18.11.04

Extrait d’un débat

Débat organisé par «Le Monde» au Théâtre du Rond-Point, à Paris, lundi 15 novembre, en partenariat avec TNS Sofres, avec le soutien de la Banque interaméricaine de développement.

«L'intérêt que portent les États-Unis à Haïti, ce n'est pas purement démocratique. J'ai été chargé du dossier pendant deux ans, comme représentant du secrétaire général des Nations unies. J'ai vécu en Haïti, où j'ai été victime de plusieurs attentats. Qui voulait me tuer? La politique du président Clinton était d'appuyer la solution négociée que nous avions proposée, signée par les militaires et par le président Aristide. Une force paramilitaire a été formée, le FRAP, avec à sa tête un monsieur qui s'appelait Toto Constant qui a empêché la mise en place de la solution négociée. Après trois mois, mes amis américains, avec qui j'avais souffert, m'ont dit : "Toto Constant est sur la feuille de paiement de la CIA." Haïti est la radiographie en chair et en os de la domination en Amérique latine.»

Dante Caputo, ancien ministre argentin des relations extérieures, chargé du rapport sur «La démocratie en Amérique latine» (Programme des Nations unies pour le développement, PNUD, 2004)
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