9.3.04

«Luck, qui paie les gardes du corps?»

Luck MervilleSamedi, 28 février, devant le Complexe Guy-Favreau sur le boulevard René-Lévesque. Les nouvelles en provenance d’Haïti sont mauvaises. Les «rebelles armés» menacent la capitale, l’«opposition politique» réclame le départ du président, le chaos règne dans les rues. À Montréal, les opposants du président Aristide avaient prévu depuis une bonne semaine un rassemblement pour exiger son départ. Le Centre canadien d’étude et de coopération internationale (CECI) profite de l’occasion pour lancer une campagne humanitaire d’urgence en faveur de la population haïtienne, et exposer le porte-parole de la campagne, le chanteur Luck Merville, aux médias présents. Ce dernier arrive vers 15 h 00, les journalistes se précipitent pour obtenir leur «clip»; il sera le même pour tous, peu importe, il l’aura dit à «leur» micro.

Après que la journaliste de TQS ait obtenu son bout d’entrevue, un journaliste/photographe intervient :

- Luck, juste une question?
- Oui, bien sûr.
- Qui paie les gardes du corps?
- Comment?
- Qui paie les gardes du corps?

Merville est, selon la formule journalistique consacrée, visiblement embarrassé. Il esquisse néanmoins un sourire et un début de réponse.

- Les gardes du corps. Oui. Enfin, les gardes du corps, qu’est-ce que je peux vous dire...

Et à ce moment précis, Luck est tiré d’embarras par l’arrivée inopinée du maire Gérald Tremblay. Salutations, échange de poignée de mains, retour en force des caméras pour saisir l’instant. Mais toujours pas de réponse à la question «Qui paie les gardes du corps». On ne saura pas, non plus, si Gérald Tremblay était présent à titre personnel ou à titre de maire.

Dans le contexte, la question était pertinente. Pourquoi un porte-parole de campagne humanitaire sent-il le besoin de se présenter à un événement médiatique en compagnie de trois gardes du corps? Qui a insisté pour cette démarche? Le CECI? Son agent? Lui-même?

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