17.9.06

Collège Dawson : Le Globe & Mail dérape

Je n’ai pas commenté les événements survenus au collège Dawson, sauf pour relever que très rapidement les blogueurs et blogueuses ont utilisé leurs claviers pour ventiler frustration, tristesse et sentiment d’impuissance (plus de 600 billets sur des blogues, en français et en anglais, en 24 heures).

Dans les médias, j’ai vu que l’on faisait porter le blâme de ces événements aux jeux vidéos violents, aux sites Web, à la sous-culture goth et à que sais-je encore.

Mais là, Martine m’indique qu’il y a un ajout à la liste des suspects habituels, soit la Loi 101!

Dans un article publié dans le quotidien torontois The Globe & Mail, Get under the desk la journaliste Jan Wong écrit :

«Cette semaine les Montréalais se demandaient “Pourquoi nous?” Des jeunes ailleurs au Canada sont accros aux jeux vidéos violents.  Des jeunes ailleurs au Canada vivent dans des banlieues sans âmes.  Des jeunes ailleurs au Canada sont en proie à l’aliénation et adoptent la culture goth.  Et bien qu’il y ait eu d’autres tragédies semblables dans des écoles secondaires, les trois cas survenus dans des établissements postsecondaires l’ont été ici, et non à Toronto, à Vancouver, à Halifax ou à Calgary.

“Bien des gens disent : “Pourquoi cela se passe-t-il toujours au Québec?” dit Jay Bryan, un chroniqueur affaires au Montreal Gazette, le seul quotidien de langue anglaise de la ville.  “Trois ne veut rien dire.  Mais trois sur trois au Québec, ça signifie quelque chose”

Ce que bon nombre de gens d’ailleurs ne saisissent pas, c’est l’ampleur de l’aliénation qui découle de décennies de luttes linguistiques dans cette ville autrefois cosmopolitaine.  Il y a des conséquences néfastes non seulement pour les anglophones ici de longue date, mais aussi pour les immigrants.  Il est certain que dans les trois cas, les responsables de ces fusillades étaient des déséquilibrés.  Mais il est également vrai que dans les trois cas les auteurs de ces crimes n’étaient pas des “pure laine”, expression argotique pour “pur” francophone.  Ailleurs, il est répugnant de parler de “pureté” raciale, mais pas au Québec.

[...]

On ignore quand la famille de M. Gill est arrivée au Canada.  Mais il a fréquenté des écoles primaires et secondaires anglophones à Montréal.  Ceci veut dire qu’il n’était pas un Canadien de première génération.  En vertu des restrictions imposées par la Loi 101, l'infâme loi sur la langue, ceci veut dire qu’au moins un de ses parents avait fréquenté des écoles primaires ou secondaires au Canada.  Il est vrai que M. Lépine détestait les femmes, que M. Fabrikant détestait ses collègues ingénieurs et que M. Gill détestait tout le monde.  Mais tous avaient été marginalisés dans une société qui valorise les “pure laine”.»

Ça rappelle un peu les propos de Barbara Kay, non?

Bon, je pense que je vais sortir aller décocher quelques flèches sur ma cible en balles de foin, ça calme...
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