Moteurs, transmissions, parcours


En mars dernier, le responsable de la Lettre du bibliothécaire québécois (LBQ) m'invitait à partager avec ses lecteurs et lectrices mes préférences en matière de moteurs de recherche et de répertoires.  La LBQ, diffusée mensuellement par courrier électronique, s'intéresse à tous les volets d'Internet susceptibles d'être utiles aux bibliothécaires francophones.  Elle est disponible sans frais; vous n'avez qu'à adresser votre demande à L_b_q@yahoo.com.


C'est avec plaisir que je réponds à l'invitation de la LBQ à écrire quelques lignes sur un sujet qui me passionne depuis mes débuts sur le Web, soit les moteurs de recherche.

En outre, ayant eu l'occasion d'animer quelques séances sur le sujet, dans le cadre du programme de formation continue de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec, j'ai été à même de comprendre l'importance du travail des bibliothécaires dans l'appropriation du médium, autre thème qui m'est cher.  Ce sont les bibliothécaires, qui du privé qui du public, sont aux «premières lignes» de cette appropriation.

L'utilisation des moteurs de recherche constitue un exemple quotidien d'interface humain/machine.  Mais les plus puissantes bases de données ne seront utiles et efficaces à assurer la transmission de l'information que par le travail de classement et de conception d'interfaces d'interrogation dont les humains les auront dotées.

Autre point, j'ai toujours refusé de déclarer un moteur de recherche supérieur (en terme absolu) à un autre.  Tout tient dans l'aisance d'utilisation, à la convivialité qu'une personne ressent relativement à un moteur.

De plus, comme le soulignait le concepteur du moteur AltaVista, Louis Monier, deux personnes à la recherche de la même information auront presque immanquablement des parcours différents, utiliseront des mots clés qu'évoquent, dans un champ sémantique bien personnel, l'objet de la recherche.  Comment alors déterminer une quelconque supériorité d'un moteur sur un autre si, au départ, les mots clés utilisés seront différents d'une personne à une autre pour effectuer une recherche sur un même objet.

Ceci dit, remplissons la commande, voici quelques unes de mes ressources favorites.

AltaVista .  Lancé sans tambours ni trompettes le 15 décembre 1995, j'avais le plaisir d'en annoncer l'arrivée le 22 de ce mois dans mes Chroniques.  Ce fut le premier à introduire les équivalences de caractères accentués (e pour é, a pour à, etc.) ce qui permettait une interrogation simple pour trouver des contenus en français.  Depuis, la plupart des autres moteurs offrent cette fonctionnalité élémentaire.  Contrairement aux autres moteurs, l'interface est demeurée simple, les fonctionnalités avancées restent en arrière plan, donc facultatives.  Je vous suggère la lecture du mémoire de maîtrise de Stéphane Cohan «La recherche documentaire sur le World Wide Web : une étude centrée sur l'utilisateur de l'outil de recherche Alta Vista».

Comme répertoire général, on ne fait guère mieux que Yahoo!, surtout en raison de ses «saveurs» internationales et régionales.  Le modèle Yahoo! a été repris par de nombreux répertoires spécialisés tout simplement car il est inutile de réinventer la roue.

C'est d'ailleurs le canevas de base qui a servi à l'incontournable répertoire de chez- nous, la Toile du Québec.

Seul reproche à ces deux répertoires, le manque de suivi des adresses (URL) périmées.  Cette caractéristique se remarque surtout lorsqu'il s'agit de sites personnels, indépendants, tentatives éphémères de mettre sur pied des contenus, etc.

Répertoire francophone souvent négligé, Carrefour.Net.  La fonction de recherche, tout comme Yahoo ou la Toile du Québec, s'effectue sur la base de la description d'un site au moment de l'inscription, et non sur le contenu du site.  Mais la possibilité de recherche par thème puis de pousser la recherche par sélection géographique de pays francophones (ou l'inverse) en font un puissant outil à tenir à portée de souris.

Comment passer sous silence, pour le monde de l'éducation, le répertoire et moteur de recherche de l'Infobourg.  De plus, tous les sites du répertoire sont évalués par l'équipe de l'Infobourg en fonction de critères pointus et se voient attribuer des «Ducs» (sur une échelle de un à cinq).  On y trouve des perles rares.

Je suis un véritable infophage, je bouffe de l'information comme d'autres respirent.  J'ai évidemment des tonnes de signets bien classés des sources que je préfère, mais pour des sujets moins souvent traités dans l'actualité, j'adore NewsBot.  Il exploite la technologie HotBot (Inktomi), mais ne se concentre que sur les contenus de nouvelles et actualités.  On peut y préciser le domaine de recherche (technologie, affaires, politique, science, santé, etc.) et l'étendue dans le temps (à partir des dernières six heures).

Autre déformation professionnelle journalistique, mon attachement à NewspaperMania.  En fait le nom est trompeur.  Au début, il ne s'agissait que d'un répertoire de journaux en ligne classés par pays.  Mais ce site belge (en anglais) a au fil des mois a commencé à répertorier les stations de radio et de télévision en ligne.  Il arrive quelque chose dans un coin du globe et vous voulez consulter la presse locale? NewspaperMania est pour vous.

On pourrait continuer sur des pages et des pages de ces ressources mais je terminerai sur le répertoire et le moteur de recherche des Chroniques de Cybérie.  Nos statistiques sur serveur nous ont démontré la popularité du répertoire qui n'est pas un recensement systématique de sites mais bien une liste des sites qui ont été mentionnés dans les Chroniques.  Pour ce qui est du moteur, nous avons travaillé sur une technique originale (et si je ne m'abuse inédite pour ce genre de contenus) permettant de pointer directement vers le paragraphe d'une page où se situait le ou les mots clés de recherche, comme par exemple «bibliothécaires».

Bons parcours,

Jean-Pierre Cloutier


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URL : http://www.cyberie.qc.ca/jpc/lbq.html
Mise en ligne : 26 avril 1998