11.8.06

Le Québécistan?

Gilles Rhéaume, membre du conseil général de la Société Saint-Jean-Baptiste, dépose une plainte au Conseil de presse contre le National Post pour un article signé de la journaliste Barbara Kay publié le 9 août sous le titre The rise of Quebecistan

Rhéaume, cité par Cyberpresse, a déclaré «Je ne pensais pas qu'on pouvait encore écrire de tels brûlots antiquébécois en 2006.  Je demande au Post de s'excuser» alors que pour Jonathan Kay, éditeur du quotidien, le National Post n'a aucune raison de le faire.  «Il n'y a aucun doute que le Québec a un passé antisémite, a-t-il déclaré à La Presse.  On n'a qu'à regarder Lionel Groulx, par exemple.»

Barbara Kay s’insurge contre la présence de certains politiciens québécois à la manifestation pour la paix de dimanche dernier, citant celles du chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, du député libéral fédéral Denis Coderre, du chef du Parti québécois André Boisclair, et du porte-parole de Québec Solidaire Amir Khadir.

Elle écrit : «Ces politiciens jouent un jeu dangereux.  Il n’ont aucun appui des Juifs (qui sont tous fédéralistes), ils n’ont donc rien à perdre a courtiser les groupes arabes anti-Israël.»

Mais elle va plus loin.  «Les politiciens et intellectuels québécois de gauche (Pierre Trudeau en est un exemple évident) ont toujours été attirés par des causes qui se drapent de la “libération” des oppresseurs colonialistes, y compris de leur propre Front de libération du Québec (FLQ) qui leur a procuré un frisson de plaisir alors qu’il semait la terreur partout au Canada à la fin des années soixante avec ses boîtes aux lettres piégées, ses enlèvements et un meurtre.  Leur sympathie culturelle et historique pour les pays arabes de la Francophonie, le Maroc, l’Algérie, le Liban, conjuguée à leur anti-américanisme au niveau de réflexe auquel s’ajoute un fort courant d’anti-sémitisme qui a empreint le discours intellectuel au Québec tout au long de son histoire, ont fait du Québec la province la plus anti-Israël, et donc la plus vulnérable à la tolérance des sympathisants du terrorisme islamiste.»

Elle conclut son article ainsi : «Le diable est toujours à la recherche du relativisme moral qui permettrait d’engendrer un Faust moderne, et il semble qu’il ait fait des recrues parmi certaines des personnes les plus en vue au Québec.»

Les Québécois et Québécoises auraient donc frissonné de plaisir en octobre 1970? On nous reproche des liens étroits avec des pays arabes membres de la Francophonie? Nous serions tous et toutes anti-américains, anti-sémites et perméables au discours terroriste?

Come on Barbara...  Le Québec constitue une société infiniment plus nuancée que l’image négative que vous colportez dans votre article.  Si votre ignorance de la société québécoise peut être excusée, il n’en est pas de même de votre discours haineux et méprisant à l’égard du Québec.

Mise à jour, 15 août 2006

Biz, du groupe Loco Locass répond à Madame Kay dans Le Devoir, Le dernier-né des délires de la droite canadienne.
|