26.4.05

BlogPulse franchit le cap des 10 millions

Le moteur de recherche dans les blogues BlogPulse, mis en service le 7 mai 2004 par la société Intelliseek, vient de franchir le cap des 10 millions de blogues indexés. La marque a été franchie dimanche dernier (24 avril) avec 10 032 827 blogues. On se pose souvent des questions sur la proportion de blogues dits «actifs», c’est-à-dire qui sont ponctuellement mis à jour. BlogPulse nous fournit un indice, soit que 31 % des blogues avaient bénéficié de l’ajout d’au moins un billet au cours des derniers 30 jours, 44 % au cours des derniers 60 jours, et 51 % au cours des 90 derniers jours.

BlogPulse publie également son palmarès des blogues les plus cités au cours de la période du 1er mars au 18 avril :

Boing Boing (6 ,568 citations),
EnGadget (4 624)
Daily Kos (4 341)
Slashdot (3 874)
Instapundit (3 117)
Albino Black Sheep (2 948)
Michelle Malkin (2 801)
Gizmodo (2 500)
Powerline Blog (2 314)
Captain's Quarter Blog (2 039)

On constate que les blogues portant sur les questions politiques (Daily Kos, Instapundit, Michelle Malkin, Powerline Blog, Captain's Quarter Blog) occupent la moitié de ce palmarès, suivi de trois blogues techno/gadgets (EndGadget, Slashdot, Gizmodo) et de deux blogues plus généraux (Boing Boing, Albino Black Sheep). Autre constatation, les dix blogues ont leur propres noms de domaine (et non un hébergement de type Blogspot, Typepad ou autre).

Toujours pour la période du 1er mars au 18 avril, parmi les médias traditionnels les plus souvent cités par l’ensemble des blogueurs figurent Yahoo! News (40 145 citations), le New York Times (37 825), la chaîne CNN (27 099), le Washington Post (22 729), le portail MSNBC (20 116), la BBC (10 993), le quotidien britannique The Guardian (9 788), le San Francisco Chronicle (9 706), le site News.com (9 129 citations) et le Los Angeles Times (8 579).

Enfin, retour sur la question linguistique, 12 % des 10 millions de blogues indexés par BlogPulse sont de langue autre que l’anglais, mais précisons qu'il ne s'agit que de l'échantillon de BlogPulse et non de l'ensemble des 30 millions et plus de blogues en ligne.
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22.4.05

Vive les Blogs!

C’est le titre d’un article du service de nouvelles Wired signé Robert Andrews selon lequel le français serait la seconde langue en importance dans la blogosphère après l’anglais. L’article est sympathique et donne une image quasi festive de l’univers des blogues franco/français (pas un mot sur le Québec, la Suisse ou la Belgique) et des événements bien concrets qu’il suscite. Andrews soumet que la mouvance blogue en France est animée par une culture d’expression populaire propice aux débats et aux échanges qui remonte aux salons du dix-septième siècle.

Seul problème, c’est que pour appuyer son affirmation sur l’importance du français dans la blogosphère, Andrews nous renvoie au projet Blog Census du National Institute for Technology and Liberal Education qui semble ne plus être mis à jour depuis... 2003.

Par ailleurs, dans l’index Blogwise qui compte près de 43 000 blogues recensés par pays, on compte 22 415 blogues étasuniens. Aux fins d’exemple loin d’avoir une prétention scientifique, utilisons cet échantillon et présumons que la grande majorité des blogues aux États-Unis sont de langue anglaise. Blogwise recense 1 231 blogues pour la France. La situation démographique complique la démarche d’extrapolation pouvant ajouter aux blogues de France les blogues francophones québécois, belges et suisses pour avoir une idée de grandeur de la présence du français dans les blogues.

Par contre, on recense 1 435 blogues brésiliens et 775 blogues portugais, au total 2 210 blogues qu’on peut présumer lusophones. Blogwise rapporte aussi 1 467 blogues espagnols, 429 blogues argentins, 300 blogues mexicains, et 83 blogues vénézuéliens, soit 2 279 blogues présumés hispanophones pour ne parler que de ces quatre pays.

Faute de données plus précises, et reconnaissant les erreurs possibles (blogues en langues autres que la langue nationale, ou blogues bilingues ou multilingues), on peut cependant se permettre de douter que le français soit la seconde langue en importance dans la blogosphère. Qu’on me comprenne bien, je serais fort heureux si tel était le cas. L’exercice ne fait que souligner le manque de données précises sur le phénomène des blogues, d’où la difficulté d’en évaluer les incidences régionales et linguistiques.

Mise à jour : 23 avril

Ayant reçu quelques courriels quant aux doutes relatifs que j’exprime à ce que le français soit la deuxième langue en importance dans la blogosphère, les précisions suivantes pourront peut-être contribuer au débat. Je réitère que «je serais fort heureux si tel était le cas», mais je mets surtout en doute la source principale de l’affirmation de Robert Andrews, soit le projet Blog Census du National Institute for Technology and Liberal Education qui est en déshérence depuis 2003.

