13.8.06

Le 11 septembre, et l’amnésie étasunienne

Dans quelques semaines on marquera le cinquième anniversaire des attentats terroristes sur New York et Washington.  Cette semaine, le Washington Post publiait les résultats d’un sondage (voir News.au) selon lesquels 30 % ne se souvenaient pas de l’année des attentats terroristes du 11 septembre 2001.  De ce groupe, 6 % ont donné une date antérieure à 2001, 8 % une date postérieure, et 16 % ont dit n’avoir aucune idée de l’année des attentats.  Cette amnésie qui frapperait la population étasunienne n’est pas le fait des jeunes car 48 % des répondants éprouvant un trou de mémoire au sujet du 11 septembre sont dans la tranche d’âge de 55 à 64 ans, et 47 % dans celle de 65 ans et plus. 

Un autre sondage, cette fois mené par l’agence de presse Scripps Howard et l’Université de l’Ohio, révèle que 36 % de la population croit qu’il est «probable» ou «très probable» que les autorités gouvernementales ont participé aux attaques contre le World Trade Center et le Pentagone, ou encore n’ont pris aucune mesure pour les contrer tout en sachant qu’elles allaient se produire, et ce parce qu’elles cherchaient un prétexte pour intervenir militairement au Proche-Orient (voir Scripps Howard).

Un sondage précédent, mené en mai dernier par la firme Zogby, concluait que 42 % des répondants croyaient que le gouvernement des États-Unis et la commission d’enquête mise sur pied suite aux attentats ne disaient pas toute la vérité sur les événements (voir Zogby). 

Zogby a aussi interrogé son échantillon sur le fameux immeuble 7 du complexe du World Trade Center, un immeuble de 47 étages qui n’a pas été frappé par les avions mais qui s’est néanmoins écroulé en fin de journée le 11 septembre 2001.  L’affaissement de l’immeuble 7 du WTC n’a pas fait l’objet d’une enquête de la commission.  Or, 43 % des répondants ont dit ne pas être au courant de l’affaissement de l’immeuble 7, et 38 % être au courant de l’affaissement et croire que la commission aurait dû l’inclure dans le champ de son enquête.

L’enquête de la commission a-t-elle été bâclée?  Non, selon 47 % des répondants, mais 45 % de l’échantillon dit croire qu’il faudrait une nouvelle enquête.

Scripps Howard a constaté que les personnes qui utilisent régulièrement Internet, mais s’informent moins auprès des médias traditionnels, sont plus susceptibles d’endosser diverses théories de complots.  Les auteurs du rapport soulignent aussi une montée d’intérêt pour une nouvelle enquête sur les événements du 11 septembre. 

L’an dernier 911Truth.org, un des sites Web qui milite en faveur de la «vérité» sur les attaques et accuse les autorités de cacher certains faits acceuillait environ 4 000 visiteurs par jour.  Cette année, la fréquentation du site a triplé.
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