23.2.07

«Pas de chasse aux sorcières»

Logo DGELe Directeur général des élections du Québec (DGE), Me Marcel Blanchet, a rencontré la presse le 22 février pour préciser quelles étaient les principales étapes de la période électorale et aussi les «règles du jeu» qui s’imposent.  Pour ce qui est d’Internet et de ce qui pourrait être considéré comme des activités partisanes régies par la loi, le DGE affirme ne pas vouloir faire de «chasse aux sorcières» et, s’il y a plainte pour des irrégularités, elles seront traitées comme tous les autres types d’infractions.  (Voir la présentation de Me Blanchet en format Powerpoint, ou consulter le site général pour plus d’informations.)

Un «intervenant particulier» est un électeur qui s’exprime «à côté» des partis et qui se prononce de manière non partisane sur des questions d’intérêt public.  Pour ce faire, il lui est permis de dépenser 300 $ en publicité.  Mais quand la diffusion de messages dans Internet est-elle considérée comme dépense électorale et doit donc alors être autorisée par un agent officiel et identifiée par les mentions exigées par la loi?  Quand il y a un coût (mise en ligne, conception, montage, production), quand il y a diffusion durant la période électorale, et si le message favorise ou défavorise un(e) candidat(e) ou un parti.

Pas de chasse aux sorcières et pas de police du Web selon le DGE qui reconnaît toutefois qu’il dispose de moyens limités pour, d’une part, identifier d’éventuels contrevenants et, d’autre part, chiffrer les coûts reliés à ce qui pourrait constituer une dépense électorale.

On apprend par ailleurs que le Manuel de l’électeur a été traduit en 27 langues à l’intention des communautés culturelles, en huit langues autochtones du Québec, et que ces versions sont disponibles en format PDF sur le site Web du DGE. 

On peut également commander le Manuel de l'électeur en Braille, en imprimé agrandi, en version CD audio, et également en DVD vidéo en Langue des Signes Québécoise et en American Sign Language

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22.2.07

L’élection du 26 mars en ligne

Comme on le sait, le Québec ira aux urnes le 26 mars.  Si la chose vous intéresse, un blogue à ajouter à la liste de ceux que vous consultez déjà ou dont vous suivez le fil RSS, QuébecPolitique qui offre beaucoup d’information et certaines analyses fort pertinentes.

J’ai bien aimé, par exemple, le traitement qui a été fait de la nouvelle concernant cette offensive blogues du Parti libéral que rapportait Tristan Péloquin dans La Presse d’hier et selon laquelle «Le Parti libéral du Québec tente de former un escadron de jeunes qui aura pour mission de noyauter les blogues pendant la campagne électorale.  Dans un courriel envoyé par la responsable des communications-nouveaux médias du Regroupement 25-35 ans du PLQ, Magalie Laliberté, et obtenu par La Presse, on apprend que ce corps bénévole sera également invité à participer à des tribunes téléphoniques ou à des entrevues à la télé et à la radio.»

Le billet intitulé La campagne électorale en ligne résume bien le contexte : «Alors que la campagne électorale débute, les principaux partis politiques ont entrepris des démarches afin de tenter de “contrôler le message” dans les blogues et autres forums sur le web.  On pense notamment à “l’escadron de noyautage” (sic) du Parti libéral ou à “l’équipe de surveillance” (re-sic) du Parti québécois dont parlait Tristan Péloquin ce matin dans La Presse, démarches sur lesquelles Marc Snyder fait montre d’un certain scepticisme quant à leur utilité.  Or, bien avant que la nouvelle sorte, un certain nombre de blogueurs québécois, notamment Mario Asselin et Marc Snyder, s’interrogeaient sur l’importance que prendra Internet au cours de la campagne, tant du côté des observateurs, internautes et blogueurs “indépendants” que de celui des partis politiques comme tels.  Tous deux s’entendent pour dire qu’Internet risque de ne pas avoir une influence déterminante sur le déroulement de la campagne et que les principaux partis politiques québécois ne semble pas suffisamment préparés pour y faire passer leur message.»

