7.12.04

La pub et les blogues

La publicité en ligne commence à s’intéresser aux blogues. L’hebdomadaire Business Week explique que la conjugaison de deux facteurs accélérera la tendance. D’une part, on prévoit que les budgets de publicité en ligne auront augmenté de 35 % cette année, et que 11 % des utilisateurs d’Internet consultent régulièrement les blogues.

La société Google, propriétaire de la plate-forme Blogger, a été vite à comprendre le potentiel avec son service de placement publicitaire AdSense qui permet d’afficher des publicités en rapport direct avec les informations consultées par les utilisateurs d’un site. Si AdSense arrime le contenu aux publicités sur une base de mots clés, l’agence Blogads sélectionne elle-même les blogues avant de les proposer à ses annonceurs qui comptent de gros noms comme Paramount Pictures, The Wall Street Journal, Penguin Books, The New Yorker, Random House, Oxford University Press, O'Reilly and Associates, Howard Dean et John Kerry. Il y a aussi la société canadienne Marqui qui a décidé de payer les blogueurs pour qu'ils publient des billets comportant un lien vers son site comme l’explique Cyril Fievet.

Pour le moment, la publicité est relativement discrète sur les blogues, sauf celle d’une agence de rencontre française qui «flotte» sur votre écran mais que l’on peut désactiver en cliquant sur le petit X en haut à droite. Agaçant, même si on comprend l’envie de certains éditeurs de rentabiliser leurs blogues.

Revenons sur un thème déjà abordé dans ces pages. Jakob Nielsen dans sa plus récente chronique Alertbox publie des données fournies par John Boyd de Yahoo! et Christian Rohrer de eBay sur ce qui irrite les utilisateurs dans les publicités en ligne.

Les répondants à un sondage ont réagi soit négativement ou très négativement aux éléments publicitaires suivants : l’ouverture de nouvelles fenêtres en «pop-up» (95 %), la lenteur de téléchargement (94 %), les astuces trompeuses pour inciter à cliquer sur l’élément (94 %), l’absence d’un bouton pour fermer l’élément (93 %), les pubs qui s’interposent entre l’utilisateur et le contenu (93 %), les pubs qui ne révèlent pas immédiatement l’objet ou le service annoncé (92 %), celles qui déplacent les contenus (92 %), qui occupent la majeure partie d’une page (90 %), qui clignotent (87 %), qui flottent sur l’écran (79 %), ou qui émettent automatiquement des sons (79 %).

L’irritation des utilisateurs face à l’ouverture des nouvelles fenêtres les incite à opter pour des logiciels «anti-popup» (26 % en avril 2003, 69 % en septembre 2004). Évidemment, cette fonction intégrée au fureteur Firefox n’est pas étrangère à son succès.

Et ce qui est d’une importance capitale, tant pour les annonceurs que pour les éditeurs de sites Web, est que cette irritation entraîne une perception très négative de l’annonceur pour 50 % des utilisateurs, et une perception très négative du site Web qui diffuse de telles pubs pour 40 % d’entre eux.

Les bonnes pratiques? Les études de perception des utilisateurs évoquent cinq points dont les annonceurs devraient tenir compte : indiquer aux utilisateurs ce qui arrivera s’ils cliquent sur une pub; établir un rapport avec ce que les gens sont en train de faire; exprimer clairement qu’il s’agit d’une pub; dire explicitement ce qu’est le produit ou le service annoncé; fournir des renseignements additionnels sans que l’utilisateur n’ait à quitter la page qu’il consulte.

Évidemment, l’autre donnée de l’équation est la fréquentation des blogues. Si on en compte un très grand nombre, combien ont un lectorat suffisant pour intéresser les agences et les annonceurs qui ont toujours misé sur les gros porteurs?

Mise à jour, 9 décembre

Ingrid Marson de News.com cite la société de technologie publicitaire allemande Adtech qui constate qu’en octobre et novembre, seulement 0,11 % des utilisateurs du fureteur Firefox ont cliqué sur un bandeau publicitaire, comparativement à 0,5 % des utilisateurs de Internet Explorer. On attribue cette différence à la fonction de blocage d’ouverture des fenêtres publicitaires (popup) de Firefox. Seuls les utilisateurs de Internet Explorer qui ont installé la mise à jour SP 2 du système Windows XP ont accès à cette fonction, à moins qu’ils n’aient installé un logiciel spécifique d’un fabricant tiers.
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