25.5.04

On était prévenus...

«La gestion d’une occupation de l’Irak sera compliquée par des divergences profondes sur le plan religieux, ethnique et tribal qui prévalent dans la société irakienne.

Les forces étasuniennes pourraient faire face à des conflits entre Irakiens, ou devoir agir en arbitre, dans des situations qu’ils auront peine à comprendre.

Une stratégie de sortie nécessitera l’instauration d’un climat de stabilité politique difficile à atteindre vu la diversité de la population irakienne, la faiblesse des institutions politiques, et une propension à diriger par des moyens violents.

[...]

Toute montée d’activité terroriste ou de guérilla contre les troupes étasuniennes nécessitera sans aucun doute une réponse musclée. De telles actions par les États-Unis pourraient entraîner une escalade du nombre d’arrestations, d’interrogations et de détentions d’Irakiens. Bien que ces mesures contribuent à un plus haut degré de sécurité et de protection des effectifs, elles sont rarement bien vues par la population locale. Des personnes opposées à l’occupation par les États-Unis pourraient bien voir leur hostilité renforcée par ces mesures.

[...]

Un soulèvement de masse contre les forces d’occupation est peu probable dans les premières étapes d’une occupation de l’Irak par les États-Unis, du moins pour la première année. On peut, de manière raisonnable, s’attendre à un sentiment de gratitude de la part de la population pour avoir délogé Saddam Hussein du pouvoir, et une incertitude sur les limites à ne pas franchir face à l’occupant. Lorsqu’une année sera écoulée, il y aura possibilité accrue d’un soulèvement d’ampleur si la population est désillusionnée et que les Irakiens tracent des parallèles entre les actions des États-Unis et d’autres exemples historiques d’impérialisme occidental.»

Source : Reconstructing Iraq: Insights, challenges, and missions for military forces in a post-conflict scenario, Conrad C. Crane, W. Andrew Terrill, U.S. Army War College’s Strategic Studies Institute, February 2003
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