Il est impossible de vérifier sur le site de Blog Census car, comme il est mentionné plus haut, le site n’est plus à jour. Cependant, en mai 2003, Laurent Gloaguen qui animait le site Navire.Net (fermé en décembre 2003 pour faire place au blogue Embruns) traitait de la recherche effectuée par Maciej Ceglowski qui pilotait le projet Blog Census. Gloaguen rapportait alors que les résultats pour la langue utilisée dans les blogues étaient les suivants : anglais (59 991), portugais (19 010), inclassables (18 938), polonais (11 041), farsi (9 934), espagnol (2 869), italien (1 950), islandais (1 758) et français (1 206).

Gloaguen précisait au sujet des travaux de recherche de Ceglowski que «L’outil est encore en développement et les résultats s’affinent au fil des pérégrinations de ses robots et des perfectionnements de l’algorithme», mais force est de constater qu’on était loin d’une seconde place pour le français. Par ailleurs, toujours en mai 2003, Jean-Luc Raymond qui animait alors MediaTIC avait recensé 23 585 blogs inscrits dans des annuaires francophones spécialisés.

Je ne tiens pas à lancer une guerre de chiffres, mais seulement à préciser ici que la source de Andrews pour son article est pour le moins discutable.
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20.4.05

É.-U. : sondage Harris sur les blogues politiques

Aux États-Unis, la société de sondage Harris a publié les résultats d’un sondage sur le lectorat des blogues politiques. Le sondage a été mené entre le 8 et le 14 mars auprès de 2 630 adultes et comporte une marge d’erreur de 2 %.

Selon Harris, 44 % des adultes en ligne ont déjà consulté des blogues politiques, 27 % le font une fois ou plus par mois, mais seulement 15 % de ces habitués ont déjà écrit un commentaire. Les données publiées par Harris sur les blogues politiques recoupent d’autres études et sondages effectués sur le profil du lectorat des blogues généraux, soit une «clientèle» plus scolarisée que la moyenne, à légère prédominance mâle, et d’opinion politiques dites libérales.

Concernant le niveau de scolarité, Harris établit un rapport au temps consacré à la lecture de blogues politiques. Pour l’ensemble des répondants, plus de la moitié (53 %) disent passer moins de 15 minutes à une séance de lecture, mais cette proportion atteint 67 % chez les détenteurs de diplômes universitaires.

Par ailleurs, au Japon, la mouvance blogue commence à se manifester. On apprend d’un article du Asahi Shimbun qu’il y aurait environ un million de blogueurs japonais, que 10 000 nouveaux blogues verraient le jour chaque mois, et que 40 % des Japonais en ligne auraient déjà consulté un blogue. Selon le journaliste et blogueur Junichi Ishikawa, la plupart des blogues japonais relèvent du journal personnel et il n’est pas clair s’ils pourront, à l’instar des blogues étasuniens, influencer l’opinion publique sur des questions politiques ou de société.
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19.4.05

Bienvenue/Welcome Yulzine

Yulzine«Yulzine est un projet de collaboration débuté par des membres de yulblog. Montréal est reconnue pour sa double personalité; le projet présent, Duality, à pour but de montrer cette dualité. Il consiste en un thème annoncé aux quatre jours et pour lequel deux photographes et deux auteurs produisent chacun une photo ou un texte. Les photos sont "mixées" et les textes présentés côte à côte. Les thèmes sont gardés simples et les photographes et auteurs ont carte blanche dans leur façon de le montrer.»
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14.4.05

Et maintenant, les logiciels filtres...

... qui s’intéressent aux blogues! C’est l’avocat/blogueur Robert Ambrogi du Massachusetts qui m’a mis sur cette piste plus ou moins déconcertante. Dans un billet daté de mardi dernier, Ambrogi affirme que les blogues hébergés chez Blogger (Blogspot) ou Typepad sont systématiquement interdits d’accès par les filtres Web installés sur des systèmes d’entreprises, d’écoles et de bibliothèques (40 % du marché) par la société N2H2, propriété de Secure Computing. N2H2 dispose d’un outil de vérification qui permet de déterminer si un site figure dans la base de données de sites qui sont interdits d’accès par son filtre.

Qui plus est, bien qu’il utilise l’interface de publication de Blogger mais héberge son blogue sur son propre domaine (legaline.com), son blogue est également interdit d’accès par N2H2 car il est considéré comme un site de commerce électronique, ce qui n’est nullement le cas car Ambrogi ne blogue que sur les questions de droit relatifs aux médias. Il dit s’être adressé à N2H2 pour que cette dernière révise le classement de son filtre, mais n’avoir encore reçu aucune réponse. Ambrogi invite les blogueurs à vérifier s’ils figurent sur la liste des sites interdits à l’aide de l’outil de vérification.

Soupir de soulagement, mon blogue n’est pas filtré. Par ailleurs, certains autres blogues figurent sur la liste d’exclusion de N2H2 et on se demande bien pourquoi.

