médias du Regroupement 25-35 ans du PLQ, Magalie Laliberté, et obtenu par La Presse, on apprend que ce corps bénévole sera également invité à participer à des tribunes téléphoniques ou à des entrevues à la télé et à la radio.»

Le billet intitulé La campagne électorale en ligne résume bien le contexte : «Alors que la campagne électorale débute, les principaux partis politiques ont entrepris des démarches afin de tenter de “contrôler le message” dans les blogues et autres forums sur le web.  On pense notamment à “l’escadron de noyautage” (sic) du Parti libéral ou à “l’équipe de surveillance” (re-sic) du Parti québécois dont parlait Tristan Péloquin ce matin dans La Presse, démarches sur lesquelles Marc Snyder fait montre d’un certain scepticisme quant à leur utilité.  Or, bien avant que la nouvelle sorte, un certain nombre de blogueurs québécois, notamment Mario Asselin et Marc Snyder, s’interrogeaient sur l’importance que prendra Internet au cours de la campagne, tant du côté des observateurs, internautes et blogueurs “indépendants” que de celui des partis politiques comme tels.  Tous deux s’entendent pour dire qu’Internet risque de ne pas avoir une influence déterminante sur le déroulement de la campagne et que les principaux partis politiques québécois ne semble pas suffisamment préparés pour y faire passer leur message.»

À lire au complet sur le site avec hyperliens afférents.

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20.2.07

Mythes et réalités des disques durs selon Google

Selon certaines estimations, 90 % de l’information maintenant produite sur la planète est stockée sur des supports magnétiques, principalement sur des disques durs.  On entretient tous des mythes autour des disques durs, et on dispose de peu de données fiables qui traitent de cet élément clé de la culture numérique.  Il suffit d’avoir vécu une panne pour voir comment il est facile de se perdre en conjectures sur sa cause. 

À l’occasion de la septième conférence USENIX sur les technologies de stockage de données qui se tenait la semaine dernière à San Jose (Californie), trois chercheurs de Google, Eduardo Pinheiro, Wolf-Dietrich Weber et Luiz André Barroso ont livré une présentation éclairante sur les facteurs qui peuvent entraîner une panne de disque dur, Failure Trends in a Large Disk Drive Population (format PDF).

Si certaines études ont déjà été publiées sur le sujet, aucune jusqu’à présent n’était basée sur un échantillon si volumineux de disques.  On sait que Google exploite plusieurs centaines de milliers de disques durs, tous des modèles de série identiques à ceux que vous et moi pouvons nous procurer.  Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont utilisé un parc d’environ 100 000 disques durs.  Toutes les unités de l’échantillon ont été fabriquées en 2001 ou après, la collecte des données s’est effectuée de décembre 2005 à août 2006 ce qui donne une fenêtre d’observation de neuf mois.

«Ce doit être un problème de surchauffe...»  Peu probable selon les chercheurs qui déconstruisent le mythe selon lequel la chaleur ambiante nuirait à la longévité d’un disque dur.  L’incidence de panne ne s’accroît pas avec la chaleur, au contraire, une température ambiante de moins de 15C est propice aux pannes, alors qu’il faut atteindre plus de 46C pour constater des effets néfastes sur la fiabilité d’un disque.  Bon à savoir que si on se balade avec son portable l’hiver, il convient de le faire «chambrer» avant de l’utiliser.

«Mises sous tensions trop fréquentes?»  Pas évident, et ça dépend de l’âge du disque.  Si le disque a moins de deux ans, des cycles fréquent de mise sous tension et hors tension n’ont pas d’incidence sur le taux de panne, mais à partir de 3 ans l’incidence augmente de plus de 2 %. 

«Utilisation trop intense?» L’analyse se complique et présente un graphique en «U» pour les taux annualisés de pannes, c’est-à-dire que seuls les disques très récents (moins de six mois) et plus vieux (trois ans et plus) réagissent mal aux utilisations intenses (lecture/écriture fréquentes, jeux, défragmentation, vérifications anti virales, etc.).  Les auteurs du rapport avancent comme explication l’application de «la loi du plus fort».  Si un disque survit à six mois d’utilisation intense, il sera moins susceptible de tomber en panne jusqu’à ce que l’âge de l’unité puisse constituer un facteur aggravant.

Bref, un document utile de la part des chercheurs de Google, et un rappel aux sauvegardes périodiques de données critiques sur CD.