À lire au complet sur le site avec hyperliens afférents.

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20.2.07

Mythes et réalités des disques durs selon Google

Selon certaines estimations, 90 % de l’information maintenant produite sur la planète est stockée sur des supports magnétiques, principalement sur des disques durs.  On entretient tous des mythes autour des disques durs, et on dispose de peu de données fiables qui traitent de cet élément clé de la culture numérique.  Il suffit d’avoir vécu une panne pour voir comment il est facile de se perdre en conjectures sur sa cause. 

À l’occasion de la septième conférence USENIX sur les technologies de stockage de données qui se tenait la semaine dernière à San Jose (Californie), trois chercheurs de Google, Eduardo Pinheiro, Wolf-Dietrich Weber et Luiz André Barroso ont livré une présentation éclairante sur les facteurs qui peuvent entraîner une panne de disque dur, Failure Trends in a Large Disk Drive Population (format PDF).

Si certaines études ont déjà été publiées sur le sujet, aucune jusqu’à présent n’était basée sur un échantillon si volumineux de disques.  On sait que Google exploite plusieurs centaines de milliers de disques durs, tous des modèles de série identiques à ceux que vous et moi pouvons nous procurer.  Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont utilisé un parc d’environ 100 000 disques durs.  Toutes les unités de l’échantillon ont été fabriquées en 2001 ou après, la collecte des données s’est effectuée de décembre 2005 à août 2006 ce qui donne une fenêtre d’observation de neuf mois.

«Ce doit être un problème de surchauffe...»  Peu probable selon les chercheurs qui déconstruisent le mythe selon lequel la chaleur ambiante nuirait à la longévité d’un disque dur.  L’incidence de panne ne s’accroît pas avec la chaleur, au contraire, une température ambiante de moins de 15C est propice aux pannes, alors qu’il faut atteindre plus de 46C pour constater des effets néfastes sur la fiabilité d’un disque.  Bon à savoir que si on se balade avec son portable l’hiver, il convient de le faire «chambrer» avant de l’utiliser.

«Mises sous tensions trop fréquentes?»  Pas évident, et ça dépend de l’âge du disque.  Si le disque a moins de deux ans, des cycles fréquent de mise sous tension et hors tension n’ont pas d’incidence sur le taux de panne, mais à partir de 3 ans l’incidence augmente de plus de 2 %. 

«Utilisation trop intense?» L’analyse se complique et présente un graphique en «U» pour les taux annualisés de pannes, c’est-à-dire que seuls les disques très récents (moins de six mois) et plus vieux (trois ans et plus) réagissent mal aux utilisations intenses (lecture/écriture fréquentes, jeux, défragmentation, vérifications anti virales, etc.).  Les auteurs du rapport avancent comme explication l’application de «la loi du plus fort».  Si un disque survit à six mois d’utilisation intense, il sera moins susceptible de tomber en panne jusqu’à ce que l’âge de l’unité puisse constituer un facteur aggravant.

Bref, un document utile de la part des chercheurs de Google, et un rappel aux sauvegardes périodiques de données critiques sur CD.
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9.2.07

Quelle plate-forme pour un blogue?

Une plate-forme blogue, c’est-à-dire l’environnement technique et fonctionnel qui permet de publier un blogue, c’est un peu comme les plate-formes de systèmes d’exploitation, chacune a ses fidèles adeptes.  Depuis l’avènement des blogues, les plate-formes se sont multipliées et les blogueurs ou ceux et celles qui souhaitent un jour avoir leur blogue ont maintenant accès à un vaste éventail d’outils.

Ce n’est donc pas une mince tâche à laquelle s’est attelée l’équipe de Clubic pour réaliser son Comparatif des plateformes de blog gratuites qui passe en revue sept services de blogues gratuits représentatifs de ce qu'utilisent les internautes français, soit Windows Live Spaces, Skyblog, OverBlog, Vox, Hautetfort, Blogger et MySpace, et deux «véritables logiciels de blog», Wordpress et Dotclear.