Celui du journaliste spécialisé en économie Charles-Albert Ramsay, hébergé chez Blogspot, s’empêtre dans les mailles du filet de N2H2 car il est hébergé par un service gratuit, et que «bien que ces fournisseurs de service disposent de règlements relatifs au contenu, ils n’exercent pas toujours la surveillance requise. Il arrive que les utilisateurs diffusent des contenus offensants en utilisant des pseudonymes multiples.» Autres abonnés de Blogspot interdits d’accès pour les mêmes motifs : l’ex-politicien André Boisclair, le journaliste de Radio-Canada Bertrand Halle, la sociologue Valérie Bélair, pour ne nommer que ceux-là.

Autre site filtré par N2H2, celui de Dan Gillmor sur le journalisme participatif dont la faute serait d’être hébergé sur Typepad. Bien qu’il ne soit pas hébergé sur Blogspot, le carrefour des blogues montréalais YULblog écope de son domaine .ORG que N2H2 associe aux services d’hébergement gratuits ou universitaires qui sont filtrés. Pour ce qui est de Miss Information animé par Isabelle Hontebeyrie est interdit d’accès par N2H2 pour cause de «pornographie» selon N2H2.

On se souviendra que N2H2 avait été, en mars 2002, partie prenante à des audiences lorsque devant un tribunal de Philadelphie la American Civil Liberties Union (ACLU) contestait les dispositions du CIPA (Childrens' Internet Protection Act), de concert avec la American Library Association (ALA), en alléguant que les logiciels de filtrage représentaient une atteinte aux libertés constitutionnelles et imposaient un fardeau financier indu aux bibliothèques.

N2H2, fabricant du logiciel de filtrage Bess, vendait alors aux parties intéressées (exploitants de sites, agences de marketing et placement publicitaire) les statistiques qu'elle compilait sur les sites les plus visités par les enfants. Le logiciel Bess est utilisé dans 40 % des écoles qui utilisent de tels filtres, une clientèle «involontaire» de 14 millions d'individus. Le ministère américain de la Défense envisageait même d'utiliser les rapports comportementaux des jeunes qui consultent les sites militaires, et que Bess était en mesure de livrer, pour peaufiner ses méthodes de recrutement. Gary Ruskin de Commercial Alert, un organisme qui lutte contre la commercialisation des écoles, avait alors écrit au nouveau secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, pour l'enjoindre de ne pas tomber dans l'établissement de profils.

Cela dit, j’ai toujours été persuadé de l’inefficacité et de l’inutilité des logiciels filtres, et ce dernier épisode semble à nouveau confirmer mon opinion. Encore une fois, le ridicule ne tue pas, sinon ce serait l’hécatombe.
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13.4.05

53,4 millions de blogues

CroissanceC’est la prévision que fait la société de recherche Perseus pour la fin de 2005 dans The Blogging Geyser, le plus récent compte rendu de l’expansion du phénomène des blogues. Fin du premier trimestre de 2005, Perseus estime qu’il y avait 31,6 millions de blogues hébergés sur une vingtaine de services spécialisés (Perseus n’inclut pas dans ses prévisions les blogues comme celui-ci qui sont hébergés dans un domaine privé). Parmi ces services, trois sortent du rang sur le plan de la popularité, soit BlogSpot (Blogger), LiveJournal et Xanga qui compteraient chacun entre 6,6 et 8.2 millions de comptes ouverts. Pour sa part, MSN Spaces (Microsoft) lancé en décembre dernier hébergerait déjà 4,5 millions de blogues. Perseus admet que cette croissance est beaucoup plus rapide que ce qui avait été prévu lors de la publication de sa première étude sur l’étendue de la blogosphère en octobre 2003, soit juste avant le point d’inflexion de la courbe de croissance.
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12.4.05

Les éditeurs de journaux en congrès

C’est cette semaine que se tient à Washington le congrès annuel de la American Society of Newspaper Editors (société étasunienne des éditeurs de journaux). Parmi les orateurs invités, soulignons le président George Bush, la secrétaire d’État Condoleezza Rice, le général Richard B. Myers (chef du grand État-major des forces armées des États-Unis), et le magnat de la presse Rupert Murdoch. Comme brochette d’invités, on ne peut guère faire mieux...

Également, dans une autre sphère de préoccupations, le théoricien du journalisme participatif Dan Gillmor participera cet après-midi (mardi, 12 avril) à un atelier sur l’avenir des journaux. Il écrit ce matin sur son blogue, concernant le journalisme participatif, «Je vais répéter ce que je dis toujours, soit que c’est trop important pour leur avenir pour qu’ils se permettent d’ignorer le mouvement, et que ça viendra, avec ou sans eux. Aussi, que les journaux seraient dans une position privilégiée pour se tailler une place enviable dans ce nouveau marché en raison de la place qu’ils occupent dans les collectivités locales.»

À suivre.
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11.4.05

Yahooups...

