19.3.04

Autour de la drogue

Selon la BBC (Haiti’s drug money scourge, 19 mars), la participation présumée du gouvernement Aristide dans le trafic de drogue aurait été une des raisons pour lesquelles les États-Unis souhaitait qu’il quitte le pouvoir. On mentionne un rapport du State Department selon lequel des membres du gouvernement, de la Police nationale, des forces de sécurité présidentielles étaient activement impliquées dans le trafic de drogue.

La BBC mentionne que de telles accusations avaient fait surface au sujet du régime de Jean-Claude Duvalier, et du régime Cedras après le renversement d’Aristide en 1991. À ce moment, ce serait le chef de police Michel François qui était de mèche avec les cartels colombiens. Bien sûr, il est question des déclaration de Beaudoin Kétant, un ancien proche d’Aristide, récemment condamné en Floride pour trafic.

On note cependant, dans le reportage, que les «rebelles» auraient aussi trempé dans ces activités illicites. Le visa étasunien de Guy Philippe aurait été révoqué en raison de son implication dans le trafic de drogue alors qu’il était commissaire de police à Cap Haïtien. Jodel Chamblain était un proche de Michel François à l’époque du FRAPH.

On lit dans l’article : «Des sympathisants de l’ancien président [Aristide] maintiennent que les rebelles qui ont assuré leur mainmise sur Haïti en février 2004 étaient directement financés par l’argent de la drogue, mais on ne détient jusqu’à présent aucune preuve.»

Retour en arrière de quelques jours, lundi 15 mars, à une dépêche de l’Associated Press publiée dans la section des nouvelles locales du Miami Herald. On rapporte la découverte à Miami de 100 kilos de cocaïne, valeur évaluée à 1,8 million de dollars, dans la citerne sanitaire d’un cargo, le M/V ANICIA. Le navire avait quitté les Gonaïves le 10 mars et était arrivé, cales vides, à Miami le 13 mars. Les huit hommes d’équipage (cinq Haïtiens, deux Nicaraguayens et un Guyanais) ont été retournés dans leurs pays respectifs.

Gonaïves n’est-elle pas contrôlée par les rebelles depuis plus d’un mois, les militaires de la force internationale n’y étant pas encore présents? Pourquoi la libération sans autre forme de procès des hommes d’équipage? Étrange affaire.
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