12.1.05

Backfence, bientôt dans un quartier près de chez-vous

On sait encore peu de choses précises sur Backfence, un service d’information à base de journalisme participatif qui doit voir le jour au cours du premier trimestre dans la région de Reston et de McLean (Virginie). Ses fondateurs sont Mark Potts (un des co-fondateurs de WashingtonPost.com) et Susan DeFife (jusqu’à tout récemment v.-p. de la société NPD Group, spécialiste en information stratégique aux entreprises).

Backfence misera sur le Web de proximité (on utilise le terme hyperlocal) en mettant à la disposition de collectivités toute l’information de nature communautaire (au sens large) à l’aide de sites Web intégrant blogues d’information, forums d’échange et de discussion, wikis, fils RSS, annonces classées, annuaire local de «pages jaunes», etc., le tout étant produit bénévolement par des résidants de ces collectivités. L’accès sera gratuit pour tous, et l’infrastructure se financera par la publicité locale. Si le premier Backfence s’avère concluant, Mark Potts à déclaré au Washington Post qu’on envisage en implanter d’autres dans 16 agglomérations métropolitaines d’ici trois ans.

Cité dans Press Think, Potts ajoutait : «En cette période où les consommateurs d’information sont de plus en plus frustrés par ce qu’ils perçoivent être la nature condescendante du journalisme, Backfence se présente avec une approche locale, communautaire et participative pour aider les membres de collectivités à partager l’information qu’ils estiment importante pour eux.»

Backfence prendra de vitesse un projet semblable, Pegasus News, dont les promoteurs prévoient le lancement à la fin de 2005 à Dallas. Si ces projets intéressent les observateurs de la tendance au journalisme participatif, certains autres expriment des réserves sur l’arrivée de nouveaux joueurs dans l’arène média, qu’ils se réclament ou non du modèle participatif.

Comme l’explique le chroniqueur Steve Outing, il est clair que l’entrepreneuriat se saisira de quelques bonnes affaires en journalisme participatif. Par contre, «si une entreprise s’impose comme leader dans ce marché, elle pourrait prendre une telle expansion si rapidement que les entreprises des médias traditionnels auront du mal à la rattraper.»

Et c’est un peu une crainte qu’on partage, soit qu’une idée «bottom-up» comme le journalisme participatif soit accaparée par l’arrivée de tenants du «top-down» entrepreneurial et, qu’à terme, on reproduise les structures qui sont aujourd’hui contestées.
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