Saisie d'écran, et horloge systèmeLe site de nouvelles Yahoo! pris en flagrant délit de «journalisme préventif»? Lundi matin, 9h33, je lis sur le site de Yahoo une dépêche de l’Associated Press (saisie d’écran, sélection de l’article et horloge système) sur les audiences de confirmation de John R. Bolton, candidat désigné par la Maison Blanche au poste d’ambassadeur aux Nations Unies. En vertu des règles constitutionnelles, sa candidature doit recevoir l’aval du comité sénatorial sur les Relations extérieures. Je lis : «Le sous-secrétaire d’État John R. Bolton a fait face à un interrogatoire serré lundi de la part des sénateurs démocrates relativement à sa désignation au poste d’ambassadeur aux Nations Unies. Les sénateurs républicains cherchaient à faire endosser rapidement sa nomination par le comité des Relations extérieures.» [Les caractères gras sont de moi.]

Je le rappelle, il est 9h33. L’article est en ligne depuis 1h52. Je suis dans le même fuseau horaire que Washington. Or, la séance du comité qui prévoit la comparution de Bolton est prévue pour... 9h30. Alors pourquoi l’utilisation de l’imparfait, «qui exprime une action inachevée», alors qu’elle n’est même pas amorcée?

Un peu plus tard, Yahoo! corrige le tir et publie une autre dépêche plus conforme à la réalité, du moins en ce qui a trait à l’élément temps.

Lorsqu’on parle du cynisme que certains affichent à l’égard des médias traditionnels, on pense souvent aux grandes affaires, comme les «gates» (Rather de CBS, Eason Jordan de CNN, Gannon, etc.), qui portent discrédit aux grandes organisations de presse, mais on oublie souvent ces petites bavures qui à la longue s’accumulent.

Changeons de registre. Si vous cherchez un outil souple et simple pour effectuer des saisies d’écran, puis-je vous suggérer Gadwin, gratuit, moins de 1Mo en téléchargement et en français.
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9.4.05

Des blogueurs anonymes?

La récente ordonnance de non-publication émise par le juge Gomery a créé des remous dans la blogosphère canadienne, tant francophone qu’anglophone. Précisons que le juge Gomery n’a pas fait de distinction entre blogueurs et journalistes, ce n’est pas son rôle. L’ordonnance disposait que «L'expression “non-publication” utilisée dans cette décision désigne une interdiction de publication au sens du paragraphe 486(4.9) du Code criminel qui prévoit qu'il “est interdit à quiconque [Ndlr. les caractères gras sont de moi] de publier ou de diffuser... tout élément de preuve, renseignement ou observation présentés lors d'une audience”.»

Certains blogueurs canadiens ont publié les liens vers des blogues étasuniens qui diffusaient des informations visées par l’ordonnance du juge Gomery. Reste à savoir si, en droit, la publication d’un lien menant vers un site hors de la juridiction canadienne constitue une infraction à l’ordonnance et est passible d’une accusation d’outrage au tribunal. Il n’y a, à ma connaissance, aucune jurisprudence canadienne en la matière.

On est aussi parfois en présence de blogues anonymes, hébergés par des services qui ne nécessitent pas de fournir un nom (comme Blogspot de Blogger), et dont les adresses courriel qui y figurent sont celles de services qui permettent un certain degré d’anonymat (comme Hotmail). Dans un tel cas il serait difficile, mais pas impossible par voie d’assignation, d’identifier le responsable du bris de l’interdit.

Cette semaine, la Electronic Frontier Foundation (EFF) est allée plus loin dans l’exploration des possibilités d’anonymat en publiant un court document intitulé How to Blog Safely (About Work or Anything Else) (comment bloguer en toute sécurité à propos de votre travail ou de tout autre sujet).

Ce ne sont pas les soubresauts de l’affaire Gomery qui ont incité l’EFF à publier ces conseils visant à bloguer de manière anonyme, mais bien la récente vague de licenciements et mesures disciplaires dont ont été victimes des blogueurs pour avoir diffusé des informations jugées inconvenantes par leurs employeurs.

On suggère manifestement d’utiliser un pseudonyme et d’éviter de publier des détails qui permettraient d’identifier l’auteur. En outre, on mentionne un service de publication de blogues anonymes, Invisiblog, et on recommande d’effectuer des mises à jour à l’aide de Anonymizer ou encore Tor pour éviter que son adresse IP soit retracée.
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7.4.05

Commission Gomery et blogues : quelques réflexions

Maintenant que le juge Gomery a partiellement levé l’interdit de publication qui pesait sur les témoignages devant la Commission d'enquête sur le programme de commandites et les activités publicitaires, sentons-nous un peu plus à l’aise de parler de la controverse entourant la diffusion sur des blogues étasuniens de compte rendus des dits témoignages.

On sait tous maintenant que des détails sur le témoignage de Jean Brault, fondateur et président de la firme Groupaction, ont été diffusés entre autres sur le blogue Captain’s Quarters, ainsi que sur un autre que je ne peux nommer en vertu des exceptions citées dans la décision de levée partielle de l'interdit.

