ACCUEIL | ARCHIVES | ABONNEMENT | COURRIER | RECHERCHE |
|
Québec, le 30 septembre 2002 Feuilles volantes 3 Beaucoup d'éléments dignes de réflexion dans l'actualité, donc un Dixit en pièces détachées. Je ne garantis pas que l'ordre choisi soit le bon. C'est tout bonnement le mien, sans plus. L'assaut de Bush contre les États-Unis Notons qu'il ne s'agit pas d'un bluff. En effet, le pouvoir exécutif a déjà lancé ses opérations militaires contre l'Irak. On demande l'aval du pouvoir législatif, on prétend consulter les « pays amis », mais on a déjà atteint le stade du fait accompli puisque les débarquements de troupes ceinturent déjà l'Irak et que les bombardements s'intensifient, changent de cibles et s'approchent de Bagdad. Preuve que la guerre sortie toute armée du cerveau du président américain, en plus d'être illégitime et immorale, est inconstitutionnelle. L'Irak n'est pas le seul pays menacé par le délire du président Bush, les États-Unis le sont aussi au plus intime de leurs institutions politiques. Et les démocrates ne semblent pas le comprendre. Un autre Jean Chrétien? M. Chrétien a également fini par dire, toutes nuances laissées sur la touche, que le Canada ratifierait le protocole de Kyoto d'ici la fin de l'année. Ce n'est pas fait, mais la déclaration survient au moment où la résistance de l'industrie et des provinces riches en pétrole fait feu des quatre fers. Cela est rafraîchissant. Ce qui est moins sympathique et qui révèle peut-être qu'on sait le lion blessé, les ministres libéraux et les fonctionnaires fédéraux se font un malin plaisir de contredire sourdement le premier ministre. Alors que M. Chrétien a dit, avec justesse et respect, qu'il incombe aux Palestiniens de choisir leurs leaders politiques, voilà qu'un ministre déclare qu'il ne faut pas tuer Yasser Arafat, car « on en ferait un martyr et cela n'aiderait pas au renouvellement de l'Autorité palestinienne ». Ce propos correspond davantage aux vues américaines qu'au jugement sain exprimé par M. Chrétien. De même, on jette une peau de banane devant le premier minisre quand on évalue à 200 000 le nombre d'emplois que ferait perdre au pays la ratification du protocole de Kyoto. Il ne faudrait quand même pas que M. Chrétien soit plus mal traité au moment où il dit des choses sensées qu'à l'époque toute récente où il proférait des insanités. Un racisme qui cache son nom On se moque de nous quand on brandit la légitime défense pour justifier et même sanctifier ces abus honteux et systématiques. La première manifestation du racisme, on la trouve dans le mépris d'un peuple pour d'autres peuples. Condition remplie, même si le mot provoque la colère. L'horizon se clarifie Plusieurs réflexions viennent alors à l'esprit. La première, bien sûr, c'est que l'ADQ, qui devait faire souffler un vent de renouveau et de rajeunissement sur le Québec, n'a même pas attendu d'être au pouvoir pour renouer avec de vieilles et vilaines traditions. Les caisses électorales occultes contre lesquelles la révolution tranquille s'est battue n'attendent qu'un signal pour reprendre leur travail de sape. Une autre réflexion concerne le rapide virage effectué dans le vocabulaire des analystes. Il y a bien peu de temps, plusieurs commentaient la campagne présidentielle française en utilisant, cela allait de soi, les termes de gauche, de droite et d'extrême-droite, mais en affirmant que de telles catégories intellectuelles n'étaient aucunement importables en terre canadienne. Ici, disaient-ils, ces notions n'ont pas cours et ne correspondent à rien. La correction de trajectoire est enfin venue et nos experts de s'ajuster. Ils veulent bien reconnaître que Mario Dumont demeure inintelligible sans une grille d'analyse comprenant des références à la droite et à la gauche. Partout où le souci d'équité l'emporte sur le droit individuel à l'enrichissement, une certaine notion de l'État et de la vie en société émerge. Nous sommes alors quelque part à gauche du centre. Quand l'argent définit et régit les rapports sociaux, les inégalités se répandent et l'État laisse se creuser les fossés entre les strates sociales. Nous sommes alors quelque part à droite. Le discours de Toronto a prouvé que M. Dumont mènerait le Québec très loin à droite. À noter qu'il est possible d'être bête à gauche comme à droite. |
RÉFÉRENCES :
| |
Imprimer ce texte ACCUEIL | ARCHIVES | ABONNEMENT | COURRIER | RECHERCHE |
© Laurent Laplante et les Éditions Cybérie |