30.10.04

Bush était-il «branché»? (suite)

Revenons sur la question à savoir si George Bush portait lors des débats contre John Kerry un dispositif radio qui permettait de lui souffler «à distance» des arguments, des données ou des faits pour mieux répondre à son adversaire? (voir l’entrée du 11 octobre dernier).

Le site IsBushWired a continué de suivre la controverse entourant cette saillie de forme rectangulaire sous le complet autrement impeccablement taillé du président. Pour la première fois depuis le début de la controverse, soit le 30 septembre, un grand média étasunien (la chaîne ABC) a le 26 octobre demandé directement au président de quoi il en retournait. «Un faux pli dans ma chemise» a-t-il répondu en riant.

Plus récent élément dans l’affaire, le netmag Salon a publié le 29 octobre l’avis d’un spécialiste en analyse d’images de la NASA, le Dr. Robert M. Nelson. Ce dernier est sans équivoque, Bush portait un dispositif quelconque, il est impossible que cette saillie rectangulaire soit attribuable à un faux pli ou à un défaut de confection.

Mais quel était ce dispositif? De nombreuses théories ont vu le jour au cours des dernières semaines.

La plus crédible voudrait que Bush soit «branché» en permanence sur un centre de communications pour des raisons de sécurité. L’argument serait acceptable pour plusieurs. Mais si c’est le cas, pourquoi nier le fait si ce n’est qu’il contrevait au protocole d’entente de 32 pages (notamment l’article 5, paragraphe c), signé par les représentants des deux candidats et déterminant la conduite des débats (voir le protocole, format PDF).

L’autre question a trait à la timidité des grands médias à aborder la question, et du clan Kerry à demander des explications.

La première est attibuable à la «blogophobie» dont font preuve les médias qui, dès le début, on traité l’affaire comme une de ces «rumeurs qui circulent sur Internet». Peu importe le nombre de spécialistes de haut niveau qui se sont prononcés sur la possibilité, même légitime, que Bush ait porté un dispositif de communication quelconque, rien n’y a fait, la blogophobie l’a emporté.

On s’explique moins la seconde hésitation, celle du clan Kerry. Dans une campagne où on a utilisé les anciens emplois de la première dame comme argument, où l’électorat des chasseurs a été courtisé au prix de quelques oies sauvages, et on en passe, l’affaire du dispositif d’écoute n’aurait-il pas eu meilleure résonnance?
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