Mise à jour, 9 avril

Citant la décision modifiant l’ordonnance de non-publication : «La preuve de la fréquence des contacts entre M. Brault et M. Guité ainsi que celle du sujet de leurs rapports, tels que décrits par M. Brault dans son témoignage, pourraient laisser à l'esprit de jurés potentiels des impressions qu'il leur serait difficile d'écarter : qu'ils aient conspiré ensemble ou qu'ils aient été motivés par un désir commun de profiter indûment de leur relation. Afin de réduire la possibilité que de telles impressions soient créées, certains passages du témoignage de M. Brault, tels qu'identifiés ci-dessous, ainsi que certaines pièces demeureront soumis à l'ordonnance de non-publication, et ce, jusqu'à la fin de leur procès.»

Revenons sur l’interdit de publication décrété par le juge Gomery. Il visait un équilibre entre deux droits : «Nous sommes ici en présence d'un cas classique où l'on doit trouver un équilibre entre deux droits protégés par la Constitution : le droit pour le public d'être informé sur les questions qui le concernent, garanti par l'article 2 de la Charte canadienne des droits et libertés, et le droit pour tout inculpé d'être jugé de manière impartiale, garanti par le paragraphe 11(d) de la Charte

On ne saurait s’objecter au respect de la Charte, mais le juge Gomery a-t-il fait preuve de naïveté en imposant cet interdit de publication, «également toute diffusion par Internet», des témoignages en tout ou en partie? Il était inévitable que le même outil qui permet de contourner la censure en Chine, en Iran ou dans d’autres États qui tentent de bâillonner la liberté d’expression et le droit à l’information serve également à défier l’interdit de publication.

Plusieurs questions se posent cependant sur la manière dont les détails de témoignages ont filtré vers des blogues étasuniens, et pourquoi ils ont été adressés à ces blogues.

Selon le New York Times, qui rapporte les propos de Ed Morrissey, éditeur du blogue Captain’s Quarters, ce serait un ou une journaliste qu’il refuse de nommer qui lui aurait proposé les résumés de témoignages de Jean Brault. Dans le Minneapolis Star Tribune, Morrissey dit que sa «source» avait sous-estimé l’ampleur que prendrait l’affaire et commençait à se sentir mal à l’aise de toute cette attention.

Morrissey (Captain’s Quarters) dit que l’information lui est venue d’un journaliste, mais pourquoi un journaliste, même s’il tient à conserver l’anonymat, s’adresserait-il à un blogue ultra conservateur? Comment décrire autrement un blogue pour qui «célébrer la diversité» signifie célébrer la diversité des armes à feu en vente libre aux États-Unis, du moins sur les publicités qu'il affiche? Pourquoi, aussi, choisir un blogue qui était jusque là, avouons-le, inconnu? De nombreux sites plus «neutres» (entendons ici qu’ils sont motivés par des intérêts moins partisans) et jouissant d’un rayonnement beaucoup plus étendu se seraient fait un plaisir de publier les compte rendus.

Autre question : d’où est venue la traduction de très bonne facture qui est apparue sur le site Captain’s Quarters et que Morrissey attribue à un certain «P.E.» de Montréal? TSF (traducteur sans frontière) bénévole ou geste de mécénat d’origine inconnue de parties ayant intérêt à une plus large diffusion des résumés?

D’ailleurs, le clivage linguistique de l’ampleur qu’a prise l’affaire Gomery dans Internet et les blogues est pour le moins singulier. Depuis le début des audiences de la Commission, les médias traditionnels rapportaient un intérêt plus grand chez les francophones (québécois) que chez les anglophones. Le Réseau de l’information enregistrait même des niveaux de cote d’écoute rarement vus pour la retransmission en direct des audiences. Pour la même période, celle qui a précédé l’interdit de publication, on parlait très peu de la Commission Gomery dans la blogosphère francophone alors que dans les blogues «canadians» on en traitait abondamment.

On constate aussi une durée de vie assez courte du phénomène Brault/Gomery sur les blogues. Lorsque j’ai publié mon billet initial au sujet de l’affaire, la fréquence de mention des mots «Gomery» et «Brault» était en forte hausse à l’indice BlogPulse. Il est étonnant de constater que si le sujet continue de faire couler encre et salive dans les médias traditionnels, il accuse une forte baisse dans les blogues eux-mêmes.

À cet égard, l’indice des tendances de BlogPulse est très révélateur. En effectuant une analyse croisée de la cooccurrence des mots «gomery», «brault» et «chrétien» dans les blogues, on voit que le pic de février (gomery/chrétien) coïncide avec la déclaration liminaire de l'ex-premier ministre Jean Chrétien devant la commission d'enquête. Le second pic correspond au début du témoignage de Jean Brault et à la diffusion des extraits sur les blogues étasuniens. Puis, au plus fort de la vague médiatique dans la presse traditionnelle, une apparente désaffection des blogueurs, la fréquence tombe soudainement.

S’il est important sur le plan du droit, ce plus récent épisode de l’histoire des blogues s’avère donc aussi révélateur sur le comportement de ce médium et de ceux qui l’animent et le consultent.
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5.4.05

Commission Gomery : levée de l’interdit de publication?

