27.12.04

Les blogues scrutés par le monde corpo

Une des plus importantes sociétés de suivi des médias, Bacon’s Information, lance en début d’année 2005 un service de suivi des blogues d’actualité qu’elle ajoutera à son éventail de services de surveillance des médias traditionnels. Pour le compte d’importants clients (les Hôtels Hilton, les éditions National Geographic, l’audimat Nielsen, la chaîne de dépanneurs 7-Eleven), Bacon’s scrute les médias pour toute mention portant sur leurs activités et susceptible d’influer sur leur image. Les recherchistes de Bacon’s examineront tant le contenu des billets diffusés sur certains blogues d’actualité que les commentaires qu’ils suscitent.

Citée dans Direct Marketing News, Ruth McFarland, vice-présidente principale de Bacon’s, a déclaré : «Le cycle de vie d’une nouvelle prend parfois son origine sur les blogues, et se poursuit dans la presse traditionnelle.» Bacon’s recensera donc les mentions de ses sociétés clientes sur les blogues, la fréquence de ces mentions, et la teneur des commentaires des lecteurs. Parions que Bacon’s, et ses concurrents qui ne tarderont pas à emboîter le pas, seront sollicités par les formations politiques.

On apprend dans le Media Daily News que le suivi se fera à partir d’une liste des 250 blogues «qui comptent» selon Bacon’s qui refuse cependant de révéler la teneur de cette liste. Au début, l’opération nécessitera 60 heures/personnes par semaine, ce qui est nettement insuffisant selon Madame McFarland qui prévoit rapidement ajouter aux ressources affectées au service. Interrogée à savoir si elle était consciente des risques d’évoluer dans un marché si volatile, elle a répondu : «Il y a toujours des risques lorsqu’il y a tant de pouvoir et d’influence en jeu...».

À ma connaissance, aucune société francophone n’a annoncé un tel service. Faut-il s’en inquiéter? Alors que du côté de la blogosphère anglo-saxonne, les services d’appoint se multiplient (répertoires, agrégateurs, moteurs de recherche, etc.), ces derniers se font rares dans la langue de Molière, et il est à se demander s’il ne faudra pas bientôt parler de retard. On pourra évoquer la faculté de reprise légendaire de l’Internet francophone, mais au train où vont les choses, peut-être ne faudrait-il pas trop tarder avant d’accorder aux blogues l’importance qui leur revient.
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