17.3.04

Le sénateur Dodd veut des éclaircissements

Le sénateur démocrate du Connecticut Christopher Dodd veut savoir si l’argent des contribuables étasuniens a servi à entraîner les Haïtiens qui ont comploté pour renverser le président Jean-Bertrand Aristide, voire à leur fournir des armes.

Dans un article du quotidien Newsday, Dodd a déclaré vouloir savoir si la République dominicaine avait servi de base aux comploteurs par laquelle des armes en provenance des États-Unis avaient été acheminées. Il dit détenir des documents du ministère de la Défense selon lesquels 20 000 fusils d’assaut de type M-16 avaient, au cours des deux dernières années, été livrées à la République dominicaine. La semaine dernière, au cours d’une audience d’un sous-comité du Sénat, Dodd avait interrogé le sous-secrétaire d’État Roger Noriega à cet effet, et ce dernier avait nié que la transaction ait été complétée. Dodd veut donc savoir si ces armes auraient servi à équiper les rebelles qui ont assuré leur mainmise sur le nord du pays.

Le sénateur du Connecticut entend également demander à l’inspecteur général de l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID) d’enquêter sur les agissement du International Republican Institute (IRI). Cet institut, une filiale de la National Endowment for Democracy, aurait reçu de l’USAID 1,2 millions de dollars pour «former» 600 Haïtiens en République dominicaine.

Dodd s’inquiète également des agissements de Stanley Lucas, un Haïtien, au sein de l’IRI. Selon lui, Lucas a miné les efforts internationaux déployés en vue de faire accepter à l’opposition haïtienne des positions plus conciliatrices à l'égard du président Aristide. Dodd insiste donc pour obtenir de Noriega et des dirigeants de l’IRI des assurances formelles que Lucas et l’Institut n’ont eu aucun rapport avec le chef déclaré des rebelles Guy Philippe.

Le 2 mars dernier, Christopher Dodd avait démandé une enquête sur les événements au cours des 48 heures qui ont précédé le départ de Jean-Bertand Aristide d’Haïti, et sur ses allégations de «départ forcé».
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