La chaîne de télévision CBC, sans donner plus de détails, affirme que l’interdit de publication frappant les témoignages entendus par la Commission Gomery (voir plus bas ou ici) pourrait être levé dès mercredi (6 avril). Initialement, l’interdit de publication devait s’appliquer «jusqu'à l'achèvement du procès du témoin concerné devant la Cour supérieure du Québec, c'est-à-dire lorsque le jury est isolé pour entamer ses délibérations, à moins d'ordonnance contraire d'ici là.»

Par ailleurs, le Globe and Mail publiait lundi soir sur son site Web une entrevue avec le blogueur étasunien qui diffuse certains détails des audiences de la Commission. Selon lui, son blogue connaît une hausse importante des consultations, principalement d’adresses IP canadiennes. L’article mentionne également que les leaders politiques se tiennent informés du déroulement de l’affaire à l’exception du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe. Il aurait demandé à son personnel de ne pas être informé des détails par crainte de divulguer par mégarde des informations allant à l’encontre de l’interdit de publication.

Concernant les témoignages incriminants pour le Parti libéral entendus devant la Commission, la Presse canadienne rapporte les paroles de Jean Lapierre, lieutenant politique de Paul Martin pour le Québec : «“il se peut qu'il y ait eu un groupe parallèle aux élus légitimes du parti” qui ont pu poser des gestes à l'insu de l'organisation officielle du parti.»

De son côté, hier soir, le blogueur étasunien relatait vers 20h00 lundi soir les faits saillants des audiences de la journée devant la Commission Gomery.
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4.4.05

Commission Gomery, Internet et blogues

Rebondissement dans la saga de la Commission Gomery qui enquête sur le programme de commandites et des activités publicitaires du gouvernement fédéral. Le 29 mars dernier, le commissaire John Gomery décrétait un interdit de publication faisant suite à trois requêtes présentées par les procureurs de témoins convoqués par la Commission, mais qui font aussi l'objet d'une mise en accusation directe du procureur général du Québec pour de multiples accusations de fraude et de conspiration en vertu du Code criminel.

Le motif : «Les trois requérants soutiennent qu'il leur sera impossible d'obtenir un procès équitable à cause de l'attention que les médias porteront à leur comparution devant la Commission, étant donné que le jury constitué pour les juger aura inévitablement été influencé par cette publicité médiatique.»

La décision du juge Gomery précisait les suivantes : «L'expression "non-publication" utilisée dans cette décision désigne une interdiction de publication au sens du paragraphe 486(4.9) du Code criminel qui prévoit qu'il "est interdit à quiconque de publier ou de diffuser... tout élément de preuve, renseignement ou observation présentés lors d'une audience", c'est-à-dire, ici, une audience de la Commission. Mon interprétation de cette disposition est que “diffuser” désigne également toute diffusion par Internet.»

Samedi dernier, un blogue d’actualité d’allégeance conservatrice tenu par un résidant du Minnesota a publié de nombreux détails sur les révélations d’un témoin qui comparaissait deux jours auparavant devant la Commission. Ce témoignage est évidemment visé par l’interdit de publication. Le responsable du site enjoint ses lecteurs à la prudence : «Veuillez tenir compte que cette information ne provient que d’une seule source, bien que j’ai confiance en elle.»

L’interdit de publication ne signifie pas que les audiences soient à huis clos. Les journalistes et le public peuvent y assister. Il est simplement interdit de diffuser le contenu des témoignages. L’auteur du blogue aurait donc obtenu l’information d’une des nombreuses personnes ayant assisté à l’audience.

Un site Web indépendant canadien d’actualité, maintenu par un rédacteur technique ontarien et ex-membre des Forces armées canadiennes, inclut un lien vers le blogue étasunien qui diffusait les révélations du témoin qui a comparu devant la Commission.

Ce lundi, le London Free Press publie un article sur toute cette affaire. Si le responsable du site canadien refuse à faire quelque commentaire, celui du site étasunien défend le principe de la liberté de la presse. Quant Alan Shanoff du service du contentieux de Sun Media (propriétaire du Free Press), il estime que la diffusion du nom de l’un ou l’autre des deux sites, ou encore de leurs adresses Web, pourrait entraîner des accusations d'outrage au tribunal.

Aussi ce lundi, dans le Globe and Mail, on parle en référence aux révélations faites par le blogue étasunien d’un «témoignage explosif» qui aurait donné lieu à de nombreuses rumeurs d’une élection précipitée pour devancer l’impact de la diffusion officielle des témoignages, et de rencontres politiques secrètes à Ottawa au cours de la fin de semaine.

Jane Taber du Globe écrit : «Bien que les politiciens de l’opposition et leur personnel nient les rumeurs de rencontres secrètes et de possibles votes de non confiance, il est évident que la plupart des politiciens à Ottawa connaissent la teneur du témoignage de la semaine dernière, même des menus détails. Des transcriptions circulent entre membres du personnel, on s’en parle au cellulaire ou par courriel.»

Entre temps, selon la Presse canadienne, «le juge John Gomery a accordé au Parti libéral le statut de participant à la commission d'enquête sur le programme fédéral des commandites qu'il préside. Le PLC avait déjà le statut d'intervenant mais ses avocats pourront dorénavant contre-interroger les témoins devant la commission.» Cette demande faisait suite à la diffusion du contenu des témoignages incriminants pour le Parti sur le blogue étasunien.

