20.3.04

Pause de l’actualité haïtienne pour jeter un coup d’oeil ailleurs.

pause/breakLancement cette semaine du site Web référence The State of the News Media 2004 qui dresse un bilan de l’état des médias aux États-Unis. Cette étude est publiée par le Project for Excellence in Journalism, un institut affilié au Graduate School of Journalism de l’Université Columbia University, avec l’aide financière du Pew Charitable Trusts.

S’il y a une tendance forte constatée, c’est la diminution du degré de confiance de la part du public envers les médias depuis quelques années. Les chercheurs établissent qu’en 1985, 72 % des répondants à des sondages estimaient que les organismes de presse étaient hautement professionnels; en 2002, ils ne sont plus que 49 % à le croire. Le pourcentage de ceux qui croient que les médias manquent de transparence et essaient de camouffler leurs erreurs est passé de 13 à 67 %. Quant à la perception de parti-pris politique, elle est passée de 45 % à 59 %.

Les grands médias se disputent un marché au mieux statique, certains affirment qu’il est en diminution constate, et subissent une concurrence des médias en ligne, de ceux qui desservent les collectivités ethniques, et enfin de ceux que l’on dit «alternatifs».

Cette concurrence, qui fait baisser l'auditoire et donc les recettes publicitaires, a pour effet de forcer les grands médias à imposer aux salles de rédaction des coupures budgétaires qui se reflètent sur la qualité de l’information. S’il y a de nouveaux investissements, ils vont davantage dans les moyens de diffusion que dans la collecte et l’analyse de l’information. À cet égard, la collecte de l’information semble cependant s’en tirer mieux, surtout avec les chaînes d’information continue, mais au détriment de la qualité et de la mise en contexte.

Bref, les médias font face à des difficultés économiques; la réaction instinctive a été de sabrer dans les coûts de production; le public n’apprécie pas cette «information à rabais» et continue de s’éloigner des grands médias, ce qui ne fera qu’excerber les baisses de revenus. Cercle vicieux s’il en est un.
|