3.8.06

Israël/Liban : Armes chimiques?

Depuis le tout début de l’agression israélienne sur le Liban, on a entendu des témoignages selon lesquels Tsahal aurait utilisé des armes non conventionnelles.  Toutefois, les soupçons se précisent nous apprend le quotidien libanais L’Orient - Le Jour dans sa livraison du 3 août.

Selon le président de l’ordre des médecins libanais, Mario Aoun, «Les corps de huit victimes, tombées à Rmeilé aux premiers jours du conflit et ramenées à Saïda, avaient une couleur très foncée, mais n’étaient pas brûlés pour autant.  Leurs cheveux, leurs muscles et même leurs habits étaient intacts, ils n’avaient pas d’éclats d’obus dans le corps, ne présentaient ni des traces d’hémorragie ni des signes de problèmes respiratoires.  Les médecins ont alors pensé à une autre possibilité, celle de l’utilisation probable de bombes libérant des substances chimiques.»

De la ville de Tyr, le Dr Aoun a reçu des rapports de médecins qui soupçonnent l’utilisation de bombes avec des matières paralysantes, se basant sur des comportements de certains blessés.  Pour sa part, le Dr Bachir Cham professeur de chirurgie dans un hôpital à Saïda, estime qu’il n’est pas possible de déterminer quel type de produit chimique serait en cause avant de connaître les résultats des tests en cours dans un laboratoire de Beyrouth.  «Je soupçonne qu’il ne s’agit pas d’une matière qui passe par le système respiratoire, mais plutôt de matières transcutanées, dit-il.  Ces bombes ont plusieurs caractéristiques, elles sont très précises, elles tuent par implosion et contiendraient des substances dopantes pour augmenter le taux de mortalité, ce qui explique que le rapport tués/blessés soit de un sur deux, donc particulièrement élevé» a-t-il déclaré au journal.

Par ailleurs, le 18 juillet dernier, l’organisme Human Rights Watch accusait Israël d’utiliser des missiles à obus à fragmentation.  Ces obus contiennent des centaines de billes de métal qui se dispersent à l’impact.  Pour Nadim Houry du bureau de HRW à Beyrouth, «Ces bombes ne sont pas en elles_mêmes interdites mondialement, mais c’est leur largage sur des cibles civiles qui est en violation de la convention de Genève.  Ce sont des bombes qui ne distinguent pas.  Pour nous, il est important de demander une enquête immédiate, et comme il s’agit de questions techniques, elle pourrait être menée assez rapidement.»

On pourrait disposer des résultats des tests d’ici une semaine, ce qui n’est pas assuré considérant la situation des infrastructures à Beyrouth.
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