19.5.05

Qui est cet homme?

L'homme au pianoLe 7 avril dernier, deux agents de la force constabulaire de la ville portuaire de Sheerness sur la petite île de Sheppey (sud-est de l’Angleterre, environ 70 km de Londres) trouvent un homme, fin vingtaine début trentaine, blond, environ 1m80, qui déambule sur la plage aux petites heures du matin. Il est vêtu d’une tenue de soirée, chemise blanche et cravate noire, mais ses vêtements sont détrempés. La pluie tombe abondamment, mais les agents ne peuvent déterminer avec certitude si l’homme a été en mer. L’individu agit de manière craintive et ne parle pas. Il est conduit au poste de police, puis à l’hôpital Kent and Medway.

On veut le soumettre à une évaluation psychologique, mais l’individu refuse toujours de parler. On lui apporte du papier et un crayon pour voir s’il peut écrire son nom ou communiquer autrement un message. Il dessine alors avec grands détails un piano à queue. Un travailleur social affecté à son cas le mène alors à la chapelle de l’hôpital où se trouve un piano. Il s’y installe et interprète avec virtuosité (selon les témoins) une série de pièces musicales, allant d’extraits du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky à des airs contemporains comme Across the Universe de Lennon et McCartney. Après quatre heures de ce récital impromptu, il tombe d’épuisement.

Qui est cet homme? Il ne portait aucune pièce d’identité au moment de son interpellation. Les étiquettes de tous ses vêtements avaient été retirées avant qu’on ne le trouve, impossible de disposer d’indices de ce côté. L’hôpital a diffusé sa photographie dans les médias et sur Internet, toutefois malgré de nombreuses pistes aucune ne s’avère probante. On a communiqué sans succès avec de grands orchestres et des écoles de musique.

L’homme au piano refuse toujours de communiquer, il n’a dit mot depuis le 7 avril. Selon le personnel de l’hôpital, il affiche un comportement quasi autiste de retrait et de méfiance, sauf quand il joue du piano et semble alors totalement absorbé par sa musique. Il compose aussi des pièces, et conserve les partitions de ses oeuvres à l’abri de tous les serrant sur lui. On a fait entendre de ses compositions à des professeurs de musique qui, outre de constater son talent manifeste, n’ont pu que dire qu’il s’agissait d’une personne empreinte d’une grande tristesse.

Un histoire à suivre, notamment sur le site Web de l’hôpital Kent and Medway qui publie depuis le 16 mai des communiqués sur le piano man. On apprenait hier de l’AFP que «Son histoire étonnante attire déjà la convoitise à Hollywood, où un producteur cherche à en acquérir les droits.»

Mise à jour : 20 mai

Possibilité d’une filière canadienne dans le mystère de l’homme au piano selon le Yorkshire Post. Mais là encore, rien n’est confirmé.

J’avoue avoir un faible pour ce genre d’histoire, et aimer les polars et romans à mystères. Et ce matin, le journal Le Monde m’apprend que je ne suis pas seul. Dans sa rubrique livres, on lit : «Meurtres, disparitions, les intrigues des polars semblent infinies : 626 nouveaux titres ont vu le jour en 2003 et 963 ont été réimprimés, soit un total de 1 589 histoires selon les chiffres du Syndicat national de l'édition (SNE) et du département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la culture (DEPS) publiés dans Statistiques de la culture, chiffres clés (La Documentation française, 2005). Pour l'ensemble du genre romanesque, 12 508 titres ont paru en 2003, dont 5 677 nouveautés. Sur près de 100 millions de romans vendus, le policier représentait 15,6 millions, dont près de 13 millions en Poche. En 2003, le chiffre d'affaires global du roman était de 423,5 millions d'euros dont 62 millions d'euros pour le policier (38,1 millions pour les Poches).»
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