23.8.05

CBC : Blogues de lock-out

CBCunpluggedC’est une initiative de Tod Maffin, chroniqueur techno à la radio anglophone d’État, que ce blogue de lock-out des employés de Radio-Canada (à l’exception de ceux du Québec et de Moncton), CBCunplugged. C’est le 15 août que la direction du diffuseur public décidait de mettre en lock-out ses 5 300 employés (journalistes, réalisateurs, techniciens et employés de bureau de la société) membres de la Guilde canadienne des médias. Au coeur du litige, la volonté de la direction d’embaucher davantage de contractuels car elle estime avoir besoin de cette souplesse dans un contexte de concurrence avec les diffuseurs privés. Pour sa part, la Guilde réclame pour ses membres «le droit à des vraies carrières à la SRC/CBC, un équilibre sain entre le travail et la vie à l’extérieur du travail, un accent sur la formation et le perfectionnement des capacités, une rémunération juste pour le travail.»

Revenons à CBCunplugged. Véritable carrefour de blogues de lock-out, on y trouve en plus d’informations quotidiennes sur la situation les adresses de pas moins de 18 blogues et cinq photoblogues créés par des employés de la Guilde d’un peu partout au Canada. Lancé par Maffin, ce dernier avait enregistré le nom de domaine CBCunplugged.com. Mais comme d’autres employés travaillaient à un site de nouvelles et de podcasts sur le lock-out, et entendaient l’appeler CBCunplugged, Maffin a cédé le nom de domaine, continue de l’alimenter et maintient aussi son blogue personnel, I Love Radio.

Comme le soulignait Paul Cauchon dans Le Devoir du 16 août, «le lock-out décrété dimanche soir par l'entreprise pourrait aussi se reproduire au Québec l'année prochaine. “Notre contrat se termine en 2006, et si la Guilde canadienne des médias ne résiste pas aux actuelles demandes de Radio-Canada, ces mêmes demandes nous seront imposées l'année prochaine, avec ce que ça implique de grève possible et de lock-out”, déclare Robert Fontaine, président du Syndicat des communications qui regroupe les syndiqués du Québec.» D’où l’importance pour tout le système de radiodiffusion publique à l’échelle du Canada.

Cette tentative de transformer un diffuseur public en un organisme ayant de plus en plus recours au privé, voire à terme à le privatiser, n’est pas unique au Canada. Par exemple, en Grande Bretagne, le comité chargé d’examiner le mandat de la BBC estime qu’il faudrait privatiser, en tout ou en partie, le diffuseur public britannique. Aux États-Unis, de nombreuses voix de la droite se font entendre pour la privatisation des chaînes publique de radio (NPR) et de télévision (PBS). (Voir à cet effet l’article de Hans Zeiger, Privatize PBS and NPR, 5 janvier 2004, publié dans IntellectualConservative.Com).
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