Si j’en juge par la description qui est faite de Blogger (que j’utilise et donc que je connais), le travail de recension et de description est très bien fait, peut orienter les aspirants blogueurs dans leur choix d’une plate-forme, voir peut-être inciter certains blogueurs établis à changer de plate-forme.

Je ne vous relaterai pas en détail les conclusions de Clubic pour chacune des plate-formes, sauf pour dire que OverBlog, Hautetfort, Vox et Blogger obtiennent la cote «bon», que Windows Live Spaces, Skyblog et MySpace la cote «moyen».  Pour ce qui est des logiciels d’édition de blogue, Wordpress et Dotclear obtiennent tous deux la cote «très bon».

J’ai particulièrement apprécié la conclusion du comparatif où Alexandre Laurent parle des facteurs qui pourraient orienter le choix d’une plate-forme.

«Aucune des plateformes que nous avons testées ici n'est mauvaise : toutes ont leurs points forts et leurs faiblesses.  Blogger et OverBlog sont relativement abouties sur le plan des fonctionnalités, mais peut-être leur manque-t-il une dimension communautaire?  Qu'à cela ne tienne, Skyblog et Vox répondent à ce besoin.  D'autres, comme MySpace, dépassent la simple sphère du blog en faisant d'une page personnelle un véritable lieu de rencontres.  Il n'y a guère de recette miracle : il faut tout simplement se tourner vers la plate-forme sur laquelle on se sent à l'aise ou vers celle qui véhicule une image communautaire dont on se sent proche.  Pour ce faire, il faut naviguer parmi les blogs hébergés grâce à ces différents services, lire les commentaires de ceux qui les utilisent, ou tout simplement se lancer à l'aventure sur la première venue, quitte à migrer ultérieurement vers quelque chose qui convienne mieux à ses besoins.»

À lire si vous envisagez de publier un blogue ou si vous êtes tenté de changer de plate-forme.
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7.2.07

Un certain 7 février 1986

Carrefour

C-141 Passenger List
Haiti Times, February 20, 1986

United States’ Role in Recent Events
Haiti Times, February 20, 1986
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1.2.07

Montréal, tourisme et Internet

Parc Lafontaine


Le président-directeur général de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, a jeté un pavé dans la mare (ou dans le nid de poule) mardi alors qu’il était conférencier invité au déjeuner-causerie de la chambre de commerce du Montréal métropolitain.  Son allocution a déplu à ce point au maire Gérald Tremblay qu’il a quitté la salle avant la fin du repas, malgré qu’un point de presse ait été prévu avec les médias. 

On lit ce matin que «Le maire Gérald Tremblay estime que le président-directeur général de Tourisme Montréal, Charles Lapointe, n'a plus sa place comme promoteur de la métropole à la suite de sa sortie virulente sur l'image de la ville auprès des étrangers.[...]  Pour Gérald Tremblay, Charles Lapointe fait preuve d'un “pessimisme déplacé” et entretient la morosité ambiante à l'endroit de Montréal.  “Toute vérité n'est pas bonne à dire en public.[...]  Ses propos, notamment par Internet, vont faire le tour de la planète et ça va être difficile de dire pourquoi il faut venir à Montréal,” soutient le maire de Montréal.» (Voir Gérald Tremblay désavoue Charles Lapointe, La Presse, 1er février 2007). 

Qu’a pu dire M. Lapointe qui a pu déplaire à ce point au maire Tremblay? Quelques extraits de l’allocution intitulée Grandeurs et misères du tourisme montréalais (format PDF).