L’affaire est complexe et ce sont les questions de juridiction et d’extraterritorialité du Web qui refont surface. Le blogueur étasunien n’est pas tenu de respecter l’interdit de publication, mais le responsable du site Web canadien qui publie l’hyperlien du blogue est passible d’accusations d'outrage au tribunal. Que dire alors des indices contenus dans les articles du Free Press et du Globe à partir desquels il est très simple pour quiconque de retracer l’adresse du blogue étasunien via Google ou BlogPulse?

Un autre volet de la question consiste à savoir si la Commission Gomery risque de souffrir de la diffusion non autorisée de détails relatifs à un témoignage. La fuite donnerait-elle raison à ceux qui réclamaient un huis clos total de ses audiences, privant ainsi le public de son droit de savoir? De plus, qui a vraiment intérêt à entraver la poursuite des travaux de la Commission?

J’ai l’impression qu’on va assister à un large débat autour de cette affaire.
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3.4.05

États-Unis : victoire pour les pigistes

Le litige aura pris 12 ans pour trouver son issue, mais les journalistes pigistes dont les articles ont été publiés sans leur consentement dans des bases de données en ligne aux États-Unis obtiennent gain de cause. La poursuite contre les éditeurs et services de bases de données (dont le New York Times, Time Inc., le Wall Street Journal et les services de bases de données Dow Jones Interactive, Knight-Ridder, Lexis-Nexis, Proquest, et West Group) a été intentée au nom de 21 journalistes sous l’égide de la American Society of Journalists and Authors, la Authors Guild et la National Writers Union. Ces trois organismes ont ouvert un site Web commun, FreelanceRights.com, pour faire le point sur le règlement du différend.

Car faire le point s’impose en vertu de la complexité de l’affaire et de son dénouement. Les parties en cause ont présenté au tribunal une proposition de règlement du recours collectif intenté contre les éditeurs à hauteur de 18 millions de dollars en dédommagements qui devrait être avalisée d’ici un mois.

Le règlement prévoit le versement d’une somme pouvant atteindre 1 500 $ par article sur lesquels les journalistes détenaient les droits en vertu de la loi, et avaient enregistré les dits droits. Les journalistes qui n’avaient pas enregistré leurs droits (procédure courante) recevront jusqu’à 60 $ par article diffusé, mais les organismes qui ont chapeauté le recours collectifs estiment que dans certains cas des journalistes pourraient réclamer des dédommagements pour des centaines de textes. Les montants des versements seront calculés en fonction de l’enregistrement des droits par les journalistes, le cachet initial qui leur ont été versés, l’année de publication, et l’éventuelle permission qu’ils accorderont à l’utilisation subséquente de ces textes.

Gerard Colby, président de la National Writers Union a souligné que cette nouvelle victoire se basait sur la jurisprudence établie en 2001 dans la cause Tasini C. New York Times.
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Entre VIB, liste-A et agents d’influence

On a vu dans un billet précédent l’émergence des VIB, les «very important bloggers», dont on attribuera la définition humoristique à la sympathique Chiboum. C’est le groupe de blogueurs qui exercent une certaine influence dans la blogosphère, ceux et celles qu’on lit (ou dit lire) et qu’on cite. Sourire en coin, elle nous livre les conditions requises pour être un VIB.

Aux États-Unis, on parle de «A-List», la liste A, le palmarès de ceux et celles qui comptent. Jon Garfunkel a tenté d’établir sa propre liste A à l’aide d’une série de critères d’évaluation dans son Social Media Scorecard.

Parmi ces critères (car il y en a d’autres), il y a la notion de CLUB. C indique si le blogueur (ou la blogueuse) livre ou est présent à des conférences. L révèle si ce blogueur bénéficie de liens de la part des autres A-listiers. U signifie que l’auteur d’un blogue est de près ou de loin affilié à une université. Enfin, B signale la publication d’un ou de plusieurs livres par le blogueur. Plus un blogue receuille de lettres de cet acronyme, plus il serait influent.

Remarquons au passage que trois des critères formant l’acronyme (conférence, université, livre) sont exogènes à la blogosphère et que s’ils comptent parmi les facteurs d’influence, on pourrait en dire tout autant de personnes évoluant dans d’autres sphères que celle des blogues. Ils sont néanmoins essentiels pour déterminer le classement de la liste-A selon Garfunkel.

Après analyse critériologique, Garfunkel détermine qu’il y a quatre blogues qui se démarquent sur sa liste-A  Jay Rosen et son PressThink, l’entrepreneur et technologue japonais Joi Ito, le fondateur de Technorati David Sifry, et le blogue Corante sur les logiciels à dimension sociale produit par un collectif.

Évidemment, et sur un ton plus léger, Garfunkel nous dit que la liste-A n’est que le résultat d’une grille d’analyse et qu’il y a d’autres listes, jusqu’à Z, pour tenter une typologie des «movers and shakers» de la blogosphère.