Montréal est, encore trop souvent, laide.  À trop souvent s’auto-congratuler, on oublie parfois de voir les petites horreurs que nous côtoyons quotidiennement, mais qui sautent aux yeux des touristes en visite ici.
[...]
Ces voyageurs internautes parlent de nous sur des plates-formes – blogues en tout genre – où ils sont lus par des milliers de visiteurs, potentiellement intéressés à visiter Montréal, qui font davantage confiance à d’illustres inconnus qu’à nous! Et quand on regarde plus attentivement les commentaires des internautes – que nous surveillons désormais de très près – notre ego en prend pour son rhume … nous qui nous croyions si beaux et si parfaits!
[...]
Ces « petits détails », la propreté, l’état du mobilier urbain, l’entretien des rues, boulevards et trottoirs sont autant de petites misères que nous ne voyons plus…
[...]
Il était possible encore, il n’y pas si longtemps, de cacher les petits détails de la laideur montréalaise.  Qui s’en souciait!? Mais le contexte a drastiquement changé.  Internet - qui est un outil fabuleux pour rejoindre les touristes potentiels - leur a donné un pouvoir qu’ils n’avaient jamais eu par le passé.  Pendant qu’on fait du marketing, le touriste potentiel, lui, possède désormais le «pouvoir» de savoir, de planifier, de commenter et même de faire des dégâts… Les nouvelles technologies ne sont pas de simples gadgets, elles représentent un nouveau mode de vie planétaire.
[...]
Cette nouvelle réalité a aussi profondément changé la façon dont on fait notre travail à Tourisme Montréal.  Pour des fins de simplification, notre travail dans les années 80 consistait à faire de grandes campagnes de publicité dans de grands médias généralistes et à espérer que quelqu’un «accroche» à notre proposition.  On lançait le filet à la mer!  Puis, au milieu des années 90, tourisme Montréal a été la première destination canadienne à se doter d’un site internet.  Sans le savoir, nous avions mis la main dans un immense tordeur.
[...]
Aujourd’hui, les voyageurs, sur leur propre site ou autres sites de voyages et de commentaires – les blogues – deviennent eux-mêmes chroniqueurs de voyages.  Nous nous intéressons donc, à l’aide d’experts, à comprendre la valeur de ces sites, à comprendre les sujets qui interpellent le plus les visiteurs à Montréal et à voir de quoi ils parlent, quels sont leurs coups de coeur et leurs coups de pied...  Alors, désormais, avec ce pouvoir parallèle des internautes, nous avons recentré notre message pour faire valoir ce qu’est Montréal.

Internet, Web, blogues...  Il y avait longtemps que nous n’avions entendu une allocution d’un responsable public accorder tant d’importance au réseau.  Mais quand le maire Tremblay dit que les propos de M. Lapointe «notamment par Internet, vont faire le tour de la planète et ça va être difficile de dire pourquoi il faut venir à Montréal», il semble oublier le potentiel que peut avoir le réseau pour faire valoir les charmes de la ville.

Il y a un an, Martine attirait notre attention sur un site collectif (178 membres) hébergé chez Flickr Guess where in Montreal? qui présente des photos de notre ville si terriblement photogénique sous forme de jeu.  Il s’agit de savoir où à Montréal les photos (586 en tout) ont été prises.  Or, à cause de la diversité des styles urbains qu’on trouve à Montréal, le jeu s’avère plus difficile qu’il n’y paraît.  Outre le talent des participants, il ressort de ce site qu’il pourrait servir d’outil promotionnel pour le Bureau du cinéma ou Tourisme Montréal tellement il illustre bien les qualités visuelles de la ville.

Pour ma part, j’ai traité un peu de l’urbanité montréalaise dans Un autre Plateau, Desbiens, muraliste et dans la Section III des Complicités

Beaucoup d’autres expriment Montréal en photo dans Internet, et plusieurs de fort belle manière, et ce que Messieurs Lapointe et Tremblay devraient comprendre c’est que ces contenus sont également disponibles à la clientèle touristique potentielle.

Comprenons-nous.  Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas un problème d’image pour Montréal, qu'il n'y a pas des secteurs à améliorer, etc.  Il faut cependant être réalistes, voir et agir sur ces «petites misères», et surtout utiliser les leviers disponibles pour «faire valoir ce qu’est Montréal».
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