L’existence de VIB, de listes-A/Z et d’agents d’influence ne passe pas inaperçue, entre autres par les sociétés commerciales qui s’en servent comme levier promotionnel. Par exemple, pour le dévoilement de son service 360, Yahoo! avait invité (et déplacé à grands frais) sans obligation d’en parler sur leurs blogues une bonne douzaine de ces agents d’influence (influencers) pour une présentation toute personnalisée. Pari gagné car quelques jours plus tard, le moteur de recherche dans les blogues Technorati rapporte plus de 2 800 mentions de Yahoo! 360.

Se dirige-t-on vers une blogosphère en grande partie dominée par quelques antennes émettrices et des milliers de relais? Peut-être, il faudra approfondir les recherches et les analyses pour le déterminer, et tenir compte de certaines évidences comme les caractéristiques fondamentalement différentes des blogosphères anglo-saxonne, francophone, hispanophone, lusophone et autres.

Une chose est cependant certaine : il y a un énorme potentiel d’attention dirigée vers les blogues, et de toutes parts on voudra s’en accaparer une partie.
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2.4.05

Une île sans fil

Une île...

Hier, promenade au Parc Lafontaine, la journée aurait été presque banale n’eut été de cette scène. Il n’en fallait pas moins pour évoquer île sans fil, groupe communautaire à but non lucratif qui a pour mission de fournir un accès à internet sans fil public et gratuit aux utilisateurs de portables et de PDA à travers la ville de Montréal. « Les usagers peuvent utiliser internet à certains endroits appelés points d'accès, à condition d'avoir à leur disposition un ordinateur portable équipé d'une carte WIFI.» Déjà 32 points d’accès sur l’île. Avec l’arrivée des temps plus cléments, à quand quelques points d’accès au Parc?

Mise à jour, 3 avril

Un article en date du 17 mars dans VOIR Montréal sur Une île sans fil
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Webs et blogues politiques

En France, plusieurs politiciens s’investissent dans l’espace blogue, notamment certains dont je vous ai déjà parlé ici comme Alain Juppé et Dominique Strauss-Kahn qui en outre a créé avec Michel Rocard et Pierre Moscovici le club de réflexion sur le Web À gauche, en Europe.

Au Québec, je vous parlais récemment de l’ex-ministre André Boisclair qui blogue depuis Cambridge. Sans donner dans la formule blogue, François Legault, député péquiste de Rousseau et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie et de finances, maintient une présence Web. Il y a aussi des députés comme Denise Beaudoin de la circonscription de Mirabel qui complémente son site officiel par un site personnel.

Sans qu’on parle de blogues, notre ami Remolino a suivi de près la course à la direction du Renouveau municipal de Québec en vue des prochaines élections, et détaillé les présences Web des candidats. Du côté de l’autre principal parti politique municipal, Vision Québec, on est aussi présent dans le domaine .qc.ca, on a pris ses précautions dans le domaine .org, et le .com nominatif du chef Marc Bellemare est aussi protégé.

Effet de mode ou exploitation du potentiel d’Internet dans la sphère politique? C’est surtout à vous de juger de l’efficacité de ces différents sites et blogues partisans. Si vous vous intéressez aux questions de présence Web ou blogue des politiciens, la lecture de deux textes de Loïc Le Meur sur ce que les blogues changent à la politique, puis les raisons pourquoi un homme politique devrait démarrer son weblog? ne sont pas sans intérêt. Sur le pourquoi, il cite notamment «pour faire l'inverse des medias traditionnels, ouvrir le débat à tous (les personnes connectées à Internet, bien entendu), tout le temps. Un plateau TV est par exemple limité en temps, en nombre de personnes sur le plateau et n'offre que peu de voie retour.»

Et c’est un peu dans cette veine qu’on lit dans Netpolitique VIB : tous les bloggers politiques ne sont pas égaux : «Les blogs de référence qui parviendront à se démarquer et devenir ce que certains commencent à appeler malicieusement des “V.I.B.” (very important bloggers) fonctionnent en revanche comme des sites de communauté élargie, voire pour les plus importants de manière équivalente à des sites médias traditionnels[...] Derrière cette réalité se dessine la probabilité de voir émerger une poignée de blogs leaders d'opinion qui fonctionneront de facto en tant que médias alternatifs, devenant une source d'information parallèle et complémentaire aux grands médias, qui n'en doutons pas chercherons également à y puiser information et inspiration.»

Information et inspiration. On a bien souri en fin de semaine dernière lorsque la radio publique a fait une nouvelle de l’annonce d’André Boisclair sur ses projets de carrière, un texte entièrement puisé du blogue «De Cambridge» et lu au bulletin de nouvelles radio sans qu’il ne soit fait mention du blogue.

Mais pour en revenir aux médias traditionnels, c’est peut-être là l’intérêt grandissant des politiciens pour le Web et les blogues, soit une distanciation par rapport aux MT, voire un contournement de ceux-ci, un moyen de s’assurer que le message, tout le message, passe. À savoir si on assiste à l’émergence d’une nouvelle catégorie de médias alternatifs, c’est une autre question.
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